pardonna

pardonner v.t.1. Renoncer à punir une faute, à se venger d’une offense : Veuillez pardonner cet oubli absoudre2. Avoir de l’indulgence pour : Pardonnez cette question, mais beaucoup se la posent excuser ; blâmer3. Accepter sans dépit, sans jalousie : On ne pardonne pas un succès aussi fulgurant passer ; envier v.t. ind. (à)Cesser d’entretenir à l’égard de qqn de la rancune ou de l’hostilité : Ils ont pardonné à leur fils. Ça ne pardonne pas, cela ne manque jamais d’avoir de graves conséquences : Une chute d’une telle hauteur, ça ne pardonne pas.Maxipoche 2014 © Larousse 2013pardonnerParticipe passé: pardonnéGérondif: pardonnantIndicatif présentPassé simpleImparfaitFuturConditionnel présentSubjonctif imparfaitSubjonctif présentImpératifPlus-que-parfaitFutur antérieurPassé composéConditionnel passé Passé antérieurSubjonctif passéSubjonctif plus-que-parfaitIndicatif présentje pardonnetu pardonnesil/elle pardonnenous pardonnonsvous pardonnezils/elles pardonnentPassé simpleje pardonnaitu pardonnasil/elle pardonnanous pardonnâmesvous pardonnâtesils/elles pardonnèrentImparfaitje pardonnaistu pardonnaisil/elle pardonnaitnous pardonnionsvous pardonniezils/elles pardonnaientFuturje pardonneraitu pardonnerasil/elle pardonneranous pardonneronsvous pardonnerezils/elles pardonnerontConditionnel présentje pardonneraistu pardonneraisil/elle pardonneraitnous pardonnerionsvous pardonneriezils/elles pardonneraientSubjonctif imparfaitje pardonnassetu pardonnassesil/elle pardonnâtnous pardonnassionsvous pardonnassiezils/elles pardonnassentSubjonctif présentje pardonnetu pardonnesil/elle pardonnenous pardonnionsvous pardonniezils/elles pardonnentImpératifpardonne (tu)pardonnons (nous)pardonnez (vous)Plus-que-parfaitj’avais pardonnétu avais pardonnéil/elle avait pardonnénous avions pardonnévous aviez pardonnéils/elles avaient pardonnéFutur antérieurj’aurai pardonnétu auras pardonnéil/elle aura pardonnénous aurons pardonnévous aurez pardonnéils/elles auront pardonnéPassé composéj’ai pardonnétu as pardonnéil/elle a pardonnénous avons pardonnévous avez pardonnéils/elles ont pardonnéConditionnel passéj’aurais pardonnétu aurais pardonnéil/elle aurait pardonnénous aurions pardonnévous auriez pardonnéils/elles auraient pardonné Passé antérieurj’eus pardonnétu eus pardonnéil/elle eut pardonnénous eûmes pardonnévous eûtes pardonnéils/elles eurent pardonnéSubjonctif passéj’aie pardonnétu aies pardonnéil/elle ait pardonnénous ayons pardonnévous ayez pardonnéils/elles aient pardonnéSubjonctif plus-que-parfaitj’eusse pardonnétu eusses pardonnéil/elle eût pardonnénous eussions pardonnévous eussiez pardonnéils/elles eussent pardonnéCollins French Verb Tables © HarperCollins Publishers 2011PARDONNER (par-do-né) 1° V. a. Remettre la punition ou la vengeance de quelque chose. Pardonner une offense. Tes péchés te sont pardonnés. Je lui pardonne ses torts. Dieu pardonne plus aisément les crimes que les vices [MAINTENON, Lett. à Mme de Dangeau, 16 mai 1708] Quelque délicat qu’on soit en amour, on pardonne plus de fautes que dans l’amitié [LA BRUY., IV] On pardonne les maux, mais non pas les injures [DELILLE, Parad. perdu, IV] Neutralement, même signification. Je lui pardonne de m’avoir offensé. On pardonne aisément aux personnes qu’on aime [HAUTEROCHE, le Coch. 23] Ô ciel ! pardonne-lui comme je lui pardonne [MOL., Tart. III, 7] Pardonnez-vous sans peine à tous vos ennemis ? [BOILEAU, Ép. XI] Il est pénible à un homme fier de pardonner à celui qui le surprend en faute, et qui se plaint de lui avec raison [LA BRUY., IV] Les rois pardonnent rarement à ceux qu’ils craignent [DUCLOS, ?uv. t. III, p. 38] On ne pardonne point à qui nous fait rougir [LA HARPE, Mélanie, III, 1] Il s’applique quelquefois à un nom de chose personnifiée. Et qui pardonne au crime en devient le complice [VOLT., Brutus, V, 1] Absolument. On dit que pardonner est une ?uvre divine [RÉGNIER, Sat. XI] Pardonner à demi, c’est ne pardonner pas [MAIRET, Mort de Chrispe, III, 2] Qui pardonne aisément invite à l’offenser [CORN., Cinna, IV, 3] On pardonne tant que l’on aime [LAROCHEF., Max. 330] Dire qu’on ne saurait haïr N’est-ce pas dire qu’on pardonne ? [MOL., Amph. II, 6] Les rois comme les dieux sont faits pour pardonner [BOURSAULT, Ésope à la cour, V, 7] Peut-être l’on préfère avec quelque plaisir L’orgueil de pardonner à l’orgueil de punir [LA HARPE, Warwick, IV, 4] Familièrement. Dieu me pardonne, espèce d’excuse ou d’adoucissement à ce qu’on dit. Dieu me pardonne ! madame, je crois que vous n’avez point de chemise ! [VOLT., Dial. 23] Faire grâce. Le roi lui pardonna. Cet écolier avait mérité une punition, le maître lui a pardonné. 2° Excuser, tolérer. Lynx envers nos pareils, et taupes envers nous, Nous nous pardonnons tout et rien aux autres hommes [LA FONT., Fabl. I, 7] Les plus expérimentés dans les affaires font des fautes capitales ; mais que nous nous pardonnons aisément nos fautes, quand la fortune nous les pardonne ! [BOSSUET, Reine d’Anglet.] M. de Montausier n’a-t-il pas eu, dans la licence de la guerre, une scrupuleuse retenue dans un temps où l’on pardonnait un peu d’avarice, pour entretenir le courage et la bonne humeur des gens de guerre ! [FLÉCH., Duc de Mont.] En faveur de Titus vous pardonnez le reste [RAC., Bérén. I, 4] Pardonnez à l’éclat d’une illustre fortune Ce reste de fierté qui craint d’être importune [ID., Andr. III, 6] L’on ne peut aller loin dans l’amitié, si l’on n’est pas disposé à se pardonner les uns aux autres les petits défauts [LA BRUY., V] Si quelquefois une femme survient qui n’est pas de leurs plaisirs [des gens d’une coterie]…, ils ne lui pardonneront ni son ton de voix, ni son silence, ni sa taille, ni son visage, ni son habillement, ni son entrée, ni la manière dont elle est sortie [ID., VII] Elle nous a amenées, et elle ne nous le pardonnerait pas si nous restions [MARIVAUX, Marianne, 7e part.] Ô mes rois, pardonnez mes larmes paternelles [VOLT., Orphel. II, 2] Neutralement, même signification. Nous pardonnons souvent à ceux qui nous ennuient ; mais nous ne pardonnons pas à ceux que nous ennuyons [LA ROCHEFOUC., dans GIRAULT-DUVIVIER] Pardonne, cher Hector, à ma crédulité [RAC., Andr. III, 6] Je lui pardonne De préférer les beautés De Palès et de Pomone Au tumulte des cités [J. B. ROUSS., dans GIRAULT-DUVIVIER] Ah ! seigneur, pardonnez à son impatience [VOLT., Fanat. II, 3] Terme de civilité. Pardonnez-moi la liberté que je prends d’être d’une autre opinion que vous. On dit de même : pardonnez-moi ce langage, ces expressions. Représentons-nous ce jeune prince que les Grâces semblaient elles-mêmes avoir formé de leurs mains ; pardonnez-moi ces expressions ; il me semble que je vois encore tomber cette fleur [BOSSUET, Mar.-Thér.] Il s’emploie aussi absolument dans des formules analogues de civilité. Pardonnez-moi, ou, simplement, pardonnez si je vous contredis. Vous me pardonnerez si je rectifie ce que vous venez de dire. Dans cette acception, on dit quelquefois simplement et sans rien ajouter : Pardonnez-moi, vous me pardonnerez, pour exprimer civilement qu’on n’est pas d’accord de ce qu’un autre dit. 3° Ne point pardonner, juger sévèrement, condamner. Il ne pardonne point les endroits négligés [BOILEAU, Art p. I] V. n. Même signification. Il ne pardonne pas aux vers de la Pucelle [BOILEAU, Sat. IX] 4° Voir sans dépit, sans jalousie. On lui pardonne ses succès à cause de sa modestie. Il [Antoine Arnauld] plaida cette cause avec une véhémence et un éclat que les jésuites ne lui ont jamais pardonnés [RAC., Hist. Port-Royal.] Les grands surtout ne pouvaient pardonner à César la vie qu’il leur avait donnée dans les plaines de Pharsale [VERTOT, Révol. rom. XIII, 270] V. n. Même signification. Des droits de ses enfants une mère jalouse Pardonne rarement au fils d’une autre épouse [RAC., Phèdre, II, 5] 5° V. n. Épargner, excepter (en cet emploi, il ne se dit qu’avec ne et à). La mort ne pardonne à personne. On ne pardonne ni à âge, ni à sexe, à lieu sacré ni à profane [PERROT, Tacite, 42] Absolument. Cette maladie ne pardonne point, on y succombe tôt ou tard. 6° Se pardonner, v. réfl. Être pardonné. Perfide, cet affront se peut-il pardonner ? [RAC., Iphig. II, 5] REMARQUEQuand ce verbe a pour régime un nom de personne, c’est toujours le régime indirect qu’il faut employer : pardonner à quelqu’un, et non pardonner quelqu’un. Cependant le passif s’emploie quelquefois ; voyez ce qui est noté au participe. HISTORIQUEXIe s. Ferut [je] vous ai ; car le me perdunez [, Ch. de Rol. CXLVII] Jel vous parduin ici et devant Deu [, ib. 147] XIIe s. Et ses pechez perdonas au larron [, Ronc. p. 48] Mais or en aiez [obtenez] merci, Et si vous soit pardonné [, Couci, XI] XIIIe s. Li rois demande les ostages, à nul d’els nes a pardonés [n’a permis qu’ils ne les donnassent pas] [, Ren. 14521] Ge lo [conseille] que vous li requerés, Qu’il vous pardoint sa malvoillance, Par amors et par recordance [, la Rose, 3151] Biaus seignors, qui que me pardoigne L’ort pechié dont si fort me poise, Ne comment que du pardon voise [aille], Ge ne m’en pardoint pas la paine [, ib. 8679] XIVe s. Pierre des Essars fut condamné à cent mille florins ; mais, à la priere du comte de Flandres, le roy luy pardonna 50 mille florins [, Chron. de St-Denis, t. II, f° 216] XVIe s. Dieu me le pardoint, je ne le dy de bon cueur [RAB., Garg. I, 6] Pardonnant tout le passé, avecques oubliance sempiternelle de toutes les offenses precedentes [ID., Pant. III, 1] Le sort, l’usure, et les interestz je perdonne, je me contente des despens [ID., ib. III, 15] Granius Silvanus et Statius Proximus, aprez estre pardonnez par Neron, se tuerent [MONT., II, 34] Le malheur ou la faute d’experience d’Ynovie le fit camper une fois seulle en lieu où il n’y avoit point d’eau, ce qui ne lui fut pas pardonné par les bachas et Pierre avec eux qui sçavoit la contrée [D’AUB., Hist. II, 200] Les vitriers disent que la lune a ce fait, mais ils me pardonneront : car c’est l’humidité des pluies…. [PALISSY, 50] Elle ne pardonnoit jamais depuis qu’elle avoit pris une chose à cueur [AMYOT, Artax. 24] Pardonne à tous, mais à toy point [COTGRAVE, ] ÉTYMOLOGIEProv. ét esp. perdonar ; port. perdoar ; ital. perdonare ; du latin per, et donare : proprement donner complétement, remettre. Émile Littré’s Dictionnaire de la langue française © 1872-1877pardonner PARDONNER. v. tr. Accorder le pardon d’une faute commise, ne garder aucun ressentiment d’une injure reçue. En ce sens il a toujours le nom de la chose pour complément direct et le nom de la personne pour complément indirect avec la préposition à. Pardonner les offenses. Pardonner à quelqu’un. JÉSUS-CHRIST dit à Marie-Madeleine : Tes péchés te sont pardonnés. Je lui pardonne de bon coeur tout le mal qu’il m’a fait. Je lui pardonne de m’avoir offensé. Je vous pardonne pour cette fois, mais n’y revenez plus. Prov., Faute avouée est à demi pardonnée. Il signifie aussi, intransitivement, Faire grâce. Le roi lui pardonna. Cet écolier avait mérité une punition, son maître lui a pardonné. Dieu me pardonne, Façon de parler qui s’emploie dans le discours familier, comme une espèce d’excuse et d’adoucissement. À l’entendre parler, je croirais, Dieu me pardonne, qu’il a perdu l’esprit. PARDONNER signifie encore Excuser, supporter, tolérer. C’est une insolence qui ne peut se pardonner. Pardonnez mes craintes, mes soupçons, mon oubli. Je ne me pardonnerai jamais la faute que j’ai commise, la sottise que j’ai faite. Je ne me pardonne pas de m’être fié à ce malhonnête homme. Dans l’amitié, dans le commerce de la vie, il faut se pardonner mutuellement beaucoup de choses. Il signifie aussi Voir sans chagrin, sans dépit, sans jalousie. On lui pardonne ses succès à cause de sa modestie. Cette femme a bien de la peine à pardonner aux autres leur beauté. Il ne lui pardonne pas son mérite. Il ne sait pas se faire pardonner sa supériorité. Il régit quelquefois les choses avec la préposition à, comme si elles étaient personnifiées. Pardonnez à ma franchise, à mon amitié les reproches que je vous fais. Je pardonne cela à l’état où vous êtes. Il s’emploie souvent comme un terme de civilité. Pardonnez-moi, ou simplement Pardonnez si je vous contredis. Pardonnez-moi la liberté que je prends. Vous me pardonnerez de vous dire que l’affaire ne se passa pas de la sorte. Dans cette acception, on dit quelquefois simplement, et sans rien ajouter, Pardonnez- moi, vous me pardonnerez, pour exprimer avec politesse qu’On n’est pas d’accord de ce qu’un autre dit. Il signifie encore Excepter, épargner. En ce sens, il ne s’emploie guère qu’avec la particule négative ne et avec la préposition à. La mort ne pardonne à personne. Le temps ne pardonne à aucune chose. Absolument, Cette maladie ne pardonne point, On y succombe tôt ou tard. Le participe passé s’applique parfois aux Personnes. Il se retira pardonné. Vous êtes tout pardonné. Pardonner, Ignoscere, Parcere, Alicui suas inimicitias concedere, Dare veniam, vel Tribuere veniam alicui, Alicui remittere, Facere gratiam delicti, Poenam praetermittere, Peccatum condonare, Noxiam remittere. Pardonner et ne punir point, Veniam et impunitatem dare. Remettre et pardonner, Eximere noxae, et gratiam reatus facere. Budaeus. Pardonner pour le temps passé, Aliquem venia in praeteritum donare, Veniam in anteactum dare. B. ex Suet. et Vlp. On ne doit point pardonner à celuy qui volontairement commet quelque meschanceté, Voluntario facinori venia dari non debet. Je luy pardonne pour l’amour de toy je luy remets, Meam animaduersionem et supplicium, quo vsurus eram in eum, remitto tibi et condono. Pardonne moy si je le te dy, Bona venia tua dixerim. Pardonne moy cette faute, Vnam hanc noxiam mitte. Pardonne luy je te prie, Omitte quaeso hunc. Pardonne leur pour l’amour de moy, Sine exorem te illis hanc veniam. Dieu me vueille pardonner de ce dire, Pace diuina dixerim. B. Dieu me pardoint si je parle mal, Pace Dei dixerim. B. Dieu me vueille pardonner, Deus mihi sit propitius. B. Je vous prie que me pardonniez ce que je diray, Quaeso vt hoc in bobonam partem accipiatis. B. Pardonner à aucun ennemi pour l’amour de la republique, Inimicitias suas remittere reipublicae. Cesar m’escrit qu’il me pardonne, Caesar mihi ignoscit per literas. A qui on a pardonné, Condonatus. Enclin à pardonner et à misericorde, Ignoscens. Peine qui ne se pardonne point quelque priere qu’on face, Poena indeprecabilis. Legier à estre pardonné, Ignoscibilis.

Laisser un commentaire

*