abaisser v.t.1. Faire descendre ; mettre à un niveau plus bas : Abaisser un store baisser2. Diminuer l’importance, le niveau de : Un médicament qui permet d’abaisser la fièvre faire baisser ; diminuer3. Faire perdre de sa dignité ; rabaisser : La misère abaisse l’être humain avilir, dégrader ; améliorer, valoriserAbaisser une perpendiculaire, tracer une perpendiculaire à une droite à partir d’un point.s’abaisser v.pr. (à) Perdre de sa dignité ; se compromettre : Elle ne s’abaissera pas à répondre à vos insinuations s’avilir, se dégraderMaxipoche 2014 © Larousse 2013abaisserParticipe passé: abaisséGérondif: abaissantIndicatif présentPassé simpleImparfaitFuturConditionnel présentSubjonctif imparfaitSubjonctif présentImpératifPlus-que-parfaitFutur antérieurPassé composéConditionnel passé Passé antérieurSubjonctif passéSubjonctif plus-que-parfaitIndicatif présentj’abaissetu abaissesil/elle abaissenous abaissonsvous abaissezils/elles abaissentPassé simplej’abaissaitu abaissasil/elle abaissanous abaissâmesvous abaissâtesils/elles abaissèrentImparfaitj’abaissaistu abaissaisil/elle abaissaitnous abaissionsvous abaissiezils/elles abaissaientFuturj’abaisseraitu abaisserasil/elle abaisseranous abaisseronsvous abaisserezils/elles abaisserontConditionnel présentj’abaisseraistu abaisseraisil/elle abaisseraitnous abaisserionsvous abaisseriezils/elles abaisseraientSubjonctif imparfaitj’abaissassetu abaissassesil/elle abaissâtnous abaissassionsvous abaissassiezils/elles abaissassentSubjonctif présentj’abaissetu abaissesil/elle abaissenous abaissionsvous abaissiezils/elles abaissentImpératifabaisse (tu)abaissons (nous)abaissez (vous)Plus-que-parfaitj’avais abaissétu avais abaisséil/elle avait abaissénous avions abaissévous aviez abaisséils/elles avaient abaisséFutur antérieurj’aurai abaissétu auras abaisséil/elle aura abaissénous aurons abaissévous aurez abaisséils/elles auront abaisséPassé composéj’ai abaissétu as abaisséil/elle a abaissénous avons abaissévous avez abaisséils/elles ont abaisséConditionnel passéj’aurais abaissétu aurais abaisséil/elle aurait abaissénous aurions abaissévous auriez abaisséils/elles auraient abaissé Passé antérieurj’eus abaissétu eus abaisséil/elle eut abaissénous eûmes abaissévous eûtes abaisséils/elles eurent abaisséSubjonctif passéj’aie abaissétu aies abaisséil/elle ait abaissénous ayons abaissévous ayez abaisséils/elles aient abaisséSubjonctif plus-que-parfaitj’eusse abaissétu eusses abaisséil/elle eût abaissénous eussions abaissévous eussiez abaisséils/elles eussent abaisséCollins French Verb Tables © HarperCollins Publishers 2011ABAISSER (a-bè-sé ; quelques-uns disent a-bé-sé. Ai prend le son è ou ê, quand la syllabe qui suit est muette : il a-bè-se-ra ou a-bê-se-ra) v. a.1° Rendre moins haut, faire descendre. Abaisser un terrain. Il faut abaisser ce mur d’un mètre. Abaisser la paupière. Abaisser un store. Abaissez vos regards sur lui. Ayant un corps qui vous aggrave et vous abaisse vers la terre [PASC., édit. Cousin.] Abaissons la [l’âme] à la matière [ID., ib.] Jamais étoile, lune, aurore, ni soleil, Ne virent abaisser sa paupière [du dragon] au sommeil [CORN., Méd. II, 2] Disposez de sa main, et pour première loi, Madame, ordonnez-lui d’abaisser l’?il sur moi [ID., Tite et Bér. IV, 3] 2° Fig. Rendre moins élevé, faire décroître, diminuer. Abaisser la voix. Abaisser le prix des denrées. La découverte des gisements de la Californie a abaissé la valeur de l’or. Car enfin n’attends pas que j’abaisse ma haine [CORN., M. de Pomp. III, 5] De moment en moment son âme plus humaine Abaisse sa colère et rabat de sa haine [ID., Méd. III, 2] 3° Déprimer, humilier, ravaler. Abaisser le pouvoir de quelqu’un. Abaisser l’orgueil. Abaisser la majesté des lois. Abaisser la vertu. Pour abaisser notre orgueil et relever notre abjection [PASC., édit. Cousin.] Aujourd’hui devant vous abaissant sa hauteur [VOLT., Brut. I, 1] Une esclave chrétienne et que j’ai pu laisser Dans les plus vils emplois languir sans l’abaisser [ID., Zaïre, IV, 5] Ils abaissent les Grecs, ils triomphent du Maure [ID., Tancr. II, 1] Pensez-vous abaisser les rois dans leurs ministres ? [ID., Brut. V, 2] Plutôt que jusque-là j’abaisse mon orgueil…. [ID., Zaïre, I, 2] Mais nous aurons bientôt abaissé son audace [DUCIS, Oth. I, 2] Je mourrai satisfaite après cet orgueilleux, Sous qui César m’abaisse à force de l’accroître [ROTROU, Bél. II, 17] Mais, croyez-moi, l’amour est une autre science, Burrhus, et je ferais quelque difficulté D’abaisser jusque-là votre sévérité [RAC., Brit. III, 1] 4° Abaisser pris absolument. Que s’il plaît au Seigneur, qui selon les conseils de sa sagesse élève et abaisse… [BOURDAL., Pensées, t. II, p. 212] 5° En termes de chirurgie, abaisser la cataracte, faire descendre, à l’aide d’une aiguille introduite dans la chambre postérieure de l’?il, le cristallin au-dessous du niveau de la pupille. 6° En termes d’algèbre, abaisser une équation, en diminuer le degré. 7° En termes de géométrie, abaisser une perpendiculaire sur une droite, mener d’un point pris hors d’une ligne une perpendiculaire à cette ligne. 8° En termes de pâtisserie, abaisser la pâte, l’étendre avec le rouleau et la rendre aussi mince qu’on veut. 9° En termes d’horticulture, abaisser une branche d’arbre, la raccourcir. 10° En termes de fauconnerie, abaisser l’oiseau, diminuer la nourriture habituelle de l’oiseau, afin de le rendre plus léger au vol et plus avide à la proie. S’ABAISSER, v. réfl. 11° Devenir plus bas. Ces nuages s’abaissent vers la terre. Le terrain va en s’abaissant. Là où les collines commencent à s’abaisser. Le soleil s’abaisse. Sur le chaume de ces demeures Déjà le soir s’est abaissé [MILLEV., Élég. I] Et vous, sous sa majesté sainte, Cieux, abaissez-vous [RAC., Esth. III, 9] 12° Fig. S’abaisser, devenir plus bas, se proportionner à, condescendre. La voix s’abaisse. S’abaisser à la portée de ses élèves. Chercher la popularité en s’abaissant. Il s’abaissait jusqu’à converser avec une femme de Samarie [MASS., av. Disp.] Faites bien concevoir à M. Despréaux combien vous êtes reconnaissant de la bonté qu’il a de s’abaisser à s’entretenir avec vous [RAC., Lettres à son fils.] Et fait comme je suis, au siècle d’aujourd’hui, Qui voudra s’abaisser à me servir d’appui ? [BOILEAU, Sat. I] Peut-elle s’abaisser jusqu’à souffrir ma vue ? [CORN., Perth. II, 4] 13° S’humilier, en bonne et en mauvaise part, se courber, se dégrader. S’abaisser devant Dieu. S’abaisser sous la main divine qui châtie. S’abaisser aux prières. S’abaisser jusqu’à plaider sa cause. Je ne m’abaisserai pas au point de…. Votre fierté, Porus, ne se peut abaisser [RAC., Alex. V, 3] Est-il juste après tout qu’un conquérant s’abaisse Sous la servile loi de tenir sa promesse ? [ID., Andr. IV, 5] Vous voulez que le roi s’abaisse et s’humilie…. [ID., Mithr. III, 1] Vestibules profonds, parvis silencieux, Où viennent s’abaisser les c?urs religieux [LEMERC., Fréd. et Brun. I, 1] De savoir si peu m’abaisser, céder dans les rencontres, supporter un mépris…. [BOURD., Pensées, t. II, p. 405] Je rougis que mon père, Pour l’intérêt d’un fils, s’abaisse à la prière [VOLT., Alz. I, 1] Voudra-t-il qu’on s’abaisse à ces honteux moyens ? [ID., Zaïre, II, 1] D’un c?ur tel que le sien l’audace inébranlable Ne sait point s’abaisser à des déguisements [ID., Ad. II, 5] Ne vous abaissez pas à soupirer pour elle [ID., Orphel. IV, 2] S’il se vante, je l’abaisse ; s’il s’abaisse, je le vante…. Forcé à s’abaisser d’une ou d’autre manière…. Et s’il ne s’abaisse à cela [PASC., édit. Cousin.] Qui nous retrace dans le souvenir comment il a quitté le sein de son père et il s’est abaissé jusqu’à nous [BOURD., Pensées, t. III, p. 300] Est-il une démarche si humiliante où il ne s’abaisse, dès qu’il croit qu’elle peut le conduire à son terme ? [ID., ib. t. II, p. 172] SYNONYME1° BAISSER, ABAISSER. Faire descendre, faire aller de haut en bas. Baisser est absolu et Abaisser est relatif. Baisser une chose, c’est la mettre plus bas qu’elle n’était ; abaisser, c’est la mettre plus bas qu’une autre ou du moins la faire descendre jusqu’à une autre qui était plus bas qu’elle. Au fond, abaisser, c’est baisser vers, LAFAYE., C’est là le fond de la différence entre baisser et abaisser. Toutes les fois qu’on voudra faire sentir cette idée de direction, on préférera abaisser à baisser. Ainsi le chevalier baissa la lance ou abaissa la lance ; on dira plutôt le premier pour indiquer que la lance est baissée sans aucune intention ; on dira plutôt le second pour indiquer que le chevalier la baisse vers un objet déterminé, la met en arrêt par exemple. 2° ABAISSER, RABAISSER, RAVALER, HUMILIER, AVILIR. Tous ces mots ont le sens général de déprécier. Abaisser n’a rien de plus que le sens général. La malignité humaine abaisse la vertu. Rabaisser est plus fort ; on rabaisse ce qui est beaucoup trop élevé, l’arrogance, la présomption. L’envie, ne pouvant s’élever jusqu’au mérite, pour s’égaler à lui, tâche à le rabaisser. Ravaler exprime une idée analogue à rabaisser, mais avec plus de violence et d’emportement. Avilir attire la honte, imprime la flétrissure. Le grand homme peut être humilié, ravalé, mais non pas avili. De grands motifs nous engagent à nous humilier, à nous abaisser, aucun à nous avilir. L’homme modeste s’abaisse, on rabaisse la présomption, l’esprit de parti ravale les hommes éminents, le lâche s’avilit, le pénitent s’humilie, ROUBAUD. HISTORIQUEXIIe s. David guerria fierement les Philistins et moult les abaissa [, Rois, 146] Ses grant orguels [sera] abaissez [, Ronc. p. 21] Sainte iglise dreit lui abaissier [il] ne lerra, Ne à laie [laïque] justice les clers ne livrera [, Th. le mart. 27] Moult durement vers lui en ire [le roi] s’enflamba, Et très bien lui pramet [promet] que il l’abaissera, Et là où il le prist que il le remetra [, ib. 28] Il s’abaissa [se baissa], si a pris un cuillier ; Le portier [il] fiert parmi le hanepier [la nuque] ; Li sans en chiet dusqu’au talon derrier [, Bat. d’Aleschans, 3886] XIIIe s. Fu requis Jofrois qu’il alast à Andrenoble et qu’il meist conseil à ce que ceste guerre fust abaissie [finie] [VILLEH., CXIX.] Cis feus [ce feu] fu si grans et si oribles que nel pot nuls abaissier ne esteindre [ID., XCI] Bien fust la crestienté essaucie [exhaussée] et non mie abaissie [ID., XXXIV] Mais or ne pensez plus pour riens Que je m’amour donner vous doie [doive] ; Trop durement [je] m’abaisseroie [, Blonde et Jehan, 884] On ne doit pas penre [prendre] garde s’il [le prix] monte ou abaisse au marché [BEAUMANOIR, XXXVII, 4] De la fontaine m’appressai [m’approchai] ; Quand je fui près, si m’abaissai Pour veoir l’iaue qui couroit [, la Rose, 1532] XIVe s. Icelle femme desmenti plusieurs fois le suppliant en abaissant honneur de sa personne et de son office [DU CANGE, abassare.] XVe s. Certes, seigneurs, Jean Lyon se souffre maintenant et abaisse la teste bien bas [FROISS., II, II, 52] Or entendez au soustenir [soutenez-le] ; Car je le voy bien qu’il s’abesse [, la Pass. de N. S. J. C] XVIe s. Le peintre eut charge d’abaisser de couleur l’endroit qui estoit par trop enluminé [D’AUB., Faen. IV, 11] Ils ne se pressoient pas beaucoup de partir et attendoient la chaleur à s’abaisser [que la chaleur fût tombée] [DES PÉRIERS, contes, 39] ÉTYMOLOGIEÀ et baisser ; provenç. abaissar ; espagn. abaxar ; ital. abbassare. Émile Littré’s Dictionnaire de la langue française © 1872-1877abaisser ABAISSER. v. tr. Faire descendre, diminuer la hauteur. Abaisser un store. Le terrain s’abaisse insensiblement à mesure qu’on avance vers la mer. Le soleil s’abaissait sur l’horizon. Abaissez vos regards sur cette plaine. Abaisser une muraille. Abaisser le ton de la voix. Sa voix, son ton s’abaisse à mesure que son esprit se calme. En termes de Géométrie, Abaisser une perpendiculaire sur une ligne, Mener une perpendiculaire à une ligne d’un point pris hors de cette ligne. En termes d’Algèbre, Abaisser une équation, Réduire à un moindre degré une équation d’un degré supérieur. En termes de Pâtisserie, Abaisser de la pâte, La rendre mince, en l’étendant avec le rouleau. Il s’emploie encore figurément et signifie Déprimer, humilier. Dieu abaisse les superbes. Je n’abaisserai point ma dignité, mon caractère, à me commettre, jusqu’à me commettre avec lui. Cet historien affecte d’abaisser nos grands hommes. S’ABAISSER signifie aussi au sens moral S’avilir, se dégrader. Je ne m’abaisserai point à me justifier, à feindre. Il s’abaisse à des démarches indignes de lui. Il sait être aimable à tous sans jamais s’abaisser. Il signifie particulièrement S’humilier, se soumettre. S’abaisser devant la volonté de Dieu, sous la main de Dieu. Le participe passé ABAISSÉ, ÉE, se dit, en termes de Blason, de Toutes les pièces placées dans l’écu au-dessous de leur situation ordinaire, et particulièrement du Vol des oiseaux, lorsque l’extrémité de leurs ailes est inclinée vers la pointe de l’écu. Vol abaissé. Abaisser, cerchez Abbaisser. ABAISSER, v. a. [Abècé, 2e. è moy. et long, 3e. é fer.] Au propre, faire aller en bas; abaisser un store; abaisser une lanterne. = Diminuer de hauteur; abaisser une muraille. = Au figuré, déprimer, humilier, ravaler: Dieu abaisse les superbes: « Abaisser l’orgueil de Carthage. Vaug. S’abaisser régit à ou devant: s’abaisser à des choses indignes; s’abaisser devant la Majesté divine.
abaissements
abaissement n.m. 1. Action d’abaisser : L’abaissement du prix du pétrole baisse, diminution ; augmentation, hausse2. Fait d’abaisser, d’avilir, de s’abaisser : Chercher l’abaissement d’un adversaire déchéance, humiliation ; valorisationMaxipoche 2014 © Larousse 2013abaissement (ab?sm??) nom masculin diminution, fait de descendre l’abaissement du niveau d’une rivière l’abaissement de l’âge de la retraite Kernerman English Multilingual Dictionary © 2006-2013 K Dictionaries Ltd.ABAISSEMENT (a-bê-se-man) s. m.1° Action d’abaisser ou de s’abaisser ; état de ce qui est abaissé. Abaissement d’une soupape, des paupières. 2° Fig. Abaissement de la voix, qui indique trois choses : le passage de la voix haute à la voix basse ; le passage des syllabes accentuées aux syllabes qui ne le sont pas ; le passage de la voix aiguë à la voix grave, dans la musique. 3° Diminution. Abaissement du prix des denrées. Au moral, abaissement de courage. L’abaissement des caractères. 4° Action de faire déchoir, état de déchéance, humiliation volontaire ou forcée. Après l’abaissement des Carthaginois, Rome fut sans rivale. Abaissement de fortune. Se tenir dans l’abaissement devant Dieu. On tomba dans un tel abaissement…. Cette famille est réduite à vivre dans l’abaissement. Son grand dessein a été d’affermir l’autorité du prince et la sûreté des peuples par l’abaissement des grands [LA BRUY., 10] Et la mort ou l’exil ou les abaissements Seront pour vous et moi ses vrais remercîments [CORN., Othon, II, 4] Un peu d’abaissement suffit pour une reine [ID., Nic. V, 7] Un si doux ennemi par ses abaissements N’a-t-il pas étouffé tous vos ressentiments ? [ROTROU, Bél. IV, 6] Ce triste abaissement convient à ma fortune [RAC., Iph. III, 5] Vous avez vu ma honte et mon abaissement [VOLT., Brut. IV, 1] Un homme religieux et désintéressé dans ses abaissements volontaires [BOURD., Pensées, t. II, p. 178] La mesure de nos abaissements en ce monde sera la mesure de notre gloire dans l’autre [ID., ib. t. II, p. 166] Le dieu que nous adorons n’a acception de personne, ni de celui qui est dans la grandeur, ni de celui qui est dans l’abaissement [ID., ib. t. III, p. 194] Son humilité la sollicite à venir prendre part aux abaissements de la vie religieuse [BOSSUET, La Vallière, Profession.] 5° Terme d’art ou de science. En chirurgie, abaissement de la cataracte, opération par laquelle on fait descendre au-dessous du niveau de la pupille le cristallin devenu opaque. Abaissement de la matrice, lésion par laquelle la matrice descend plus bas qu’elle n’est dans l’état de santé. 6° En algèbre, abaissement d’une équation, réduction d’une équation à un degré moindre. 7° En blason, abaissement, addition dans un écu de quelque pièce qui en abaisse la valeur. REMARQUEAbaissement peut s’employer au pluriel. On ne dirait pas, il est dans les abaissements, au lieu de, il est dans l’abaissement. Mais, toutes les fois qu’il comporte une idée de pluralité, on peut s’en servir au pluriel. Corneille et Rotrou l’ont fait, et on en trouve aussi des exemples dans les auteurs en prose : Les abaissements que Marie avait soufferts sur la terre [MASS., Myst. assompt.] SYNONYMEBASSESSE, ABAISSEMENT. Défaut d’élévation par rapport à la condition et à l’âme. La bassesse est une manière d’être ; l’abaissement, un état qui résulte d’une action ; on est dans la bassesse ; on s’est mis ou on a été mis dans l’abaissement. A bassesse est attachée l’idée de permanence ; à abaissement l’idée de quelque chose d’accidentel. On dit la bassesse naturelle à l’homme, la bassesse de la naissance. On appelle abaissement, l’état auquel on descend volontairement ou malgré soi. De la sorte, bassesse peut se prendre pour abaissement, mais non abaissement pour bassesse ; on dira tomber dans la bassesse, mais on ne dira pas l’abaissement de la naissance ; tout ce qui est permanent, naturel, reçoit bassesse et non abaissement. Bassesse est absolu, et abaissement relatif. L’un se prend toujours en mauvaise part ; on est dans la bassesse soit par le vice, soit par une condition à laquelle aucune considération n’est attachée. L’autre est relatif ; il se prend en mauvaise part ou en bonne, suivant que l’abaissement est le résultat de fautes ou d’une infériorité, ou suivant qu’il est volontaire et un acte d’humilité. On censure la bassesse des flatteurs ; mais si on blâme l’abaissement des caractères, on loue les abaissements de la vie religieuse, et le chrétien s’efforce de chérir, à l’exemple de J. C. et de ses disciples, l’abaissement et les souffrances, LAFAYE., L’abaissement du style sera une qualité si, ayant pris un ton trop haut, on se remet au ton véritable ; un défaut, si le ton est au-dessous du sujet. Mais la bassesse du style est toujours condamnable. HISTORIQUEXIIe s. [Il] refusé a lor povreté, Si qu’il n’en a de rien gusté [des mets offerts] ; Abaissement li fust e laiz [ce lui eût été abaissement et honte] [BENOIT, II, 10937] ÉTYMOLOGIEAbaisser ; provenç. abaisamen ; anc. catal. abaxament ; espagn. abaxiamento ; ital. abbassamento. Émile Littré’s Dictionnaire de la langue française © 1872-1877abaissement ABAISSEMENT. n. m. Action d’abaisser, de s’abaisser, ou Résultat de cette action. L’abaissement d’un mur. L’abaissement des eaux. L’abaissement du mercure dans le baromètre. L’abaissement de la voix. En termes d’Astronomie, Abaissement d’un astre, Quantité dont on doit diminuer la hauteur apparente d’un astre pour avoir sa hauteur vraie. Il est plus souvent employé au figuré et signifie Diminution, affaiblissement. Abaissement des caractères. Abaissement de l’âme. Louis XI travailla beaucoup à l’abaissement de la maison de Bourgogne. L’abaissement de la natalité. L’abaissement des revenus, du taux de l’intérêt. Il s’emploie encore absolument et signifie Humiliation volontaire, état dans lequel on se met quand on s’abaisse volontairement. Se tenir dans l’abaissement devant Dieu. Il signifie aussi Humiliation forcée, état de bassesse où l’on est mis malgré soi. Cet esprit altier se révolte contre un si grand abaissement. Cette famille est réduite à vivre dans l’abaissement. ABAISSEMENT, s. m. [Abèceman: 2e. è moyen et long, 3e e muet; en y a le son d’an.] Diminution de hauteur. Voy. BASSESSE. Rem. Suivant La Touche, il ne se dit guère qu’au figuré: je ne crois pas, dit-il, que l’abaissement d’une muraille, d’une montagne soient de bonnes expressions; mais on dit fort bien, p. ex. l’élevation des uns vient souvent de l’abaissement des autres: et Racine a fort bien parlé, quand il a dit dans son Iphigénie. Ce triste abaissement convient à ma fortune. L’Académie se contente de dire qu’il est plus en usage au figuré: abaissement de fortune, abaissement de courage. ? Elle met pour exemples au propre: l’abaissement des eaux; l’abaissement d’un mur; l’abaissement du mercûre dans le baromètre; l’abaissement de la voix, par oposition à l’élévation de la voix. ? Richelet et Trevoux ne mettent qu’abaissement d’un mur. Au figuré, abaissement signifie; tantôt humiliation volontaire: un parfait chrêtien doit se plaire dans l’abaissement devant Dieu; tantôt humiliation forcée: c’est un esprit altier, qu’il faut tenir dans l’abaissement. Acad. ? Il signifie aussi diminution de crédit et d’honneur. Rich. Dans son abaissement il vit sans espérance. Mainard.
abaissement
abaissement n.m. 1. Action d’abaisser : L’abaissement du prix du pétrole baisse, diminution ; augmentation, hausse2. Fait d’abaisser, d’avilir, de s’abaisser : Chercher l’abaissement d’un adversaire déchéance, humiliation ; valorisationMaxipoche 2014 © Larousse 2013abaissement (ab?sm??) nom masculin diminution, fait de descendre l’abaissement du niveau d’une rivière l’abaissement de l’âge de la retraite Kernerman English Multilingual Dictionary © 2006-2013 K Dictionaries Ltd.ABAISSEMENT (a-bê-se-man) s. m.1° Action d’abaisser ou de s’abaisser ; état de ce qui est abaissé. Abaissement d’une soupape, des paupières. 2° Fig. Abaissement de la voix, qui indique trois choses : le passage de la voix haute à la voix basse ; le passage des syllabes accentuées aux syllabes qui ne le sont pas ; le passage de la voix aiguë à la voix grave, dans la musique. 3° Diminution. Abaissement du prix des denrées. Au moral, abaissement de courage. L’abaissement des caractères. 4° Action de faire déchoir, état de déchéance, humiliation volontaire ou forcée. Après l’abaissement des Carthaginois, Rome fut sans rivale. Abaissement de fortune. Se tenir dans l’abaissement devant Dieu. On tomba dans un tel abaissement…. Cette famille est réduite à vivre dans l’abaissement. Son grand dessein a été d’affermir l’autorité du prince et la sûreté des peuples par l’abaissement des grands [LA BRUY., 10] Et la mort ou l’exil ou les abaissements Seront pour vous et moi ses vrais remercîments [CORN., Othon, II, 4] Un peu d’abaissement suffit pour une reine [ID., Nic. V, 7] Un si doux ennemi par ses abaissements N’a-t-il pas étouffé tous vos ressentiments ? [ROTROU, Bél. IV, 6] Ce triste abaissement convient à ma fortune [RAC., Iph. III, 5] Vous avez vu ma honte et mon abaissement [VOLT., Brut. IV, 1] Un homme religieux et désintéressé dans ses abaissements volontaires [BOURD., Pensées, t. II, p. 178] La mesure de nos abaissements en ce monde sera la mesure de notre gloire dans l’autre [ID., ib. t. II, p. 166] Le dieu que nous adorons n’a acception de personne, ni de celui qui est dans la grandeur, ni de celui qui est dans l’abaissement [ID., ib. t. III, p. 194] Son humilité la sollicite à venir prendre part aux abaissements de la vie religieuse [BOSSUET, La Vallière, Profession.] 5° Terme d’art ou de science. En chirurgie, abaissement de la cataracte, opération par laquelle on fait descendre au-dessous du niveau de la pupille le cristallin devenu opaque. Abaissement de la matrice, lésion par laquelle la matrice descend plus bas qu’elle n’est dans l’état de santé. 6° En algèbre, abaissement d’une équation, réduction d’une équation à un degré moindre. 7° En blason, abaissement, addition dans un écu de quelque pièce qui en abaisse la valeur. REMARQUEAbaissement peut s’employer au pluriel. On ne dirait pas, il est dans les abaissements, au lieu de, il est dans l’abaissement. Mais, toutes les fois qu’il comporte une idée de pluralité, on peut s’en servir au pluriel. Corneille et Rotrou l’ont fait, et on en trouve aussi des exemples dans les auteurs en prose : Les abaissements que Marie avait soufferts sur la terre [MASS., Myst. assompt.] SYNONYMEBASSESSE, ABAISSEMENT. Défaut d’élévation par rapport à la condition et à l’âme. La bassesse est une manière d’être ; l’abaissement, un état qui résulte d’une action ; on est dans la bassesse ; on s’est mis ou on a été mis dans l’abaissement. A bassesse est attachée l’idée de permanence ; à abaissement l’idée de quelque chose d’accidentel. On dit la bassesse naturelle à l’homme, la bassesse de la naissance. On appelle abaissement, l’état auquel on descend volontairement ou malgré soi. De la sorte, bassesse peut se prendre pour abaissement, mais non abaissement pour bassesse ; on dira tomber dans la bassesse, mais on ne dira pas l’abaissement de la naissance ; tout ce qui est permanent, naturel, reçoit bassesse et non abaissement. Bassesse est absolu, et abaissement relatif. L’un se prend toujours en mauvaise part ; on est dans la bassesse soit par le vice, soit par une condition à laquelle aucune considération n’est attachée. L’autre est relatif ; il se prend en mauvaise part ou en bonne, suivant que l’abaissement est le résultat de fautes ou d’une infériorité, ou suivant qu’il est volontaire et un acte d’humilité. On censure la bassesse des flatteurs ; mais si on blâme l’abaissement des caractères, on loue les abaissements de la vie religieuse, et le chrétien s’efforce de chérir, à l’exemple de J. C. et de ses disciples, l’abaissement et les souffrances, LAFAYE., L’abaissement du style sera une qualité si, ayant pris un ton trop haut, on se remet au ton véritable ; un défaut, si le ton est au-dessous du sujet. Mais la bassesse du style est toujours condamnable. HISTORIQUEXIIe s. [Il] refusé a lor povreté, Si qu’il n’en a de rien gusté [des mets offerts] ; Abaissement li fust e laiz [ce lui eût été abaissement et honte] [BENOIT, II, 10937] ÉTYMOLOGIEAbaisser ; provenç. abaisamen ; anc. catal. abaxament ; espagn. abaxiamento ; ital. abbassamento. Émile Littré’s Dictionnaire de la langue française © 1872-1877abaissement ABAISSEMENT. n. m. Action d’abaisser, de s’abaisser, ou Résultat de cette action. L’abaissement d’un mur. L’abaissement des eaux. L’abaissement du mercure dans le baromètre. L’abaissement de la voix. En termes d’Astronomie, Abaissement d’un astre, Quantité dont on doit diminuer la hauteur apparente d’un astre pour avoir sa hauteur vraie. Il est plus souvent employé au figuré et signifie Diminution, affaiblissement. Abaissement des caractères. Abaissement de l’âme. Louis XI travailla beaucoup à l’abaissement de la maison de Bourgogne. L’abaissement de la natalité. L’abaissement des revenus, du taux de l’intérêt. Il s’emploie encore absolument et signifie Humiliation volontaire, état dans lequel on se met quand on s’abaisse volontairement. Se tenir dans l’abaissement devant Dieu. Il signifie aussi Humiliation forcée, état de bassesse où l’on est mis malgré soi. Cet esprit altier se révolte contre un si grand abaissement. Cette famille est réduite à vivre dans l’abaissement. ABAISSEMENT, s. m. [Abèceman: 2e. è moyen et long, 3e e muet; en y a le son d’an.] Diminution de hauteur. Voy. BASSESSE. Rem. Suivant La Touche, il ne se dit guère qu’au figuré: je ne crois pas, dit-il, que l’abaissement d’une muraille, d’une montagne soient de bonnes expressions; mais on dit fort bien, p. ex. l’élevation des uns vient souvent de l’abaissement des autres: et Racine a fort bien parlé, quand il a dit dans son Iphigénie. Ce triste abaissement convient à ma fortune. L’Académie se contente de dire qu’il est plus en usage au figuré: abaissement de fortune, abaissement de courage. ? Elle met pour exemples au propre: l’abaissement des eaux; l’abaissement d’un mur; l’abaissement du mercûre dans le baromètre; l’abaissement de la voix, par oposition à l’élévation de la voix. ? Richelet et Trevoux ne mettent qu’abaissement d’un mur. Au figuré, abaissement signifie; tantôt humiliation volontaire: un parfait chrêtien doit se plaire dans l’abaissement devant Dieu; tantôt humiliation forcée: c’est un esprit altier, qu’il faut tenir dans l’abaissement. Acad. ? Il signifie aussi diminution de crédit et d’honneur. Rich. Dans son abaissement il vit sans espérance. Mainard.
abaisse-langue
abaisse-langue n.m. inv. Spatule avec laquelle on appuie sur la langue pour examiner la bouche et la gorge.Maxipoche 2014 © Larousse 2013
abaissées
abaisser v.t.1. Faire descendre ; mettre à un niveau plus bas : Abaisser un store baisser2. Diminuer l’importance, le niveau de : Un médicament qui permet d’abaisser la fièvre faire baisser ; diminuer3. Faire perdre de sa dignité ; rabaisser : La misère abaisse l’être humain avilir, dégrader ; améliorer, valoriserAbaisser une perpendiculaire, tracer une perpendiculaire à une droite à partir d’un point.s’abaisser v.pr. (à) Perdre de sa dignité ; se compromettre : Elle ne s’abaissera pas à répondre à vos insinuations s’avilir, se dégraderMaxipoche 2014 © Larousse 2013abaisserParticipe passé: abaisséGérondif: abaissantIndicatif présentPassé simpleImparfaitFuturConditionnel présentSubjonctif imparfaitSubjonctif présentImpératifPlus-que-parfaitFutur antérieurPassé composéConditionnel passé Passé antérieurSubjonctif passéSubjonctif plus-que-parfaitIndicatif présentj’abaissetu abaissesil/elle abaissenous abaissonsvous abaissezils/elles abaissentPassé simplej’abaissaitu abaissasil/elle abaissanous abaissâmesvous abaissâtesils/elles abaissèrentImparfaitj’abaissaistu abaissaisil/elle abaissaitnous abaissionsvous abaissiezils/elles abaissaientFuturj’abaisseraitu abaisserasil/elle abaisseranous abaisseronsvous abaisserezils/elles abaisserontConditionnel présentj’abaisseraistu abaisseraisil/elle abaisseraitnous abaisserionsvous abaisseriezils/elles abaisseraientSubjonctif imparfaitj’abaissassetu abaissassesil/elle abaissâtnous abaissassionsvous abaissassiezils/elles abaissassentSubjonctif présentj’abaissetu abaissesil/elle abaissenous abaissionsvous abaissiezils/elles abaissentImpératifabaisse (tu)abaissons (nous)abaissez (vous)Plus-que-parfaitj’avais abaissétu avais abaisséil/elle avait abaissénous avions abaissévous aviez abaisséils/elles avaient abaisséFutur antérieurj’aurai abaissétu auras abaisséil/elle aura abaissénous aurons abaissévous aurez abaisséils/elles auront abaisséPassé composéj’ai abaissétu as abaisséil/elle a abaissénous avons abaissévous avez abaisséils/elles ont abaisséConditionnel passéj’aurais abaissétu aurais abaisséil/elle aurait abaissénous aurions abaissévous auriez abaisséils/elles auraient abaissé Passé antérieurj’eus abaissétu eus abaisséil/elle eut abaissénous eûmes abaissévous eûtes abaisséils/elles eurent abaisséSubjonctif passéj’aie abaissétu aies abaisséil/elle ait abaissénous ayons abaissévous ayez abaisséils/elles aient abaisséSubjonctif plus-que-parfaitj’eusse abaissétu eusses abaisséil/elle eût abaissénous eussions abaissévous eussiez abaisséils/elles eussent abaisséCollins French Verb Tables © HarperCollins Publishers 2011ABAISSER (a-bè-sé ; quelques-uns disent a-bé-sé. Ai prend le son è ou ê, quand la syllabe qui suit est muette : il a-bè-se-ra ou a-bê-se-ra) v. a.1° Rendre moins haut, faire descendre. Abaisser un terrain. Il faut abaisser ce mur d’un mètre. Abaisser la paupière. Abaisser un store. Abaissez vos regards sur lui. Ayant un corps qui vous aggrave et vous abaisse vers la terre [PASC., édit. Cousin.] Abaissons la [l’âme] à la matière [ID., ib.] Jamais étoile, lune, aurore, ni soleil, Ne virent abaisser sa paupière [du dragon] au sommeil [CORN., Méd. II, 2] Disposez de sa main, et pour première loi, Madame, ordonnez-lui d’abaisser l’?il sur moi [ID., Tite et Bér. IV, 3] 2° Fig. Rendre moins élevé, faire décroître, diminuer. Abaisser la voix. Abaisser le prix des denrées. La découverte des gisements de la Californie a abaissé la valeur de l’or. Car enfin n’attends pas que j’abaisse ma haine [CORN., M. de Pomp. III, 5] De moment en moment son âme plus humaine Abaisse sa colère et rabat de sa haine [ID., Méd. III, 2] 3° Déprimer, humilier, ravaler. Abaisser le pouvoir de quelqu’un. Abaisser l’orgueil. Abaisser la majesté des lois. Abaisser la vertu. Pour abaisser notre orgueil et relever notre abjection [PASC., édit. Cousin.] Aujourd’hui devant vous abaissant sa hauteur [VOLT., Brut. I, 1] Une esclave chrétienne et que j’ai pu laisser Dans les plus vils emplois languir sans l’abaisser [ID., Zaïre, IV, 5] Ils abaissent les Grecs, ils triomphent du Maure [ID., Tancr. II, 1] Pensez-vous abaisser les rois dans leurs ministres ? [ID., Brut. V, 2] Plutôt que jusque-là j’abaisse mon orgueil…. [ID., Zaïre, I, 2] Mais nous aurons bientôt abaissé son audace [DUCIS, Oth. I, 2] Je mourrai satisfaite après cet orgueilleux, Sous qui César m’abaisse à force de l’accroître [ROTROU, Bél. II, 17] Mais, croyez-moi, l’amour est une autre science, Burrhus, et je ferais quelque difficulté D’abaisser jusque-là votre sévérité [RAC., Brit. III, 1] 4° Abaisser pris absolument. Que s’il plaît au Seigneur, qui selon les conseils de sa sagesse élève et abaisse… [BOURDAL., Pensées, t. II, p. 212] 5° En termes de chirurgie, abaisser la cataracte, faire descendre, à l’aide d’une aiguille introduite dans la chambre postérieure de l’?il, le cristallin au-dessous du niveau de la pupille. 6° En termes d’algèbre, abaisser une équation, en diminuer le degré. 7° En termes de géométrie, abaisser une perpendiculaire sur une droite, mener d’un point pris hors d’une ligne une perpendiculaire à cette ligne. 8° En termes de pâtisserie, abaisser la pâte, l’étendre avec le rouleau et la rendre aussi mince qu’on veut. 9° En termes d’horticulture, abaisser une branche d’arbre, la raccourcir. 10° En termes de fauconnerie, abaisser l’oiseau, diminuer la nourriture habituelle de l’oiseau, afin de le rendre plus léger au vol et plus avide à la proie. S’ABAISSER, v. réfl. 11° Devenir plus bas. Ces nuages s’abaissent vers la terre. Le terrain va en s’abaissant. Là où les collines commencent à s’abaisser. Le soleil s’abaisse. Sur le chaume de ces demeures Déjà le soir s’est abaissé [MILLEV., Élég. I] Et vous, sous sa majesté sainte, Cieux, abaissez-vous [RAC., Esth. III, 9] 12° Fig. S’abaisser, devenir plus bas, se proportionner à, condescendre. La voix s’abaisse. S’abaisser à la portée de ses élèves. Chercher la popularité en s’abaissant. Il s’abaissait jusqu’à converser avec une femme de Samarie [MASS., av. Disp.] Faites bien concevoir à M. Despréaux combien vous êtes reconnaissant de la bonté qu’il a de s’abaisser à s’entretenir avec vous [RAC., Lettres à son fils.] Et fait comme je suis, au siècle d’aujourd’hui, Qui voudra s’abaisser à me servir d’appui ? [BOILEAU, Sat. I] Peut-elle s’abaisser jusqu’à souffrir ma vue ? [CORN., Perth. II, 4] 13° S’humilier, en bonne et en mauvaise part, se courber, se dégrader. S’abaisser devant Dieu. S’abaisser sous la main divine qui châtie. S’abaisser aux prières. S’abaisser jusqu’à plaider sa cause. Je ne m’abaisserai pas au point de…. Votre fierté, Porus, ne se peut abaisser [RAC., Alex. V, 3] Est-il juste après tout qu’un conquérant s’abaisse Sous la servile loi de tenir sa promesse ? [ID., Andr. IV, 5] Vous voulez que le roi s’abaisse et s’humilie…. [ID., Mithr. III, 1] Vestibules profonds, parvis silencieux, Où viennent s’abaisser les c?urs religieux [LEMERC., Fréd. et Brun. I, 1] De savoir si peu m’abaisser, céder dans les rencontres, supporter un mépris…. [BOURD., Pensées, t. II, p. 405] Je rougis que mon père, Pour l’intérêt d’un fils, s’abaisse à la prière [VOLT., Alz. I, 1] Voudra-t-il qu’on s’abaisse à ces honteux moyens ? [ID., Zaïre, II, 1] D’un c?ur tel que le sien l’audace inébranlable Ne sait point s’abaisser à des déguisements [ID., Ad. II, 5] Ne vous abaissez pas à soupirer pour elle [ID., Orphel. IV, 2] S’il se vante, je l’abaisse ; s’il s’abaisse, je le vante…. Forcé à s’abaisser d’une ou d’autre manière…. Et s’il ne s’abaisse à cela [PASC., édit. Cousin.] Qui nous retrace dans le souvenir comment il a quitté le sein de son père et il s’est abaissé jusqu’à nous [BOURD., Pensées, t. III, p. 300] Est-il une démarche si humiliante où il ne s’abaisse, dès qu’il croit qu’elle peut le conduire à son terme ? [ID., ib. t. II, p. 172] SYNONYME1° BAISSER, ABAISSER. Faire descendre, faire aller de haut en bas. Baisser est absolu et Abaisser est relatif. Baisser une chose, c’est la mettre plus bas qu’elle n’était ; abaisser, c’est la mettre plus bas qu’une autre ou du moins la faire descendre jusqu’à une autre qui était plus bas qu’elle. Au fond, abaisser, c’est baisser vers, LAFAYE., C’est là le fond de la différence entre baisser et abaisser. Toutes les fois qu’on voudra faire sentir cette idée de direction, on préférera abaisser à baisser. Ainsi le chevalier baissa la lance ou abaissa la lance ; on dira plutôt le premier pour indiquer que la lance est baissée sans aucune intention ; on dira plutôt le second pour indiquer que le chevalier la baisse vers un objet déterminé, la met en arrêt par exemple. 2° ABAISSER, RABAISSER, RAVALER, HUMILIER, AVILIR. Tous ces mots ont le sens général de déprécier. Abaisser n’a rien de plus que le sens général. La malignité humaine abaisse la vertu. Rabaisser est plus fort ; on rabaisse ce qui est beaucoup trop élevé, l’arrogance, la présomption. L’envie, ne pouvant s’élever jusqu’au mérite, pour s’égaler à lui, tâche à le rabaisser. Ravaler exprime une idée analogue à rabaisser, mais avec plus de violence et d’emportement. Avilir attire la honte, imprime la flétrissure. Le grand homme peut être humilié, ravalé, mais non pas avili. De grands motifs nous engagent à nous humilier, à nous abaisser, aucun à nous avilir. L’homme modeste s’abaisse, on rabaisse la présomption, l’esprit de parti ravale les hommes éminents, le lâche s’avilit, le pénitent s’humilie, ROUBAUD. HISTORIQUEXIIe s. David guerria fierement les Philistins et moult les abaissa [, Rois, 146] Ses grant orguels [sera] abaissez [, Ronc. p. 21] Sainte iglise dreit lui abaissier [il] ne lerra, Ne à laie [laïque] justice les clers ne livrera [, Th. le mart. 27] Moult durement vers lui en ire [le roi] s’enflamba, Et très bien lui pramet [promet] que il l’abaissera, Et là où il le prist que il le remetra [, ib. 28] Il s’abaissa [se baissa], si a pris un cuillier ; Le portier [il] fiert parmi le hanepier [la nuque] ; Li sans en chiet dusqu’au talon derrier [, Bat. d’Aleschans, 3886] XIIIe s. Fu requis Jofrois qu’il alast à Andrenoble et qu’il meist conseil à ce que ceste guerre fust abaissie [finie] [VILLEH., CXIX.] Cis feus [ce feu] fu si grans et si oribles que nel pot nuls abaissier ne esteindre [ID., XCI] Bien fust la crestienté essaucie [exhaussée] et non mie abaissie [ID., XXXIV] Mais or ne pensez plus pour riens Que je m’amour donner vous doie [doive] ; Trop durement [je] m’abaisseroie [, Blonde et Jehan, 884] On ne doit pas penre [prendre] garde s’il [le prix] monte ou abaisse au marché [BEAUMANOIR, XXXVII, 4] De la fontaine m’appressai [m’approchai] ; Quand je fui près, si m’abaissai Pour veoir l’iaue qui couroit [, la Rose, 1532] XIVe s. Icelle femme desmenti plusieurs fois le suppliant en abaissant honneur de sa personne et de son office [DU CANGE, abassare.] XVe s. Certes, seigneurs, Jean Lyon se souffre maintenant et abaisse la teste bien bas [FROISS., II, II, 52] Or entendez au soustenir [soutenez-le] ; Car je le voy bien qu’il s’abesse [, la Pass. de N. S. J. C] XVIe s. Le peintre eut charge d’abaisser de couleur l’endroit qui estoit par trop enluminé [D’AUB., Faen. IV, 11] Ils ne se pressoient pas beaucoup de partir et attendoient la chaleur à s’abaisser [que la chaleur fût tombée] [DES PÉRIERS, contes, 39] ÉTYMOLOGIEÀ et baisser ; provenç. abaissar ; espagn. abaxar ; ital. abbassare. Émile Littré’s Dictionnaire de la langue française © 1872-1877abaisser ABAISSER. v. tr. Faire descendre, diminuer la hauteur. Abaisser un store. Le terrain s’abaisse insensiblement à mesure qu’on avance vers la mer. Le soleil s’abaissait sur l’horizon. Abaissez vos regards sur cette plaine. Abaisser une muraille. Abaisser le ton de la voix. Sa voix, son ton s’abaisse à mesure que son esprit se calme. En termes de Géométrie, Abaisser une perpendiculaire sur une ligne, Mener une perpendiculaire à une ligne d’un point pris hors de cette ligne. En termes d’Algèbre, Abaisser une équation, Réduire à un moindre degré une équation d’un degré supérieur. En termes de Pâtisserie, Abaisser de la pâte, La rendre mince, en l’étendant avec le rouleau. Il s’emploie encore figurément et signifie Déprimer, humilier. Dieu abaisse les superbes. Je n’abaisserai point ma dignité, mon caractère, à me commettre, jusqu’à me commettre avec lui. Cet historien affecte d’abaisser nos grands hommes. S’ABAISSER signifie aussi au sens moral S’avilir, se dégrader. Je ne m’abaisserai point à me justifier, à feindre. Il s’abaisse à des démarches indignes de lui. Il sait être aimable à tous sans jamais s’abaisser. Il signifie particulièrement S’humilier, se soumettre. S’abaisser devant la volonté de Dieu, sous la main de Dieu. Le participe passé ABAISSÉ, ÉE, se dit, en termes de Blason, de Toutes les pièces placées dans l’écu au-dessous de leur situation ordinaire, et particulièrement du Vol des oiseaux, lorsque l’extrémité de leurs ailes est inclinée vers la pointe de l’écu. Vol abaissé. Abaisser, cerchez Abbaisser. ABAISSER, v. a. [Abècé, 2e. è moy. et long, 3e. é fer.] Au propre, faire aller en bas; abaisser un store; abaisser une lanterne. = Diminuer de hauteur; abaisser une muraille. = Au figuré, déprimer, humilier, ravaler: Dieu abaisse les superbes: « Abaisser l’orgueil de Carthage. Vaug. S’abaisser régit à ou devant: s’abaisser à des choses indignes; s’abaisser devant la Majesté divine.
abaissée
ABAISSÉE (a-bê-sée) s. f.Action de mettre, de tenir bas une chose. Dans la nature, une abaissée d’ailes [chez l’oiseau] correspond à une course quatre ou cinq fois plus longue que l’envergure [TATIN, Acad. des sc. Compt. rend. t. LXXXIII, p. 457] Émile Littré’s Dictionnaire de la langue française © 1872-1877
abaissé, ée
ABAISSÉ, ÉE (a-bè-sé, sée) part. et adj.1° S’emploie au propre et au figuré. Des regards abaissés. Une autorité abaissée. Tiens, insolente, tiens cette vue abaissée [ROTROU, Bél. I, 6] Il faut, dit saint Augustin, parler d’une façon abaissée et familière pour instruire [FÉN., t. XXI, p. 167] L’Inde esclave et timide et l’Égypte abaissée [VOLT., Mah. II, 5] En reconnaissance de l’humiliation volontaire où il est réduit et où il se tient abaissé pour nous [BOURD., Pensées, t. III, p. 264] Sion, jusques au ciel élevée autrefois, Jusqu’aux enfers maintenant abaissée [RAC., Esth. I, 2] Cette fierté si haute est enfin abaissée [ID., Alex. V, 3] 2° En termes de blason, abaissé se dit de toutes les pièces de l’écu qui se trouvent au-dessous de leur situation ordinaire : vol abaissé, chevron abaissé, pal abaissé, se disent de l’oiseau dont les ailes sont pliées ou dont le bout est tourné vers la pointe de l’écu, du chevron, du pal dont la pointe finit au c?ur de l’écu. Émile Littré’s Dictionnaire de la langue française © 1872-1877
abaissé
abaisse ABAISSE. n. f. T. de Pâtisserie. Morceau de pâte aplati sous le rouleau. Dictionnaire de L’Académie française 8th Edition © 1932-5abaisse ABAISSE, s. f. [Pron. Abèce; 2e. è moyen et long, 3e. e muet.] Pâte qui fait le dessous. (Rich. Trev.) ou le fond (Acad.) d’une pièce de pâtisserie. = ABAISSE et ABBESSE se prononcent à peu près de même; mais le son de l’ e est plus ouvert et plus long dans le 1er. que dans le second.
abaisse
abaisse n.f. Morceau de pâte aminci au rouleau que l’on étale dans un moule et sur lequel on pose une garniture sucrée ou salée.Maxipoche 2014 © Larousse 2013ABAISSE (a-bê-s’) s. f.D’après le Dictionnaire de l’Académie, pâte qui fait la croûte de dessous dans plusieurs pièces de pâtisserie. Mais cette explication est inexacte. L’abaisse est un morceau de pâte qui a été abaissé, c’est-à-dire dont on a diminué la hauteur en le passant sous le rouleau, jusqu’à ce qu’il soit devenu mince. Une abaisse est une pièce de pâte mince que l’on emploie de diverses manières. ÉTYMOLOGIEAbaisser. Émile Littré’s Dictionnaire de la langue française © 1872-1877abaisse ABAISSE. n. f. T. de Pâtisserie. Morceau de pâte aplati sous le rouleau. Dictionnaire de L’Académie française 8th Edition © 1932-5abaisse ABAISSE, s. f. [Pron. Abèce; 2e. è moyen et long, 3e. e muet.] Pâte qui fait le dessous. (Rich. Trev.) ou le fond (Acad.) d’une pièce de pâtisserie. = ABAISSE et ABBESSE se prononcent à peu près de même; mais le son de l’ e est plus ouvert et plus long dans le 1er. que dans le second.
abaissâtes
abaisser v.t.1. Faire descendre ; mettre à un niveau plus bas : Abaisser un store baisser2. Diminuer l’importance, le niveau de : Un médicament qui permet d’abaisser la fièvre faire baisser ; diminuer3. Faire perdre de sa dignité ; rabaisser : La misère abaisse l’être humain avilir, dégrader ; améliorer, valoriserAbaisser une perpendiculaire, tracer une perpendiculaire à une droite à partir d’un point.s’abaisser v.pr. (à) Perdre de sa dignité ; se compromettre : Elle ne s’abaissera pas à répondre à vos insinuations s’avilir, se dégraderMaxipoche 2014 © Larousse 2013abaisserParticipe passé: abaisséGérondif: abaissantIndicatif présentPassé simpleImparfaitFuturConditionnel présentSubjonctif imparfaitSubjonctif présentImpératifPlus-que-parfaitFutur antérieurPassé composéConditionnel passé Passé antérieurSubjonctif passéSubjonctif plus-que-parfaitIndicatif présentj’abaissetu abaissesil/elle abaissenous abaissonsvous abaissezils/elles abaissentPassé simplej’abaissaitu abaissasil/elle abaissanous abaissâmesvous abaissâtesils/elles abaissèrentImparfaitj’abaissaistu abaissaisil/elle abaissaitnous abaissionsvous abaissiezils/elles abaissaientFuturj’abaisseraitu abaisserasil/elle abaisseranous abaisseronsvous abaisserezils/elles abaisserontConditionnel présentj’abaisseraistu abaisseraisil/elle abaisseraitnous abaisserionsvous abaisseriezils/elles abaisseraientSubjonctif imparfaitj’abaissassetu abaissassesil/elle abaissâtnous abaissassionsvous abaissassiezils/elles abaissassentSubjonctif présentj’abaissetu abaissesil/elle abaissenous abaissionsvous abaissiezils/elles abaissentImpératifabaisse (tu)abaissons (nous)abaissez (vous)Plus-que-parfaitj’avais abaissétu avais abaisséil/elle avait abaissénous avions abaissévous aviez abaisséils/elles avaient abaisséFutur antérieurj’aurai abaissétu auras abaisséil/elle aura abaissénous aurons abaissévous aurez abaisséils/elles auront abaisséPassé composéj’ai abaissétu as abaisséil/elle a abaissénous avons abaissévous avez abaisséils/elles ont abaisséConditionnel passéj’aurais abaissétu aurais abaisséil/elle aurait abaissénous aurions abaissévous auriez abaisséils/elles auraient abaissé Passé antérieurj’eus abaissétu eus abaisséil/elle eut abaissénous eûmes abaissévous eûtes abaisséils/elles eurent abaisséSubjonctif passéj’aie abaissétu aies abaisséil/elle ait abaissénous ayons abaissévous ayez abaisséils/elles aient abaisséSubjonctif plus-que-parfaitj’eusse abaissétu eusses abaisséil/elle eût abaissénous eussions abaissévous eussiez abaisséils/elles eussent abaisséCollins French Verb Tables © HarperCollins Publishers 2011ABAISSER (a-bè-sé ; quelques-uns disent a-bé-sé. Ai prend le son è ou ê, quand la syllabe qui suit est muette : il a-bè-se-ra ou a-bê-se-ra) v. a.1° Rendre moins haut, faire descendre. Abaisser un terrain. Il faut abaisser ce mur d’un mètre. Abaisser la paupière. Abaisser un store. Abaissez vos regards sur lui. Ayant un corps qui vous aggrave et vous abaisse vers la terre [PASC., édit. Cousin.] Abaissons la [l’âme] à la matière [ID., ib.] Jamais étoile, lune, aurore, ni soleil, Ne virent abaisser sa paupière [du dragon] au sommeil [CORN., Méd. II, 2] Disposez de sa main, et pour première loi, Madame, ordonnez-lui d’abaisser l’?il sur moi [ID., Tite et Bér. IV, 3] 2° Fig. Rendre moins élevé, faire décroître, diminuer. Abaisser la voix. Abaisser le prix des denrées. La découverte des gisements de la Californie a abaissé la valeur de l’or. Car enfin n’attends pas que j’abaisse ma haine [CORN., M. de Pomp. III, 5] De moment en moment son âme plus humaine Abaisse sa colère et rabat de sa haine [ID., Méd. III, 2] 3° Déprimer, humilier, ravaler. Abaisser le pouvoir de quelqu’un. Abaisser l’orgueil. Abaisser la majesté des lois. Abaisser la vertu. Pour abaisser notre orgueil et relever notre abjection [PASC., édit. Cousin.] Aujourd’hui devant vous abaissant sa hauteur [VOLT., Brut. I, 1] Une esclave chrétienne et que j’ai pu laisser Dans les plus vils emplois languir sans l’abaisser [ID., Zaïre, IV, 5] Ils abaissent les Grecs, ils triomphent du Maure [ID., Tancr. II, 1] Pensez-vous abaisser les rois dans leurs ministres ? [ID., Brut. V, 2] Plutôt que jusque-là j’abaisse mon orgueil…. [ID., Zaïre, I, 2] Mais nous aurons bientôt abaissé son audace [DUCIS, Oth. I, 2] Je mourrai satisfaite après cet orgueilleux, Sous qui César m’abaisse à force de l’accroître [ROTROU, Bél. II, 17] Mais, croyez-moi, l’amour est une autre science, Burrhus, et je ferais quelque difficulté D’abaisser jusque-là votre sévérité [RAC., Brit. III, 1] 4° Abaisser pris absolument. Que s’il plaît au Seigneur, qui selon les conseils de sa sagesse élève et abaisse… [BOURDAL., Pensées, t. II, p. 212] 5° En termes de chirurgie, abaisser la cataracte, faire descendre, à l’aide d’une aiguille introduite dans la chambre postérieure de l’?il, le cristallin au-dessous du niveau de la pupille. 6° En termes d’algèbre, abaisser une équation, en diminuer le degré. 7° En termes de géométrie, abaisser une perpendiculaire sur une droite, mener d’un point pris hors d’une ligne une perpendiculaire à cette ligne. 8° En termes de pâtisserie, abaisser la pâte, l’étendre avec le rouleau et la rendre aussi mince qu’on veut. 9° En termes d’horticulture, abaisser une branche d’arbre, la raccourcir. 10° En termes de fauconnerie, abaisser l’oiseau, diminuer la nourriture habituelle de l’oiseau, afin de le rendre plus léger au vol et plus avide à la proie. S’ABAISSER, v. réfl. 11° Devenir plus bas. Ces nuages s’abaissent vers la terre. Le terrain va en s’abaissant. Là où les collines commencent à s’abaisser. Le soleil s’abaisse. Sur le chaume de ces demeures Déjà le soir s’est abaissé [MILLEV., Élég. I] Et vous, sous sa majesté sainte, Cieux, abaissez-vous [RAC., Esth. III, 9] 12° Fig. S’abaisser, devenir plus bas, se proportionner à, condescendre. La voix s’abaisse. S’abaisser à la portée de ses élèves. Chercher la popularité en s’abaissant. Il s’abaissait jusqu’à converser avec une femme de Samarie [MASS., av. Disp.] Faites bien concevoir à M. Despréaux combien vous êtes reconnaissant de la bonté qu’il a de s’abaisser à s’entretenir avec vous [RAC., Lettres à son fils.] Et fait comme je suis, au siècle d’aujourd’hui, Qui voudra s’abaisser à me servir d’appui ? [BOILEAU, Sat. I] Peut-elle s’abaisser jusqu’à souffrir ma vue ? [CORN., Perth. II, 4] 13° S’humilier, en bonne et en mauvaise part, se courber, se dégrader. S’abaisser devant Dieu. S’abaisser sous la main divine qui châtie. S’abaisser aux prières. S’abaisser jusqu’à plaider sa cause. Je ne m’abaisserai pas au point de…. Votre fierté, Porus, ne se peut abaisser [RAC., Alex. V, 3] Est-il juste après tout qu’un conquérant s’abaisse Sous la servile loi de tenir sa promesse ? [ID., Andr. IV, 5] Vous voulez que le roi s’abaisse et s’humilie…. [ID., Mithr. III, 1] Vestibules profonds, parvis silencieux, Où viennent s’abaisser les c?urs religieux [LEMERC., Fréd. et Brun. I, 1] De savoir si peu m’abaisser, céder dans les rencontres, supporter un mépris…. [BOURD., Pensées, t. II, p. 405] Je rougis que mon père, Pour l’intérêt d’un fils, s’abaisse à la prière [VOLT., Alz. I, 1] Voudra-t-il qu’on s’abaisse à ces honteux moyens ? [ID., Zaïre, II, 1] D’un c?ur tel que le sien l’audace inébranlable Ne sait point s’abaisser à des déguisements [ID., Ad. II, 5] Ne vous abaissez pas à soupirer pour elle [ID., Orphel. IV, 2] S’il se vante, je l’abaisse ; s’il s’abaisse, je le vante…. Forcé à s’abaisser d’une ou d’autre manière…. Et s’il ne s’abaisse à cela [PASC., édit. Cousin.] Qui nous retrace dans le souvenir comment il a quitté le sein de son père et il s’est abaissé jusqu’à nous [BOURD., Pensées, t. III, p. 300] Est-il une démarche si humiliante où il ne s’abaisse, dès qu’il croit qu’elle peut le conduire à son terme ? [ID., ib. t. II, p. 172] SYNONYME1° BAISSER, ABAISSER. Faire descendre, faire aller de haut en bas. Baisser est absolu et Abaisser est relatif. Baisser une chose, c’est la mettre plus bas qu’elle n’était ; abaisser, c’est la mettre plus bas qu’une autre ou du moins la faire descendre jusqu’à une autre qui était plus bas qu’elle. Au fond, abaisser, c’est baisser vers, LAFAYE., C’est là le fond de la différence entre baisser et abaisser. Toutes les fois qu’on voudra faire sentir cette idée de direction, on préférera abaisser à baisser. Ainsi le chevalier baissa la lance ou abaissa la lance ; on dira plutôt le premier pour indiquer que la lance est baissée sans aucune intention ; on dira plutôt le second pour indiquer que le chevalier la baisse vers un objet déterminé, la met en arrêt par exemple. 2° ABAISSER, RABAISSER, RAVALER, HUMILIER, AVILIR. Tous ces mots ont le sens général de déprécier. Abaisser n’a rien de plus que le sens général. La malignité humaine abaisse la vertu. Rabaisser est plus fort ; on rabaisse ce qui est beaucoup trop élevé, l’arrogance, la présomption. L’envie, ne pouvant s’élever jusqu’au mérite, pour s’égaler à lui, tâche à le rabaisser. Ravaler exprime une idée analogue à rabaisser, mais avec plus de violence et d’emportement. Avilir attire la honte, imprime la flétrissure. Le grand homme peut être humilié, ravalé, mais non pas avili. De grands motifs nous engagent à nous humilier, à nous abaisser, aucun à nous avilir. L’homme modeste s’abaisse, on rabaisse la présomption, l’esprit de parti ravale les hommes éminents, le lâche s’avilit, le pénitent s’humilie, ROUBAUD. HISTORIQUEXIIe s. David guerria fierement les Philistins et moult les abaissa [, Rois, 146] Ses grant orguels [sera] abaissez [, Ronc. p. 21] Sainte iglise dreit lui abaissier [il] ne lerra, Ne à laie [laïque] justice les clers ne livrera [, Th. le mart. 27] Moult durement vers lui en ire [le roi] s’enflamba, Et très bien lui pramet [promet] que il l’abaissera, Et là où il le prist que il le remetra [, ib. 28] Il s’abaissa [se baissa], si a pris un cuillier ; Le portier [il] fiert parmi le hanepier [la nuque] ; Li sans en chiet dusqu’au talon derrier [, Bat. d’Aleschans, 3886] XIIIe s. Fu requis Jofrois qu’il alast à Andrenoble et qu’il meist conseil à ce que ceste guerre fust abaissie [finie] [VILLEH., CXIX.] Cis feus [ce feu] fu si grans et si oribles que nel pot nuls abaissier ne esteindre [ID., XCI] Bien fust la crestienté essaucie [exhaussée] et non mie abaissie [ID., XXXIV] Mais or ne pensez plus pour riens Que je m’amour donner vous doie [doive] ; Trop durement [je] m’abaisseroie [, Blonde et Jehan, 884] On ne doit pas penre [prendre] garde s’il [le prix] monte ou abaisse au marché [BEAUMANOIR, XXXVII, 4] De la fontaine m’appressai [m’approchai] ; Quand je fui près, si m’abaissai Pour veoir l’iaue qui couroit [, la Rose, 1532] XIVe s. Icelle femme desmenti plusieurs fois le suppliant en abaissant honneur de sa personne et de son office [DU CANGE, abassare.] XVe s. Certes, seigneurs, Jean Lyon se souffre maintenant et abaisse la teste bien bas [FROISS., II, II, 52] Or entendez au soustenir [soutenez-le] ; Car je le voy bien qu’il s’abesse [, la Pass. de N. S. J. C] XVIe s. Le peintre eut charge d’abaisser de couleur l’endroit qui estoit par trop enluminé [D’AUB., Faen. IV, 11] Ils ne se pressoient pas beaucoup de partir et attendoient la chaleur à s’abaisser [que la chaleur fût tombée] [DES PÉRIERS, contes, 39] ÉTYMOLOGIEÀ et baisser ; provenç. abaissar ; espagn. abaxar ; ital. abbassare. Émile Littré’s Dictionnaire de la langue française © 1872-1877abaisser ABAISSER. v. tr. Faire descendre, diminuer la hauteur. Abaisser un store. Le terrain s’abaisse insensiblement à mesure qu’on avance vers la mer. Le soleil s’abaissait sur l’horizon. Abaissez vos regards sur cette plaine. Abaisser une muraille. Abaisser le ton de la voix. Sa voix, son ton s’abaisse à mesure que son esprit se calme. En termes de Géométrie, Abaisser une perpendiculaire sur une ligne, Mener une perpendiculaire à une ligne d’un point pris hors de cette ligne. En termes d’Algèbre, Abaisser une équation, Réduire à un moindre degré une équation d’un degré supérieur. En termes de Pâtisserie, Abaisser de la pâte, La rendre mince, en l’étendant avec le rouleau. Il s’emploie encore figurément et signifie Déprimer, humilier. Dieu abaisse les superbes. Je n’abaisserai point ma dignité, mon caractère, à me commettre, jusqu’à me commettre avec lui. Cet historien affecte d’abaisser nos grands hommes. S’ABAISSER signifie aussi au sens moral S’avilir, se dégrader. Je ne m’abaisserai point à me justifier, à feindre. Il s’abaisse à des démarches indignes de lui. Il sait être aimable à tous sans jamais s’abaisser. Il signifie particulièrement S’humilier, se soumettre. S’abaisser devant la volonté de Dieu, sous la main de Dieu. Le participe passé ABAISSÉ, ÉE, se dit, en termes de Blason, de Toutes les pièces placées dans l’écu au-dessous de leur situation ordinaire, et particulièrement du Vol des oiseaux, lorsque l’extrémité de leurs ailes est inclinée vers la pointe de l’écu. Vol abaissé. Abaisser, cerchez Abbaisser. ABAISSER, v. a. [Abècé, 2e. è moy. et long, 3e. é fer.] Au propre, faire aller en bas; abaisser un store; abaisser une lanterne. = Diminuer de hauteur; abaisser une muraille. = Au figuré, déprimer, humilier, ravaler: Dieu abaisse les superbes: « Abaisser l’orgueil de Carthage. Vaug. S’abaisser régit à ou devant: s’abaisser à des choses indignes; s’abaisser devant la Majesté divine.