abasourdissant, e [ abazurdis??, ??t] adj. Qui abasourdit : Une musique abasourdissante abrutissant sidérantMaxipoche 2014 © Larousse 2013
abasourdie
abasourdissant, e [ abazurdis??, ??t] adj. Qui abasourdit : Une musique abasourdissante abrutissant sidérantMaxipoche 2014 © Larousse 2013
abasourdi, ie
ABASOURDI, IE (a-ba-zour-di, die) part. passé.Abasourdi par un coup de tonnerre, par un malheur imprévu. Émile Littré’s Dictionnaire de la langue française © 1872-1877
abas
ABASs. m.Voy. ABAT. Émile Littré’s Dictionnaire de la langue française © 1872-1877
abaques
abaque n.m. [ gr. abax, table à calcul ] 1. Graphique, diagramme permettant de simplifier certains calculs.2. Anc. Table qui servait à calculer ; boulier : Un abaque primitif.Maxipoche 2014 © Larousse 2013ABAQUE (a-ba-k’) s. m.1° Terme d’architecture. Tailloir, partie supérieure du chapiteau des colonnes, sur laquelle porte l’architrave. 2° Terme d’antiquité. Tableau couvert de poussière, sur lequel on traçait des nombres et on enseignait le calcul ; et aussi sorte de carré long, évidé, qui était muni de boules passées dans des fils tendus et qui servait à compter. ÉTYMOLOGIEProvenç. abac ; ital. abbaco ; de abacus, de ????, table ou tablette. SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIREABAQUE. Ajoutez : 3° Nom donné aujourd’hui à certains tableaux destinés à abréger les calculs. Il y a une table de ce genre intitulée Abaque de Lalanne. On nomme aussi abaque le compteur à boules des Chinois. Émile Littré’s Dictionnaire de la langue française © 1872-1877abaque ABAQUE. n. m. T. d’Architecture. Partie supérieure du chapiteau des colonnes sur laquelle porte l’architrave. On la nomme autrement TAILLOIR. Il signifie, en termes d’Antiquité, Tablette où les anciens traçaient sur un sable fin des nombres, des figures de géométrie, des lettres. Ils s’en servaient particulièrement pour le calcul. On dit quelquefois Abaque de Pythagore pour Table de Pythagore. Il se disait encore d’une Table de jeu divisée en compartiments et se rapprochant de nos damiers, de nos échiquiers.
abaque
abaque n.m. [ gr. abax, table à calcul ] 1. Graphique, diagramme permettant de simplifier certains calculs.2. Anc. Table qui servait à calculer ; boulier : Un abaque primitif.Maxipoche 2014 © Larousse 2013ABAQUE (a-ba-k’) s. m.1° Terme d’architecture. Tailloir, partie supérieure du chapiteau des colonnes, sur laquelle porte l’architrave. 2° Terme d’antiquité. Tableau couvert de poussière, sur lequel on traçait des nombres et on enseignait le calcul ; et aussi sorte de carré long, évidé, qui était muni de boules passées dans des fils tendus et qui servait à compter. ÉTYMOLOGIEProvenç. abac ; ital. abbaco ; de abacus, de ????, table ou tablette. SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIREABAQUE. Ajoutez : 3° Nom donné aujourd’hui à certains tableaux destinés à abréger les calculs. Il y a une table de ce genre intitulée Abaque de Lalanne. On nomme aussi abaque le compteur à boules des Chinois. Émile Littré’s Dictionnaire de la langue française © 1872-1877abaque ABAQUE. n. m. T. d’Architecture. Partie supérieure du chapiteau des colonnes sur laquelle porte l’architrave. On la nomme autrement TAILLOIR. Il signifie, en termes d’Antiquité, Tablette où les anciens traçaient sur un sable fin des nombres, des figures de géométrie, des lettres. Ils s’en servaient particulièrement pour le calcul. On dit quelquefois Abaque de Pythagore pour Table de Pythagore. Il se disait encore d’une Table de jeu divisée en compartiments et se rapprochant de nos damiers, de nos échiquiers.
abandons
abandon n.m. [ de l’anc. fr. [mettre] a bandon, au pouvoir de ] 1. (de) Action d’abandonner, de quitter, de cesser d’occuper : Le ministre a annoncé l’abandon de la réforme renonciation à désertion2. Fait de renoncer à poursuivre une compétition : On signale de nombreux abandons dans le marathon.3. Fait de s’abandonner ; laisser-aller ou absence de réserve : Parler avec un total abandon confiance ; retenueÀ l’abandon, laissé sans soin, en désordre : Des terres à l’abandon en fricheMaxipoche 2014 © Larousse 2013ABANDON (a-ban-don) s. m.On verra à l’Étymologie quelle est la série réelle des significations. 1° Remise entre les mains de…. L’abandon à la Providence. Il faut tout trancher par l’abandon envers Dieu [BOSSUET, Lett. Corn. I] [Elle] lui gagnerait le c?ur d’un prince libéral, Et de tous ses trésors l’abandon général [CORN., Méd. II, 2] 2° Terme de droit. Cession, acte par lequel un débiteur délaisse ses biens à ses créanciers. Il a fait à ses créanciers l’abandon de ses terres. 3° Facilité dans le discours, simplicité, négligence heureuse. Parler avec abandon. Cette femme a dans ses manières un abandon séduisant. Gracieux abandon. Doux abandon. On trouve dans l’exécution de ce tableau un heureux abandon. Rock en son lyrique abandon Dit qu’il dévore la couronne Dont Phébus lui promit le don. Apparemment Phébus lui donne Une couronne de chardon [MILLEV., Épigr.] 4° Confiance entière. Il m’a parlé avec abandon, avec un entier abandon. Dans l’abandon de sa vive amitié, Hier à son rival Montfort s’est confié [C. DELAV., V, Sic. I, 2] Et dans ce trouble heureux dont j’aimais l’abandon [ID., Paria, I, 2] 5° Action d’abandonner. L’abandon des intérêts communs. Or ce péché ne peut être mieux puni que par l’abandon de Dieu [BOURD., Carême, t. I, p. 212] Et de ses intérêts un si grand abandon [CORN., Sert. IV, 2] Ce sont là de ces exemples rares et terribles de la justice de Dieu sur les hommes ; et s’il y en a eu sur la terre, ils prouvent seulement jusqu’où peut aller quelquefois son abandon et la puissance de sa colère [MASS., Car. évid. de la loi.] Il y aurait un lâche abandon de moi-même à souffrir qu’on me déshonore [VOLT., dans Laveaux.] 6° État d’une personne ou d’une chose abandonnée. Ce vieillard est dans l’abandon. L’homme sent alors son néant, son abandon [PASC., édit. Cousin.] Mes mains désespérées Dans ce grand abandon seront plus assurées [VOLT., ?d. IV, 4] Abandon a le sens actif et le sens passif. L’abandon des amis peut également signifier ou qu’on abandonne ses amis ou qu’ils nous abandonnent. L’abandon du sénat, l’abandon où le sénat est laissé, et l’abandon où il laisse. Il faut donc, toutes les fois qu’on se servira de cette construction, prendre garde à l’amphibologie et, s’il reste du doute sur le sens, changer la tournure. 7° À L’ABANDON, loc. adv. Sans soins, sans réserve. Camp à l’abandon. Son enfant fut à l’abandon. Il laissa ses terres à l’abandon. On le logea et on lui mit toute la maison à l’abandon. Tout l’occident est à l’abandon [BOSSUET, Hist. III, 7] Comme un pays laissé à l’abandon [ID., Polit.] Vous laisserez à l’abandon votre santé et votre vie [ID., Dév. 2] Tu laisses aller tes affaires à l’abandon [MOL., Mal. imag. 1er interm.] L’épargne de mon père entièrement ouverte, Lui met à l’abandon tous les trésors du roi [CORN., Méd. II, 4] Mais je m’étonne fort de voir à l’abandon Du prince Héraclius les droits avec le nom [ID., Hér. II, 8] A l’une ou l’autre enfin votre âme à l’abandon Ne lui pourra jamais refuser ce pardon [ID., Perth. IV, 1] Après avoir…. mis à l’abandon ton pays désolé [RÉGNIER, Ép. I] L’?il farouche et troublé, l’esprit à l’abandon [ID., Sat. II] 8° Terme de bourse. Acte par lequel l’acheteur renonce à un marché conclu en consentant à payer la prime. HISTORIQUEXIIIe s. Va, si li di qu’il vigne [vienne] à mei ; M’amor li metrai à bandun [MARIE DE FR., I, 488] Mais tost s’en parte à habandon [, Fabl. et Cont. anc. I, 70] Amis, ques [quel] hom es-tu ? Di moi com tu as nom, Qui le sepulcre Dieu baises si à bandon ? [, Ch. d’Ant. I, 184] Et li bourgeois le rechurent [reçurent] volentiers et lui mirent à abandon cor et avoir et ville [, Chr. de Reims, 230] Nuls hom ne peut penre [prendre] de son plege [gage] par abandon, sans soi plaindre à justice [BEAUMANOIR, XLIII, 13] XVe s. Et mettrons tout le royaume à vostre abandon [FROISS., I, I, 14] Vous perdez le temps ; car, sur l’abandon de nos testes, les Escots s’en sont allés très devant mie nuit [ID., I, I, 44] XVIe s. De tout autre butin il y avoit une quantité si grande que ou l’on n’en faisoit compte, ou on le consommoit en tout abandon [AMYOT, Lucul. 25] Comme le vent souffle à son abandon Le duvet blanc du vieux chenu chardon… [ID., Morales, t. IV, p. 444] ÉTYMOLOGIEProvenç. abandon ; espagn. abandono ; ital. abandono. Par les exemples historiques on voit que abandon est un mot composé de à et bandon. Bandon, en vieux français et en provençal, signifie permission, autorisation, décret ; il répond à un mot bas-latin bando, bandonis, de même signification que bandum, band en danois, bannen en allemand, ordre, prescription ; et en définitive c’est simplement une autre forme de notre mot ban (voy. ce mot). Dès lors on voit la série des significations : mettre à bandon, c’est mettre à permission, à autorité ; c’est donc remettre, céder, confier, laisser aller et finalement délaisser. Émile Littré’s Dictionnaire de la langue française © 1872-1877abandon ABANDON. n. m. État d’une personne, d’une chose abandonnée. Ce vieillard est dans le plus affreux abandon. Il mourut dans l’abandon. Il laisse sa maison dans un abandon, dans un état d’abandon qui en augmente tous les jours la dégradation. Il est dans l’abandon de Dieu. Il signifie aussi Action d’abandonner. Son absence et l’abandon de sa maison, de sa terre, ont achevé de le ruiner. L’abandon de ses amis l’a consterné. Il s’emploie de même au sens moral et signifie Oubli blâmable de soi, de ses intérêts, oubli de ses devoirs. Pourquoi cet abandon de vous-même? Cet abandon de vos intérêts nous désole. Par extension, il signifie Renonciation à la possession, à la jouissance d’une chose. Il a fait sans hésiter l’abandon de sa fortune et même de sa vie. Il consent à l’abandon de ses droits. Le chrétien vit dans un parfait abandon à la Providence, à la volonté de Dieu. Abandon de biens, en termes de Droit, Acte par lequel un débiteur abandonne tous ses biens à ses créanciers, pour se mettre à l’abri de leurs poursuites. Il a fait abandon de biens. Commissaire à l’abandon de biens. On dit dans le même sens Cession de biens. ABANDON se dit aussi en parlant des manières, des discours, des ouvrages d’esprit et des productions des arts, pour exprimer une Sorte de facilité, de négligence heureuse qui exclut toute recherche, toute affectation, et ne laisse jamais sentir l’effort, ni le travail. Cette femme a de l’abandon dans ses manières, un gracieux abandon. Il a dans la conversation le plus aimable abandon. On remarque dans le style de cet auteur une sorte d’abandon. Il se prend quelquefois dans la signification de Confiance entière. Il m’a parlé avec abandon, avec un entier abandon. Il m’a touché par l’abandon qu’il a mis dans ses discours, dans ses confidences. À L’ABANDON, loc. adv. Sans soin, sans précaution. Ce jardin a été laissé à l’abandon. Tout va à l’abandon. ABANDON, s. m. [2e. longue.] État où est une persone ou une chôse délaissée. Ce mot a donc un sens passif, et se dit sans régime. ? D’abord l’ Académie ne l’admettait que dans cette manière de parler adverbiale: à l’abandon; mais dans la dernière Édition, elle met: être dans l’abandon; il est dans un abandon général. Dans un tel abandon, leur sombre inquiétude. Ne voit d’autre recours que leur métier de prude. Mol. À~ l’abandon, adv. aller à l’abandon, laisser à l’abandon, tout est à l’abandon. Acad. ? Cette manière de parler ne plaisait pas à l’Auteur des Réflexions, etc. Cependant, dit La Touche, Vaugelas, d’ Ablancourt et d’autres bons Écrivains n’ont pas fait difficulté de s’en servir. ? Elle paraît n’être que du style familier; et l’usage ne l’a pas assez ennoblie pour la faire entrer dans le style élevé. Cependant laisser à l’abandon est une expression qui pourrait être utile, et elle n’a rien de bâs. ABANDON, avec le sens actif et le régime, n’est usité qu’au Palais: ce débiteur a fait l’abandon de tout son bien. Hors du Palais on dit abandonement: faire un abandonement de tous ses biens. Trev. Acad. Il ne fait pourtant pas mal dans la phrâse suivante. « Il y a peu d’hommes qui sachent faire un entier abandon de leurs opinions et de leurs pensées. Journ. de Paris. ? Abandon. Voyez ABDICATION. ABANDON ne choque pas, il plaît même dans cette phrâse de M. Marmontel. « Vous me désolez, Éraste, avec cet abandon de vous-même. Là, abandonement n’iroit pas si bien. Il est donc à souhaiter qu’abandon soit un peu mieux acrédité par l’usage: il ne déparerait aucun style.
abandonnons
abandonner v.t.1. Se retirer définitivement d’un lieu ; cesser d’occuper : Abandonner sa maison quitter, s’en aller de2. Ne pas poursuivre une action ; renoncer à : Abandonner ses études arrêter il ne capitule pas3. Laisser volontairement qqch ou qqn sans plus s’en soucier ; négliger, quitter : On ne peut abandonner les réfugiés à leur triste sort délaisser4. Laisser au pouvoir de qqn : Abandonner à son notaire la gestion de ses biens confier5. Faire défaut à qqn : Son courage l’a abandonné déserters’abandonner v.pr. (à) Se laisser aller à : S’abandonner à la paresse se livrer àMaxipoche 2014 © Larousse 2013abandonnerParticipe passé: abandonnéGérondif: abandonnantIndicatif présentPassé simpleImparfaitFuturConditionnel présentSubjonctif imparfaitSubjonctif présentImpératifPlus-que-parfaitFutur antérieurPassé composéConditionnel passé Passé antérieurSubjonctif passéSubjonctif plus-que-parfaitIndicatif présentj’abandonnetu abandonnesil/elle abandonnenous abandonnonsvous abandonnezils/elles abandonnentPassé simplej’abandonnaitu abandonnasil/elle abandonnanous abandonnâmesvous abandonnâtesils/elles abandonnèrentImparfaitj’abandonnaistu abandonnaisil/elle abandonnaitnous abandonnionsvous abandonniezils/elles abandonnaientFuturj’abandonneraitu abandonnerasil/elle abandonneranous abandonneronsvous abandonnerezils/elles abandonnerontConditionnel présentj’abandonneraistu abandonneraisil/elle abandonneraitnous abandonnerionsvous abandonneriezils/elles abandonneraientSubjonctif imparfaitj’abandonnassetu abandonnassesil/elle abandonnâtnous abandonnassionsvous abandonnassiezils/elles abandonnassentSubjonctif présentj’abandonnetu abandonnesil/elle abandonnenous abandonnionsvous abandonniezils/elles abandonnentImpératifabandonne (tu)abandonnons (nous)abandonnez (vous)Plus-que-parfaitj’avais abandonnétu avais abandonnéil/elle avait abandonnénous avions abandonnévous aviez abandonnéils/elles avaient abandonnéFutur antérieurj’aurai abandonnétu auras abandonnéil/elle aura abandonnénous aurons abandonnévous aurez abandonnéils/elles auront abandonnéPassé composéj’ai abandonnétu as abandonnéil/elle a abandonnénous avons abandonnévous avez abandonnéils/elles ont abandonnéConditionnel passéj’aurais abandonnétu aurais abandonnéil/elle aurait abandonnénous aurions abandonnévous auriez abandonnéils/elles auraient abandonné Passé antérieurj’eus abandonnétu eus abandonnéil/elle eut abandonnénous eûmes abandonnévous eûtes abandonnéils/elles eurent abandonnéSubjonctif passéj’aie abandonnétu aies abandonnéil/elle ait abandonnénous ayons abandonnévous ayez abandonnéils/elles aient abandonnéSubjonctif plus-que-parfaitj’eusse abandonnétu eusses abandonnéil/elle eût abandonnénous eussions abandonnévous eussiez abandonnéils/elles eussent abandonnéCollins French Verb Tables © HarperCollins Publishers 2011ABANDONNER (a-ban-do-né) v. a.1° Remettre à la discrétion de…. au soin de…, céder, faire cession. Abandonner son sort à la Providence. J’ai abandonné le soin de mes affaires à un homme intelligent. Abandonner tout au vainqueur. Abandonner le reste au ciel. Abandonner cela à la fortune. Abandonner un ecclésiastique au bras séculier. Vous vous plaignez de cet homme ; je vous l’abandonne : c’est-à-dire pensez-en ce qu’il vous plaira ; faites à son égard ce que vous voudrez. Je vous abandonne ce point, je vous cède là-dessus. Il abandonne ses biens à ses créanciers. Apprends de leurs indices L’auteur de l’attentat, et l’ordre, et les complices ; Je te les abandonne…. [CORN., Mort de P. IV, 4] Un nombre de mots…. Que mutuellement nous nous abandonnons [MOL., Femmes sav. III, 2] Porte aux Grecs cet enfant que Pyrrhus m’abandonne [RAC., Andr. III, 1] Dites au roi, Seigneur, de vous l’abandonner [ID., Esth. II, 1] Au cours de mes destins j’abandonnais ma vie [DUCIS, Othello, II, 7] 2° Livrer à Abandonner une ville au pillage. Abandonner à la merci de…. Il abandonna la barque au courant du fleuve. Dieu abandonne souvent les méchants à leur sens réprouvé. Nous savons à quel désespoir Judas fut abandonné de Dieu, et à quelle fin malheureuse il s’abandonna lui-même [BOURD., Pensées, t. III, p. 368] On peut dire de certaines matières que l’Église les abandonne à nos vues particulières et à nos raisonnements [ID., ib. t. II, p. 340] J’abandonnai mon âme à des ravissements…. [CORN., Hor. I, 3] J’abandonne ce traître à toute ta colère [RAC., Phèd. IV, 2] Dieux ! ne puis-je à ma joie abandonner mon âme ? [ID., Andr. III, 3] J’abandonnai ma vie à des malheurs certains [VOLT., ?d. V, 2] Tandis qu’à la frayeur j’abandonnais mon âme [ID., ib. IV, 1] 3° Renoncer à. Abandonner une bâtisse. Abandonner ce qu’on a pris. Abandonner une entreprise, une guerre commencée. Abandonner la lutte. Abandonner le barreau. Abandonner ses travaux. Abandonner une vaine tentative. Abandonner une profession. Abandonner son opinion pour celle d’un autre. J’abandonne le reste, c’est-à-dire je le passe sous silence. Trône, à t’abandonner je ne puis consentir [CORN., Rod. V, I] J’avais fait serment d’abandonner plutôt la vie que de me résoudre à perdre cette liberté [MOL., Prin. d’Él. IV, 1] La Grèce et la Sicile ont vu des citoyennes Abandonner nos lois pour ces fiers Musulmans [VOLT., Tancr. II, 4] Que je vois de sujets d’abandonner le jour ! [RAC., Théb. V, 1] Par moi seule éloigné de l’hymen d’Octavie, Le frère de Junie abandonna la vie [ID., Brit. I, 1] 4° Délaisser, déserter, laisser sans secours, se séparer de…. Abandonner son général, son poste, le parti qu’on avait embrassé. Il abandonna le parti du sénat pour celui du peuple. J’abandonne la cause commune. Philoctète fut abandonné dans l’île de Lemnos. Abandonner un enfant, l’exposer et le laisser à la charité publique. Abandonner sa femme et ses enfants. Les médecins ont abandonné ce malade, c’est-à-dire ils l’ont laissé, ne sachant plus lui être utiles en rien. Avec un nom de chose pour sujet : Son courage l’abandonna. L’appétit, le sommeil l’ont abandonné. Mon esprit, volage et sans arrêt, m’abandonne et se porte partout ailleurs [BOURD., Pensées, t. II, p. 13] Abandonnant le corps, n’abandonnez pas l’âme [ROTROU, Venc. V, 4] Si vous l’abandonnez plus longtemps sans secours…. [RAC., Brit. V, 8] Elle me dédaignait, un autre l’abandonne [ID., Andr. II, 1] Tout semble abandonner tes sacrés étendards [ID., Esth. Prol.] Le courage les abandonne [FÉN., Tél. XVI] Comme un malade désespéré qu’on abandonne [ID., ib. VII] 5° Quitter, lâcher. Abandonner l’Italie. Abandonner Paris. Abandonner la ville pour les champs. Abandonner ses armes. N’abandonne pas le gouvernail. Tenez ferme ; n’abandonnez pas cette corde. Abandonner les étriers, les quitter et quelquefois les perdre. Comme il avait un désir extraordinaire de s’instruire et de connaître les m?urs des étrangers, il abandonna sa patrie et tout ce qu’il avait pour voyager [FÉN., Philos. Pythag.] Il fallait en fuyant ne pas abandonner Le fer qui dans ses mains sert à te condamner [RAC., Phèd. IV, 2] 6° Négliger, ne pas cultiver. Il ne faut pas abandonner vos liaisons dans le monde. N’abandonnez pas votre voix [SÉV., 3] 7° En fauconnerie, abandonner l’oiseau, le lâcher dans la campagne pour l’égayer. S’ABANDONNER, v. réfl. 8° Se remettre à, se laisser aller à, se livrer à. S’abandonner à la fortune, au vainqueur, au gré de la tempête. S’abandonner au chagrin, à la douleur, à la joie, aux pleurs, à toutes sortes de plaisirs, à la débauche. Il s’abandonne sans réserve au goût de la magnificence. Personne ne s’abandonne à ce point à sa colère. Le tout est de savoir s’abandonner à Dieu en pure foi [BOSSUET, Lett. Corn. 4] Mon âme à tout mon sort s’était abandonnée [RAC., And. IV, 5] Souffre qu’à mes transports je m’abandonne en proie [ID., Théb. V, 4] Allons, à tes conseils, Phoenix, je m’abandonne [ID., Andr. II, 5] Vous vous abandonniez au crime en criminel [ID., Andr. IV, 5] Quoi ! tandis que Néron s’abandonne au sommeil…. [ID., Brit. I, 1] Télémaque s’abandonnait à une douleur amère [FÉN., Tél. XVI] Astarbé s’abandonna à son ressentiment [ID., ib. III] Il s’abandonna à l’amour des femmes [BOSSUET, Hist. I, 6] Non, non, à trop de paix mon âme s’abandonne [MOL., Sgan. 8] Ce monarque étonné à ses frayeurs déjà s’était abandonné [CORN., Nic. v. 8] Je connais Marianne, et sais qu’elle est trop sage Pour s’être abandonnée à tenir ce langage [TRISTAN, Marianne, I, 3] 9° Perdre courage, se manquer à soi-même. Vous êtes perdu si vous vous abandonnez. Il les exhorte à ne pas s’abandonner. 10° Se négliger. Il ne faut pas s’abandonner ainsi (se négliger dans le maintien, dans l’habillement), quand on veut plaire. 11° Se lancer sans ménagement. Dans l’improvisation, cet orateur s’abandonne. L’épée à la main, il s’abandonna sur son adversaire, au risque de s’enferrer. Plus il s’abandonnait, plus il était terrible [VOLT., Tancr. V, 1] 12° Avoir de l’abandon. Ne vous roidissez pas, abandonnez-vous. Cet acteur ne s’abandonne pas assez. 13° En parlant des enfants. Il s’abandonne déjà, il commence à faire quelques pas seul et sans être soutenu. 14° En parlant des femmes, se livrer. Elle s’est abandonnée à ceux qu’elle aimait [BOSSUET, Nouv. Cath.] Anne de Boulen eut l’adresse de ne se pas abandonner entièrement et d’irriter la passion du roi [VOLT., M?urs, 135] Votre amour qui s’abandonne Ne refusa jamais personne [RÉGNIER, Mac.] 15° Terme d’équitation. Ce cheval s’abandonne, il ralentit sa marche REMARQUEAbandonner peut se construire avec à suivi d’un infinitif. Aussi n’aurais-je pas Abandonné mon c?ur à suivre ses appas [MOL., Ec. des Mar. II, 9] Le moindre défaut des femmes qui se sont abandonnées à faire l’amour, c’est de faire l’amour [LAROCHEF., Réfl. 131] SYNONYME1° ABANDONNER, DÉLAISSER. Abandonner se dit des choses et des personnes ; délaisser ne se dit que des personnes. Nous abandonnons les choses dont nous n’avons pas soin ; nous délaissons les malheureux à qui nous ne donnons aucun secours. Au participe, délaisser a une énergie d’universalité qu’on ne donne au premier qu’en y joignant quelque terme qui la marque précisément. Ainsi l’on dit : C’est un pauvre délaissé ; Il est abandonné de tout le monde [GUIZOT., ] 2° QUITTER, ABANDONNER, RENONCER. Idée commune, cesser de garder une chose, de s’en occuper ou de la demander. Les thérapeutes abandonnent leurs biens à leurs parents ou à leurs amis ; ils quittent leurs pères, leurs mères ; ils renoncent à tous les attachements terrestres [CONDILLAC, ] On renonce toujours volontairement, avec quelque peine, avec regret, en se faisant violence ; on renonce au plaisir, au monde, à une profession qui convenait. Quitter et abandonner n’impliquent pas l’idée de renoncement, et signifient seulement qu’on se sépare d’une chose agréable ou pénible, utile ou nuisible. La différence entre quitter et abandonner est que l’on quitte de toutes les manières, ce mot en lui-même étant indifférent, au lieu que dans abandonner il y a toujours l’idée d’une sorte de délaissement, de désertion, comme dans ce vers de Racine : Je quittai, mon pays, j’abandonnai mon père, LAFAYE. HISTORIQUEXIe s. Franceis mourront, si à nous s’abandunent [, Ch. de Rol. LXXII] [Il] broche [pique] le bien [son cheval], le frein lui abandune [, ib. CXV] XIIe s. Or vus abandoins jo mun regne et mun païs, Estampes, Orliens, e Chartres et Paris [, Th. le Mart. 104] XIIIe s. Et le Soudan leur abandonna que il s’alassent venger de…. [JOINV., 271] Et plus punis devroient estre Devant l’empereor celestre Clers qui s’abandonnent aux vices, Que les gens laiz [laïques], simples et nices [, la Rose, 18865] Cis [celui-ci] m’abandonna le passage De la haie moult doucement [, ib. 2806] Mais jà certes n’iert [ne sera] femme bonne, Qui, por dons prendre, s’abandonne [, ib. 4578] Quant il sevent que lor femes s’abandonnent à autrui…. [BEAUMANOIR, LVII, 10] XIVe s. Jà n’en seroit meilleur tant comme il fust habandonné à telles passions [ORESME, Éth. 4] XVe s. Elle ne vouloit mie que le roi s’abandonnast trop de la regarder [FROISS., I, I, 192] Ceux du chastel ne furent onques si recrus qu’ils ne s’abandonnassent au defendre si vaillamment, par quoi ceux de l’ost pussent rien gagner sur eux [ID., I, I, 259] Il n’a point de regret Au cidre qu’il nous donne ; En eust-il une tonne, Il l’abandonneroit [BASSELIN, 42] L’un vers l’autre desloyaument se mene ; Aux mauvais est la terre abandonnée [DESCHAMPS, Souffrance du peuple.] Onques sanglier escumant ni loup enragé plus fierement ne s’abandonna [, Hist. de Boucicaut, I, 24] C’est assavoir, se le doffin [dauphin] rompoit la pais, qu’il abandonnoit à ses gens de aller servir le duc Jehan [P. DE FENIN, 1419] XVIe s. Il y en eut deux qui abandonnerent l’entreprise de peur [AMYOT, Lyc. 9] Cette hardiesse et constance assurée qu’il avoit en bataille contre l’ennemy l’abandonnoit incontinent qu’il se trouvoit en une assemblée du peuple à la ville [ID., Marius, 48] Les proprietaires les luy abandonnoient à bien vil prix [ID., Crassus, 3] Il résolut d’abandonner sa vie [se laisser mourir] [ID., Démétr. 52] Il seroit estrange que nous qui voulons estre tenus pour gens de bien, laississions porter par terre nostre vertu et l’abandonnissions [ID., De la mauv. honte, 21] La meilleure part de l’entreprise, ils l’abandonnent à la fortune [MONT., I, 132] Estant abandonné des medecins pour un aposteme [ID., I, 254] S’abandonner aux delices [ID., II, 4] Il abandonna [s’éloigna] de si peu son fort [ID., I, 25] Les filles se peuvent abandonner [se livrer à un homme] [ID., I, 111] ÉTYMOLOGIEAbandon ; bourguig. ebandenai ; provenç. et espagn. abandonar ; ital. abbandonnare. Émile Littré’s Dictionnaire de la langue française © 1872-1877abandonner ABANDONNER. v. tr. Quitter, délaisser entièrement. Les progrès de l’inondation le contraignirent d’abandonner sa maison. Un soldat ne doit jamais abandonner son drapeau. C’était un crime chez les Grecs d’abandonner son bouclier. La mer a abandonné une partie de cette côte. Abandonner une place, une province conquise. Abandonner sa femme et ses enfants. Vous m’avez abandonné dans le besoin. Un enfant abandonné. Prov., Il faut être bien abandonné de Dieu et des hommes pour faire telle chose, se dit d’une Personne qui prend un parti inattendu, étrange, désespéré, dont les suites peuvent lui être très nuisibles. Ce père a abandonné son fils, l’a entièrement abandonné, Il ne prend plus aucun soin de lui, il ne s’en met plus en peine. Par extension, ABANDONNER signifie Négliger, cesser de visiter. Depuis quelque temps, vous nous abandonnez. Les médecins ont abandonné ce malade, Ils ont cessé de le voir, ou ils ne lui ordonnent plus rien, parce qu’ils désespèrent de sa guérison. Il signifie aussi Laisser échapper. Tenez ferme, n’abandonnez pas cette corde. N’abandonnez pas les rênes de ce cheval. N’abandonnez pas votre cheval. On dit dans un sens analogue Abandonner les étriers, Retirer les pieds de dedans les étriers. Il s’emploie souvent figurément et signifie Ne pas poursuivre une chose, y renoncer. Abandonner la poursuite d’une affaire. Abandonner une cause. Abandonner un projet, un ouvrage. Abandonner ses prétentions, ses droits. Il se dit aussi des Facultés, des qualités physiques ou morales, lorsqu’elles viennent à nous manquer. Mes forces m’abandonnent. Son courage, sa prudence, sa présence d’esprit l’abandonna dans cette circonstance. Si la fortune vous abandonne, ne vous abandonnez pas. Vous êtes perdus si vous vous abandonnez. ABANDONNER signifie encore Exposer, livrer; et, dans ce sens, il est toujours suivi de la préposition À. Abandonner une ville au pillage, à la fureur des soldats. Abandonner un vaisseau à l’orage, au vent. Abandonner à la merci de, à la discrétion de, etc. Abandonner quelqu’un à son caractère, à ses passions. S’abandonner à la débauche, au vice. S’abandonner à la douleur, à la tristesse, aux pleurs. S’abandonner à la foie. Je m’abandonne à vous, à vos sages avis. Abandonner un ecclésiastique au bras séculier, c’était Le livrer au juge laïque, afin qu’il le punît selon les lois. Abandonner une chose, une personne à quelqu’un, Lui permettre d’en faire, d’en dire ce qu’il lui plaira, lui en laisser l’entière disposition, lui laisser une entière liberté à son égard. Abandonner tous ses biens à ses créanciers. Je vous abandonne les fruits de mon jardin. Vous vous plaignez de cet homme, dites-en ce qu’il vous plaira, je vous l’abandonne. Je vous abandonne ce point, Je vous l’accorde, je vous le concède, je renonce à le soutenir, à m’en prévaloir. ABANDONNER signifie encore Remettre, confier. J’ai abandonné le soin de mes affaires à un gérant intelligent et probe. S’abandonner à la Providence, Se remettre entièrement entre les mains de la Providence. S’abandonner à la fortune, Laisser aller les choses au hasard. S’ABANDONNER signifie spécialement Se négliger dans son maintien, dans son habillement. Un malade, un vieillard qui s’abandonne. Il signifie encore Se laisser aller à des mouvements naturels. Ne vous raidissez pas, abandonnez-vous. Cet acteur ne s’abandonne pas assez. ABANDONNER (ou ABANDONER, avec une seule n), v. a. Abando-né. [Pron. aban-doné, 2e. lon. le reste bref, 4e. é fermé.] ABANDONER a plusieurs sens: 1°. quitter, délaisser entièrement: « il a abandoné le pays, abandoner sa femme et ses enfans; Dieu n’abandone pas les siens. = 2°. Laisser en proie, exposer, livrer: « abandoner une Ville au pillage, un vaisseau à l’orage: « Dieu abandone souvent les méchans à leur sens réprouvé. = 3°. laisser à la disposition de… Abandoner ses biens à ses créanciers: ce pere a abandoné son fils à la conduite de…. ABANDONER régit donc l’accusatif et le datif: abandoner les restes aux domestiques. ? S’abandoner, la prép. à: pourquoi vous abandoner à la tristesse? il faut s’abandoner à la Providence. ? Être abandoné, les prép. de pour la persone, et à pour les choses; être abandoné de tous ses amis; à la tristesse, à la persécution, etc.
abandonnique
abandonnique adj. En psychologie, se dit d’une personne qui vit dans la crainte d’être abandonnée.Maxipoche 2014 © Larousse 2013
abandonnions
abandonner v.t.1. Se retirer définitivement d’un lieu ; cesser d’occuper : Abandonner sa maison quitter, s’en aller de2. Ne pas poursuivre une action ; renoncer à : Abandonner ses études arrêter il ne capitule pas3. Laisser volontairement qqch ou qqn sans plus s’en soucier ; négliger, quitter : On ne peut abandonner les réfugiés à leur triste sort délaisser4. Laisser au pouvoir de qqn : Abandonner à son notaire la gestion de ses biens confier5. Faire défaut à qqn : Son courage l’a abandonné déserters’abandonner v.pr. (à) Se laisser aller à : S’abandonner à la paresse se livrer àMaxipoche 2014 © Larousse 2013abandonnerParticipe passé: abandonnéGérondif: abandonnantIndicatif présentPassé simpleImparfaitFuturConditionnel présentSubjonctif imparfaitSubjonctif présentImpératifPlus-que-parfaitFutur antérieurPassé composéConditionnel passé Passé antérieurSubjonctif passéSubjonctif plus-que-parfaitIndicatif présentj’abandonnetu abandonnesil/elle abandonnenous abandonnonsvous abandonnezils/elles abandonnentPassé simplej’abandonnaitu abandonnasil/elle abandonnanous abandonnâmesvous abandonnâtesils/elles abandonnèrentImparfaitj’abandonnaistu abandonnaisil/elle abandonnaitnous abandonnionsvous abandonniezils/elles abandonnaientFuturj’abandonneraitu abandonnerasil/elle abandonneranous abandonneronsvous abandonnerezils/elles abandonnerontConditionnel présentj’abandonneraistu abandonneraisil/elle abandonneraitnous abandonnerionsvous abandonneriezils/elles abandonneraientSubjonctif imparfaitj’abandonnassetu abandonnassesil/elle abandonnâtnous abandonnassionsvous abandonnassiezils/elles abandonnassentSubjonctif présentj’abandonnetu abandonnesil/elle abandonnenous abandonnionsvous abandonniezils/elles abandonnentImpératifabandonne (tu)abandonnons (nous)abandonnez (vous)Plus-que-parfaitj’avais abandonnétu avais abandonnéil/elle avait abandonnénous avions abandonnévous aviez abandonnéils/elles avaient abandonnéFutur antérieurj’aurai abandonnétu auras abandonnéil/elle aura abandonnénous aurons abandonnévous aurez abandonnéils/elles auront abandonnéPassé composéj’ai abandonnétu as abandonnéil/elle a abandonnénous avons abandonnévous avez abandonnéils/elles ont abandonnéConditionnel passéj’aurais abandonnétu aurais abandonnéil/elle aurait abandonnénous aurions abandonnévous auriez abandonnéils/elles auraient abandonné Passé antérieurj’eus abandonnétu eus abandonnéil/elle eut abandonnénous eûmes abandonnévous eûtes abandonnéils/elles eurent abandonnéSubjonctif passéj’aie abandonnétu aies abandonnéil/elle ait abandonnénous ayons abandonnévous ayez abandonnéils/elles aient abandonnéSubjonctif plus-que-parfaitj’eusse abandonnétu eusses abandonnéil/elle eût abandonnénous eussions abandonnévous eussiez abandonnéils/elles eussent abandonnéCollins French Verb Tables © HarperCollins Publishers 2011ABANDONNER (a-ban-do-né) v. a.1° Remettre à la discrétion de…. au soin de…, céder, faire cession. Abandonner son sort à la Providence. J’ai abandonné le soin de mes affaires à un homme intelligent. Abandonner tout au vainqueur. Abandonner le reste au ciel. Abandonner cela à la fortune. Abandonner un ecclésiastique au bras séculier. Vous vous plaignez de cet homme ; je vous l’abandonne : c’est-à-dire pensez-en ce qu’il vous plaira ; faites à son égard ce que vous voudrez. Je vous abandonne ce point, je vous cède là-dessus. Il abandonne ses biens à ses créanciers. Apprends de leurs indices L’auteur de l’attentat, et l’ordre, et les complices ; Je te les abandonne…. [CORN., Mort de P. IV, 4] Un nombre de mots…. Que mutuellement nous nous abandonnons [MOL., Femmes sav. III, 2] Porte aux Grecs cet enfant que Pyrrhus m’abandonne [RAC., Andr. III, 1] Dites au roi, Seigneur, de vous l’abandonner [ID., Esth. II, 1] Au cours de mes destins j’abandonnais ma vie [DUCIS, Othello, II, 7] 2° Livrer à Abandonner une ville au pillage. Abandonner à la merci de…. Il abandonna la barque au courant du fleuve. Dieu abandonne souvent les méchants à leur sens réprouvé. Nous savons à quel désespoir Judas fut abandonné de Dieu, et à quelle fin malheureuse il s’abandonna lui-même [BOURD., Pensées, t. III, p. 368] On peut dire de certaines matières que l’Église les abandonne à nos vues particulières et à nos raisonnements [ID., ib. t. II, p. 340] J’abandonnai mon âme à des ravissements…. [CORN., Hor. I, 3] J’abandonne ce traître à toute ta colère [RAC., Phèd. IV, 2] Dieux ! ne puis-je à ma joie abandonner mon âme ? [ID., Andr. III, 3] J’abandonnai ma vie à des malheurs certains [VOLT., ?d. V, 2] Tandis qu’à la frayeur j’abandonnais mon âme [ID., ib. IV, 1] 3° Renoncer à. Abandonner une bâtisse. Abandonner ce qu’on a pris. Abandonner une entreprise, une guerre commencée. Abandonner la lutte. Abandonner le barreau. Abandonner ses travaux. Abandonner une vaine tentative. Abandonner une profession. Abandonner son opinion pour celle d’un autre. J’abandonne le reste, c’est-à-dire je le passe sous silence. Trône, à t’abandonner je ne puis consentir [CORN., Rod. V, I] J’avais fait serment d’abandonner plutôt la vie que de me résoudre à perdre cette liberté [MOL., Prin. d’Él. IV, 1] La Grèce et la Sicile ont vu des citoyennes Abandonner nos lois pour ces fiers Musulmans [VOLT., Tancr. II, 4] Que je vois de sujets d’abandonner le jour ! [RAC., Théb. V, 1] Par moi seule éloigné de l’hymen d’Octavie, Le frère de Junie abandonna la vie [ID., Brit. I, 1] 4° Délaisser, déserter, laisser sans secours, se séparer de…. Abandonner son général, son poste, le parti qu’on avait embrassé. Il abandonna le parti du sénat pour celui du peuple. J’abandonne la cause commune. Philoctète fut abandonné dans l’île de Lemnos. Abandonner un enfant, l’exposer et le laisser à la charité publique. Abandonner sa femme et ses enfants. Les médecins ont abandonné ce malade, c’est-à-dire ils l’ont laissé, ne sachant plus lui être utiles en rien. Avec un nom de chose pour sujet : Son courage l’abandonna. L’appétit, le sommeil l’ont abandonné. Mon esprit, volage et sans arrêt, m’abandonne et se porte partout ailleurs [BOURD., Pensées, t. II, p. 13] Abandonnant le corps, n’abandonnez pas l’âme [ROTROU, Venc. V, 4] Si vous l’abandonnez plus longtemps sans secours…. [RAC., Brit. V, 8] Elle me dédaignait, un autre l’abandonne [ID., Andr. II, 1] Tout semble abandonner tes sacrés étendards [ID., Esth. Prol.] Le courage les abandonne [FÉN., Tél. XVI] Comme un malade désespéré qu’on abandonne [ID., ib. VII] 5° Quitter, lâcher. Abandonner l’Italie. Abandonner Paris. Abandonner la ville pour les champs. Abandonner ses armes. N’abandonne pas le gouvernail. Tenez ferme ; n’abandonnez pas cette corde. Abandonner les étriers, les quitter et quelquefois les perdre. Comme il avait un désir extraordinaire de s’instruire et de connaître les m?urs des étrangers, il abandonna sa patrie et tout ce qu’il avait pour voyager [FÉN., Philos. Pythag.] Il fallait en fuyant ne pas abandonner Le fer qui dans ses mains sert à te condamner [RAC., Phèd. IV, 2] 6° Négliger, ne pas cultiver. Il ne faut pas abandonner vos liaisons dans le monde. N’abandonnez pas votre voix [SÉV., 3] 7° En fauconnerie, abandonner l’oiseau, le lâcher dans la campagne pour l’égayer. S’ABANDONNER, v. réfl. 8° Se remettre à, se laisser aller à, se livrer à. S’abandonner à la fortune, au vainqueur, au gré de la tempête. S’abandonner au chagrin, à la douleur, à la joie, aux pleurs, à toutes sortes de plaisirs, à la débauche. Il s’abandonne sans réserve au goût de la magnificence. Personne ne s’abandonne à ce point à sa colère. Le tout est de savoir s’abandonner à Dieu en pure foi [BOSSUET, Lett. Corn. 4] Mon âme à tout mon sort s’était abandonnée [RAC., And. IV, 5] Souffre qu’à mes transports je m’abandonne en proie [ID., Théb. V, 4] Allons, à tes conseils, Phoenix, je m’abandonne [ID., Andr. II, 5] Vous vous abandonniez au crime en criminel [ID., Andr. IV, 5] Quoi ! tandis que Néron s’abandonne au sommeil…. [ID., Brit. I, 1] Télémaque s’abandonnait à une douleur amère [FÉN., Tél. XVI] Astarbé s’abandonna à son ressentiment [ID., ib. III] Il s’abandonna à l’amour des femmes [BOSSUET, Hist. I, 6] Non, non, à trop de paix mon âme s’abandonne [MOL., Sgan. 8] Ce monarque étonné à ses frayeurs déjà s’était abandonné [CORN., Nic. v. 8] Je connais Marianne, et sais qu’elle est trop sage Pour s’être abandonnée à tenir ce langage [TRISTAN, Marianne, I, 3] 9° Perdre courage, se manquer à soi-même. Vous êtes perdu si vous vous abandonnez. Il les exhorte à ne pas s’abandonner. 10° Se négliger. Il ne faut pas s’abandonner ainsi (se négliger dans le maintien, dans l’habillement), quand on veut plaire. 11° Se lancer sans ménagement. Dans l’improvisation, cet orateur s’abandonne. L’épée à la main, il s’abandonna sur son adversaire, au risque de s’enferrer. Plus il s’abandonnait, plus il était terrible [VOLT., Tancr. V, 1] 12° Avoir de l’abandon. Ne vous roidissez pas, abandonnez-vous. Cet acteur ne s’abandonne pas assez. 13° En parlant des enfants. Il s’abandonne déjà, il commence à faire quelques pas seul et sans être soutenu. 14° En parlant des femmes, se livrer. Elle s’est abandonnée à ceux qu’elle aimait [BOSSUET, Nouv. Cath.] Anne de Boulen eut l’adresse de ne se pas abandonner entièrement et d’irriter la passion du roi [VOLT., M?urs, 135] Votre amour qui s’abandonne Ne refusa jamais personne [RÉGNIER, Mac.] 15° Terme d’équitation. Ce cheval s’abandonne, il ralentit sa marche REMARQUEAbandonner peut se construire avec à suivi d’un infinitif. Aussi n’aurais-je pas Abandonné mon c?ur à suivre ses appas [MOL., Ec. des Mar. II, 9] Le moindre défaut des femmes qui se sont abandonnées à faire l’amour, c’est de faire l’amour [LAROCHEF., Réfl. 131] SYNONYME1° ABANDONNER, DÉLAISSER. Abandonner se dit des choses et des personnes ; délaisser ne se dit que des personnes. Nous abandonnons les choses dont nous n’avons pas soin ; nous délaissons les malheureux à qui nous ne donnons aucun secours. Au participe, délaisser a une énergie d’universalité qu’on ne donne au premier qu’en y joignant quelque terme qui la marque précisément. Ainsi l’on dit : C’est un pauvre délaissé ; Il est abandonné de tout le monde [GUIZOT., ] 2° QUITTER, ABANDONNER, RENONCER. Idée commune, cesser de garder une chose, de s’en occuper ou de la demander. Les thérapeutes abandonnent leurs biens à leurs parents ou à leurs amis ; ils quittent leurs pères, leurs mères ; ils renoncent à tous les attachements terrestres [CONDILLAC, ] On renonce toujours volontairement, avec quelque peine, avec regret, en se faisant violence ; on renonce au plaisir, au monde, à une profession qui convenait. Quitter et abandonner n’impliquent pas l’idée de renoncement, et signifient seulement qu’on se sépare d’une chose agréable ou pénible, utile ou nuisible. La différence entre quitter et abandonner est que l’on quitte de toutes les manières, ce mot en lui-même étant indifférent, au lieu que dans abandonner il y a toujours l’idée d’une sorte de délaissement, de désertion, comme dans ce vers de Racine : Je quittai, mon pays, j’abandonnai mon père, LAFAYE. HISTORIQUEXIe s. Franceis mourront, si à nous s’abandunent [, Ch. de Rol. LXXII] [Il] broche [pique] le bien [son cheval], le frein lui abandune [, ib. CXV] XIIe s. Or vus abandoins jo mun regne et mun païs, Estampes, Orliens, e Chartres et Paris [, Th. le Mart. 104] XIIIe s. Et le Soudan leur abandonna que il s’alassent venger de…. [JOINV., 271] Et plus punis devroient estre Devant l’empereor celestre Clers qui s’abandonnent aux vices, Que les gens laiz [laïques], simples et nices [, la Rose, 18865] Cis [celui-ci] m’abandonna le passage De la haie moult doucement [, ib. 2806] Mais jà certes n’iert [ne sera] femme bonne, Qui, por dons prendre, s’abandonne [, ib. 4578] Quant il sevent que lor femes s’abandonnent à autrui…. [BEAUMANOIR, LVII, 10] XIVe s. Jà n’en seroit meilleur tant comme il fust habandonné à telles passions [ORESME, Éth. 4] XVe s. Elle ne vouloit mie que le roi s’abandonnast trop de la regarder [FROISS., I, I, 192] Ceux du chastel ne furent onques si recrus qu’ils ne s’abandonnassent au defendre si vaillamment, par quoi ceux de l’ost pussent rien gagner sur eux [ID., I, I, 259] Il n’a point de regret Au cidre qu’il nous donne ; En eust-il une tonne, Il l’abandonneroit [BASSELIN, 42] L’un vers l’autre desloyaument se mene ; Aux mauvais est la terre abandonnée [DESCHAMPS, Souffrance du peuple.] Onques sanglier escumant ni loup enragé plus fierement ne s’abandonna [, Hist. de Boucicaut, I, 24] C’est assavoir, se le doffin [dauphin] rompoit la pais, qu’il abandonnoit à ses gens de aller servir le duc Jehan [P. DE FENIN, 1419] XVIe s. Il y en eut deux qui abandonnerent l’entreprise de peur [AMYOT, Lyc. 9] Cette hardiesse et constance assurée qu’il avoit en bataille contre l’ennemy l’abandonnoit incontinent qu’il se trouvoit en une assemblée du peuple à la ville [ID., Marius, 48] Les proprietaires les luy abandonnoient à bien vil prix [ID., Crassus, 3] Il résolut d’abandonner sa vie [se laisser mourir] [ID., Démétr. 52] Il seroit estrange que nous qui voulons estre tenus pour gens de bien, laississions porter par terre nostre vertu et l’abandonnissions [ID., De la mauv. honte, 21] La meilleure part de l’entreprise, ils l’abandonnent à la fortune [MONT., I, 132] Estant abandonné des medecins pour un aposteme [ID., I, 254] S’abandonner aux delices [ID., II, 4] Il abandonna [s’éloigna] de si peu son fort [ID., I, 25] Les filles se peuvent abandonner [se livrer à un homme] [ID., I, 111] ÉTYMOLOGIEAbandon ; bourguig. ebandenai ; provenç. et espagn. abandonar ; ital. abbandonnare. Émile Littré’s Dictionnaire de la langue française © 1872-1877abandonner ABANDONNER. v. tr. Quitter, délaisser entièrement. Les progrès de l’inondation le contraignirent d’abandonner sa maison. Un soldat ne doit jamais abandonner son drapeau. C’était un crime chez les Grecs d’abandonner son bouclier. La mer a abandonné une partie de cette côte. Abandonner une place, une province conquise. Abandonner sa femme et ses enfants. Vous m’avez abandonné dans le besoin. Un enfant abandonné. Prov., Il faut être bien abandonné de Dieu et des hommes pour faire telle chose, se dit d’une Personne qui prend un parti inattendu, étrange, désespéré, dont les suites peuvent lui être très nuisibles. Ce père a abandonné son fils, l’a entièrement abandonné, Il ne prend plus aucun soin de lui, il ne s’en met plus en peine. Par extension, ABANDONNER signifie Négliger, cesser de visiter. Depuis quelque temps, vous nous abandonnez. Les médecins ont abandonné ce malade, Ils ont cessé de le voir, ou ils ne lui ordonnent plus rien, parce qu’ils désespèrent de sa guérison. Il signifie aussi Laisser échapper. Tenez ferme, n’abandonnez pas cette corde. N’abandonnez pas les rênes de ce cheval. N’abandonnez pas votre cheval. On dit dans un sens analogue Abandonner les étriers, Retirer les pieds de dedans les étriers. Il s’emploie souvent figurément et signifie Ne pas poursuivre une chose, y renoncer. Abandonner la poursuite d’une affaire. Abandonner une cause. Abandonner un projet, un ouvrage. Abandonner ses prétentions, ses droits. Il se dit aussi des Facultés, des qualités physiques ou morales, lorsqu’elles viennent à nous manquer. Mes forces m’abandonnent. Son courage, sa prudence, sa présence d’esprit l’abandonna dans cette circonstance. Si la fortune vous abandonne, ne vous abandonnez pas. Vous êtes perdus si vous vous abandonnez. ABANDONNER signifie encore Exposer, livrer; et, dans ce sens, il est toujours suivi de la préposition À. Abandonner une ville au pillage, à la fureur des soldats. Abandonner un vaisseau à l’orage, au vent. Abandonner à la merci de, à la discrétion de, etc. Abandonner quelqu’un à son caractère, à ses passions. S’abandonner à la débauche, au vice. S’abandonner à la douleur, à la tristesse, aux pleurs. S’abandonner à la foie. Je m’abandonne à vous, à vos sages avis. Abandonner un ecclésiastique au bras séculier, c’était Le livrer au juge laïque, afin qu’il le punît selon les lois. Abandonner une chose, une personne à quelqu’un, Lui permettre d’en faire, d’en dire ce qu’il lui plaira, lui en laisser l’entière disposition, lui laisser une entière liberté à son égard. Abandonner tous ses biens à ses créanciers. Je vous abandonne les fruits de mon jardin. Vous vous plaignez de cet homme, dites-en ce qu’il vous plaira, je vous l’abandonne. Je vous abandonne ce point, Je vous l’accorde, je vous le concède, je renonce à le soutenir, à m’en prévaloir. ABANDONNER signifie encore Remettre, confier. J’ai abandonné le soin de mes affaires à un gérant intelligent et probe. S’abandonner à la Providence, Se remettre entièrement entre les mains de la Providence. S’abandonner à la fortune, Laisser aller les choses au hasard. S’ABANDONNER signifie spécialement Se négliger dans son maintien, dans son habillement. Un malade, un vieillard qui s’abandonne. Il signifie encore Se laisser aller à des mouvements naturels. Ne vous raidissez pas, abandonnez-vous. Cet acteur ne s’abandonne pas assez. ABANDONNER (ou ABANDONER, avec une seule n), v. a. Abando-né. [Pron. aban-doné, 2e. lon. le reste bref, 4e. é fermé.] ABANDONER a plusieurs sens: 1°. quitter, délaisser entièrement: « il a abandoné le pays, abandoner sa femme et ses enfans; Dieu n’abandone pas les siens. = 2°. Laisser en proie, exposer, livrer: « abandoner une Ville au pillage, un vaisseau à l’orage: « Dieu abandone souvent les méchans à leur sens réprouvé. = 3°. laisser à la disposition de… Abandoner ses biens à ses créanciers: ce pere a abandoné son fils à la conduite de…. ABANDONER régit donc l’accusatif et le datif: abandoner les restes aux domestiques. ? S’abandoner, la prép. à: pourquoi vous abandoner à la tristesse? il faut s’abandoner à la Providence. ? Être abandoné, les prép. de pour la persone, et à pour les choses; être abandoné de tous ses amis; à la tristesse, à la persécution, etc.