supposer v.t. [ du lat. supponere, mettre sous ] 1. Poser par hypothèse une chose comme établie : Supposons qu’il soit d’accord imaginer, présumer dénote, indique2. Exiger logiquement, nécessairement l’existence de : Accepter ce poste suppose de déménager impliquer3. Juger probable, vraisemblable que : Je suppose qu’elle ne va plus tarder à arriver conjecturer [sout.], croireÀ supposer que (+ subj.), en admettant que ; si l’on envisage que : À supposer que cette expérience réussisse, qu’aurez-vous démontré ?Maxipoche 2014 © Larousse 2013supposerParticipe passé: supposéGérondif: supposantIndicatif présentPassé simpleImparfaitFuturConditionnel présentSubjonctif imparfaitSubjonctif présentImpératifPlus-que-parfaitFutur antérieurPassé composéConditionnel passé Passé antérieurSubjonctif passéSubjonctif plus-que-parfaitIndicatif présentje supposetu supposesil/elle supposenous supposonsvous supposezils/elles supposentPassé simpleje supposaitu supposasil/elle supposanous supposâmesvous supposâtesils/elles supposèrentImparfaitje supposaistu supposaisil/elle supposaitnous supposionsvous supposiezils/elles supposaientFuturje supposeraitu supposerasil/elle supposeranous supposeronsvous supposerezils/elles supposerontConditionnel présentje supposeraistu supposeraisil/elle supposeraitnous supposerionsvous supposeriezils/elles supposeraientSubjonctif imparfaitje supposassetu supposassesil/elle supposâtnous supposassionsvous supposassiezils/elles supposassentSubjonctif présentje supposetu supposesil/elle supposenous supposionsvous supposiezils/elles supposentImpératifsuppose (tu)supposons (nous)supposez (vous)Plus-que-parfaitj’avais supposétu avais supposéil/elle avait supposénous avions supposévous aviez supposéils/elles avaient supposéFutur antérieurj’aurai supposétu auras supposéil/elle aura supposénous aurons supposévous aurez supposéils/elles auront supposéPassé composéj’ai supposétu as supposéil/elle a supposénous avons supposévous avez supposéils/elles ont supposéConditionnel passéj’aurais supposétu aurais supposéil/elle aurait supposénous aurions supposévous auriez supposéils/elles auraient supposé Passé antérieurj’eus supposétu eus supposéil/elle eut supposénous eûmes supposévous eûtes supposéils/elles eurent supposéSubjonctif passéj’aie supposétu aies supposéil/elle ait supposénous ayons supposévous ayez supposéils/elles aient supposéSubjonctif plus-que-parfaitj’eusse supposétu eusses supposéil/elle eût supposénous eussions supposévous eussiez supposéils/elles eussent supposéCollins French Verb Tables © HarperCollins Publishers 2011SUPPOSER (su-pô-zé) v. a.1° Poser une chose comme établie, comme admise, pour en tirer une conséquence. L’abbé de Molières suppose une portion de matière au centre de chacun de ces globes, ce que le père Malebranche n’a pas supposé [MAIRAN, Éloges, Molières.] L’auteur suppose tout et ne prouve rien [VOLT., Lett. de Lisle de Sales, 25 nov. 1770] Quand on suppose dans les définitions ce qu’on se propose de prouver, il n’est pas bien difficile de faire des démonstrations [CONDIL., Trait. des syst. 10] Supposer que, avec le subjonctif. Supposons toutefois qu’encor fidèle et pure, Sa vertu de ce choc revienne sans blessure [BOILEAU, Sat. x] Supposer que, avec l’indicatif. Supposons que l’esprit de l’homme est comme un miroir où les images de tous les corps voisins viennent s’imprimer [FÉN., Exist. I, 53] Absolument. En mathématique, on suppose ; en physique, on pose et on établit [BUFF., Hist. nat. 1er disc.] 2° Former une conjecture, présumer. Vous me supposez un crédit que je n’ai pas. Qu’avez-vous dit, madame, et que supposez-vous Pour la faire douter du sort de son époux ? [CORN., Perthar. I, 4] Qui désigné-je à votre avis Par ce rat si peu secourable ? Un moine ? non, mais un dervis ; Je suppose qu’un moine est toujours charitable [LA FONT., Fabl. VII, 3] Supposant tout cela vrai, était-ce là l’occasion de le dire ? [J. J. ROUSS., 9e prom.] Supposez-la sensible, et tout est expliqué [LANOUE, Coq. corrig. III, 1] Lorsque je supposai tous les domestiques profondément endormis, je pris une lanterne sourde…. [GENLIS, V?ux témér. t. I, p. 200, dans POUGENS] Supposer de, avec l’infinitif. Elle [l’âme] est aussi ardente que jamais dans cette recherche [de quelque chose de ferme], et suppose d’avoir les forces nécessaires pour cette conquête [PASC., Vrai bien, 3, édit. FAUGÈRE] 3° Alléguer ou produire pour vrai ce qui est faux. Ses ennemis lui supposaient des projets coupables. L’ingrat Maximin doit seul être accusé Du forfait qu’à Licine il avait supposé [TH. CORN., Maxim. v, 1] Mithridate, dans la lettre qu’il écrivit à Arsace, roi des Parthes, accuse les Romains d’avoir supposé un faux testament d’Attale, pour frustrer Aristonic, fils d’Eumène, du royaume de son père [ROLLIN, Hist. anc. ?uvr. t. IX, p. 357] Mme Oronte : Un galant homme doit-il supposer des lettres ? – Valère : Supposer ? moi, madame ? [LESAGE, Crispin riv. de son maître, sc. 21] Il [Voltaire] prétend dans ses notes [sur la pièce du Triumvirat] que la conspiration de Cinna n’a jamais existé, que cette aventure est supposée par Sénèque, et qu’il l’inventa pour en faire un sujet de déclamation [VOLT., Lett. d’Argental, 12 mai 1766] Supposer à quelqu’un une pièce, la lui attribuer faussement (emploi vieilli). Les ennemis qu’il avait à la cour, tramant sa ruine par le moyen de quelques lettres qu’ils lui supposèrent, donnèrent de violents soupçons à l’empereur qu’il formait une conspiration contre lui [MÉZER., Hist. de Fr. av. Clovis, III, 4] Les jésuites qui, pour se donner la liberté de le déchirer [un écrit], sans paraître toutefois offenser nos personnes, disent qu’ils ne le considèrent pas comme venant de nous, mais comme une pièce qu’on nous suppose [PASC., 2e factum pour les curés de Paris] On doute justement si tous les écrits qui portent le nom d’Hippocrate sont en effet de lui ; plus justement encore quels sont ceux qu’on lui a supposés [PELLISSON, Mém. pour les gens de lettres, II] Supposer quelque chose à quelqu’un, le lui dire mensongèrement (emploi vieilli). Honteux qu’un homme seul eût triomphé de trois, Qu’il en eût tué deux et mis l’autre aux abois, Phorbas nous supposa ce qu’il nous en fit croire, Et parla de brigands…. [CORN., ?d. III, 2] Il faisait tout ce qu’il pouvait pour retarder l’exécution de cette alliance, jusques à faire intervenir même don Ignigo de Cardenas, ambassadeur d’Espagne, qui supposa à la reine que le roi son maître en désirait le retardement [RICHELIEU, Mém. liv. VI, 1615, dans GODEFROY, Lex. de Corn.] Supposer un enfant, vouloir le faire reconnaître pour fils ou fille de ceux dont il n’est pas né. Il [le mari de Mme de Coligny] la menace qu’on dira.. . qu’elle a supposé son enfant [SÉV., 23 fév. 1681] 4° Il se dit d’une chose qui exige que quelque autre chose soit ou ait été. La faveur des princes n’exclut pas le mérite, mais elle ne le suppose pas non plus [LA BRUY., XII] Six cent mille hommes en état de porter les armes supposent une multitude d’environ deux millions, en comptant les vieillards, les femmes et les enfants [VOLT., Dict. phil. Moïse.] Pierre des Vignes, tant accusé d’avoir fait le prétendu livre des trois imposteurs, ou du moins d’avoir eu des sentiments que le titre du livre suppose [ID., Ann Emp. Frédéric II, 1220] Cela suppose bien de la subtilité dans le renard, bien de la stupidité dans l’outarde, et peut-être encore plus de crédulité dans l’écrivain [BUFF., Ois. t. III, p. 48] Tout ce raisonnement suppose que l’image qui se trace dans l’?il à la vue d’un globe, n’est qu’un cercle plat…. [CONDIL., Conn. hum. sect. 6] 5° Terme de chasse, se dit du vieux cerf qui, chassé, essaye d’en substituer un autre. L’animal chargé d’ans, vieux cerf et de dix cors, En suppose un plus jeune et l’oblige par force à présenter aux chiens une nouvelle amorce [LA FONT., Fabl. x, 1] 6° Se supposer, v. réfl. Imaginer qu’on est…. Je me supposerai dans le Lycée ayant les Platon et les Xénophon pour juges [J. J. ROUSS., Orig.] 7° Il se dit des choses qui exigent réciproquement qu’elles soient ou qu’elles aient été. Inquiétudes d’esprit, inégalité d’humeur, inconstance de c?ur, incertitude de conduite : tous vices de l’âme, mais différents, et qui, avec tout le rapport qui paraît entre eux, ne se supposent pas toujours l’un l’autre dans un même sujet [LA BRUY., XI] HISTORIQUEXIIIe s. Et cil font vilenie qui le piour [le pire] y glosent, Et qui pour les acteurs [auteurs] le plus sain n’y supposent [J. DE MEUNG, Test. 74] XIVe s. Souposées les choses qui sont à suposer [H. DE MONDEVILLE, f° 38] Or supposons li rois ait envers toi mespris, à tort t’ait assailli com fel et d’ire espris…. [, Girart de Ross. v. 2199] Il n’est nul qui elisist vivre sans amis, supposé que il eust tous les autres biens [ORESME, Éth. 228] Elettion proprement dite suppose deliberaction faite par raison et suppose liberté et prudence [ID., ib. 63] XVIe s. La femme de Philippus l’avoit pris [un enfant] d’une cousturiere natifve d’Argos, incontinent qu’il fut né, et se l’avoit supposé [AMYOT, P. Aem. 13] Quand se vint à la cacheter et y apposer son seau, il supposa dextrement celle qu’il avoit escrite en derriere, et la lui bailla [ID., Lysand. 37] Ils attiltrerent un messager qui apporta des lettres fausses et supposées à Sertorius [ID., Sertor. 39] Il avoit cherché les moyens de se faire supposer à la gloire et aux triomphes des royaumes de Pont et d’Armenie [ID., Pomp. 47] [Les flatteurs] hommes faulx et supposez [ID., Comment élever les enfants, 39] ÉTYMOLOGIEVerbe fait du lat. sub, sous, et du franç. poser, à l’imitation du lat. supponere, qu’ont les autres langues romanes : provenç. supponer ; espagn. suponer ; portug. suppor ; ital. sopporre. SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE SUPPOSER. Ajoutez : 8° Substituer. Elle [l’Iphigénie en Tauride] n’est fondée que sur cette feinte que Diane enleva Iphigénie du sacrifice en une nuée, et supposa une biche en la place [CORN, Rodog. Avertiss.] Émile Littré’s Dictionnaire de la langue française © 1872-1877supposer SUPPOSER. v. tr. Poser une chose pour établie, l’admettre par hypothèse, afin d’en tirer ensuite quelque induction. Vous commencez par supposer ce qui est en question. Supposons que ce fait soit vrai, supposons cela vrai, quelle conséquence en voulez-vous tirer? Vous supposez une chose impossible, une chose qui ne peut jamais arriver. En supposant qu’il y consente. Il signifie aussi Former une conjecture, présumer en bien ou en mal. Je suppose qu’il sera bientôt las de ce genre de vie. Vous le supposez donc bien lâche, bien intéressé. Vous me supposez un crédit, un mérite, des talents que je n’ai pas. Ses ennemis lui supposèrent des projets coupables. Pourquoi supposer ce qui n’est pas? Supposer un enfant, Vouloir le faire passer, le faire reconnaître pour fils ou fille de ceux dont il n’est pas né. On supposa un enfant pour frustrer les héritiers collatéraux. SUPPOSER se dit en outre d’une Chose qui demande, qui exige que quelque autre chose soit ou ait été. La justification suppose une accusation. Dans le syllogisme, une conclusion suppose deux prémisses. Le participe SUPPOSÉ s’emploie comme adjectif et signifie Qui est faux, controuvé, fabriqué frauduleusement. Se présenter sous un nom supposé. Un testament supposé. Cela supposé, Dans cette supposition. On dit aussi Supposé que, Dans la supposition que. On dit encore : Supposé tel événement. Supposé votre consentement. Supposer, et mettre dessoubs, Supponere, Subiicere. Supposer faux testamens, Testamenta subiicere. Supposé, Tantost est un participe masculin, Et signifie un qui est mis au lieu et place deuë d’un autre, Subdititius, suppositus, summissus. Selon cela on dit un enfant supposé, Partus extraneus subdititius. Supposé aussi est un ablatif absolut, comme, J’ay acquis prescription sur tel heritage supposé que je ne feray apparoir de tiltre, Praedium vsucepi dato quod de titulo non constet, vel etiam si de acquisitione non doceam. Une personne supposée, Persona adumbrata. B. Cela supposé et non confessé, Soit ainsi sans le confesser, Verum esto (quod tamen ita a me positum velim, ne fraudi sit confessio.) Budaeus. SUPPOSER, ou SUPOSER, v. act. et n. SUPOSITION, s. fém. [Supozé, zi-cion: 3e. é fer. au premier. Devant l’e muet l’o est long: il supôse, supôsera, etc.] Suposer, c’est, 1°. mettre en avant une chôse comme établie, comme reçûe, pour en tirer quelque induction: « Suposer une chôse impossible: vous suposez ce qui est en question. = Neut. il régit que et le subjonctif: « Je veux bien suposer que cela soit, quelle conséquence en tirerez-vous? = 2°. Alléguer comme vrai ce qui est faux. « Il supôse un fait, un texte qui n’a jamais existé, etc. = 3°. Produire en Justice une pièce faûsse. « Suposer un testament, un contrat. = Suposer un enfant, le faire reconaitre pour fils ou pour fille de ceux dont il n’est pas né. SUPOSÉ, participe, s’emploie comme les ablatifs absolus. « Cela suposé, ou la chôse étant suposée, comme vous le dites, je prétends que, etc. = Remarquez que quand ce participe est devant les noms, il devient préposition, et il est indéclinable: « Suposé ces principes: suposé le furieux penchant qu’ont les hommes d’abuser de leur liberté, il est souvent avantageux de s’en priver. Marsolier. ? Mais quand suposé~ marche aprês, il suit le genre et le nombre du nom. « Ces principes suposés, il s’ensuit, etc. Wailly. Suposé que, conjonction, régit le subjonctif. « Suposé qu’il y consente, quel fruit en retirerez-vous? SUPOSITION, a tous les sens du verbe. Action de suposer. « Dans la suposition que vous faites, il faudrait que, etc. « Partons de la suposition qu’on peut avoir une fièvre intermittente et n’être jamais sans fièvre. Voullonne. = Fausse allégation: ce que vous dites est une pûre suposition. = Production d’une pièce faûsse. « La suposition d’un contrat, d’un testament. = Suposition de part (partûs). Voy. Suposer un enfant, n°. 4°.
supposeur
SUPPOSEUR (su-pô-zeur) s. m.Celui qui suppose. HISTORIQUEXVIe s. Supposeur [COTGRAVE, ] Émile Littré’s Dictionnaire de la langue française © 1872-1877
supposés
supposer v.t. [ du lat. supponere, mettre sous ] 1. Poser par hypothèse une chose comme établie : Supposons qu’il soit d’accord imaginer, présumer dénote, indique2. Exiger logiquement, nécessairement l’existence de : Accepter ce poste suppose de déménager impliquer3. Juger probable, vraisemblable que : Je suppose qu’elle ne va plus tarder à arriver conjecturer [sout.], croireÀ supposer que (+ subj.), en admettant que ; si l’on envisage que : À supposer que cette expérience réussisse, qu’aurez-vous démontré ?Maxipoche 2014 © Larousse 2013supposerParticipe passé: supposéGérondif: supposantIndicatif présentPassé simpleImparfaitFuturConditionnel présentSubjonctif imparfaitSubjonctif présentImpératifPlus-que-parfaitFutur antérieurPassé composéConditionnel passé Passé antérieurSubjonctif passéSubjonctif plus-que-parfaitIndicatif présentje supposetu supposesil/elle supposenous supposonsvous supposezils/elles supposentPassé simpleje supposaitu supposasil/elle supposanous supposâmesvous supposâtesils/elles supposèrentImparfaitje supposaistu supposaisil/elle supposaitnous supposionsvous supposiezils/elles supposaientFuturje supposeraitu supposerasil/elle supposeranous supposeronsvous supposerezils/elles supposerontConditionnel présentje supposeraistu supposeraisil/elle supposeraitnous supposerionsvous supposeriezils/elles supposeraientSubjonctif imparfaitje supposassetu supposassesil/elle supposâtnous supposassionsvous supposassiezils/elles supposassentSubjonctif présentje supposetu supposesil/elle supposenous supposionsvous supposiezils/elles supposentImpératifsuppose (tu)supposons (nous)supposez (vous)Plus-que-parfaitj’avais supposétu avais supposéil/elle avait supposénous avions supposévous aviez supposéils/elles avaient supposéFutur antérieurj’aurai supposétu auras supposéil/elle aura supposénous aurons supposévous aurez supposéils/elles auront supposéPassé composéj’ai supposétu as supposéil/elle a supposénous avons supposévous avez supposéils/elles ont supposéConditionnel passéj’aurais supposétu aurais supposéil/elle aurait supposénous aurions supposévous auriez supposéils/elles auraient supposé Passé antérieurj’eus supposétu eus supposéil/elle eut supposénous eûmes supposévous eûtes supposéils/elles eurent supposéSubjonctif passéj’aie supposétu aies supposéil/elle ait supposénous ayons supposévous ayez supposéils/elles aient supposéSubjonctif plus-que-parfaitj’eusse supposétu eusses supposéil/elle eût supposénous eussions supposévous eussiez supposéils/elles eussent supposéCollins French Verb Tables © HarperCollins Publishers 2011SUPPOSER (su-pô-zé) v. a.1° Poser une chose comme établie, comme admise, pour en tirer une conséquence. L’abbé de Molières suppose une portion de matière au centre de chacun de ces globes, ce que le père Malebranche n’a pas supposé [MAIRAN, Éloges, Molières.] L’auteur suppose tout et ne prouve rien [VOLT., Lett. de Lisle de Sales, 25 nov. 1770] Quand on suppose dans les définitions ce qu’on se propose de prouver, il n’est pas bien difficile de faire des démonstrations [CONDIL., Trait. des syst. 10] Supposer que, avec le subjonctif. Supposons toutefois qu’encor fidèle et pure, Sa vertu de ce choc revienne sans blessure [BOILEAU, Sat. x] Supposer que, avec l’indicatif. Supposons que l’esprit de l’homme est comme un miroir où les images de tous les corps voisins viennent s’imprimer [FÉN., Exist. I, 53] Absolument. En mathématique, on suppose ; en physique, on pose et on établit [BUFF., Hist. nat. 1er disc.] 2° Former une conjecture, présumer. Vous me supposez un crédit que je n’ai pas. Qu’avez-vous dit, madame, et que supposez-vous Pour la faire douter du sort de son époux ? [CORN., Perthar. I, 4] Qui désigné-je à votre avis Par ce rat si peu secourable ? Un moine ? non, mais un dervis ; Je suppose qu’un moine est toujours charitable [LA FONT., Fabl. VII, 3] Supposant tout cela vrai, était-ce là l’occasion de le dire ? [J. J. ROUSS., 9e prom.] Supposez-la sensible, et tout est expliqué [LANOUE, Coq. corrig. III, 1] Lorsque je supposai tous les domestiques profondément endormis, je pris une lanterne sourde…. [GENLIS, V?ux témér. t. I, p. 200, dans POUGENS] Supposer de, avec l’infinitif. Elle [l’âme] est aussi ardente que jamais dans cette recherche [de quelque chose de ferme], et suppose d’avoir les forces nécessaires pour cette conquête [PASC., Vrai bien, 3, édit. FAUGÈRE] 3° Alléguer ou produire pour vrai ce qui est faux. Ses ennemis lui supposaient des projets coupables. L’ingrat Maximin doit seul être accusé Du forfait qu’à Licine il avait supposé [TH. CORN., Maxim. v, 1] Mithridate, dans la lettre qu’il écrivit à Arsace, roi des Parthes, accuse les Romains d’avoir supposé un faux testament d’Attale, pour frustrer Aristonic, fils d’Eumène, du royaume de son père [ROLLIN, Hist. anc. ?uvr. t. IX, p. 357] Mme Oronte : Un galant homme doit-il supposer des lettres ? – Valère : Supposer ? moi, madame ? [LESAGE, Crispin riv. de son maître, sc. 21] Il [Voltaire] prétend dans ses notes [sur la pièce du Triumvirat] que la conspiration de Cinna n’a jamais existé, que cette aventure est supposée par Sénèque, et qu’il l’inventa pour en faire un sujet de déclamation [VOLT., Lett. d’Argental, 12 mai 1766] Supposer à quelqu’un une pièce, la lui attribuer faussement (emploi vieilli). Les ennemis qu’il avait à la cour, tramant sa ruine par le moyen de quelques lettres qu’ils lui supposèrent, donnèrent de violents soupçons à l’empereur qu’il formait une conspiration contre lui [MÉZER., Hist. de Fr. av. Clovis, III, 4] Les jésuites qui, pour se donner la liberté de le déchirer [un écrit], sans paraître toutefois offenser nos personnes, disent qu’ils ne le considèrent pas comme venant de nous, mais comme une pièce qu’on nous suppose [PASC., 2e factum pour les curés de Paris] On doute justement si tous les écrits qui portent le nom d’Hippocrate sont en effet de lui ; plus justement encore quels sont ceux qu’on lui a supposés [PELLISSON, Mém. pour les gens de lettres, II] Supposer quelque chose à quelqu’un, le lui dire mensongèrement (emploi vieilli). Honteux qu’un homme seul eût triomphé de trois, Qu’il en eût tué deux et mis l’autre aux abois, Phorbas nous supposa ce qu’il nous en fit croire, Et parla de brigands…. [CORN., ?d. III, 2] Il faisait tout ce qu’il pouvait pour retarder l’exécution de cette alliance, jusques à faire intervenir même don Ignigo de Cardenas, ambassadeur d’Espagne, qui supposa à la reine que le roi son maître en désirait le retardement [RICHELIEU, Mém. liv. VI, 1615, dans GODEFROY, Lex. de Corn.] Supposer un enfant, vouloir le faire reconnaître pour fils ou fille de ceux dont il n’est pas né. Il [le mari de Mme de Coligny] la menace qu’on dira.. . qu’elle a supposé son enfant [SÉV., 23 fév. 1681] 4° Il se dit d’une chose qui exige que quelque autre chose soit ou ait été. La faveur des princes n’exclut pas le mérite, mais elle ne le suppose pas non plus [LA BRUY., XII] Six cent mille hommes en état de porter les armes supposent une multitude d’environ deux millions, en comptant les vieillards, les femmes et les enfants [VOLT., Dict. phil. Moïse.] Pierre des Vignes, tant accusé d’avoir fait le prétendu livre des trois imposteurs, ou du moins d’avoir eu des sentiments que le titre du livre suppose [ID., Ann Emp. Frédéric II, 1220] Cela suppose bien de la subtilité dans le renard, bien de la stupidité dans l’outarde, et peut-être encore plus de crédulité dans l’écrivain [BUFF., Ois. t. III, p. 48] Tout ce raisonnement suppose que l’image qui se trace dans l’?il à la vue d’un globe, n’est qu’un cercle plat…. [CONDIL., Conn. hum. sect. 6] 5° Terme de chasse, se dit du vieux cerf qui, chassé, essaye d’en substituer un autre. L’animal chargé d’ans, vieux cerf et de dix cors, En suppose un plus jeune et l’oblige par force à présenter aux chiens une nouvelle amorce [LA FONT., Fabl. x, 1] 6° Se supposer, v. réfl. Imaginer qu’on est…. Je me supposerai dans le Lycée ayant les Platon et les Xénophon pour juges [J. J. ROUSS., Orig.] 7° Il se dit des choses qui exigent réciproquement qu’elles soient ou qu’elles aient été. Inquiétudes d’esprit, inégalité d’humeur, inconstance de c?ur, incertitude de conduite : tous vices de l’âme, mais différents, et qui, avec tout le rapport qui paraît entre eux, ne se supposent pas toujours l’un l’autre dans un même sujet [LA BRUY., XI] HISTORIQUEXIIIe s. Et cil font vilenie qui le piour [le pire] y glosent, Et qui pour les acteurs [auteurs] le plus sain n’y supposent [J. DE MEUNG, Test. 74] XIVe s. Souposées les choses qui sont à suposer [H. DE MONDEVILLE, f° 38] Or supposons li rois ait envers toi mespris, à tort t’ait assailli com fel et d’ire espris…. [, Girart de Ross. v. 2199] Il n’est nul qui elisist vivre sans amis, supposé que il eust tous les autres biens [ORESME, Éth. 228] Elettion proprement dite suppose deliberaction faite par raison et suppose liberté et prudence [ID., ib. 63] XVIe s. La femme de Philippus l’avoit pris [un enfant] d’une cousturiere natifve d’Argos, incontinent qu’il fut né, et se l’avoit supposé [AMYOT, P. Aem. 13] Quand se vint à la cacheter et y apposer son seau, il supposa dextrement celle qu’il avoit escrite en derriere, et la lui bailla [ID., Lysand. 37] Ils attiltrerent un messager qui apporta des lettres fausses et supposées à Sertorius [ID., Sertor. 39] Il avoit cherché les moyens de se faire supposer à la gloire et aux triomphes des royaumes de Pont et d’Armenie [ID., Pomp. 47] [Les flatteurs] hommes faulx et supposez [ID., Comment élever les enfants, 39] ÉTYMOLOGIEVerbe fait du lat. sub, sous, et du franç. poser, à l’imitation du lat. supponere, qu’ont les autres langues romanes : provenç. supponer ; espagn. suponer ; portug. suppor ; ital. sopporre. SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE SUPPOSER. Ajoutez : 8° Substituer. Elle [l’Iphigénie en Tauride] n’est fondée que sur cette feinte que Diane enleva Iphigénie du sacrifice en une nuée, et supposa une biche en la place [CORN, Rodog. Avertiss.] Émile Littré’s Dictionnaire de la langue française © 1872-1877supposer SUPPOSER. v. tr. Poser une chose pour établie, l’admettre par hypothèse, afin d’en tirer ensuite quelque induction. Vous commencez par supposer ce qui est en question. Supposons que ce fait soit vrai, supposons cela vrai, quelle conséquence en voulez-vous tirer? Vous supposez une chose impossible, une chose qui ne peut jamais arriver. En supposant qu’il y consente. Il signifie aussi Former une conjecture, présumer en bien ou en mal. Je suppose qu’il sera bientôt las de ce genre de vie. Vous le supposez donc bien lâche, bien intéressé. Vous me supposez un crédit, un mérite, des talents que je n’ai pas. Ses ennemis lui supposèrent des projets coupables. Pourquoi supposer ce qui n’est pas? Supposer un enfant, Vouloir le faire passer, le faire reconnaître pour fils ou fille de ceux dont il n’est pas né. On supposa un enfant pour frustrer les héritiers collatéraux. SUPPOSER se dit en outre d’une Chose qui demande, qui exige que quelque autre chose soit ou ait été. La justification suppose une accusation. Dans le syllogisme, une conclusion suppose deux prémisses. Le participe SUPPOSÉ s’emploie comme adjectif et signifie Qui est faux, controuvé, fabriqué frauduleusement. Se présenter sous un nom supposé. Un testament supposé. Cela supposé, Dans cette supposition. On dit aussi Supposé que, Dans la supposition que. On dit encore : Supposé tel événement. Supposé votre consentement. Supposer, et mettre dessoubs, Supponere, Subiicere. Supposer faux testamens, Testamenta subiicere. Supposé, Tantost est un participe masculin, Et signifie un qui est mis au lieu et place deuë d’un autre, Subdititius, suppositus, summissus. Selon cela on dit un enfant supposé, Partus extraneus subdititius. Supposé aussi est un ablatif absolut, comme, J’ay acquis prescription sur tel heritage supposé que je ne feray apparoir de tiltre, Praedium vsucepi dato quod de titulo non constet, vel etiam si de acquisitione non doceam. Une personne supposée, Persona adumbrata. B. Cela supposé et non confessé, Soit ainsi sans le confesser, Verum esto (quod tamen ita a me positum velim, ne fraudi sit confessio.) Budaeus. SUPPOSER, ou SUPOSER, v. act. et n. SUPOSITION, s. fém. [Supozé, zi-cion: 3e. é fer. au premier. Devant l’e muet l’o est long: il supôse, supôsera, etc.] Suposer, c’est, 1°. mettre en avant une chôse comme établie, comme reçûe, pour en tirer quelque induction: « Suposer une chôse impossible: vous suposez ce qui est en question. = Neut. il régit que et le subjonctif: « Je veux bien suposer que cela soit, quelle conséquence en tirerez-vous? = 2°. Alléguer comme vrai ce qui est faux. « Il supôse un fait, un texte qui n’a jamais existé, etc. = 3°. Produire en Justice une pièce faûsse. « Suposer un testament, un contrat. = Suposer un enfant, le faire reconaitre pour fils ou pour fille de ceux dont il n’est pas né. SUPOSÉ, participe, s’emploie comme les ablatifs absolus. « Cela suposé, ou la chôse étant suposée, comme vous le dites, je prétends que, etc. = Remarquez que quand ce participe est devant les noms, il devient préposition, et il est indéclinable: « Suposé ces principes: suposé le furieux penchant qu’ont les hommes d’abuser de leur liberté, il est souvent avantageux de s’en priver. Marsolier. ? Mais quand suposé~ marche aprês, il suit le genre et le nombre du nom. « Ces principes suposés, il s’ensuit, etc. Wailly. Suposé que, conjonction, régit le subjonctif. « Suposé qu’il y consente, quel fruit en retirerez-vous? SUPOSITION, a tous les sens du verbe. Action de suposer. « Dans la suposition que vous faites, il faudrait que, etc. « Partons de la suposition qu’on peut avoir une fièvre intermittente et n’être jamais sans fièvre. Voullonne. = Fausse allégation: ce que vous dites est une pûre suposition. = Production d’une pièce faûsse. « La suposition d’un contrat, d’un testament. = Suposition de part (partûs). Voy. Suposer un enfant, n°. 4°.
supposes
supposer v.t. [ du lat. supponere, mettre sous ] 1. Poser par hypothèse une chose comme établie : Supposons qu’il soit d’accord imaginer, présumer dénote, indique2. Exiger logiquement, nécessairement l’existence de : Accepter ce poste suppose de déménager impliquer3. Juger probable, vraisemblable que : Je suppose qu’elle ne va plus tarder à arriver conjecturer [sout.], croireÀ supposer que (+ subj.), en admettant que ; si l’on envisage que : À supposer que cette expérience réussisse, qu’aurez-vous démontré ?Maxipoche 2014 © Larousse 2013supposerParticipe passé: supposéGérondif: supposantIndicatif présentPassé simpleImparfaitFuturConditionnel présentSubjonctif imparfaitSubjonctif présentImpératifPlus-que-parfaitFutur antérieurPassé composéConditionnel passé Passé antérieurSubjonctif passéSubjonctif plus-que-parfaitIndicatif présentje supposetu supposesil/elle supposenous supposonsvous supposezils/elles supposentPassé simpleje supposaitu supposasil/elle supposanous supposâmesvous supposâtesils/elles supposèrentImparfaitje supposaistu supposaisil/elle supposaitnous supposionsvous supposiezils/elles supposaientFuturje supposeraitu supposerasil/elle supposeranous supposeronsvous supposerezils/elles supposerontConditionnel présentje supposeraistu supposeraisil/elle supposeraitnous supposerionsvous supposeriezils/elles supposeraientSubjonctif imparfaitje supposassetu supposassesil/elle supposâtnous supposassionsvous supposassiezils/elles supposassentSubjonctif présentje supposetu supposesil/elle supposenous supposionsvous supposiezils/elles supposentImpératifsuppose (tu)supposons (nous)supposez (vous)Plus-que-parfaitj’avais supposétu avais supposéil/elle avait supposénous avions supposévous aviez supposéils/elles avaient supposéFutur antérieurj’aurai supposétu auras supposéil/elle aura supposénous aurons supposévous aurez supposéils/elles auront supposéPassé composéj’ai supposétu as supposéil/elle a supposénous avons supposévous avez supposéils/elles ont supposéConditionnel passéj’aurais supposétu aurais supposéil/elle aurait supposénous aurions supposévous auriez supposéils/elles auraient supposé Passé antérieurj’eus supposétu eus supposéil/elle eut supposénous eûmes supposévous eûtes supposéils/elles eurent supposéSubjonctif passéj’aie supposétu aies supposéil/elle ait supposénous ayons supposévous ayez supposéils/elles aient supposéSubjonctif plus-que-parfaitj’eusse supposétu eusses supposéil/elle eût supposénous eussions supposévous eussiez supposéils/elles eussent supposéCollins French Verb Tables © HarperCollins Publishers 2011SUPPOSER (su-pô-zé) v. a.1° Poser une chose comme établie, comme admise, pour en tirer une conséquence. L’abbé de Molières suppose une portion de matière au centre de chacun de ces globes, ce que le père Malebranche n’a pas supposé [MAIRAN, Éloges, Molières.] L’auteur suppose tout et ne prouve rien [VOLT., Lett. de Lisle de Sales, 25 nov. 1770] Quand on suppose dans les définitions ce qu’on se propose de prouver, il n’est pas bien difficile de faire des démonstrations [CONDIL., Trait. des syst. 10] Supposer que, avec le subjonctif. Supposons toutefois qu’encor fidèle et pure, Sa vertu de ce choc revienne sans blessure [BOILEAU, Sat. x] Supposer que, avec l’indicatif. Supposons que l’esprit de l’homme est comme un miroir où les images de tous les corps voisins viennent s’imprimer [FÉN., Exist. I, 53] Absolument. En mathématique, on suppose ; en physique, on pose et on établit [BUFF., Hist. nat. 1er disc.] 2° Former une conjecture, présumer. Vous me supposez un crédit que je n’ai pas. Qu’avez-vous dit, madame, et que supposez-vous Pour la faire douter du sort de son époux ? [CORN., Perthar. I, 4] Qui désigné-je à votre avis Par ce rat si peu secourable ? Un moine ? non, mais un dervis ; Je suppose qu’un moine est toujours charitable [LA FONT., Fabl. VII, 3] Supposant tout cela vrai, était-ce là l’occasion de le dire ? [J. J. ROUSS., 9e prom.] Supposez-la sensible, et tout est expliqué [LANOUE, Coq. corrig. III, 1] Lorsque je supposai tous les domestiques profondément endormis, je pris une lanterne sourde…. [GENLIS, V?ux témér. t. I, p. 200, dans POUGENS] Supposer de, avec l’infinitif. Elle [l’âme] est aussi ardente que jamais dans cette recherche [de quelque chose de ferme], et suppose d’avoir les forces nécessaires pour cette conquête [PASC., Vrai bien, 3, édit. FAUGÈRE] 3° Alléguer ou produire pour vrai ce qui est faux. Ses ennemis lui supposaient des projets coupables. L’ingrat Maximin doit seul être accusé Du forfait qu’à Licine il avait supposé [TH. CORN., Maxim. v, 1] Mithridate, dans la lettre qu’il écrivit à Arsace, roi des Parthes, accuse les Romains d’avoir supposé un faux testament d’Attale, pour frustrer Aristonic, fils d’Eumène, du royaume de son père [ROLLIN, Hist. anc. ?uvr. t. IX, p. 357] Mme Oronte : Un galant homme doit-il supposer des lettres ? – Valère : Supposer ? moi, madame ? [LESAGE, Crispin riv. de son maître, sc. 21] Il [Voltaire] prétend dans ses notes [sur la pièce du Triumvirat] que la conspiration de Cinna n’a jamais existé, que cette aventure est supposée par Sénèque, et qu’il l’inventa pour en faire un sujet de déclamation [VOLT., Lett. d’Argental, 12 mai 1766] Supposer à quelqu’un une pièce, la lui attribuer faussement (emploi vieilli). Les ennemis qu’il avait à la cour, tramant sa ruine par le moyen de quelques lettres qu’ils lui supposèrent, donnèrent de violents soupçons à l’empereur qu’il formait une conspiration contre lui [MÉZER., Hist. de Fr. av. Clovis, III, 4] Les jésuites qui, pour se donner la liberté de le déchirer [un écrit], sans paraître toutefois offenser nos personnes, disent qu’ils ne le considèrent pas comme venant de nous, mais comme une pièce qu’on nous suppose [PASC., 2e factum pour les curés de Paris] On doute justement si tous les écrits qui portent le nom d’Hippocrate sont en effet de lui ; plus justement encore quels sont ceux qu’on lui a supposés [PELLISSON, Mém. pour les gens de lettres, II] Supposer quelque chose à quelqu’un, le lui dire mensongèrement (emploi vieilli). Honteux qu’un homme seul eût triomphé de trois, Qu’il en eût tué deux et mis l’autre aux abois, Phorbas nous supposa ce qu’il nous en fit croire, Et parla de brigands…. [CORN., ?d. III, 2] Il faisait tout ce qu’il pouvait pour retarder l’exécution de cette alliance, jusques à faire intervenir même don Ignigo de Cardenas, ambassadeur d’Espagne, qui supposa à la reine que le roi son maître en désirait le retardement [RICHELIEU, Mém. liv. VI, 1615, dans GODEFROY, Lex. de Corn.] Supposer un enfant, vouloir le faire reconnaître pour fils ou fille de ceux dont il n’est pas né. Il [le mari de Mme de Coligny] la menace qu’on dira.. . qu’elle a supposé son enfant [SÉV., 23 fév. 1681] 4° Il se dit d’une chose qui exige que quelque autre chose soit ou ait été. La faveur des princes n’exclut pas le mérite, mais elle ne le suppose pas non plus [LA BRUY., XII] Six cent mille hommes en état de porter les armes supposent une multitude d’environ deux millions, en comptant les vieillards, les femmes et les enfants [VOLT., Dict. phil. Moïse.] Pierre des Vignes, tant accusé d’avoir fait le prétendu livre des trois imposteurs, ou du moins d’avoir eu des sentiments que le titre du livre suppose [ID., Ann Emp. Frédéric II, 1220] Cela suppose bien de la subtilité dans le renard, bien de la stupidité dans l’outarde, et peut-être encore plus de crédulité dans l’écrivain [BUFF., Ois. t. III, p. 48] Tout ce raisonnement suppose que l’image qui se trace dans l’?il à la vue d’un globe, n’est qu’un cercle plat…. [CONDIL., Conn. hum. sect. 6] 5° Terme de chasse, se dit du vieux cerf qui, chassé, essaye d’en substituer un autre. L’animal chargé d’ans, vieux cerf et de dix cors, En suppose un plus jeune et l’oblige par force à présenter aux chiens une nouvelle amorce [LA FONT., Fabl. x, 1] 6° Se supposer, v. réfl. Imaginer qu’on est…. Je me supposerai dans le Lycée ayant les Platon et les Xénophon pour juges [J. J. ROUSS., Orig.] 7° Il se dit des choses qui exigent réciproquement qu’elles soient ou qu’elles aient été. Inquiétudes d’esprit, inégalité d’humeur, inconstance de c?ur, incertitude de conduite : tous vices de l’âme, mais différents, et qui, avec tout le rapport qui paraît entre eux, ne se supposent pas toujours l’un l’autre dans un même sujet [LA BRUY., XI] HISTORIQUEXIIIe s. Et cil font vilenie qui le piour [le pire] y glosent, Et qui pour les acteurs [auteurs] le plus sain n’y supposent [J. DE MEUNG, Test. 74] XIVe s. Souposées les choses qui sont à suposer [H. DE MONDEVILLE, f° 38] Or supposons li rois ait envers toi mespris, à tort t’ait assailli com fel et d’ire espris…. [, Girart de Ross. v. 2199] Il n’est nul qui elisist vivre sans amis, supposé que il eust tous les autres biens [ORESME, Éth. 228] Elettion proprement dite suppose deliberaction faite par raison et suppose liberté et prudence [ID., ib. 63] XVIe s. La femme de Philippus l’avoit pris [un enfant] d’une cousturiere natifve d’Argos, incontinent qu’il fut né, et se l’avoit supposé [AMYOT, P. Aem. 13] Quand se vint à la cacheter et y apposer son seau, il supposa dextrement celle qu’il avoit escrite en derriere, et la lui bailla [ID., Lysand. 37] Ils attiltrerent un messager qui apporta des lettres fausses et supposées à Sertorius [ID., Sertor. 39] Il avoit cherché les moyens de se faire supposer à la gloire et aux triomphes des royaumes de Pont et d’Armenie [ID., Pomp. 47] [Les flatteurs] hommes faulx et supposez [ID., Comment élever les enfants, 39] ÉTYMOLOGIEVerbe fait du lat. sub, sous, et du franç. poser, à l’imitation du lat. supponere, qu’ont les autres langues romanes : provenç. supponer ; espagn. suponer ; portug. suppor ; ital. sopporre. SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE SUPPOSER. Ajoutez : 8° Substituer. Elle [l’Iphigénie en Tauride] n’est fondée que sur cette feinte que Diane enleva Iphigénie du sacrifice en une nuée, et supposa une biche en la place [CORN, Rodog. Avertiss.] Émile Littré’s Dictionnaire de la langue française © 1872-1877supposer SUPPOSER. v. tr. Poser une chose pour établie, l’admettre par hypothèse, afin d’en tirer ensuite quelque induction. Vous commencez par supposer ce qui est en question. Supposons que ce fait soit vrai, supposons cela vrai, quelle conséquence en voulez-vous tirer? Vous supposez une chose impossible, une chose qui ne peut jamais arriver. En supposant qu’il y consente. Il signifie aussi Former une conjecture, présumer en bien ou en mal. Je suppose qu’il sera bientôt las de ce genre de vie. Vous le supposez donc bien lâche, bien intéressé. Vous me supposez un crédit, un mérite, des talents que je n’ai pas. Ses ennemis lui supposèrent des projets coupables. Pourquoi supposer ce qui n’est pas? Supposer un enfant, Vouloir le faire passer, le faire reconnaître pour fils ou fille de ceux dont il n’est pas né. On supposa un enfant pour frustrer les héritiers collatéraux. SUPPOSER se dit en outre d’une Chose qui demande, qui exige que quelque autre chose soit ou ait été. La justification suppose une accusation. Dans le syllogisme, une conclusion suppose deux prémisses. Le participe SUPPOSÉ s’emploie comme adjectif et signifie Qui est faux, controuvé, fabriqué frauduleusement. Se présenter sous un nom supposé. Un testament supposé. Cela supposé, Dans cette supposition. On dit aussi Supposé que, Dans la supposition que. On dit encore : Supposé tel événement. Supposé votre consentement. Supposer, et mettre dessoubs, Supponere, Subiicere. Supposer faux testamens, Testamenta subiicere. Supposé, Tantost est un participe masculin, Et signifie un qui est mis au lieu et place deuë d’un autre, Subdititius, suppositus, summissus. Selon cela on dit un enfant supposé, Partus extraneus subdititius. Supposé aussi est un ablatif absolut, comme, J’ay acquis prescription sur tel heritage supposé que je ne feray apparoir de tiltre, Praedium vsucepi dato quod de titulo non constet, vel etiam si de acquisitione non doceam. Une personne supposée, Persona adumbrata. B. Cela supposé et non confessé, Soit ainsi sans le confesser, Verum esto (quod tamen ita a me positum velim, ne fraudi sit confessio.) Budaeus. SUPPOSER, ou SUPOSER, v. act. et n. SUPOSITION, s. fém. [Supozé, zi-cion: 3e. é fer. au premier. Devant l’e muet l’o est long: il supôse, supôsera, etc.] Suposer, c’est, 1°. mettre en avant une chôse comme établie, comme reçûe, pour en tirer quelque induction: « Suposer une chôse impossible: vous suposez ce qui est en question. = Neut. il régit que et le subjonctif: « Je veux bien suposer que cela soit, quelle conséquence en tirerez-vous? = 2°. Alléguer comme vrai ce qui est faux. « Il supôse un fait, un texte qui n’a jamais existé, etc. = 3°. Produire en Justice une pièce faûsse. « Suposer un testament, un contrat. = Suposer un enfant, le faire reconaitre pour fils ou pour fille de ceux dont il n’est pas né. SUPOSÉ, participe, s’emploie comme les ablatifs absolus. « Cela suposé, ou la chôse étant suposée, comme vous le dites, je prétends que, etc. = Remarquez que quand ce participe est devant les noms, il devient préposition, et il est indéclinable: « Suposé ces principes: suposé le furieux penchant qu’ont les hommes d’abuser de leur liberté, il est souvent avantageux de s’en priver. Marsolier. ? Mais quand suposé~ marche aprês, il suit le genre et le nombre du nom. « Ces principes suposés, il s’ensuit, etc. Wailly. Suposé que, conjonction, régit le subjonctif. « Suposé qu’il y consente, quel fruit en retirerez-vous? SUPOSITION, a tous les sens du verbe. Action de suposer. « Dans la suposition que vous faites, il faudrait que, etc. « Partons de la suposition qu’on peut avoir une fièvre intermittente et n’être jamais sans fièvre. Voullonne. = Fausse allégation: ce que vous dites est une pûre suposition. = Production d’une pièce faûsse. « La suposition d’un contrat, d’un testament. = Suposition de part (partûs). Voy. Suposer un enfant, n°. 4°.
supposeront
supposer v.t. [ du lat. supponere, mettre sous ] 1. Poser par hypothèse une chose comme établie : Supposons qu’il soit d’accord imaginer, présumer dénote, indique2. Exiger logiquement, nécessairement l’existence de : Accepter ce poste suppose de déménager impliquer3. Juger probable, vraisemblable que : Je suppose qu’elle ne va plus tarder à arriver conjecturer [sout.], croireÀ supposer que (+ subj.), en admettant que ; si l’on envisage que : À supposer que cette expérience réussisse, qu’aurez-vous démontré ?Maxipoche 2014 © Larousse 2013supposerParticipe passé: supposéGérondif: supposantIndicatif présentPassé simpleImparfaitFuturConditionnel présentSubjonctif imparfaitSubjonctif présentImpératifPlus-que-parfaitFutur antérieurPassé composéConditionnel passé Passé antérieurSubjonctif passéSubjonctif plus-que-parfaitIndicatif présentje supposetu supposesil/elle supposenous supposonsvous supposezils/elles supposentPassé simpleje supposaitu supposasil/elle supposanous supposâmesvous supposâtesils/elles supposèrentImparfaitje supposaistu supposaisil/elle supposaitnous supposionsvous supposiezils/elles supposaientFuturje supposeraitu supposerasil/elle supposeranous supposeronsvous supposerezils/elles supposerontConditionnel présentje supposeraistu supposeraisil/elle supposeraitnous supposerionsvous supposeriezils/elles supposeraientSubjonctif imparfaitje supposassetu supposassesil/elle supposâtnous supposassionsvous supposassiezils/elles supposassentSubjonctif présentje supposetu supposesil/elle supposenous supposionsvous supposiezils/elles supposentImpératifsuppose (tu)supposons (nous)supposez (vous)Plus-que-parfaitj’avais supposétu avais supposéil/elle avait supposénous avions supposévous aviez supposéils/elles avaient supposéFutur antérieurj’aurai supposétu auras supposéil/elle aura supposénous aurons supposévous aurez supposéils/elles auront supposéPassé composéj’ai supposétu as supposéil/elle a supposénous avons supposévous avez supposéils/elles ont supposéConditionnel passéj’aurais supposétu aurais supposéil/elle aurait supposénous aurions supposévous auriez supposéils/elles auraient supposé Passé antérieurj’eus supposétu eus supposéil/elle eut supposénous eûmes supposévous eûtes supposéils/elles eurent supposéSubjonctif passéj’aie supposétu aies supposéil/elle ait supposénous ayons supposévous ayez supposéils/elles aient supposéSubjonctif plus-que-parfaitj’eusse supposétu eusses supposéil/elle eût supposénous eussions supposévous eussiez supposéils/elles eussent supposéCollins French Verb Tables © HarperCollins Publishers 2011SUPPOSER (su-pô-zé) v. a.1° Poser une chose comme établie, comme admise, pour en tirer une conséquence. L’abbé de Molières suppose une portion de matière au centre de chacun de ces globes, ce que le père Malebranche n’a pas supposé [MAIRAN, Éloges, Molières.] L’auteur suppose tout et ne prouve rien [VOLT., Lett. de Lisle de Sales, 25 nov. 1770] Quand on suppose dans les définitions ce qu’on se propose de prouver, il n’est pas bien difficile de faire des démonstrations [CONDIL., Trait. des syst. 10] Supposer que, avec le subjonctif. Supposons toutefois qu’encor fidèle et pure, Sa vertu de ce choc revienne sans blessure [BOILEAU, Sat. x] Supposer que, avec l’indicatif. Supposons que l’esprit de l’homme est comme un miroir où les images de tous les corps voisins viennent s’imprimer [FÉN., Exist. I, 53] Absolument. En mathématique, on suppose ; en physique, on pose et on établit [BUFF., Hist. nat. 1er disc.] 2° Former une conjecture, présumer. Vous me supposez un crédit que je n’ai pas. Qu’avez-vous dit, madame, et que supposez-vous Pour la faire douter du sort de son époux ? [CORN., Perthar. I, 4] Qui désigné-je à votre avis Par ce rat si peu secourable ? Un moine ? non, mais un dervis ; Je suppose qu’un moine est toujours charitable [LA FONT., Fabl. VII, 3] Supposant tout cela vrai, était-ce là l’occasion de le dire ? [J. J. ROUSS., 9e prom.] Supposez-la sensible, et tout est expliqué [LANOUE, Coq. corrig. III, 1] Lorsque je supposai tous les domestiques profondément endormis, je pris une lanterne sourde…. [GENLIS, V?ux témér. t. I, p. 200, dans POUGENS] Supposer de, avec l’infinitif. Elle [l’âme] est aussi ardente que jamais dans cette recherche [de quelque chose de ferme], et suppose d’avoir les forces nécessaires pour cette conquête [PASC., Vrai bien, 3, édit. FAUGÈRE] 3° Alléguer ou produire pour vrai ce qui est faux. Ses ennemis lui supposaient des projets coupables. L’ingrat Maximin doit seul être accusé Du forfait qu’à Licine il avait supposé [TH. CORN., Maxim. v, 1] Mithridate, dans la lettre qu’il écrivit à Arsace, roi des Parthes, accuse les Romains d’avoir supposé un faux testament d’Attale, pour frustrer Aristonic, fils d’Eumène, du royaume de son père [ROLLIN, Hist. anc. ?uvr. t. IX, p. 357] Mme Oronte : Un galant homme doit-il supposer des lettres ? – Valère : Supposer ? moi, madame ? [LESAGE, Crispin riv. de son maître, sc. 21] Il [Voltaire] prétend dans ses notes [sur la pièce du Triumvirat] que la conspiration de Cinna n’a jamais existé, que cette aventure est supposée par Sénèque, et qu’il l’inventa pour en faire un sujet de déclamation [VOLT., Lett. d’Argental, 12 mai 1766] Supposer à quelqu’un une pièce, la lui attribuer faussement (emploi vieilli). Les ennemis qu’il avait à la cour, tramant sa ruine par le moyen de quelques lettres qu’ils lui supposèrent, donnèrent de violents soupçons à l’empereur qu’il formait une conspiration contre lui [MÉZER., Hist. de Fr. av. Clovis, III, 4] Les jésuites qui, pour se donner la liberté de le déchirer [un écrit], sans paraître toutefois offenser nos personnes, disent qu’ils ne le considèrent pas comme venant de nous, mais comme une pièce qu’on nous suppose [PASC., 2e factum pour les curés de Paris] On doute justement si tous les écrits qui portent le nom d’Hippocrate sont en effet de lui ; plus justement encore quels sont ceux qu’on lui a supposés [PELLISSON, Mém. pour les gens de lettres, II] Supposer quelque chose à quelqu’un, le lui dire mensongèrement (emploi vieilli). Honteux qu’un homme seul eût triomphé de trois, Qu’il en eût tué deux et mis l’autre aux abois, Phorbas nous supposa ce qu’il nous en fit croire, Et parla de brigands…. [CORN., ?d. III, 2] Il faisait tout ce qu’il pouvait pour retarder l’exécution de cette alliance, jusques à faire intervenir même don Ignigo de Cardenas, ambassadeur d’Espagne, qui supposa à la reine que le roi son maître en désirait le retardement [RICHELIEU, Mém. liv. VI, 1615, dans GODEFROY, Lex. de Corn.] Supposer un enfant, vouloir le faire reconnaître pour fils ou fille de ceux dont il n’est pas né. Il [le mari de Mme de Coligny] la menace qu’on dira.. . qu’elle a supposé son enfant [SÉV., 23 fév. 1681] 4° Il se dit d’une chose qui exige que quelque autre chose soit ou ait été. La faveur des princes n’exclut pas le mérite, mais elle ne le suppose pas non plus [LA BRUY., XII] Six cent mille hommes en état de porter les armes supposent une multitude d’environ deux millions, en comptant les vieillards, les femmes et les enfants [VOLT., Dict. phil. Moïse.] Pierre des Vignes, tant accusé d’avoir fait le prétendu livre des trois imposteurs, ou du moins d’avoir eu des sentiments que le titre du livre suppose [ID., Ann Emp. Frédéric II, 1220] Cela suppose bien de la subtilité dans le renard, bien de la stupidité dans l’outarde, et peut-être encore plus de crédulité dans l’écrivain [BUFF., Ois. t. III, p. 48] Tout ce raisonnement suppose que l’image qui se trace dans l’?il à la vue d’un globe, n’est qu’un cercle plat…. [CONDIL., Conn. hum. sect. 6] 5° Terme de chasse, se dit du vieux cerf qui, chassé, essaye d’en substituer un autre. L’animal chargé d’ans, vieux cerf et de dix cors, En suppose un plus jeune et l’oblige par force à présenter aux chiens une nouvelle amorce [LA FONT., Fabl. x, 1] 6° Se supposer, v. réfl. Imaginer qu’on est…. Je me supposerai dans le Lycée ayant les Platon et les Xénophon pour juges [J. J. ROUSS., Orig.] 7° Il se dit des choses qui exigent réciproquement qu’elles soient ou qu’elles aient été. Inquiétudes d’esprit, inégalité d’humeur, inconstance de c?ur, incertitude de conduite : tous vices de l’âme, mais différents, et qui, avec tout le rapport qui paraît entre eux, ne se supposent pas toujours l’un l’autre dans un même sujet [LA BRUY., XI] HISTORIQUEXIIIe s. Et cil font vilenie qui le piour [le pire] y glosent, Et qui pour les acteurs [auteurs] le plus sain n’y supposent [J. DE MEUNG, Test. 74] XIVe s. Souposées les choses qui sont à suposer [H. DE MONDEVILLE, f° 38] Or supposons li rois ait envers toi mespris, à tort t’ait assailli com fel et d’ire espris…. [, Girart de Ross. v. 2199] Il n’est nul qui elisist vivre sans amis, supposé que il eust tous les autres biens [ORESME, Éth. 228] Elettion proprement dite suppose deliberaction faite par raison et suppose liberté et prudence [ID., ib. 63] XVIe s. La femme de Philippus l’avoit pris [un enfant] d’une cousturiere natifve d’Argos, incontinent qu’il fut né, et se l’avoit supposé [AMYOT, P. Aem. 13] Quand se vint à la cacheter et y apposer son seau, il supposa dextrement celle qu’il avoit escrite en derriere, et la lui bailla [ID., Lysand. 37] Ils attiltrerent un messager qui apporta des lettres fausses et supposées à Sertorius [ID., Sertor. 39] Il avoit cherché les moyens de se faire supposer à la gloire et aux triomphes des royaumes de Pont et d’Armenie [ID., Pomp. 47] [Les flatteurs] hommes faulx et supposez [ID., Comment élever les enfants, 39] ÉTYMOLOGIEVerbe fait du lat. sub, sous, et du franç. poser, à l’imitation du lat. supponere, qu’ont les autres langues romanes : provenç. supponer ; espagn. suponer ; portug. suppor ; ital. sopporre. SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE SUPPOSER. Ajoutez : 8° Substituer. Elle [l’Iphigénie en Tauride] n’est fondée que sur cette feinte que Diane enleva Iphigénie du sacrifice en une nuée, et supposa une biche en la place [CORN, Rodog. Avertiss.] Émile Littré’s Dictionnaire de la langue française © 1872-1877supposer SUPPOSER. v. tr. Poser une chose pour établie, l’admettre par hypothèse, afin d’en tirer ensuite quelque induction. Vous commencez par supposer ce qui est en question. Supposons que ce fait soit vrai, supposons cela vrai, quelle conséquence en voulez-vous tirer? Vous supposez une chose impossible, une chose qui ne peut jamais arriver. En supposant qu’il y consente. Il signifie aussi Former une conjecture, présumer en bien ou en mal. Je suppose qu’il sera bientôt las de ce genre de vie. Vous le supposez donc bien lâche, bien intéressé. Vous me supposez un crédit, un mérite, des talents que je n’ai pas. Ses ennemis lui supposèrent des projets coupables. Pourquoi supposer ce qui n’est pas? Supposer un enfant, Vouloir le faire passer, le faire reconnaître pour fils ou fille de ceux dont il n’est pas né. On supposa un enfant pour frustrer les héritiers collatéraux. SUPPOSER se dit en outre d’une Chose qui demande, qui exige que quelque autre chose soit ou ait été. La justification suppose une accusation. Dans le syllogisme, une conclusion suppose deux prémisses. Le participe SUPPOSÉ s’emploie comme adjectif et signifie Qui est faux, controuvé, fabriqué frauduleusement. Se présenter sous un nom supposé. Un testament supposé. Cela supposé, Dans cette supposition. On dit aussi Supposé que, Dans la supposition que. On dit encore : Supposé tel événement. Supposé votre consentement. Supposer, et mettre dessoubs, Supponere, Subiicere. Supposer faux testamens, Testamenta subiicere. Supposé, Tantost est un participe masculin, Et signifie un qui est mis au lieu et place deuë d’un autre, Subdititius, suppositus, summissus. Selon cela on dit un enfant supposé, Partus extraneus subdititius. Supposé aussi est un ablatif absolut, comme, J’ay acquis prescription sur tel heritage supposé que je ne feray apparoir de tiltre, Praedium vsucepi dato quod de titulo non constet, vel etiam si de acquisitione non doceam. Une personne supposée, Persona adumbrata. B. Cela supposé et non confessé, Soit ainsi sans le confesser, Verum esto (quod tamen ita a me positum velim, ne fraudi sit confessio.) Budaeus. SUPPOSER, ou SUPOSER, v. act. et n. SUPOSITION, s. fém. [Supozé, zi-cion: 3e. é fer. au premier. Devant l’e muet l’o est long: il supôse, supôsera, etc.] Suposer, c’est, 1°. mettre en avant une chôse comme établie, comme reçûe, pour en tirer quelque induction: « Suposer une chôse impossible: vous suposez ce qui est en question. = Neut. il régit que et le subjonctif: « Je veux bien suposer que cela soit, quelle conséquence en tirerez-vous? = 2°. Alléguer comme vrai ce qui est faux. « Il supôse un fait, un texte qui n’a jamais existé, etc. = 3°. Produire en Justice une pièce faûsse. « Suposer un testament, un contrat. = Suposer un enfant, le faire reconaitre pour fils ou pour fille de ceux dont il n’est pas né. SUPOSÉ, participe, s’emploie comme les ablatifs absolus. « Cela suposé, ou la chôse étant suposée, comme vous le dites, je prétends que, etc. = Remarquez que quand ce participe est devant les noms, il devient préposition, et il est indéclinable: « Suposé ces principes: suposé le furieux penchant qu’ont les hommes d’abuser de leur liberté, il est souvent avantageux de s’en priver. Marsolier. ? Mais quand suposé~ marche aprês, il suit le genre et le nombre du nom. « Ces principes suposés, il s’ensuit, etc. Wailly. Suposé que, conjonction, régit le subjonctif. « Suposé qu’il y consente, quel fruit en retirerez-vous? SUPOSITION, a tous les sens du verbe. Action de suposer. « Dans la suposition que vous faites, il faudrait que, etc. « Partons de la suposition qu’on peut avoir une fièvre intermittente et n’être jamais sans fièvre. Voullonne. = Fausse allégation: ce que vous dites est une pûre suposition. = Production d’une pièce faûsse. « La suposition d’un contrat, d’un testament. = Suposition de part (partûs). Voy. Suposer un enfant, n°. 4°.
supposerons
supposer v.t. [ du lat. supponere, mettre sous ] 1. Poser par hypothèse une chose comme établie : Supposons qu’il soit d’accord imaginer, présumer dénote, indique2. Exiger logiquement, nécessairement l’existence de : Accepter ce poste suppose de déménager impliquer3. Juger probable, vraisemblable que : Je suppose qu’elle ne va plus tarder à arriver conjecturer [sout.], croireÀ supposer que (+ subj.), en admettant que ; si l’on envisage que : À supposer que cette expérience réussisse, qu’aurez-vous démontré ?Maxipoche 2014 © Larousse 2013supposerParticipe passé: supposéGérondif: supposantIndicatif présentPassé simpleImparfaitFuturConditionnel présentSubjonctif imparfaitSubjonctif présentImpératifPlus-que-parfaitFutur antérieurPassé composéConditionnel passé Passé antérieurSubjonctif passéSubjonctif plus-que-parfaitIndicatif présentje supposetu supposesil/elle supposenous supposonsvous supposezils/elles supposentPassé simpleje supposaitu supposasil/elle supposanous supposâmesvous supposâtesils/elles supposèrentImparfaitje supposaistu supposaisil/elle supposaitnous supposionsvous supposiezils/elles supposaientFuturje supposeraitu supposerasil/elle supposeranous supposeronsvous supposerezils/elles supposerontConditionnel présentje supposeraistu supposeraisil/elle supposeraitnous supposerionsvous supposeriezils/elles supposeraientSubjonctif imparfaitje supposassetu supposassesil/elle supposâtnous supposassionsvous supposassiezils/elles supposassentSubjonctif présentje supposetu supposesil/elle supposenous supposionsvous supposiezils/elles supposentImpératifsuppose (tu)supposons (nous)supposez (vous)Plus-que-parfaitj’avais supposétu avais supposéil/elle avait supposénous avions supposévous aviez supposéils/elles avaient supposéFutur antérieurj’aurai supposétu auras supposéil/elle aura supposénous aurons supposévous aurez supposéils/elles auront supposéPassé composéj’ai supposétu as supposéil/elle a supposénous avons supposévous avez supposéils/elles ont supposéConditionnel passéj’aurais supposétu aurais supposéil/elle aurait supposénous aurions supposévous auriez supposéils/elles auraient supposé Passé antérieurj’eus supposétu eus supposéil/elle eut supposénous eûmes supposévous eûtes supposéils/elles eurent supposéSubjonctif passéj’aie supposétu aies supposéil/elle ait supposénous ayons supposévous ayez supposéils/elles aient supposéSubjonctif plus-que-parfaitj’eusse supposétu eusses supposéil/elle eût supposénous eussions supposévous eussiez supposéils/elles eussent supposéCollins French Verb Tables © HarperCollins Publishers 2011SUPPOSER (su-pô-zé) v. a.1° Poser une chose comme établie, comme admise, pour en tirer une conséquence. L’abbé de Molières suppose une portion de matière au centre de chacun de ces globes, ce que le père Malebranche n’a pas supposé [MAIRAN, Éloges, Molières.] L’auteur suppose tout et ne prouve rien [VOLT., Lett. de Lisle de Sales, 25 nov. 1770] Quand on suppose dans les définitions ce qu’on se propose de prouver, il n’est pas bien difficile de faire des démonstrations [CONDIL., Trait. des syst. 10] Supposer que, avec le subjonctif. Supposons toutefois qu’encor fidèle et pure, Sa vertu de ce choc revienne sans blessure [BOILEAU, Sat. x] Supposer que, avec l’indicatif. Supposons que l’esprit de l’homme est comme un miroir où les images de tous les corps voisins viennent s’imprimer [FÉN., Exist. I, 53] Absolument. En mathématique, on suppose ; en physique, on pose et on établit [BUFF., Hist. nat. 1er disc.] 2° Former une conjecture, présumer. Vous me supposez un crédit que je n’ai pas. Qu’avez-vous dit, madame, et que supposez-vous Pour la faire douter du sort de son époux ? [CORN., Perthar. I, 4] Qui désigné-je à votre avis Par ce rat si peu secourable ? Un moine ? non, mais un dervis ; Je suppose qu’un moine est toujours charitable [LA FONT., Fabl. VII, 3] Supposant tout cela vrai, était-ce là l’occasion de le dire ? [J. J. ROUSS., 9e prom.] Supposez-la sensible, et tout est expliqué [LANOUE, Coq. corrig. III, 1] Lorsque je supposai tous les domestiques profondément endormis, je pris une lanterne sourde…. [GENLIS, V?ux témér. t. I, p. 200, dans POUGENS] Supposer de, avec l’infinitif. Elle [l’âme] est aussi ardente que jamais dans cette recherche [de quelque chose de ferme], et suppose d’avoir les forces nécessaires pour cette conquête [PASC., Vrai bien, 3, édit. FAUGÈRE] 3° Alléguer ou produire pour vrai ce qui est faux. Ses ennemis lui supposaient des projets coupables. L’ingrat Maximin doit seul être accusé Du forfait qu’à Licine il avait supposé [TH. CORN., Maxim. v, 1] Mithridate, dans la lettre qu’il écrivit à Arsace, roi des Parthes, accuse les Romains d’avoir supposé un faux testament d’Attale, pour frustrer Aristonic, fils d’Eumène, du royaume de son père [ROLLIN, Hist. anc. ?uvr. t. IX, p. 357] Mme Oronte : Un galant homme doit-il supposer des lettres ? – Valère : Supposer ? moi, madame ? [LESAGE, Crispin riv. de son maître, sc. 21] Il [Voltaire] prétend dans ses notes [sur la pièce du Triumvirat] que la conspiration de Cinna n’a jamais existé, que cette aventure est supposée par Sénèque, et qu’il l’inventa pour en faire un sujet de déclamation [VOLT., Lett. d’Argental, 12 mai 1766] Supposer à quelqu’un une pièce, la lui attribuer faussement (emploi vieilli). Les ennemis qu’il avait à la cour, tramant sa ruine par le moyen de quelques lettres qu’ils lui supposèrent, donnèrent de violents soupçons à l’empereur qu’il formait une conspiration contre lui [MÉZER., Hist. de Fr. av. Clovis, III, 4] Les jésuites qui, pour se donner la liberté de le déchirer [un écrit], sans paraître toutefois offenser nos personnes, disent qu’ils ne le considèrent pas comme venant de nous, mais comme une pièce qu’on nous suppose [PASC., 2e factum pour les curés de Paris] On doute justement si tous les écrits qui portent le nom d’Hippocrate sont en effet de lui ; plus justement encore quels sont ceux qu’on lui a supposés [PELLISSON, Mém. pour les gens de lettres, II] Supposer quelque chose à quelqu’un, le lui dire mensongèrement (emploi vieilli). Honteux qu’un homme seul eût triomphé de trois, Qu’il en eût tué deux et mis l’autre aux abois, Phorbas nous supposa ce qu’il nous en fit croire, Et parla de brigands…. [CORN., ?d. III, 2] Il faisait tout ce qu’il pouvait pour retarder l’exécution de cette alliance, jusques à faire intervenir même don Ignigo de Cardenas, ambassadeur d’Espagne, qui supposa à la reine que le roi son maître en désirait le retardement [RICHELIEU, Mém. liv. VI, 1615, dans GODEFROY, Lex. de Corn.] Supposer un enfant, vouloir le faire reconnaître pour fils ou fille de ceux dont il n’est pas né. Il [le mari de Mme de Coligny] la menace qu’on dira.. . qu’elle a supposé son enfant [SÉV., 23 fév. 1681] 4° Il se dit d’une chose qui exige que quelque autre chose soit ou ait été. La faveur des princes n’exclut pas le mérite, mais elle ne le suppose pas non plus [LA BRUY., XII] Six cent mille hommes en état de porter les armes supposent une multitude d’environ deux millions, en comptant les vieillards, les femmes et les enfants [VOLT., Dict. phil. Moïse.] Pierre des Vignes, tant accusé d’avoir fait le prétendu livre des trois imposteurs, ou du moins d’avoir eu des sentiments que le titre du livre suppose [ID., Ann Emp. Frédéric II, 1220] Cela suppose bien de la subtilité dans le renard, bien de la stupidité dans l’outarde, et peut-être encore plus de crédulité dans l’écrivain [BUFF., Ois. t. III, p. 48] Tout ce raisonnement suppose que l’image qui se trace dans l’?il à la vue d’un globe, n’est qu’un cercle plat…. [CONDIL., Conn. hum. sect. 6] 5° Terme de chasse, se dit du vieux cerf qui, chassé, essaye d’en substituer un autre. L’animal chargé d’ans, vieux cerf et de dix cors, En suppose un plus jeune et l’oblige par force à présenter aux chiens une nouvelle amorce [LA FONT., Fabl. x, 1] 6° Se supposer, v. réfl. Imaginer qu’on est…. Je me supposerai dans le Lycée ayant les Platon et les Xénophon pour juges [J. J. ROUSS., Orig.] 7° Il se dit des choses qui exigent réciproquement qu’elles soient ou qu’elles aient été. Inquiétudes d’esprit, inégalité d’humeur, inconstance de c?ur, incertitude de conduite : tous vices de l’âme, mais différents, et qui, avec tout le rapport qui paraît entre eux, ne se supposent pas toujours l’un l’autre dans un même sujet [LA BRUY., XI] HISTORIQUEXIIIe s. Et cil font vilenie qui le piour [le pire] y glosent, Et qui pour les acteurs [auteurs] le plus sain n’y supposent [J. DE MEUNG, Test. 74] XIVe s. Souposées les choses qui sont à suposer [H. DE MONDEVILLE, f° 38] Or supposons li rois ait envers toi mespris, à tort t’ait assailli com fel et d’ire espris…. [, Girart de Ross. v. 2199] Il n’est nul qui elisist vivre sans amis, supposé que il eust tous les autres biens [ORESME, Éth. 228] Elettion proprement dite suppose deliberaction faite par raison et suppose liberté et prudence [ID., ib. 63] XVIe s. La femme de Philippus l’avoit pris [un enfant] d’une cousturiere natifve d’Argos, incontinent qu’il fut né, et se l’avoit supposé [AMYOT, P. Aem. 13] Quand se vint à la cacheter et y apposer son seau, il supposa dextrement celle qu’il avoit escrite en derriere, et la lui bailla [ID., Lysand. 37] Ils attiltrerent un messager qui apporta des lettres fausses et supposées à Sertorius [ID., Sertor. 39] Il avoit cherché les moyens de se faire supposer à la gloire et aux triomphes des royaumes de Pont et d’Armenie [ID., Pomp. 47] [Les flatteurs] hommes faulx et supposez [ID., Comment élever les enfants, 39] ÉTYMOLOGIEVerbe fait du lat. sub, sous, et du franç. poser, à l’imitation du lat. supponere, qu’ont les autres langues romanes : provenç. supponer ; espagn. suponer ; portug. suppor ; ital. sopporre. SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE SUPPOSER. Ajoutez : 8° Substituer. Elle [l’Iphigénie en Tauride] n’est fondée que sur cette feinte que Diane enleva Iphigénie du sacrifice en une nuée, et supposa une biche en la place [CORN, Rodog. Avertiss.] Émile Littré’s Dictionnaire de la langue française © 1872-1877supposer SUPPOSER. v. tr. Poser une chose pour établie, l’admettre par hypothèse, afin d’en tirer ensuite quelque induction. Vous commencez par supposer ce qui est en question. Supposons que ce fait soit vrai, supposons cela vrai, quelle conséquence en voulez-vous tirer? Vous supposez une chose impossible, une chose qui ne peut jamais arriver. En supposant qu’il y consente. Il signifie aussi Former une conjecture, présumer en bien ou en mal. Je suppose qu’il sera bientôt las de ce genre de vie. Vous le supposez donc bien lâche, bien intéressé. Vous me supposez un crédit, un mérite, des talents que je n’ai pas. Ses ennemis lui supposèrent des projets coupables. Pourquoi supposer ce qui n’est pas? Supposer un enfant, Vouloir le faire passer, le faire reconnaître pour fils ou fille de ceux dont il n’est pas né. On supposa un enfant pour frustrer les héritiers collatéraux. SUPPOSER se dit en outre d’une Chose qui demande, qui exige que quelque autre chose soit ou ait été. La justification suppose une accusation. Dans le syllogisme, une conclusion suppose deux prémisses. Le participe SUPPOSÉ s’emploie comme adjectif et signifie Qui est faux, controuvé, fabriqué frauduleusement. Se présenter sous un nom supposé. Un testament supposé. Cela supposé, Dans cette supposition. On dit aussi Supposé que, Dans la supposition que. On dit encore : Supposé tel événement. Supposé votre consentement. Supposer, et mettre dessoubs, Supponere, Subiicere. Supposer faux testamens, Testamenta subiicere. Supposé, Tantost est un participe masculin, Et signifie un qui est mis au lieu et place deuë d’un autre, Subdititius, suppositus, summissus. Selon cela on dit un enfant supposé, Partus extraneus subdititius. Supposé aussi est un ablatif absolut, comme, J’ay acquis prescription sur tel heritage supposé que je ne feray apparoir de tiltre, Praedium vsucepi dato quod de titulo non constet, vel etiam si de acquisitione non doceam. Une personne supposée, Persona adumbrata. B. Cela supposé et non confessé, Soit ainsi sans le confesser, Verum esto (quod tamen ita a me positum velim, ne fraudi sit confessio.) Budaeus. SUPPOSER, ou SUPOSER, v. act. et n. SUPOSITION, s. fém. [Supozé, zi-cion: 3e. é fer. au premier. Devant l’e muet l’o est long: il supôse, supôsera, etc.] Suposer, c’est, 1°. mettre en avant une chôse comme établie, comme reçûe, pour en tirer quelque induction: « Suposer une chôse impossible: vous suposez ce qui est en question. = Neut. il régit que et le subjonctif: « Je veux bien suposer que cela soit, quelle conséquence en tirerez-vous? = 2°. Alléguer comme vrai ce qui est faux. « Il supôse un fait, un texte qui n’a jamais existé, etc. = 3°. Produire en Justice une pièce faûsse. « Suposer un testament, un contrat. = Suposer un enfant, le faire reconaitre pour fils ou pour fille de ceux dont il n’est pas né. SUPOSÉ, participe, s’emploie comme les ablatifs absolus. « Cela suposé, ou la chôse étant suposée, comme vous le dites, je prétends que, etc. = Remarquez que quand ce participe est devant les noms, il devient préposition, et il est indéclinable: « Suposé ces principes: suposé le furieux penchant qu’ont les hommes d’abuser de leur liberté, il est souvent avantageux de s’en priver. Marsolier. ? Mais quand suposé~ marche aprês, il suit le genre et le nombre du nom. « Ces principes suposés, il s’ensuit, etc. Wailly. Suposé que, conjonction, régit le subjonctif. « Suposé qu’il y consente, quel fruit en retirerez-vous? SUPOSITION, a tous les sens du verbe. Action de suposer. « Dans la suposition que vous faites, il faudrait que, etc. « Partons de la suposition qu’on peut avoir une fièvre intermittente et n’être jamais sans fièvre. Voullonne. = Fausse allégation: ce que vous dites est une pûre suposition. = Production d’une pièce faûsse. « La suposition d’un contrat, d’un testament. = Suposition de part (partûs). Voy. Suposer un enfant, n°. 4°.
supposerions
supposer v.t. [ du lat. supponere, mettre sous ] 1. Poser par hypothèse une chose comme établie : Supposons qu’il soit d’accord imaginer, présumer dénote, indique2. Exiger logiquement, nécessairement l’existence de : Accepter ce poste suppose de déménager impliquer3. Juger probable, vraisemblable que : Je suppose qu’elle ne va plus tarder à arriver conjecturer [sout.], croireÀ supposer que (+ subj.), en admettant que ; si l’on envisage que : À supposer que cette expérience réussisse, qu’aurez-vous démontré ?Maxipoche 2014 © Larousse 2013supposerParticipe passé: supposéGérondif: supposantIndicatif présentPassé simpleImparfaitFuturConditionnel présentSubjonctif imparfaitSubjonctif présentImpératifPlus-que-parfaitFutur antérieurPassé composéConditionnel passé Passé antérieurSubjonctif passéSubjonctif plus-que-parfaitIndicatif présentje supposetu supposesil/elle supposenous supposonsvous supposezils/elles supposentPassé simpleje supposaitu supposasil/elle supposanous supposâmesvous supposâtesils/elles supposèrentImparfaitje supposaistu supposaisil/elle supposaitnous supposionsvous supposiezils/elles supposaientFuturje supposeraitu supposerasil/elle supposeranous supposeronsvous supposerezils/elles supposerontConditionnel présentje supposeraistu supposeraisil/elle supposeraitnous supposerionsvous supposeriezils/elles supposeraientSubjonctif imparfaitje supposassetu supposassesil/elle supposâtnous supposassionsvous supposassiezils/elles supposassentSubjonctif présentje supposetu supposesil/elle supposenous supposionsvous supposiezils/elles supposentImpératifsuppose (tu)supposons (nous)supposez (vous)Plus-que-parfaitj’avais supposétu avais supposéil/elle avait supposénous avions supposévous aviez supposéils/elles avaient supposéFutur antérieurj’aurai supposétu auras supposéil/elle aura supposénous aurons supposévous aurez supposéils/elles auront supposéPassé composéj’ai supposétu as supposéil/elle a supposénous avons supposévous avez supposéils/elles ont supposéConditionnel passéj’aurais supposétu aurais supposéil/elle aurait supposénous aurions supposévous auriez supposéils/elles auraient supposé Passé antérieurj’eus supposétu eus supposéil/elle eut supposénous eûmes supposévous eûtes supposéils/elles eurent supposéSubjonctif passéj’aie supposétu aies supposéil/elle ait supposénous ayons supposévous ayez supposéils/elles aient supposéSubjonctif plus-que-parfaitj’eusse supposétu eusses supposéil/elle eût supposénous eussions supposévous eussiez supposéils/elles eussent supposéCollins French Verb Tables © HarperCollins Publishers 2011SUPPOSER (su-pô-zé) v. a.1° Poser une chose comme établie, comme admise, pour en tirer une conséquence. L’abbé de Molières suppose une portion de matière au centre de chacun de ces globes, ce que le père Malebranche n’a pas supposé [MAIRAN, Éloges, Molières.] L’auteur suppose tout et ne prouve rien [VOLT., Lett. de Lisle de Sales, 25 nov. 1770] Quand on suppose dans les définitions ce qu’on se propose de prouver, il n’est pas bien difficile de faire des démonstrations [CONDIL., Trait. des syst. 10] Supposer que, avec le subjonctif. Supposons toutefois qu’encor fidèle et pure, Sa vertu de ce choc revienne sans blessure [BOILEAU, Sat. x] Supposer que, avec l’indicatif. Supposons que l’esprit de l’homme est comme un miroir où les images de tous les corps voisins viennent s’imprimer [FÉN., Exist. I, 53] Absolument. En mathématique, on suppose ; en physique, on pose et on établit [BUFF., Hist. nat. 1er disc.] 2° Former une conjecture, présumer. Vous me supposez un crédit que je n’ai pas. Qu’avez-vous dit, madame, et que supposez-vous Pour la faire douter du sort de son époux ? [CORN., Perthar. I, 4] Qui désigné-je à votre avis Par ce rat si peu secourable ? Un moine ? non, mais un dervis ; Je suppose qu’un moine est toujours charitable [LA FONT., Fabl. VII, 3] Supposant tout cela vrai, était-ce là l’occasion de le dire ? [J. J. ROUSS., 9e prom.] Supposez-la sensible, et tout est expliqué [LANOUE, Coq. corrig. III, 1] Lorsque je supposai tous les domestiques profondément endormis, je pris une lanterne sourde…. [GENLIS, V?ux témér. t. I, p. 200, dans POUGENS] Supposer de, avec l’infinitif. Elle [l’âme] est aussi ardente que jamais dans cette recherche [de quelque chose de ferme], et suppose d’avoir les forces nécessaires pour cette conquête [PASC., Vrai bien, 3, édit. FAUGÈRE] 3° Alléguer ou produire pour vrai ce qui est faux. Ses ennemis lui supposaient des projets coupables. L’ingrat Maximin doit seul être accusé Du forfait qu’à Licine il avait supposé [TH. CORN., Maxim. v, 1] Mithridate, dans la lettre qu’il écrivit à Arsace, roi des Parthes, accuse les Romains d’avoir supposé un faux testament d’Attale, pour frustrer Aristonic, fils d’Eumène, du royaume de son père [ROLLIN, Hist. anc. ?uvr. t. IX, p. 357] Mme Oronte : Un galant homme doit-il supposer des lettres ? – Valère : Supposer ? moi, madame ? [LESAGE, Crispin riv. de son maître, sc. 21] Il [Voltaire] prétend dans ses notes [sur la pièce du Triumvirat] que la conspiration de Cinna n’a jamais existé, que cette aventure est supposée par Sénèque, et qu’il l’inventa pour en faire un sujet de déclamation [VOLT., Lett. d’Argental, 12 mai 1766] Supposer à quelqu’un une pièce, la lui attribuer faussement (emploi vieilli). Les ennemis qu’il avait à la cour, tramant sa ruine par le moyen de quelques lettres qu’ils lui supposèrent, donnèrent de violents soupçons à l’empereur qu’il formait une conspiration contre lui [MÉZER., Hist. de Fr. av. Clovis, III, 4] Les jésuites qui, pour se donner la liberté de le déchirer [un écrit], sans paraître toutefois offenser nos personnes, disent qu’ils ne le considèrent pas comme venant de nous, mais comme une pièce qu’on nous suppose [PASC., 2e factum pour les curés de Paris] On doute justement si tous les écrits qui portent le nom d’Hippocrate sont en effet de lui ; plus justement encore quels sont ceux qu’on lui a supposés [PELLISSON, Mém. pour les gens de lettres, II] Supposer quelque chose à quelqu’un, le lui dire mensongèrement (emploi vieilli). Honteux qu’un homme seul eût triomphé de trois, Qu’il en eût tué deux et mis l’autre aux abois, Phorbas nous supposa ce qu’il nous en fit croire, Et parla de brigands…. [CORN., ?d. III, 2] Il faisait tout ce qu’il pouvait pour retarder l’exécution de cette alliance, jusques à faire intervenir même don Ignigo de Cardenas, ambassadeur d’Espagne, qui supposa à la reine que le roi son maître en désirait le retardement [RICHELIEU, Mém. liv. VI, 1615, dans GODEFROY, Lex. de Corn.] Supposer un enfant, vouloir le faire reconnaître pour fils ou fille de ceux dont il n’est pas né. Il [le mari de Mme de Coligny] la menace qu’on dira.. . qu’elle a supposé son enfant [SÉV., 23 fév. 1681] 4° Il se dit d’une chose qui exige que quelque autre chose soit ou ait été. La faveur des princes n’exclut pas le mérite, mais elle ne le suppose pas non plus [LA BRUY., XII] Six cent mille hommes en état de porter les armes supposent une multitude d’environ deux millions, en comptant les vieillards, les femmes et les enfants [VOLT., Dict. phil. Moïse.] Pierre des Vignes, tant accusé d’avoir fait le prétendu livre des trois imposteurs, ou du moins d’avoir eu des sentiments que le titre du livre suppose [ID., Ann Emp. Frédéric II, 1220] Cela suppose bien de la subtilité dans le renard, bien de la stupidité dans l’outarde, et peut-être encore plus de crédulité dans l’écrivain [BUFF., Ois. t. III, p. 48] Tout ce raisonnement suppose que l’image qui se trace dans l’?il à la vue d’un globe, n’est qu’un cercle plat…. [CONDIL., Conn. hum. sect. 6] 5° Terme de chasse, se dit du vieux cerf qui, chassé, essaye d’en substituer un autre. L’animal chargé d’ans, vieux cerf et de dix cors, En suppose un plus jeune et l’oblige par force à présenter aux chiens une nouvelle amorce [LA FONT., Fabl. x, 1] 6° Se supposer, v. réfl. Imaginer qu’on est…. Je me supposerai dans le Lycée ayant les Platon et les Xénophon pour juges [J. J. ROUSS., Orig.] 7° Il se dit des choses qui exigent réciproquement qu’elles soient ou qu’elles aient été. Inquiétudes d’esprit, inégalité d’humeur, inconstance de c?ur, incertitude de conduite : tous vices de l’âme, mais différents, et qui, avec tout le rapport qui paraît entre eux, ne se supposent pas toujours l’un l’autre dans un même sujet [LA BRUY., XI] HISTORIQUEXIIIe s. Et cil font vilenie qui le piour [le pire] y glosent, Et qui pour les acteurs [auteurs] le plus sain n’y supposent [J. DE MEUNG, Test. 74] XIVe s. Souposées les choses qui sont à suposer [H. DE MONDEVILLE, f° 38] Or supposons li rois ait envers toi mespris, à tort t’ait assailli com fel et d’ire espris…. [, Girart de Ross. v. 2199] Il n’est nul qui elisist vivre sans amis, supposé que il eust tous les autres biens [ORESME, Éth. 228] Elettion proprement dite suppose deliberaction faite par raison et suppose liberté et prudence [ID., ib. 63] XVIe s. La femme de Philippus l’avoit pris [un enfant] d’une cousturiere natifve d’Argos, incontinent qu’il fut né, et se l’avoit supposé [AMYOT, P. Aem. 13] Quand se vint à la cacheter et y apposer son seau, il supposa dextrement celle qu’il avoit escrite en derriere, et la lui bailla [ID., Lysand. 37] Ils attiltrerent un messager qui apporta des lettres fausses et supposées à Sertorius [ID., Sertor. 39] Il avoit cherché les moyens de se faire supposer à la gloire et aux triomphes des royaumes de Pont et d’Armenie [ID., Pomp. 47] [Les flatteurs] hommes faulx et supposez [ID., Comment élever les enfants, 39] ÉTYMOLOGIEVerbe fait du lat. sub, sous, et du franç. poser, à l’imitation du lat. supponere, qu’ont les autres langues romanes : provenç. supponer ; espagn. suponer ; portug. suppor ; ital. sopporre. SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE SUPPOSER. Ajoutez : 8° Substituer. Elle [l’Iphigénie en Tauride] n’est fondée que sur cette feinte que Diane enleva Iphigénie du sacrifice en une nuée, et supposa une biche en la place [CORN, Rodog. Avertiss.] Émile Littré’s Dictionnaire de la langue française © 1872-1877supposer SUPPOSER. v. tr. Poser une chose pour établie, l’admettre par hypothèse, afin d’en tirer ensuite quelque induction. Vous commencez par supposer ce qui est en question. Supposons que ce fait soit vrai, supposons cela vrai, quelle conséquence en voulez-vous tirer? Vous supposez une chose impossible, une chose qui ne peut jamais arriver. En supposant qu’il y consente. Il signifie aussi Former une conjecture, présumer en bien ou en mal. Je suppose qu’il sera bientôt las de ce genre de vie. Vous le supposez donc bien lâche, bien intéressé. Vous me supposez un crédit, un mérite, des talents que je n’ai pas. Ses ennemis lui supposèrent des projets coupables. Pourquoi supposer ce qui n’est pas? Supposer un enfant, Vouloir le faire passer, le faire reconnaître pour fils ou fille de ceux dont il n’est pas né. On supposa un enfant pour frustrer les héritiers collatéraux. SUPPOSER se dit en outre d’une Chose qui demande, qui exige que quelque autre chose soit ou ait été. La justification suppose une accusation. Dans le syllogisme, une conclusion suppose deux prémisses. Le participe SUPPOSÉ s’emploie comme adjectif et signifie Qui est faux, controuvé, fabriqué frauduleusement. Se présenter sous un nom supposé. Un testament supposé. Cela supposé, Dans cette supposition. On dit aussi Supposé que, Dans la supposition que. On dit encore : Supposé tel événement. Supposé votre consentement. Supposer, et mettre dessoubs, Supponere, Subiicere. Supposer faux testamens, Testamenta subiicere. Supposé, Tantost est un participe masculin, Et signifie un qui est mis au lieu et place deuë d’un autre, Subdititius, suppositus, summissus. Selon cela on dit un enfant supposé, Partus extraneus subdititius. Supposé aussi est un ablatif absolut, comme, J’ay acquis prescription sur tel heritage supposé que je ne feray apparoir de tiltre, Praedium vsucepi dato quod de titulo non constet, vel etiam si de acquisitione non doceam. Une personne supposée, Persona adumbrata. B. Cela supposé et non confessé, Soit ainsi sans le confesser, Verum esto (quod tamen ita a me positum velim, ne fraudi sit confessio.) Budaeus. SUPPOSER, ou SUPOSER, v. act. et n. SUPOSITION, s. fém. [Supozé, zi-cion: 3e. é fer. au premier. Devant l’e muet l’o est long: il supôse, supôsera, etc.] Suposer, c’est, 1°. mettre en avant une chôse comme établie, comme reçûe, pour en tirer quelque induction: « Suposer une chôse impossible: vous suposez ce qui est en question. = Neut. il régit que et le subjonctif: « Je veux bien suposer que cela soit, quelle conséquence en tirerez-vous? = 2°. Alléguer comme vrai ce qui est faux. « Il supôse un fait, un texte qui n’a jamais existé, etc. = 3°. Produire en Justice une pièce faûsse. « Suposer un testament, un contrat. = Suposer un enfant, le faire reconaitre pour fils ou pour fille de ceux dont il n’est pas né. SUPOSÉ, participe, s’emploie comme les ablatifs absolus. « Cela suposé, ou la chôse étant suposée, comme vous le dites, je prétends que, etc. = Remarquez que quand ce participe est devant les noms, il devient préposition, et il est indéclinable: « Suposé ces principes: suposé le furieux penchant qu’ont les hommes d’abuser de leur liberté, il est souvent avantageux de s’en priver. Marsolier. ? Mais quand suposé~ marche aprês, il suit le genre et le nombre du nom. « Ces principes suposés, il s’ensuit, etc. Wailly. Suposé que, conjonction, régit le subjonctif. « Suposé qu’il y consente, quel fruit en retirerez-vous? SUPOSITION, a tous les sens du verbe. Action de suposer. « Dans la suposition que vous faites, il faudrait que, etc. « Partons de la suposition qu’on peut avoir une fièvre intermittente et n’être jamais sans fièvre. Voullonne. = Fausse allégation: ce que vous dites est une pûre suposition. = Production d’une pièce faûsse. « La suposition d’un contrat, d’un testament. = Suposition de part (partûs). Voy. Suposer un enfant, n°. 4°.
supposeriez
supposer v.t. [ du lat. supponere, mettre sous ] 1. Poser par hypothèse une chose comme établie : Supposons qu’il soit d’accord imaginer, présumer dénote, indique2. Exiger logiquement, nécessairement l’existence de : Accepter ce poste suppose de déménager impliquer3. Juger probable, vraisemblable que : Je suppose qu’elle ne va plus tarder à arriver conjecturer [sout.], croireÀ supposer que (+ subj.), en admettant que ; si l’on envisage que : À supposer que cette expérience réussisse, qu’aurez-vous démontré ?Maxipoche 2014 © Larousse 2013supposerParticipe passé: supposéGérondif: supposantIndicatif présentPassé simpleImparfaitFuturConditionnel présentSubjonctif imparfaitSubjonctif présentImpératifPlus-que-parfaitFutur antérieurPassé composéConditionnel passé Passé antérieurSubjonctif passéSubjonctif plus-que-parfaitIndicatif présentje supposetu supposesil/elle supposenous supposonsvous supposezils/elles supposentPassé simpleje supposaitu supposasil/elle supposanous supposâmesvous supposâtesils/elles supposèrentImparfaitje supposaistu supposaisil/elle supposaitnous supposionsvous supposiezils/elles supposaientFuturje supposeraitu supposerasil/elle supposeranous supposeronsvous supposerezils/elles supposerontConditionnel présentje supposeraistu supposeraisil/elle supposeraitnous supposerionsvous supposeriezils/elles supposeraientSubjonctif imparfaitje supposassetu supposassesil/elle supposâtnous supposassionsvous supposassiezils/elles supposassentSubjonctif présentje supposetu supposesil/elle supposenous supposionsvous supposiezils/elles supposentImpératifsuppose (tu)supposons (nous)supposez (vous)Plus-que-parfaitj’avais supposétu avais supposéil/elle avait supposénous avions supposévous aviez supposéils/elles avaient supposéFutur antérieurj’aurai supposétu auras supposéil/elle aura supposénous aurons supposévous aurez supposéils/elles auront supposéPassé composéj’ai supposétu as supposéil/elle a supposénous avons supposévous avez supposéils/elles ont supposéConditionnel passéj’aurais supposétu aurais supposéil/elle aurait supposénous aurions supposévous auriez supposéils/elles auraient supposé Passé antérieurj’eus supposétu eus supposéil/elle eut supposénous eûmes supposévous eûtes supposéils/elles eurent supposéSubjonctif passéj’aie supposétu aies supposéil/elle ait supposénous ayons supposévous ayez supposéils/elles aient supposéSubjonctif plus-que-parfaitj’eusse supposétu eusses supposéil/elle eût supposénous eussions supposévous eussiez supposéils/elles eussent supposéCollins French Verb Tables © HarperCollins Publishers 2011SUPPOSER (su-pô-zé) v. a.1° Poser une chose comme établie, comme admise, pour en tirer une conséquence. L’abbé de Molières suppose une portion de matière au centre de chacun de ces globes, ce que le père Malebranche n’a pas supposé [MAIRAN, Éloges, Molières.] L’auteur suppose tout et ne prouve rien [VOLT., Lett. de Lisle de Sales, 25 nov. 1770] Quand on suppose dans les définitions ce qu’on se propose de prouver, il n’est pas bien difficile de faire des démonstrations [CONDIL., Trait. des syst. 10] Supposer que, avec le subjonctif. Supposons toutefois qu’encor fidèle et pure, Sa vertu de ce choc revienne sans blessure [BOILEAU, Sat. x] Supposer que, avec l’indicatif. Supposons que l’esprit de l’homme est comme un miroir où les images de tous les corps voisins viennent s’imprimer [FÉN., Exist. I, 53] Absolument. En mathématique, on suppose ; en physique, on pose et on établit [BUFF., Hist. nat. 1er disc.] 2° Former une conjecture, présumer. Vous me supposez un crédit que je n’ai pas. Qu’avez-vous dit, madame, et que supposez-vous Pour la faire douter du sort de son époux ? [CORN., Perthar. I, 4] Qui désigné-je à votre avis Par ce rat si peu secourable ? Un moine ? non, mais un dervis ; Je suppose qu’un moine est toujours charitable [LA FONT., Fabl. VII, 3] Supposant tout cela vrai, était-ce là l’occasion de le dire ? [J. J. ROUSS., 9e prom.] Supposez-la sensible, et tout est expliqué [LANOUE, Coq. corrig. III, 1] Lorsque je supposai tous les domestiques profondément endormis, je pris une lanterne sourde…. [GENLIS, V?ux témér. t. I, p. 200, dans POUGENS] Supposer de, avec l’infinitif. Elle [l’âme] est aussi ardente que jamais dans cette recherche [de quelque chose de ferme], et suppose d’avoir les forces nécessaires pour cette conquête [PASC., Vrai bien, 3, édit. FAUGÈRE] 3° Alléguer ou produire pour vrai ce qui est faux. Ses ennemis lui supposaient des projets coupables. L’ingrat Maximin doit seul être accusé Du forfait qu’à Licine il avait supposé [TH. CORN., Maxim. v, 1] Mithridate, dans la lettre qu’il écrivit à Arsace, roi des Parthes, accuse les Romains d’avoir supposé un faux testament d’Attale, pour frustrer Aristonic, fils d’Eumène, du royaume de son père [ROLLIN, Hist. anc. ?uvr. t. IX, p. 357] Mme Oronte : Un galant homme doit-il supposer des lettres ? – Valère : Supposer ? moi, madame ? [LESAGE, Crispin riv. de son maître, sc. 21] Il [Voltaire] prétend dans ses notes [sur la pièce du Triumvirat] que la conspiration de Cinna n’a jamais existé, que cette aventure est supposée par Sénèque, et qu’il l’inventa pour en faire un sujet de déclamation [VOLT., Lett. d’Argental, 12 mai 1766] Supposer à quelqu’un une pièce, la lui attribuer faussement (emploi vieilli). Les ennemis qu’il avait à la cour, tramant sa ruine par le moyen de quelques lettres qu’ils lui supposèrent, donnèrent de violents soupçons à l’empereur qu’il formait une conspiration contre lui [MÉZER., Hist. de Fr. av. Clovis, III, 4] Les jésuites qui, pour se donner la liberté de le déchirer [un écrit], sans paraître toutefois offenser nos personnes, disent qu’ils ne le considèrent pas comme venant de nous, mais comme une pièce qu’on nous suppose [PASC., 2e factum pour les curés de Paris] On doute justement si tous les écrits qui portent le nom d’Hippocrate sont en effet de lui ; plus justement encore quels sont ceux qu’on lui a supposés [PELLISSON, Mém. pour les gens de lettres, II] Supposer quelque chose à quelqu’un, le lui dire mensongèrement (emploi vieilli). Honteux qu’un homme seul eût triomphé de trois, Qu’il en eût tué deux et mis l’autre aux abois, Phorbas nous supposa ce qu’il nous en fit croire, Et parla de brigands…. [CORN., ?d. III, 2] Il faisait tout ce qu’il pouvait pour retarder l’exécution de cette alliance, jusques à faire intervenir même don Ignigo de Cardenas, ambassadeur d’Espagne, qui supposa à la reine que le roi son maître en désirait le retardement [RICHELIEU, Mém. liv. VI, 1615, dans GODEFROY, Lex. de Corn.] Supposer un enfant, vouloir le faire reconnaître pour fils ou fille de ceux dont il n’est pas né. Il [le mari de Mme de Coligny] la menace qu’on dira.. . qu’elle a supposé son enfant [SÉV., 23 fév. 1681] 4° Il se dit d’une chose qui exige que quelque autre chose soit ou ait été. La faveur des princes n’exclut pas le mérite, mais elle ne le suppose pas non plus [LA BRUY., XII] Six cent mille hommes en état de porter les armes supposent une multitude d’environ deux millions, en comptant les vieillards, les femmes et les enfants [VOLT., Dict. phil. Moïse.] Pierre des Vignes, tant accusé d’avoir fait le prétendu livre des trois imposteurs, ou du moins d’avoir eu des sentiments que le titre du livre suppose [ID., Ann Emp. Frédéric II, 1220] Cela suppose bien de la subtilité dans le renard, bien de la stupidité dans l’outarde, et peut-être encore plus de crédulité dans l’écrivain [BUFF., Ois. t. III, p. 48] Tout ce raisonnement suppose que l’image qui se trace dans l’?il à la vue d’un globe, n’est qu’un cercle plat…. [CONDIL., Conn. hum. sect. 6] 5° Terme de chasse, se dit du vieux cerf qui, chassé, essaye d’en substituer un autre. L’animal chargé d’ans, vieux cerf et de dix cors, En suppose un plus jeune et l’oblige par force à présenter aux chiens une nouvelle amorce [LA FONT., Fabl. x, 1] 6° Se supposer, v. réfl. Imaginer qu’on est…. Je me supposerai dans le Lycée ayant les Platon et les Xénophon pour juges [J. J. ROUSS., Orig.] 7° Il se dit des choses qui exigent réciproquement qu’elles soient ou qu’elles aient été. Inquiétudes d’esprit, inégalité d’humeur, inconstance de c?ur, incertitude de conduite : tous vices de l’âme, mais différents, et qui, avec tout le rapport qui paraît entre eux, ne se supposent pas toujours l’un l’autre dans un même sujet [LA BRUY., XI] HISTORIQUEXIIIe s. Et cil font vilenie qui le piour [le pire] y glosent, Et qui pour les acteurs [auteurs] le plus sain n’y supposent [J. DE MEUNG, Test. 74] XIVe s. Souposées les choses qui sont à suposer [H. DE MONDEVILLE, f° 38] Or supposons li rois ait envers toi mespris, à tort t’ait assailli com fel et d’ire espris…. [, Girart de Ross. v. 2199] Il n’est nul qui elisist vivre sans amis, supposé que il eust tous les autres biens [ORESME, Éth. 228] Elettion proprement dite suppose deliberaction faite par raison et suppose liberté et prudence [ID., ib. 63] XVIe s. La femme de Philippus l’avoit pris [un enfant] d’une cousturiere natifve d’Argos, incontinent qu’il fut né, et se l’avoit supposé [AMYOT, P. Aem. 13] Quand se vint à la cacheter et y apposer son seau, il supposa dextrement celle qu’il avoit escrite en derriere, et la lui bailla [ID., Lysand. 37] Ils attiltrerent un messager qui apporta des lettres fausses et supposées à Sertorius [ID., Sertor. 39] Il avoit cherché les moyens de se faire supposer à la gloire et aux triomphes des royaumes de Pont et d’Armenie [ID., Pomp. 47] [Les flatteurs] hommes faulx et supposez [ID., Comment élever les enfants, 39] ÉTYMOLOGIEVerbe fait du lat. sub, sous, et du franç. poser, à l’imitation du lat. supponere, qu’ont les autres langues romanes : provenç. supponer ; espagn. suponer ; portug. suppor ; ital. sopporre. SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE SUPPOSER. Ajoutez : 8° Substituer. Elle [l’Iphigénie en Tauride] n’est fondée que sur cette feinte que Diane enleva Iphigénie du sacrifice en une nuée, et supposa une biche en la place [CORN, Rodog. Avertiss.] Émile Littré’s Dictionnaire de la langue française © 1872-1877supposer SUPPOSER. v. tr. Poser une chose pour établie, l’admettre par hypothèse, afin d’en tirer ensuite quelque induction. Vous commencez par supposer ce qui est en question. Supposons que ce fait soit vrai, supposons cela vrai, quelle conséquence en voulez-vous tirer? Vous supposez une chose impossible, une chose qui ne peut jamais arriver. En supposant qu’il y consente. Il signifie aussi Former une conjecture, présumer en bien ou en mal. Je suppose qu’il sera bientôt las de ce genre de vie. Vous le supposez donc bien lâche, bien intéressé. Vous me supposez un crédit, un mérite, des talents que je n’ai pas. Ses ennemis lui supposèrent des projets coupables. Pourquoi supposer ce qui n’est pas? Supposer un enfant, Vouloir le faire passer, le faire reconnaître pour fils ou fille de ceux dont il n’est pas né. On supposa un enfant pour frustrer les héritiers collatéraux. SUPPOSER se dit en outre d’une Chose qui demande, qui exige que quelque autre chose soit ou ait été. La justification suppose une accusation. Dans le syllogisme, une conclusion suppose deux prémisses. Le participe SUPPOSÉ s’emploie comme adjectif et signifie Qui est faux, controuvé, fabriqué frauduleusement. Se présenter sous un nom supposé. Un testament supposé. Cela supposé, Dans cette supposition. On dit aussi Supposé que, Dans la supposition que. On dit encore : Supposé tel événement. Supposé votre consentement. Supposer, et mettre dessoubs, Supponere, Subiicere. Supposer faux testamens, Testamenta subiicere. Supposé, Tantost est un participe masculin, Et signifie un qui est mis au lieu et place deuë d’un autre, Subdititius, suppositus, summissus. Selon cela on dit un enfant supposé, Partus extraneus subdititius. Supposé aussi est un ablatif absolut, comme, J’ay acquis prescription sur tel heritage supposé que je ne feray apparoir de tiltre, Praedium vsucepi dato quod de titulo non constet, vel etiam si de acquisitione non doceam. Une personne supposée, Persona adumbrata. B. Cela supposé et non confessé, Soit ainsi sans le confesser, Verum esto (quod tamen ita a me positum velim, ne fraudi sit confessio.) Budaeus. SUPPOSER, ou SUPOSER, v. act. et n. SUPOSITION, s. fém. [Supozé, zi-cion: 3e. é fer. au premier. Devant l’e muet l’o est long: il supôse, supôsera, etc.] Suposer, c’est, 1°. mettre en avant une chôse comme établie, comme reçûe, pour en tirer quelque induction: « Suposer une chôse impossible: vous suposez ce qui est en question. = Neut. il régit que et le subjonctif: « Je veux bien suposer que cela soit, quelle conséquence en tirerez-vous? = 2°. Alléguer comme vrai ce qui est faux. « Il supôse un fait, un texte qui n’a jamais existé, etc. = 3°. Produire en Justice une pièce faûsse. « Suposer un testament, un contrat. = Suposer un enfant, le faire reconaitre pour fils ou pour fille de ceux dont il n’est pas né. SUPOSÉ, participe, s’emploie comme les ablatifs absolus. « Cela suposé, ou la chôse étant suposée, comme vous le dites, je prétends que, etc. = Remarquez que quand ce participe est devant les noms, il devient préposition, et il est indéclinable: « Suposé ces principes: suposé le furieux penchant qu’ont les hommes d’abuser de leur liberté, il est souvent avantageux de s’en priver. Marsolier. ? Mais quand suposé~ marche aprês, il suit le genre et le nombre du nom. « Ces principes suposés, il s’ensuit, etc. Wailly. Suposé que, conjonction, régit le subjonctif. « Suposé qu’il y consente, quel fruit en retirerez-vous? SUPOSITION, a tous les sens du verbe. Action de suposer. « Dans la suposition que vous faites, il faudrait que, etc. « Partons de la suposition qu’on peut avoir une fièvre intermittente et n’être jamais sans fièvre. Voullonne. = Fausse allégation: ce que vous dites est une pûre suposition. = Production d’une pièce faûsse. « La suposition d’un contrat, d’un testament. = Suposition de part (partûs). Voy. Suposer un enfant, n°. 4°.
supposerez
supposer v.t. [ du lat. supponere, mettre sous ] 1. Poser par hypothèse une chose comme établie : Supposons qu’il soit d’accord imaginer, présumer dénote, indique2. Exiger logiquement, nécessairement l’existence de : Accepter ce poste suppose de déménager impliquer3. Juger probable, vraisemblable que : Je suppose qu’elle ne va plus tarder à arriver conjecturer [sout.], croireÀ supposer que (+ subj.), en admettant que ; si l’on envisage que : À supposer que cette expérience réussisse, qu’aurez-vous démontré ?Maxipoche 2014 © Larousse 2013supposerParticipe passé: supposéGérondif: supposantIndicatif présentPassé simpleImparfaitFuturConditionnel présentSubjonctif imparfaitSubjonctif présentImpératifPlus-que-parfaitFutur antérieurPassé composéConditionnel passé Passé antérieurSubjonctif passéSubjonctif plus-que-parfaitIndicatif présentje supposetu supposesil/elle supposenous supposonsvous supposezils/elles supposentPassé simpleje supposaitu supposasil/elle supposanous supposâmesvous supposâtesils/elles supposèrentImparfaitje supposaistu supposaisil/elle supposaitnous supposionsvous supposiezils/elles supposaientFuturje supposeraitu supposerasil/elle supposeranous supposeronsvous supposerezils/elles supposerontConditionnel présentje supposeraistu supposeraisil/elle supposeraitnous supposerionsvous supposeriezils/elles supposeraientSubjonctif imparfaitje supposassetu supposassesil/elle supposâtnous supposassionsvous supposassiezils/elles supposassentSubjonctif présentje supposetu supposesil/elle supposenous supposionsvous supposiezils/elles supposentImpératifsuppose (tu)supposons (nous)supposez (vous)Plus-que-parfaitj’avais supposétu avais supposéil/elle avait supposénous avions supposévous aviez supposéils/elles avaient supposéFutur antérieurj’aurai supposétu auras supposéil/elle aura supposénous aurons supposévous aurez supposéils/elles auront supposéPassé composéj’ai supposétu as supposéil/elle a supposénous avons supposévous avez supposéils/elles ont supposéConditionnel passéj’aurais supposétu aurais supposéil/elle aurait supposénous aurions supposévous auriez supposéils/elles auraient supposé Passé antérieurj’eus supposétu eus supposéil/elle eut supposénous eûmes supposévous eûtes supposéils/elles eurent supposéSubjonctif passéj’aie supposétu aies supposéil/elle ait supposénous ayons supposévous ayez supposéils/elles aient supposéSubjonctif plus-que-parfaitj’eusse supposétu eusses supposéil/elle eût supposénous eussions supposévous eussiez supposéils/elles eussent supposéCollins French Verb Tables © HarperCollins Publishers 2011SUPPOSER (su-pô-zé) v. a.1° Poser une chose comme établie, comme admise, pour en tirer une conséquence. L’abbé de Molières suppose une portion de matière au centre de chacun de ces globes, ce que le père Malebranche n’a pas supposé [MAIRAN, Éloges, Molières.] L’auteur suppose tout et ne prouve rien [VOLT., Lett. de Lisle de Sales, 25 nov. 1770] Quand on suppose dans les définitions ce qu’on se propose de prouver, il n’est pas bien difficile de faire des démonstrations [CONDIL., Trait. des syst. 10] Supposer que, avec le subjonctif. Supposons toutefois qu’encor fidèle et pure, Sa vertu de ce choc revienne sans blessure [BOILEAU, Sat. x] Supposer que, avec l’indicatif. Supposons que l’esprit de l’homme est comme un miroir où les images de tous les corps voisins viennent s’imprimer [FÉN., Exist. I, 53] Absolument. En mathématique, on suppose ; en physique, on pose et on établit [BUFF., Hist. nat. 1er disc.] 2° Former une conjecture, présumer. Vous me supposez un crédit que je n’ai pas. Qu’avez-vous dit, madame, et que supposez-vous Pour la faire douter du sort de son époux ? [CORN., Perthar. I, 4] Qui désigné-je à votre avis Par ce rat si peu secourable ? Un moine ? non, mais un dervis ; Je suppose qu’un moine est toujours charitable [LA FONT., Fabl. VII, 3] Supposant tout cela vrai, était-ce là l’occasion de le dire ? [J. J. ROUSS., 9e prom.] Supposez-la sensible, et tout est expliqué [LANOUE, Coq. corrig. III, 1] Lorsque je supposai tous les domestiques profondément endormis, je pris une lanterne sourde…. [GENLIS, V?ux témér. t. I, p. 200, dans POUGENS] Supposer de, avec l’infinitif. Elle [l’âme] est aussi ardente que jamais dans cette recherche [de quelque chose de ferme], et suppose d’avoir les forces nécessaires pour cette conquête [PASC., Vrai bien, 3, édit. FAUGÈRE] 3° Alléguer ou produire pour vrai ce qui est faux. Ses ennemis lui supposaient des projets coupables. L’ingrat Maximin doit seul être accusé Du forfait qu’à Licine il avait supposé [TH. CORN., Maxim. v, 1] Mithridate, dans la lettre qu’il écrivit à Arsace, roi des Parthes, accuse les Romains d’avoir supposé un faux testament d’Attale, pour frustrer Aristonic, fils d’Eumène, du royaume de son père [ROLLIN, Hist. anc. ?uvr. t. IX, p. 357] Mme Oronte : Un galant homme doit-il supposer des lettres ? – Valère : Supposer ? moi, madame ? [LESAGE, Crispin riv. de son maître, sc. 21] Il [Voltaire] prétend dans ses notes [sur la pièce du Triumvirat] que la conspiration de Cinna n’a jamais existé, que cette aventure est supposée par Sénèque, et qu’il l’inventa pour en faire un sujet de déclamation [VOLT., Lett. d’Argental, 12 mai 1766] Supposer à quelqu’un une pièce, la lui attribuer faussement (emploi vieilli). Les ennemis qu’il avait à la cour, tramant sa ruine par le moyen de quelques lettres qu’ils lui supposèrent, donnèrent de violents soupçons à l’empereur qu’il formait une conspiration contre lui [MÉZER., Hist. de Fr. av. Clovis, III, 4] Les jésuites qui, pour se donner la liberté de le déchirer [un écrit], sans paraître toutefois offenser nos personnes, disent qu’ils ne le considèrent pas comme venant de nous, mais comme une pièce qu’on nous suppose [PASC., 2e factum pour les curés de Paris] On doute justement si tous les écrits qui portent le nom d’Hippocrate sont en effet de lui ; plus justement encore quels sont ceux qu’on lui a supposés [PELLISSON, Mém. pour les gens de lettres, II] Supposer quelque chose à quelqu’un, le lui dire mensongèrement (emploi vieilli). Honteux qu’un homme seul eût triomphé de trois, Qu’il en eût tué deux et mis l’autre aux abois, Phorbas nous supposa ce qu’il nous en fit croire, Et parla de brigands…. [CORN., ?d. III, 2] Il faisait tout ce qu’il pouvait pour retarder l’exécution de cette alliance, jusques à faire intervenir même don Ignigo de Cardenas, ambassadeur d’Espagne, qui supposa à la reine que le roi son maître en désirait le retardement [RICHELIEU, Mém. liv. VI, 1615, dans GODEFROY, Lex. de Corn.] Supposer un enfant, vouloir le faire reconnaître pour fils ou fille de ceux dont il n’est pas né. Il [le mari de Mme de Coligny] la menace qu’on dira.. . qu’elle a supposé son enfant [SÉV., 23 fév. 1681] 4° Il se dit d’une chose qui exige que quelque autre chose soit ou ait été. La faveur des princes n’exclut pas le mérite, mais elle ne le suppose pas non plus [LA BRUY., XII] Six cent mille hommes en état de porter les armes supposent une multitude d’environ deux millions, en comptant les vieillards, les femmes et les enfants [VOLT., Dict. phil. Moïse.] Pierre des Vignes, tant accusé d’avoir fait le prétendu livre des trois imposteurs, ou du moins d’avoir eu des sentiments que le titre du livre suppose [ID., Ann Emp. Frédéric II, 1220] Cela suppose bien de la subtilité dans le renard, bien de la stupidité dans l’outarde, et peut-être encore plus de crédulité dans l’écrivain [BUFF., Ois. t. III, p. 48] Tout ce raisonnement suppose que l’image qui se trace dans l’?il à la vue d’un globe, n’est qu’un cercle plat…. [CONDIL., Conn. hum. sect. 6] 5° Terme de chasse, se dit du vieux cerf qui, chassé, essaye d’en substituer un autre. L’animal chargé d’ans, vieux cerf et de dix cors, En suppose un plus jeune et l’oblige par force à présenter aux chiens une nouvelle amorce [LA FONT., Fabl. x, 1] 6° Se supposer, v. réfl. Imaginer qu’on est…. Je me supposerai dans le Lycée ayant les Platon et les Xénophon pour juges [J. J. ROUSS., Orig.] 7° Il se dit des choses qui exigent réciproquement qu’elles soient ou qu’elles aient été. Inquiétudes d’esprit, inégalité d’humeur, inconstance de c?ur, incertitude de conduite : tous vices de l’âme, mais différents, et qui, avec tout le rapport qui paraît entre eux, ne se supposent pas toujours l’un l’autre dans un même sujet [LA BRUY., XI] HISTORIQUEXIIIe s. Et cil font vilenie qui le piour [le pire] y glosent, Et qui pour les acteurs [auteurs] le plus sain n’y supposent [J. DE MEUNG, Test. 74] XIVe s. Souposées les choses qui sont à suposer [H. DE MONDEVILLE, f° 38] Or supposons li rois ait envers toi mespris, à tort t’ait assailli com fel et d’ire espris…. [, Girart de Ross. v. 2199] Il n’est nul qui elisist vivre sans amis, supposé que il eust tous les autres biens [ORESME, Éth. 228] Elettion proprement dite suppose deliberaction faite par raison et suppose liberté et prudence [ID., ib. 63] XVIe s. La femme de Philippus l’avoit pris [un enfant] d’une cousturiere natifve d’Argos, incontinent qu’il fut né, et se l’avoit supposé [AMYOT, P. Aem. 13] Quand se vint à la cacheter et y apposer son seau, il supposa dextrement celle qu’il avoit escrite en derriere, et la lui bailla [ID., Lysand. 37] Ils attiltrerent un messager qui apporta des lettres fausses et supposées à Sertorius [ID., Sertor. 39] Il avoit cherché les moyens de se faire supposer à la gloire et aux triomphes des royaumes de Pont et d’Armenie [ID., Pomp. 47] [Les flatteurs] hommes faulx et supposez [ID., Comment élever les enfants, 39] ÉTYMOLOGIEVerbe fait du lat. sub, sous, et du franç. poser, à l’imitation du lat. supponere, qu’ont les autres langues romanes : provenç. supponer ; espagn. suponer ; portug. suppor ; ital. sopporre. SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE SUPPOSER. Ajoutez : 8° Substituer. Elle [l’Iphigénie en Tauride] n’est fondée que sur cette feinte que Diane enleva Iphigénie du sacrifice en une nuée, et supposa une biche en la place [CORN, Rodog. Avertiss.] Émile Littré’s Dictionnaire de la langue française © 1872-1877supposer SUPPOSER. v. tr. Poser une chose pour établie, l’admettre par hypothèse, afin d’en tirer ensuite quelque induction. Vous commencez par supposer ce qui est en question. Supposons que ce fait soit vrai, supposons cela vrai, quelle conséquence en voulez-vous tirer? Vous supposez une chose impossible, une chose qui ne peut jamais arriver. En supposant qu’il y consente. Il signifie aussi Former une conjecture, présumer en bien ou en mal. Je suppose qu’il sera bientôt las de ce genre de vie. Vous le supposez donc bien lâche, bien intéressé. Vous me supposez un crédit, un mérite, des talents que je n’ai pas. Ses ennemis lui supposèrent des projets coupables. Pourquoi supposer ce qui n’est pas? Supposer un enfant, Vouloir le faire passer, le faire reconnaître pour fils ou fille de ceux dont il n’est pas né. On supposa un enfant pour frustrer les héritiers collatéraux. SUPPOSER se dit en outre d’une Chose qui demande, qui exige que quelque autre chose soit ou ait été. La justification suppose une accusation. Dans le syllogisme, une conclusion suppose deux prémisses. Le participe SUPPOSÉ s’emploie comme adjectif et signifie Qui est faux, controuvé, fabriqué frauduleusement. Se présenter sous un nom supposé. Un testament supposé. Cela supposé, Dans cette supposition. On dit aussi Supposé que, Dans la supposition que. On dit encore : Supposé tel événement. Supposé votre consentement. Supposer, et mettre dessoubs, Supponere, Subiicere. Supposer faux testamens, Testamenta subiicere. Supposé, Tantost est un participe masculin, Et signifie un qui est mis au lieu et place deuë d’un autre, Subdititius, suppositus, summissus. Selon cela on dit un enfant supposé, Partus extraneus subdititius. Supposé aussi est un ablatif absolut, comme, J’ay acquis prescription sur tel heritage supposé que je ne feray apparoir de tiltre, Praedium vsucepi dato quod de titulo non constet, vel etiam si de acquisitione non doceam. Une personne supposée, Persona adumbrata. B. Cela supposé et non confessé, Soit ainsi sans le confesser, Verum esto (quod tamen ita a me positum velim, ne fraudi sit confessio.) Budaeus. SUPPOSER, ou SUPOSER, v. act. et n. SUPOSITION, s. fém. [Supozé, zi-cion: 3e. é fer. au premier. Devant l’e muet l’o est long: il supôse, supôsera, etc.] Suposer, c’est, 1°. mettre en avant une chôse comme établie, comme reçûe, pour en tirer quelque induction: « Suposer une chôse impossible: vous suposez ce qui est en question. = Neut. il régit que et le subjonctif: « Je veux bien suposer que cela soit, quelle conséquence en tirerez-vous? = 2°. Alléguer comme vrai ce qui est faux. « Il supôse un fait, un texte qui n’a jamais existé, etc. = 3°. Produire en Justice une pièce faûsse. « Suposer un testament, un contrat. = Suposer un enfant, le faire reconaitre pour fils ou pour fille de ceux dont il n’est pas né. SUPOSÉ, participe, s’emploie comme les ablatifs absolus. « Cela suposé, ou la chôse étant suposée, comme vous le dites, je prétends que, etc. = Remarquez que quand ce participe est devant les noms, il devient préposition, et il est indéclinable: « Suposé ces principes: suposé le furieux penchant qu’ont les hommes d’abuser de leur liberté, il est souvent avantageux de s’en priver. Marsolier. ? Mais quand suposé~ marche aprês, il suit le genre et le nombre du nom. « Ces principes suposés, il s’ensuit, etc. Wailly. Suposé que, conjonction, régit le subjonctif. « Suposé qu’il y consente, quel fruit en retirerez-vous? SUPOSITION, a tous les sens du verbe. Action de suposer. « Dans la suposition que vous faites, il faudrait que, etc. « Partons de la suposition qu’on peut avoir une fièvre intermittente et n’être jamais sans fièvre. Voullonne. = Fausse allégation: ce que vous dites est une pûre suposition. = Production d’une pièce faûsse. « La suposition d’un contrat, d’un testament. = Suposition de part (partûs). Voy. Suposer un enfant, n°. 4°.
supposèrent
supposer v.t. [ du lat. supponere, mettre sous ] 1. Poser par hypothèse une chose comme établie : Supposons qu’il soit d’accord imaginer, présumer dénote, indique2. Exiger logiquement, nécessairement l’existence de : Accepter ce poste suppose de déménager impliquer3. Juger probable, vraisemblable que : Je suppose qu’elle ne va plus tarder à arriver conjecturer [sout.], croireÀ supposer que (+ subj.), en admettant que ; si l’on envisage que : À supposer que cette expérience réussisse, qu’aurez-vous démontré ?Maxipoche 2014 © Larousse 2013supposerParticipe passé: supposéGérondif: supposantIndicatif présentPassé simpleImparfaitFuturConditionnel présentSubjonctif imparfaitSubjonctif présentImpératifPlus-que-parfaitFutur antérieurPassé composéConditionnel passé Passé antérieurSubjonctif passéSubjonctif plus-que-parfaitIndicatif présentje supposetu supposesil/elle supposenous supposonsvous supposezils/elles supposentPassé simpleje supposaitu supposasil/elle supposanous supposâmesvous supposâtesils/elles supposèrentImparfaitje supposaistu supposaisil/elle supposaitnous supposionsvous supposiezils/elles supposaientFuturje supposeraitu supposerasil/elle supposeranous supposeronsvous supposerezils/elles supposerontConditionnel présentje supposeraistu supposeraisil/elle supposeraitnous supposerionsvous supposeriezils/elles supposeraientSubjonctif imparfaitje supposassetu supposassesil/elle supposâtnous supposassionsvous supposassiezils/elles supposassentSubjonctif présentje supposetu supposesil/elle supposenous supposionsvous supposiezils/elles supposentImpératifsuppose (tu)supposons (nous)supposez (vous)Plus-que-parfaitj’avais supposétu avais supposéil/elle avait supposénous avions supposévous aviez supposéils/elles avaient supposéFutur antérieurj’aurai supposétu auras supposéil/elle aura supposénous aurons supposévous aurez supposéils/elles auront supposéPassé composéj’ai supposétu as supposéil/elle a supposénous avons supposévous avez supposéils/elles ont supposéConditionnel passéj’aurais supposétu aurais supposéil/elle aurait supposénous aurions supposévous auriez supposéils/elles auraient supposé Passé antérieurj’eus supposétu eus supposéil/elle eut supposénous eûmes supposévous eûtes supposéils/elles eurent supposéSubjonctif passéj’aie supposétu aies supposéil/elle ait supposénous ayons supposévous ayez supposéils/elles aient supposéSubjonctif plus-que-parfaitj’eusse supposétu eusses supposéil/elle eût supposénous eussions supposévous eussiez supposéils/elles eussent supposéCollins French Verb Tables © HarperCollins Publishers 2011SUPPOSER (su-pô-zé) v. a.1° Poser une chose comme établie, comme admise, pour en tirer une conséquence. L’abbé de Molières suppose une portion de matière au centre de chacun de ces globes, ce que le père Malebranche n’a pas supposé [MAIRAN, Éloges, Molières.] L’auteur suppose tout et ne prouve rien [VOLT., Lett. de Lisle de Sales, 25 nov. 1770] Quand on suppose dans les définitions ce qu’on se propose de prouver, il n’est pas bien difficile de faire des démonstrations [CONDIL., Trait. des syst. 10] Supposer que, avec le subjonctif. Supposons toutefois qu’encor fidèle et pure, Sa vertu de ce choc revienne sans blessure [BOILEAU, Sat. x] Supposer que, avec l’indicatif. Supposons que l’esprit de l’homme est comme un miroir où les images de tous les corps voisins viennent s’imprimer [FÉN., Exist. I, 53] Absolument. En mathématique, on suppose ; en physique, on pose et on établit [BUFF., Hist. nat. 1er disc.] 2° Former une conjecture, présumer. Vous me supposez un crédit que je n’ai pas. Qu’avez-vous dit, madame, et que supposez-vous Pour la faire douter du sort de son époux ? [CORN., Perthar. I, 4] Qui désigné-je à votre avis Par ce rat si peu secourable ? Un moine ? non, mais un dervis ; Je suppose qu’un moine est toujours charitable [LA FONT., Fabl. VII, 3] Supposant tout cela vrai, était-ce là l’occasion de le dire ? [J. J. ROUSS., 9e prom.] Supposez-la sensible, et tout est expliqué [LANOUE, Coq. corrig. III, 1] Lorsque je supposai tous les domestiques profondément endormis, je pris une lanterne sourde…. [GENLIS, V?ux témér. t. I, p. 200, dans POUGENS] Supposer de, avec l’infinitif. Elle [l’âme] est aussi ardente que jamais dans cette recherche [de quelque chose de ferme], et suppose d’avoir les forces nécessaires pour cette conquête [PASC., Vrai bien, 3, édit. FAUGÈRE] 3° Alléguer ou produire pour vrai ce qui est faux. Ses ennemis lui supposaient des projets coupables. L’ingrat Maximin doit seul être accusé Du forfait qu’à Licine il avait supposé [TH. CORN., Maxim. v, 1] Mithridate, dans la lettre qu’il écrivit à Arsace, roi des Parthes, accuse les Romains d’avoir supposé un faux testament d’Attale, pour frustrer Aristonic, fils d’Eumène, du royaume de son père [ROLLIN, Hist. anc. ?uvr. t. IX, p. 357] Mme Oronte : Un galant homme doit-il supposer des lettres ? – Valère : Supposer ? moi, madame ? [LESAGE, Crispin riv. de son maître, sc. 21] Il [Voltaire] prétend dans ses notes [sur la pièce du Triumvirat] que la conspiration de Cinna n’a jamais existé, que cette aventure est supposée par Sénèque, et qu’il l’inventa pour en faire un sujet de déclamation [VOLT., Lett. d’Argental, 12 mai 1766] Supposer à quelqu’un une pièce, la lui attribuer faussement (emploi vieilli). Les ennemis qu’il avait à la cour, tramant sa ruine par le moyen de quelques lettres qu’ils lui supposèrent, donnèrent de violents soupçons à l’empereur qu’il formait une conspiration contre lui [MÉZER., Hist. de Fr. av. Clovis, III, 4] Les jésuites qui, pour se donner la liberté de le déchirer [un écrit], sans paraître toutefois offenser nos personnes, disent qu’ils ne le considèrent pas comme venant de nous, mais comme une pièce qu’on nous suppose [PASC., 2e factum pour les curés de Paris] On doute justement si tous les écrits qui portent le nom d’Hippocrate sont en effet de lui ; plus justement encore quels sont ceux qu’on lui a supposés [PELLISSON, Mém. pour les gens de lettres, II] Supposer quelque chose à quelqu’un, le lui dire mensongèrement (emploi vieilli). Honteux qu’un homme seul eût triomphé de trois, Qu’il en eût tué deux et mis l’autre aux abois, Phorbas nous supposa ce qu’il nous en fit croire, Et parla de brigands…. [CORN., ?d. III, 2] Il faisait tout ce qu’il pouvait pour retarder l’exécution de cette alliance, jusques à faire intervenir même don Ignigo de Cardenas, ambassadeur d’Espagne, qui supposa à la reine que le roi son maître en désirait le retardement [RICHELIEU, Mém. liv. VI, 1615, dans GODEFROY, Lex. de Corn.] Supposer un enfant, vouloir le faire reconnaître pour fils ou fille de ceux dont il n’est pas né. Il [le mari de Mme de Coligny] la menace qu’on dira.. . qu’elle a supposé son enfant [SÉV., 23 fév. 1681] 4° Il se dit d’une chose qui exige que quelque autre chose soit ou ait été. La faveur des princes n’exclut pas le mérite, mais elle ne le suppose pas non plus [LA BRUY., XII] Six cent mille hommes en état de porter les armes supposent une multitude d’environ deux millions, en comptant les vieillards, les femmes et les enfants [VOLT., Dict. phil. Moïse.] Pierre des Vignes, tant accusé d’avoir fait le prétendu livre des trois imposteurs, ou du moins d’avoir eu des sentiments que le titre du livre suppose [ID., Ann Emp. Frédéric II, 1220] Cela suppose bien de la subtilité dans le renard, bien de la stupidité dans l’outarde, et peut-être encore plus de crédulité dans l’écrivain [BUFF., Ois. t. III, p. 48] Tout ce raisonnement suppose que l’image qui se trace dans l’?il à la vue d’un globe, n’est qu’un cercle plat…. [CONDIL., Conn. hum. sect. 6] 5° Terme de chasse, se dit du vieux cerf qui, chassé, essaye d’en substituer un autre. L’animal chargé d’ans, vieux cerf et de dix cors, En suppose un plus jeune et l’oblige par force à présenter aux chiens une nouvelle amorce [LA FONT., Fabl. x, 1] 6° Se supposer, v. réfl. Imaginer qu’on est…. Je me supposerai dans le Lycée ayant les Platon et les Xénophon pour juges [J. J. ROUSS., Orig.] 7° Il se dit des choses qui exigent réciproquement qu’elles soient ou qu’elles aient été. Inquiétudes d’esprit, inégalité d’humeur, inconstance de c?ur, incertitude de conduite : tous vices de l’âme, mais différents, et qui, avec tout le rapport qui paraît entre eux, ne se supposent pas toujours l’un l’autre dans un même sujet [LA BRUY., XI] HISTORIQUEXIIIe s. Et cil font vilenie qui le piour [le pire] y glosent, Et qui pour les acteurs [auteurs] le plus sain n’y supposent [J. DE MEUNG, Test. 74] XIVe s. Souposées les choses qui sont à suposer [H. DE MONDEVILLE, f° 38] Or supposons li rois ait envers toi mespris, à tort t’ait assailli com fel et d’ire espris…. [, Girart de Ross. v. 2199] Il n’est nul qui elisist vivre sans amis, supposé que il eust tous les autres biens [ORESME, Éth. 228] Elettion proprement dite suppose deliberaction faite par raison et suppose liberté et prudence [ID., ib. 63] XVIe s. La femme de Philippus l’avoit pris [un enfant] d’une cousturiere natifve d’Argos, incontinent qu’il fut né, et se l’avoit supposé [AMYOT, P. Aem. 13] Quand se vint à la cacheter et y apposer son seau, il supposa dextrement celle qu’il avoit escrite en derriere, et la lui bailla [ID., Lysand. 37] Ils attiltrerent un messager qui apporta des lettres fausses et supposées à Sertorius [ID., Sertor. 39] Il avoit cherché les moyens de se faire supposer à la gloire et aux triomphes des royaumes de Pont et d’Armenie [ID., Pomp. 47] [Les flatteurs] hommes faulx et supposez [ID., Comment élever les enfants, 39] ÉTYMOLOGIEVerbe fait du lat. sub, sous, et du franç. poser, à l’imitation du lat. supponere, qu’ont les autres langues romanes : provenç. supponer ; espagn. suponer ; portug. suppor ; ital. sopporre. SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE SUPPOSER. Ajoutez : 8° Substituer. Elle [l’Iphigénie en Tauride] n’est fondée que sur cette feinte que Diane enleva Iphigénie du sacrifice en une nuée, et supposa une biche en la place [CORN, Rodog. Avertiss.] Émile Littré’s Dictionnaire de la langue française © 1872-1877supposer SUPPOSER. v. tr. Poser une chose pour établie, l’admettre par hypothèse, afin d’en tirer ensuite quelque induction. Vous commencez par supposer ce qui est en question. Supposons que ce fait soit vrai, supposons cela vrai, quelle conséquence en voulez-vous tirer? Vous supposez une chose impossible, une chose qui ne peut jamais arriver. En supposant qu’il y consente. Il signifie aussi Former une conjecture, présumer en bien ou en mal. Je suppose qu’il sera bientôt las de ce genre de vie. Vous le supposez donc bien lâche, bien intéressé. Vous me supposez un crédit, un mérite, des talents que je n’ai pas. Ses ennemis lui supposèrent des projets coupables. Pourquoi supposer ce qui n’est pas? Supposer un enfant, Vouloir le faire passer, le faire reconnaître pour fils ou fille de ceux dont il n’est pas né. On supposa un enfant pour frustrer les héritiers collatéraux. SUPPOSER se dit en outre d’une Chose qui demande, qui exige que quelque autre chose soit ou ait été. La justification suppose une accusation. Dans le syllogisme, une conclusion suppose deux prémisses. Le participe SUPPOSÉ s’emploie comme adjectif et signifie Qui est faux, controuvé, fabriqué frauduleusement. Se présenter sous un nom supposé. Un testament supposé. Cela supposé, Dans cette supposition. On dit aussi Supposé que, Dans la supposition que. On dit encore : Supposé tel événement. Supposé votre consentement. Supposer, et mettre dessoubs, Supponere, Subiicere. Supposer faux testamens, Testamenta subiicere. Supposé, Tantost est un participe masculin, Et signifie un qui est mis au lieu et place deuë d’un autre, Subdititius, suppositus, summissus. Selon cela on dit un enfant supposé, Partus extraneus subdititius. Supposé aussi est un ablatif absolut, comme, J’ay acquis prescription sur tel heritage supposé que je ne feray apparoir de tiltre, Praedium vsucepi dato quod de titulo non constet, vel etiam si de acquisitione non doceam. Une personne supposée, Persona adumbrata. B. Cela supposé et non confessé, Soit ainsi sans le confesser, Verum esto (quod tamen ita a me positum velim, ne fraudi sit confessio.) Budaeus. SUPPOSER, ou SUPOSER, v. act. et n. SUPOSITION, s. fém. [Supozé, zi-cion: 3e. é fer. au premier. Devant l’e muet l’o est long: il supôse, supôsera, etc.] Suposer, c’est, 1°. mettre en avant une chôse comme établie, comme reçûe, pour en tirer quelque induction: « Suposer une chôse impossible: vous suposez ce qui est en question. = Neut. il régit que et le subjonctif: « Je veux bien suposer que cela soit, quelle conséquence en tirerez-vous? = 2°. Alléguer comme vrai ce qui est faux. « Il supôse un fait, un texte qui n’a jamais existé, etc. = 3°. Produire en Justice une pièce faûsse. « Suposer un testament, un contrat. = Suposer un enfant, le faire reconaitre pour fils ou pour fille de ceux dont il n’est pas né. SUPOSÉ, participe, s’emploie comme les ablatifs absolus. « Cela suposé, ou la chôse étant suposée, comme vous le dites, je prétends que, etc. = Remarquez que quand ce participe est devant les noms, il devient préposition, et il est indéclinable: « Suposé ces principes: suposé le furieux penchant qu’ont les hommes d’abuser de leur liberté, il est souvent avantageux de s’en priver. Marsolier. ? Mais quand suposé~ marche aprês, il suit le genre et le nombre du nom. « Ces principes suposés, il s’ensuit, etc. Wailly. Suposé que, conjonction, régit le subjonctif. « Suposé qu’il y consente, quel fruit en retirerez-vous? SUPOSITION, a tous les sens du verbe. Action de suposer. « Dans la suposition que vous faites, il faudrait que, etc. « Partons de la suposition qu’on peut avoir une fièvre intermittente et n’être jamais sans fièvre. Voullonne. = Fausse allégation: ce que vous dites est une pûre suposition. = Production d’une pièce faûsse. « La suposition d’un contrat, d’un testament. = Suposition de part (partûs). Voy. Suposer un enfant, n°. 4°.