décadence

décadence n.f. [ lat. decadentia, de cadere, tomber ] Amoindrissement de ce qui fait la grandeur de qqch ou de qqn : La décadence d’une civilisation chute, déclin, ruine ; ascension, épanouissement, essorMaxipoche 2014 © Larousse 2013décadence (dekad??s) nom féminin fait de perdre de sa grandeur la décadence d’un peuple Kernerman English Multilingual Dictionary © 2006-2013 K Dictionaries Ltd.DÉCADENCE (dé-ka-dan-s’) s. f.1° État de ce qui commence à choir, à tomber. Cette maison tombe en décadence. Que j’aime à voir la décadence De ces vieux palais ruinés, Contre qui les ans mutinés Ont déployé leur insolence [ST-AMAND, Ode sur la solitude.] Les plus fermes bâtiments tombent enfin en décadence [DESC., Monde, 3] Cet emploi, au propre, est maintenant peu usité. 2° État de ce qui déchoit, au propre. Rimeurs en état si piteux Ne doivent rompre le silence ; Car d’un corps faible et langoureux L’esprit ressent la décadence [CHAUL., à Courtin et à Volt.] Le soleil, comme nous, marche à sa décadence [LAMART., Méd. I, 5] 3° Fig. En parlant des choses abstraites. Toutes les institutions étaient allées en décadence [BOSSUET, Réfut.] Depuis ce malheureux moment, tout alla visiblement en décadence, et les affaires furent sans retour [ID., Reine d’Anglet.] Les églises d’Orient sont dans une grande décadence [ID., Avert. 3] Les affaires vont en décadence [ID., Hist. II, 4] Après plusieurs raisons de la décadence des esprits qu’apportait ce philosophe introduit ici par Longin [BOILEAU, Longin, Sublime, Rem. sur le chap. 35] La santé ruinée, des affaires en décadence [MASS., Car. Élus.] La décadence de nos forces entraîne celle de notre jugement [VOLT., Dial. VII, 2] César pour rétablir l’État en décadence [ID., Triumv. II, 1] Ce n’était pas un État qui fût dans la décadence, qu’il entreprit de renverser, mais un empire naissant [MONTESQ., Esp. x, 13] Et le destin jaloux des suprêmes puissances Dans leurs plus hauts progrès trouve leurs décadences [BRÉBEUF, Pharsale, I] Décadence se dit quelquefois absolument de l’abaissement des choses littéraires, intellectuelles, scientifiques. La décadence fut produite par la facilité de faire et par la paresse de bien faire, par la satiété du beau et par le goût du bizarre. N’espérez pas rétablir le bon goût ; nous sommes en tout sens dans le temps de la plus horrible décadence [VOLT., Lett. la Harpe, 23 avril 1770] Absolument. La décadence, l’époque de la littérature latine qui comprend les derniers siècles de l’empire romain. Les poëtes de la décadence. SYNONYME1° DÉCADENCE, DÉCLIN. La décadence est l’état de ce qui va tombant ; le déclin, l’état de ce qui va baissant. La décadence amène la chute et la ruine ; le déclin mène à l’expiration et à la fin : la décadence des empires, le déclin de la vie. Si on dit : l’empire romain était en décadence, cela exprime qu’il se ruinait et tombait peu à peu, on le compare à un bâtiment qui s’écroule ; si l’on dit : l’empire romain était à son déclin, cela exprime qu’il approchait du terme de son existence ; on le compare à un corps organisé qui finit de vivre. 2° DÉCADENCE, RUINE., Ces deux mots diffèrent en ce que le premier prépare le second, qui en est ordinairement l’effet. La décadence de l’empire depuis Théodose annonçait sa ruine totale. HISTORIQUEXVIe s. Ils ne sont pas tresbuchez du premier coup en extremité, mais sont allez en decadence par certains degrez [CALV., Instit. 841] Traittant de l’origine des royaumes, pour quelles causes ils diminuent, et qui leur apporte finale decadence et totale ruine [AMYOT, Moral. Épît.] p 10 Voylà un pas en arriere ; je reculeray d’un aultre…. si coyement qu’il me fauldra estre aveugle, avant que je sente la decadence de ma veue [MONT., IV, 292] Je ne leur ai tesmoigné de mon affection [à des maîtresses] que ce que j’en sentois, et leur en ay representé naïfvement la decadence, la vigueur et la naissance, les accez et les remises [ID., III, 376] ÉTYMOLOGIEBas-lat. decadentia, qui a donné dans les temps modernes décadence, et, à l’origine de la langue, déchéance (voy. ce mot). Émile Littré’s Dictionnaire de la langue française © 1872-1877décadence DÉCADENCE. n. f. Commencement de dégradation, d’abaissement. La décadence d’une ville, d’un empire. La décadence des affaires d’un État. La décadence des lettres. Il se dit spécialement des Derniers siècles de l’Empire romain. Les Romains de la décadence. Les poètes latins de la décadence. Decadence, Cherchez Dechoir. Mes biens vont en decadence, Delabitur res mea familiaris. Tombant en decadence, Caducus. DÉCADENCE, s. f. [Dékadanse; 1re é fer. 3e lon. 4e e muet.] État de ce qui tend à sa ruine. Commencement de ruine. Acad. Chute, ruine immense. Trév. Disposition à la chute, à la ruine. Ce qui va vers le déclin. Rich. Port. La définition de l’Acad. est la plus juste. « Tomber, aler en décadence: ce Palais s’en va en décadence. ? Fig. la décadence de l’Empire, des Lettres, des afaires, d’un État, du commerce, etc. « Sa santé, ses afaires vont en décadence.    Rem. 1°. Suivant le P. Bouhours, décadence ne se dit qu’au figuré. On ne dirait pas bien, la décadence d’un Palais, pour, la ruine de ce Palais. Et si l’on dit, la décadence d’une maison, c’est qu’alors maison se prend pour famille. Cependant il a dit lui-même, la décadence de Troie. Et l’Acad. « Ce Palais tombe en décadence (1res édit.) ou, s’en va en décadence (dern. édit.) Je crois pourtant qu’il vaut mieux suivre la décision du P. Bouhours que son exemple; et que celui qui est cité par l’Acad. n’est pas juste non plus, et qu’on doit dire tomber en ruine, et non pas en décadence. Voy. Th. Corn. sur Vaugelas. V. plus bâs n°. 4°.    2°. Je pense aussi que décadence ne se dit point des persones. « La fidèle Fatime, qui s’aperçut de sa décadence, rêva une nuit qu’elle le quittoit, et le quita le lendemain. Marm.    Aussitôt que Juba connoit leur décadence,    Plein de joie et d’ardeur, il court à leur défense.        Brebeuf. Je crois que dans le premier, il faut dire, la décadence de sa fortune, et dans le 2d, leur chute, leur déroute.    3°. Il me semble aussi que, même en parlant des chôses au figuré, décadence ne se dit point seul et sans régime. Regnard dit, dans les Folies Amoureuses, dans cette décadence, pour dire, dans ce changement, dans cette révolution. Il n’est pas à imiter en cela.    4°. Décadence, ruine (synon.) Ces deux mots diffèrent, en ce que le premier prépare le second, qui en est ordinairement l’éfet. « La décadence de l’Empire Romain, depuis Théodose, annonçoit sa ruine entière. On dit, des Arts qu’ils tombent en décadence, et d’une maison, qu’elle tombe en ruine. Encycl. Beauzée.    Décadence, déclin, décours (synon.) Le premier est l’état de ce qui va tombant; le second, l’état de ce qui va baissant; le troisième, l’état de ce qui va décroissant. L’Ab. ROUBAUD, synon.

decadence

décadence n.f. [ lat. decadentia, de cadere, tomber ] Amoindrissement de ce qui fait la grandeur de qqch ou de qqn : La décadence d’une civilisation chute, déclin, ruine ; ascension, épanouissement, essorMaxipoche 2014 © Larousse 2013décadence (dekad??s) nom féminin fait de perdre de sa grandeur la décadence d’un peuple Kernerman English Multilingual Dictionary © 2006-2013 K Dictionaries Ltd.DÉCADENCE (dé-ka-dan-s’) s. f.1° État de ce qui commence à choir, à tomber. Cette maison tombe en décadence. Que j’aime à voir la décadence De ces vieux palais ruinés, Contre qui les ans mutinés Ont déployé leur insolence [ST-AMAND, Ode sur la solitude.] Les plus fermes bâtiments tombent enfin en décadence [DESC., Monde, 3] Cet emploi, au propre, est maintenant peu usité. 2° État de ce qui déchoit, au propre. Rimeurs en état si piteux Ne doivent rompre le silence ; Car d’un corps faible et langoureux L’esprit ressent la décadence [CHAUL., à Courtin et à Volt.] Le soleil, comme nous, marche à sa décadence [LAMART., Méd. I, 5] 3° Fig. En parlant des choses abstraites. Toutes les institutions étaient allées en décadence [BOSSUET, Réfut.] Depuis ce malheureux moment, tout alla visiblement en décadence, et les affaires furent sans retour [ID., Reine d’Anglet.] Les églises d’Orient sont dans une grande décadence [ID., Avert. 3] Les affaires vont en décadence [ID., Hist. II, 4] Après plusieurs raisons de la décadence des esprits qu’apportait ce philosophe introduit ici par Longin [BOILEAU, Longin, Sublime, Rem. sur le chap. 35] La santé ruinée, des affaires en décadence [MASS., Car. Élus.] La décadence de nos forces entraîne celle de notre jugement [VOLT., Dial. VII, 2] César pour rétablir l’État en décadence [ID., Triumv. II, 1] Ce n’était pas un État qui fût dans la décadence, qu’il entreprit de renverser, mais un empire naissant [MONTESQ., Esp. x, 13] Et le destin jaloux des suprêmes puissances Dans leurs plus hauts progrès trouve leurs décadences [BRÉBEUF, Pharsale, I] Décadence se dit quelquefois absolument de l’abaissement des choses littéraires, intellectuelles, scientifiques. La décadence fut produite par la facilité de faire et par la paresse de bien faire, par la satiété du beau et par le goût du bizarre. N’espérez pas rétablir le bon goût ; nous sommes en tout sens dans le temps de la plus horrible décadence [VOLT., Lett. la Harpe, 23 avril 1770] Absolument. La décadence, l’époque de la littérature latine qui comprend les derniers siècles de l’empire romain. Les poëtes de la décadence. SYNONYME1° DÉCADENCE, DÉCLIN. La décadence est l’état de ce qui va tombant ; le déclin, l’état de ce qui va baissant. La décadence amène la chute et la ruine ; le déclin mène à l’expiration et à la fin : la décadence des empires, le déclin de la vie. Si on dit : l’empire romain était en décadence, cela exprime qu’il se ruinait et tombait peu à peu, on le compare à un bâtiment qui s’écroule ; si l’on dit : l’empire romain était à son déclin, cela exprime qu’il approchait du terme de son existence ; on le compare à un corps organisé qui finit de vivre. 2° DÉCADENCE, RUINE., Ces deux mots diffèrent en ce que le premier prépare le second, qui en est ordinairement l’effet. La décadence de l’empire depuis Théodose annonçait sa ruine totale. HISTORIQUEXVIe s. Ils ne sont pas tresbuchez du premier coup en extremité, mais sont allez en decadence par certains degrez [CALV., Instit. 841] Traittant de l’origine des royaumes, pour quelles causes ils diminuent, et qui leur apporte finale decadence et totale ruine [AMYOT, Moral. Épît.] p 10 Voylà un pas en arriere ; je reculeray d’un aultre…. si coyement qu’il me fauldra estre aveugle, avant que je sente la decadence de ma veue [MONT., IV, 292] Je ne leur ai tesmoigné de mon affection [à des maîtresses] que ce que j’en sentois, et leur en ay representé naïfvement la decadence, la vigueur et la naissance, les accez et les remises [ID., III, 376] ÉTYMOLOGIEBas-lat. decadentia, qui a donné dans les temps modernes décadence, et, à l’origine de la langue, déchéance (voy. ce mot). Émile Littré’s Dictionnaire de la langue française © 1872-1877décadence DÉCADENCE. n. f. Commencement de dégradation, d’abaissement. La décadence d’une ville, d’un empire. La décadence des affaires d’un État. La décadence des lettres. Il se dit spécialement des Derniers siècles de l’Empire romain. Les Romains de la décadence. Les poètes latins de la décadence. Decadence, Cherchez Dechoir. Mes biens vont en decadence, Delabitur res mea familiaris. Tombant en decadence, Caducus. DÉCADENCE, s. f. [Dékadanse; 1re é fer. 3e lon. 4e e muet.] État de ce qui tend à sa ruine. Commencement de ruine. Acad. Chute, ruine immense. Trév. Disposition à la chute, à la ruine. Ce qui va vers le déclin. Rich. Port. La définition de l’Acad. est la plus juste. « Tomber, aler en décadence: ce Palais s’en va en décadence. ? Fig. la décadence de l’Empire, des Lettres, des afaires, d’un État, du commerce, etc. « Sa santé, ses afaires vont en décadence.    Rem. 1°. Suivant le P. Bouhours, décadence ne se dit qu’au figuré. On ne dirait pas bien, la décadence d’un Palais, pour, la ruine de ce Palais. Et si l’on dit, la décadence d’une maison, c’est qu’alors maison se prend pour famille. Cependant il a dit lui-même, la décadence de Troie. Et l’Acad. « Ce Palais tombe en décadence (1res édit.) ou, s’en va en décadence (dern. édit.) Je crois pourtant qu’il vaut mieux suivre la décision du P. Bouhours que son exemple; et que celui qui est cité par l’Acad. n’est pas juste non plus, et qu’on doit dire tomber en ruine, et non pas en décadence. Voy. Th. Corn. sur Vaugelas. V. plus bâs n°. 4°.    2°. Je pense aussi que décadence ne se dit point des persones. « La fidèle Fatime, qui s’aperçut de sa décadence, rêva une nuit qu’elle le quittoit, et le quita le lendemain. Marm.    Aussitôt que Juba connoit leur décadence,    Plein de joie et d’ardeur, il court à leur défense.        Brebeuf. Je crois que dans le premier, il faut dire, la décadence de sa fortune, et dans le 2d, leur chute, leur déroute.    3°. Il me semble aussi que, même en parlant des chôses au figuré, décadence ne se dit point seul et sans régime. Regnard dit, dans les Folies Amoureuses, dans cette décadence, pour dire, dans ce changement, dans cette révolution. Il n’est pas à imiter en cela.    4°. Décadence, ruine (synon.) Ces deux mots diffèrent, en ce que le premier prépare le second, qui en est ordinairement l’éfet. « La décadence de l’Empire Romain, depuis Théodose, annonçoit sa ruine entière. On dit, des Arts qu’ils tombent en décadence, et d’une maison, qu’elle tombe en ruine. Encycl. Beauzée.    Décadence, déclin, décours (synon.) Le premier est l’état de ce qui va tombant; le second, l’état de ce qui va baissant; le troisième, l’état de ce qui va décroissant. L’Ab. ROUBAUD, synon.