absence

absence [ aps??s] n.f. 1. Fait de n’être pas présent : Son absence a été remarquée présence2. Fait de manquer ; inexistence : L’absence d’harmonie d’un poème défaut, manque3. Moment d’inattention ; brève perte de mémoire ou de conscience : Elle a eu une absence et ne se souvient pas de ce que j’ai dit distraction des trous de mémoireMaxipoche 2014 © Larousse 2013ABSENCE (a-bsan-s’, ou, suivant la prononciation réelle, a-psan-s’) s. f.1° Non-présence. Pendant mon absence. Faire de longues absences. Vous me pardonnerez mon absence. L’absence du maître est préjudiciable. Son absence de la cour fut remarquée. Votre absence de ces lieux est un malheur. Pourvu que vous ayez ce courage, notre absence ne vous nuira point [FÉN., Tél. XXIII] Ce héros intrépide Consolait les mortels de l’absence d’Alcide [RAC., Phèd. I, 1] Toute votre vie est une absence continuelle de vous-même [MASS., Conf.] 2° Absence se prend absolument. Les regrets de l’absence. L’absence affaiblit les affections comme les haines. Mais enfin je la quitterai, quoique je sache que l’absence peut me la faire perdre [FÉN., Tél. XXII] L’absence est aussi bien un remède à la haine Qu’un appareil contre l’amour [LA FONT., Fab. X, 12] L’absence aux vrais amants est encor plus funeste [CORN., ?dipe I, 1] 3° Manque. L’absence des défauts dans un livre ne compense pas l’absence des qualités. Ce philosophe pensait que l’absence de la douleur était le but de sa vie [FÉN., Phil. Épic.] 4° Fig. Absence d’esprit, et absolument absence, distraction, perte de connaissance. Il est sujet à des absences d’esprit. Il est fort distrait ; il a des absences singulières. Ce sont là des surprises et des absences d’un moment [MASS., Pent.] Les médecins trouvèrent le pouls si mauvais qu’ils ne balancèrent pas à proposer au roi, qui revenait cependant de son absence, de ne pas différer à recevoir les sacrements [SAINT-SIMON, 405, 41] Quand une personne est un peu interdite, c’est ce qu’on fait passer pour des absences d’esprit ; ce terme est fort en usage [MARG., BUFFET, Observ. p. 43, en 1668] 5° En termes de droit, absence d’une personne dont on n’a point reçu de nouvelles depuis une certaine époque, et dont la résidence actuelle n’est pas connue ; et encore, défaut de présence à une assignation. 6° EN L’ABSENCE DE, loc. adv. En l’absence du maître, en l’absence du soleil. En mon absence. Élire des tribuns en leur absence. HISTORIQUEXIVe s. Un homme est dit attrempé [modéré], en ce qu’il n’a pas de tristesse de l’absence des choses delettables [ORESME, Eth. 96] ÉTYMOLOGIEAbsentia ; provenç. absensa, absencia ; espagn. ausencia ; ital. absenzia, assenza (voy. ABSENT). Émile Littré’s Dictionnaire de la langue française © 1872-1877absence ABSENCE. n. f. Le fait d’être absent. Longue absence. Les peines de l’absence. Il fait de fréquentes absences. Il se dit aussi du Défaut de présence à une réunion, à une assignation, à un appel. On n’a pas laissé de se divertir en votre absence. Il fut ordonné qu’on procéderait tant en présence qu’en absence de l’accusé, ou des parties. On a fait constater son absence. Il se dit particulièrement, en termes de Jurisprudence, de la Situation d’une personne dont on n’a point reçu de nouvelles depuis une certaine époque et dont la résidence actuelle n’est point connue. Tant que l’absence n’a pas été déclarée par un jugement, elle n’est que présumée. Présomption d’absence. Les effets de l’absence. Il s’emploie figurément au sens moral. Il y a dans cet ouvrage une absence totale d’esprit, de goût, de logique. Fig., Absence d’esprit, Distraction, manque d’attention. Il est sujet à des absences d’esprit. On l’emploie surtout absolument. C’est chez lui une absence. Il a souvent des absences. Absence, f. penac. Absentia. Absence legitime, Absentia iusta et causaria. En nostre absence, Absentibus nobis, vel absente nobis. ABSENCE, s. f. Éloignement du lieu où l’on est ordinairement, ou bien où l’on devrait être. ? [Ab-san-ce; 2e. lon. en a le son d’an; 3e. e muet.] Une longue absence; en mon absence. = On ne le dit au pluriel que dans ces deux phrases, au propre, faire des absences; au figuré, avoir souvent des absences d’esprit, ou absolument des absences; c. à. d. des égaremens d’esprit, des distractions sensibles. ? En ce sens, on le dit même au singulier: « c’est une absence d’esprit, qui n’est pas excusable. Acad.    Rem. 1°. Quoique absence au propre ne s’emploie ordinairement qu’au sing. on dit pourtant élégamment au pluriel: « Les longues absences éteignent l’amour. St. Evr. les courtes absences le redoublent. Scud.    2°. Depuis peu on dit absence, des chôses, dans le sens de manque, privation. « Avec tant de vertus, il ne posséda jamais celle, dont l’absence rend toutes les autres inutiles au gouvernement. Moreau. « Ce n’est pas le pouvoir absolu, qui caractérise le despotisme, c’est son usage arbitraire; c’est l’absence des loix; c’est le mépris des formes, etc. L’Ab. Royou. « Dans ces guerres, nées de l’ absence des loix et des désordres de l’anarchie. Mor. « L’absence encôre plus absolûe de toute distraction… lui a fait encore plus gagner que l’afoiblissement de sa vue n’a pu lui faire perdre de facilités et de moyens pour le travail. M. le M. de Condorcet, El. de M. Euler. Ce mot, en ce sens, est un néologisme heureux.    EN L’ABSENCE. Voy. EN, prép.