abri

abri n.m. [ du lat. apricari, se chauffer au soleil ] Lieu où l’on peut se protéger des intempéries, du soleil, du danger ; installation construite à cet effet : L’arbre nous a servi d’abri pendant l’averse refugeÀ l’abri, protégé d’un risque, d’un danger ; en sûreté : Les documents importants sont à l’abri en lieu sûrÀ l’abri de, protégé de ; protégé par : Rester à l’abri du soleil. Être à l’abri du besoin avoir de quoi vivreMaxipoche 2014 © Larousse 2013ABRI (a-bri) s.m.1° Ce qui protége contre…. Abri contre la pluie. Sous un abri sûr. Le mauvais temps les força de chercher un abri. La côte offrait un abri au vaisseau. Cette rade est un abri. La montagne sert d’abri contre le vent du nord. S’il est, aux bords déserts du torrent ignoré, Quelque rustique abri de verdure entouré…. [LAMART., Médit. XX] L’arbre sacré [de la liberté] sur ce concours immense Forme un abri de rameaux toujours verts [BÉRANG., Lafay.] 2° Fig. Ce qui préserve. Abri contre le malheur. L’accusé trouva un abri dans sa dignité. Sous l’abri d’un grand nom sûr de l’impunité, à d’horribles excès leur orgueil s’est porté [C. DELAV., V, Sicil. II, 2] 3° À L’ABRI, loc. adv. Se tenir à l’abri dans sa maison. Dans une rade où ils se trouvèrent à l’abri [FÉN., Tél. IX] Vous ne pouvez qu’aux dépens de sa tête Mettre à l’abri la vôtre [CORN., Mort de P. I, 1] Il fallut se mettre à l’abri [LA FONT., Fiancée.] 4° À L’ABRI DE, loc. prépositive. En sûreté contre. Être à l’abri du froid. Afin que les défenseurs fussent à l’abri des balles. être à l’abri de l’injure. Personne n’est à l’abri du mal. A l’abri des railleries. Le port est à l’abri de tous les vents. Rien ne met à l’abri de cet ordre fatal [RAC., Esth. I, 3] Les montagnes mettent cette côte à l’abri des vents [FÉN., Tél. III] J’essuyai les mépris qu’à l’abri du danger L’orgueilleux citoyen prodigue à l’étranger [VOLT., Orph. II, 6] 5° À L’ABRI DE, En sûreté sous. Mouiller à l’abri d’une terre. À l’abri d’une cabane, nous laissâmes passer l’orage. Il se mit à l’abri du fleuve. À l’abri de son déguisement, il parcourait les campagnes. Ils ont des amis qu’ils vous mettront en tête, et, à l’abri de ces protecteurs, ils sont en état de repousser tous vos coups et de résister à tous vos efforts [BOURD., Pens. t. II, p. 264] Et vous et vos enfants, vos amis, votre époux, A l’abri du sénat aurez un sort plus doux [MAIRET, Mort d’Asd. IV, 4] À l’abri de ce trône attendez mon retour [RAC., Esth. II, 8] Encor si vous naissiez à l’abri du feuillage Dont je couvre le voisinage [LA FONT., Fab. I, 22] Un galant de qui tout le métier Est de courir le jour de quartier en quartier, Et d’aller à l’abri d’une perruque blonde De ses froides douceurs fatiguer tout le monde [BOILEAU, Sat. IV] 6° Proverbe. L’homme sans abri est un oiseau sans nid. HISTORIQUEXIIe s. E quant vint tempeste et pluie, en cel encloistre [clos] pur [pour] abri aveir entrerent [, Rois, 251] XVIe s. A l’abri des coups [MONT., I, 25] Ceux que Dieu a mis à l’abry des necessités [ID., IV, 97] ÉTYMOLOGIEBourguign. averi, aibri ; wall. à l’abri, exposé : èse à l’abri del plaive, être exposé à la pluie ; bas-lat. abrica, abriga ; provenç. abric ; catal. abrig ; espagn. et port. abrigo ; du latin apricus, exposé au soleil. La concordance est complète pour la forme ; apricus ayant l’accent sur la seconde syllabe, l’accent est resté dans les langues romanes sur cette même syllabe ; ce qui est la règle de la dérivation. La signification seule fait difficulté. Mais les langues romanes ont pris se mettre à l’abri pour se mettre à couvert, parce que les choses exposées au soleil sont en quelque sorte à couvert du frold et du mauvais temps. D’ailleurs la signification d’exposé au grand air se trouve dans le wallon, comme on voit. Les langues germaniques ont aber, exposé au soleil, anc. haut allem. âpon, serein, qui paraissent avoir de la parenté avec le mot latin. Diez n’accepte pas cette étymologie, y objectant que l’italien n’a pas ce mot qu’il aurait s’il venait d’apricus, et que le sens ne peut pas passer de exposé au soleil, au sens de à couvert. En conséquence il propose l’allemand bergen, au présent birg, cacher, mettre en sûreté ; d’où, par une métathèse de l’r, et avec la préposition romane à, on a abric. Malgré ces objections, l’étymologie latine me paraît la plus vraisemblable. Émile Littré’s Dictionnaire de la langue française © 1872-1877abri ABRI. n. m. Lieu où l’on peut se mettre à couvert. Un bon abri. Chercher, trouver un abri, de l’abri. Se faire un abri. Un abri contre la tempête. C’est un lieu extrêmement découvert, où il n’y a point d’abri. Cette rade, cette plage est un bon abri, Les vaisseaux y sont en sûreté contre le vent, contre la tempête. Il se dit également, en termes d’Agriculture, de Tout ce qui sert à garantir, soit de l’action désastreuse des vents, soit de la trop grande ardeur du soleil. Les abris sont ou naturels, comme les montagnes, les forêts, les plantations en lignes et les haies; ou artificiels, comme les murs et les paillassons. Il se dit pareillement, en termes de Guerre, de Tout ce qui met une troupe à couvert des projectiles de l’ennemi. Il se dit figurément de Quelque lieu que ce soit où l’on est en sûreté, et généralement de Tout ce qui nous préserve d’un danger. La solitude est un abri contre les embarras du monde. La médiocrité est un abri contre les coups de la fortune. Il trouvera dans la maison d’un tel protecteur un abri contre les violences de ses ennemis. À L’ABRI, loc. adv. À couvert. Il tombait une pluie abondante, nous nous mîmes à l’abri. Être à l’abri sous un hangar, sous un arbre, derrière une muraille, derrière une haie. Rester prudemment à l’abri. À L’ABRI DE, loc. prép. Se mettre à l’abri de la pluie, du vent, du mauvais temps. Fig., Se mettre à l’abri de la persécution, de la vexation. Dans ces phrases, De a la signification de Contre. À L’ABRI DE se dit aussi de Ce qui sert à mettre à couvert. Être à l’abri d’un bois, à l’abri d’une muraille. Fig., Agir à l’abri de la faveur. Dans ces phrases, De signifie Sous. En termes de Marine, Être à l’abri d’une terre; se mettre à l’abri sous le vent d’une île; etc. Abri, m. acut. Apricum, Aprici, Est un lieu couvert et remparé contre le vent et la pluye, Locus a vento ac pluuia tutus. On dit, estre à l’abri du vent, quand on est en un lieu remparé du vent, si que le vent ne le chocque point. Et par metaphore se prend pour retraite, lieu à garand et de seureté. comme, Je suis à l’abri de l’importunité du monde, de l’oppresse, de la guerre, de la calomnie. Liber ac tutus sum ab hominum importunitate, a vexatione, a bello, a calumnia. Abri est en la terre ce que cale en mer, et partant ne peut estre de ce mot Latin apricus, jaçoit que Nebrissense rend en Espagnol abrigado lugar pour locus apricus. Qui demande à estre à l’abri, et se tenir au soleil, Homo apricus. Estre à l’abri, Apricari. Se mettre à l’abri pour eviter la pluye, c’est à dire, à garand de la pluye, et se mettre à couvert. Sub tectum subire. ABRI, s. m. [deux brèves.] Lieu à couvert du vent, ou du froid, ou du soleil, etc. c’est un bon abri; chercher un abri. ? Au fig. « La solitude est un abri contre les dangers du monde.    À~ l’abri, adv. se dit aussi au fig. comme au propre: à l’abri de la tyrannie; à l’ abri de l’orage.