côtés

côté [ kote] n.m. [ du lat. costa, côte ] 1. Partie latérale extérieure de la poitrine ou du corps entier chez l’homme et les animaux : Coucher un enfant sur le côté flanc2. Partie latérale de qqch (par opp. au milieu) : Les deux côtés de la rue bord, bordure3. Face d’un objet opposée à une autre : Le côté extérieur de la vitre est sale.4. Direction, partie de l’espace considérée par rapport aux autres : Elle est partie de l’autre côté. Le côté espagnol des Pyrénées versant5. Chacune des lignes qui limitent une figure géométrique : Un polygone à huit côtés.6. Point de vue, aspect sous lequel on considère qqn, qqch : Elle a un côté dominateur. Le côté rentable de cette opération n’a échappé à personne.7. Ligne de parenté : Une tante du côté paternel.À côté (de), indique la proximité dans l’espace : Nous habitons à côté ; la comparaison : Ce battage médiatique n’est rien à côté de ce qu’il a subi par rapport à ; l’extériorité, la divergence : ; l’addition, la simultanéité : De côté, obliquement, en biais : Photographier qqn de côté.De mon, ton, leur côté, en ce qui me, te, les concerne.De tous côtés ou de tous les côtés ou de tout côté, de toutes parts, de partout.Du côté de, à proximité de : Habiter du côté de la gare.Du côté de qqn, qqch, en ce qui concerne qqn, qqch : Du côté de son frère, de son travail rien de nouveau.D’un côté…, d’un autre côté…, d’une part…, d’autre part…Être au côté ou aux côtés de qqn, se tenir près de lui ; fig., lui apporter son aide, son soutien.Être du côté de qqn, s’être rangé à son parti, rallié à sa cause.Les bons côtés, les mauvais côtés de qqn, ses qualités, ses défauts.Mettre de côté, ranger à l’abri : J’ai mis votre parapluie de côté ; mettre en réserve : Mettez une part de côté pour elle.Mettre de l’argent de côté, l’économiser.Ne pas savoir de quel côté se tourner, hésiter devant un choix, être embarrassé.Point de côté, douleur aiguë qui survient sur le côté du thorax ou de l’abdomen, quand on court par exemple.Prendre qqch du bon côté, n’en retenir que les avantages ; voir l’aspect positif d’une situation.Voir le petit côté des choses, ne voir que les mesquineries.Maxipoche 2014 © Larousse 2013CÔTÉ (kô-té) s. m.1° La partie droite ou gauche du corps des animaux, de l’aisselle à la hanche, et, par extension, la partie droite ou gauche de tout le corps, y compris le bras, la jambe, etc. Il était perclus de tout le côté gauche. Se coucher sur le côté. Il porte l’épée au côté. Bientôt quatre bandits lui serrant les côtés [BOILEAU, Sat. VI] …. Les arbres parlent peu, Dit le bon la Fontaine ; et ce qu’un bois m’inspire, Je veux à mes côtés trouver à qui le dire [DELILLE, Homme des ch. I] Se tenir les côtés de rire, rire immodérément. Le roi se tenait les côtés de rire [HAMILT., Gramm. 7] Embrasse-moi, dit Matta se tenant les côtés [ID., ib. 3] L’hôte et l’hôtesse éclatèrent de rire et se tinrent longtemps les côtés [VOLT., Cand. 17] Il est sur le côté, il est si malade qu’il ne peut bouger. Fig. Être en voie de disgrâce, être abattu. Pauvre esprit, te voilà d’abord sur le côté [HAMILT., Gramm. 2] Mettre, jeter quelqu’un sur le côté, le coucher, le renverser par terre. D’un coup d’épée il le jeta sur le côté. Mettre quelque chose sur le côté, donner à cette chose une position inclinée. Mettre une bouteille sur le côté, la vider. Être aux côtés de quelqu’un, être auprès de sa personne. Moi-même, sur son trône à ses côtés assise, Je suis à cette loi comme une autre soumise [RAC., Esth. I, 3] Debout à ses côtés, le jeune Éliacin Comme moi le servait en longs habits de lin [ID., Athal. II, 2] Idoménée, qui le croit [Télémaque] à ses côtés, s’étonne de le voir qui court au milieu de la campagne [FÉN., Tél. X] Fig.Mais entendez crier Rome à votre côté…. [CORN., Cinna, III, 2] Le reste de l’Asie à nos côtés rangée [ID., Nicom. II, 3] Le côté de l’épée, le côté gauche du corps, celui où l’on porte l’épée. Fig. Mettre quelque chose du côté de l’épée, faire passer quelque chose du côté de l’épée, c’est mettre à couvert quelque somme, de quelque façon qu’on l’ait gagnée, bien ou mal. Mais prompt, habile et diligent à saisir un certain argent, Somme aux inspecteurs échappée, Il a du côté de l’épée Mis, ce dit-on, quelques deniers [LA FONT., Lettres, XX] Le côté du c?ur, le côté gauche du corps ; et fig. l’affection. Ce petit gaillard vous plaît, il est du côté du c?ur. Point de côté, douleur aiguë qui se fait sentir dans la région des côtes. Terme de manége. Porter un cheval de côté, le faire marcher sur deux pistes, dont l’une est marquée par les épaules, l’autre par les hanches. Terme de cuisine. Haut côté, les côtés d’un mouton. Terme de marine. Mettre un bâtiment sur le côté, l’incliner d’un côté, lui faire prendre de la bande. Le mât avait mis le vaisseau sur le côté [FÉN., Tél. VI] Mettre un bâtiment sur le côté, l’abattre en carène. Le côté droit d’une voile, la partie de la chute de cette voile où les tailles sont régulières. Faux côté, côté faible d’un navire, côté sur lequel il incline davantage. 2° Partie latérale. Les côtés du chemin. Ce côté de la rivière est le moins profond. Les bas côtés d’une église, les nefs latérales, qui sont plus étroites et d’ordinaire moins hautes que la nef centrale. Les bas côtés du ch?ur…. sont les parties qui ont le plus résisté à l’effort du temps [CHATEAUB., Génie, III, V, 5] D’autres temples étaient divisés en trois nefs par deux rangs de colonnes ; celle du milieu était entièrement découverte et suffisait pour éclairer les bas côtés qui étaient couverts [BARTHÉL., Anach. ch. 12] Les bas côtés d’une route, d’un boulevard, d’une promenade, les voies latérales moins hautes que la chaussée. 3° Côté plein, muraille pleine, par opposition à arcade. Le petit monument de marbre qui couvre le saint sépulcre a la forme d’un catafalque, orné d’arceaux demi-gothiques engagés dans les côtés pleins de ce catafalque [CHATEAUB., Itin. II, 224] 4° Le côté droit, le côté gauche d’une assemblée délibérante, celui qui est à la droite, celui qui est à la gauche du président. Le côté de l’épître, le côté de l’évangile, le côté droit, le côté gauche de l’autel. Le côté du roi, le côté de la reine désignaient autrefois le côté droit, le côté gauche du théâtre. Terme d’architecture. Le côté droit ou gauche d’un bâtiment doit s’entendre par rapport au bâtiment même, c’est-à-dire en supposant que le bâtiment a une droite et une gauche par rapport à sa façade. 5° Point opposé à un autre. Le côté espagnol des Pyrénées. Il est de l’autre côté du bois. Mettez-vous de l’autre côté de la table. Pourquoi me tuez-vous ? Eh quoi ! ne demeurez-vous pas de l’autre côté de l’eau ? Mon ami, si vous demeuriez de ce côté, je serais un assassin, cela serait injuste de vous tuer de la sorte ; mais, puisque vous demeurez de l’autre côté, je suis un brave et cela est juste [PASC., Pensées, part. I, art. 9] Fig.Tout le tort est de son côté [SÉV., 55] Familièrement. De l’autre côté, dans la pièce voisine. Passons de l’autre côté, s’il vous plaît, pour causer à notre aise. 6° Face, pan d’un objet. Les côtés d’une pyramide. On avait sculpté des emblèmes sur les quatre côtés du monument. En parlant des étoffes, le côté de l’envers, le côté de l’endroit. Fig. Aspect sous lequel on envisage les personnes et les choses. Et, comme je vous dis, toute l’habileté Ne va qu’à le savoir tourner du bon côté [MOL., Éc. des f. IV, 8] On regarde les gens par leurs méchants côtés [ID., Mis. I, 2] Quand sur une personne on prétend se régler, C’est par les beaux côtés qu’il lui faut ressembler [ID., F. sav. I, 1] Mélanchthon avait pris ce bon mot du beau côté [BOSSUET, Var. 5] Il prend tout du bon côté [ID., Lett. quiét. 354] La justice prend toujours les choses d’un mauvais côté [REGNARD, Sérénade, 10] Ce qu’on souhaite est vu du bon côté ; Ce qu’on possède est vu de l’autre [LA MOTTE, Fabl. II, 17] Ils regardaient l’affaire par cent côtés, dont aucun n’était dans son vrai jour [VOLT., Babouc.] 7° Ligne qui circonscrit quelque chose. Les trois côtés d’un triangle. Si je pense à une figure de mille côtés et à une de neuf cent quatre-vingt-dix-neuf, ce n’est pas par des perceptions que je les distingue, ce n’est que par les noms que je leur ai donnés [CONDILLAC, Conn. hum. sect. II, ch. 2] Terme de géométrie. Côté d’un angle, une des lignes qui le forment. 8° Dans le sens le plus indéterminé, partie d’une chose, endroit. Attaquer la place du côté le plus faible. De quelque côté qu’on s’y tourne, on voit toujours la mort en face qui couvre de ténèbres tous nos plus beaux jours [BOSSUET, Duch. d’Orl.] Fig. Le côté faible d’une chose, ce en quoi elle pèche. Le côté faible d’une personne, son défaut habituel, ou ce qu’elle sait le moins, ou sa passion dominante. Fig. De mon côté, quant à moi, pour ma part. Je vais, de mon côté, prendre telle et telle mesure. Je veux voir à quel point une femme hardie Saura de son côté pousser la perfidie [VOLT., Zaïre, IV, 5] Du côté de…. dans les rangs de, parmi. De notre côté, il y eut trois morts et dix blessés. Du côté des Athéniens, Périclès, Nicias, Alcibiade ; de celui des Lacédémoniens, Brasidas, Gylippe, Lysandre s’y distinguèrent d’une manière particulière [ROLLIN, Hist. anc. ?uvres, t. III, p. 24, dans POUGENS] D’un côté, d’une part ; d’autre côté, d’autre part. Quand d’un côté je considère leur puissance et de l’autre ma faiblesse. D’un et d’autre côté l’action est si noire [CORN., Rodog. V, 4] D’un et d’autre côté je vous vois soulagée [ID., Cid, V, 5] Il ne leur arrivera pas, comme à ceux du caractère opposé, d’être d’un côté de grands hommes, et de l’autre des enfants [FONTEN., Boerhaave.] Près du grand L’Hôpital montrer le grand Caton, D’un côté Condillac et de l’autre Platon [DELILLE, Imagin. VII] De ce côté, de cette part. Je n’ai rien à craindre de ce côté. De côté et d’autre, des deux côtés. Les parents accoururent de côté et d’autre pour accommoder l’affaire [MONTESQ., Lett. pers. 70] 9° Direction. Je vais de votre côté. De quel côté vient le vent ? Après dîner, chacun s’en va de son côté [SÉV., 82] Votre dessein était-il d’aller du côté de la ville ? [MOL., Don Juan, III, 4] Fig. Ne savoir de quel côté tourner, ne savoir que faire, que devenir. De quel côté pencher ? à quel parti me rendre ? [CORN., Cinna, III, 3] De tous côtés, de partout. La foule accourait de tous côtés. De tous côtés on allait à son secours. Seigneur, de tous côtés le peuple vient en foule [CORN., Nic. V, 5] Regarder de quel côté vient le vent, observer les conjonctures pour régler sa conduite, et, le plus souvent, en mauvaise part, n’avoir d’autres règles de conduite que les circonstances. 10° Parti. C’est le côté le plus juste. Caton fut du côté de Pompée. Avoir quelqu’un de son côté, l’avoir de son parti. Tant que vous n’auriez point les juges de votre côté [PASC., Prov. 7] Il me dit qu’il y en avait de ceux de son côté qui tenaient…. [ID., ib. 1] Quand la malignité a la raison de son côté [ID., P. div. 99] Ils ne font rien pour mettre le monde de leur côté [MASS., Myst. Pent.] Mettons Dieu de notre côté, et alors nous serons les plus forts [ID., Car. Motifs.] Mettre les rieurs de son côté, faire, dans une discussion, que les assistants rient de la personne avec qui l’on discute. 11° Ligne de parenté. Ils sont parents du côté du père. Le côté paternel. Le côté maternel. Être du côté gauche, être d’une naissance illégitime ; locution tirée de ce que, dans les mariages inégaux, l’époux donnait à l’épouse non la main droite mais la main gauche. Se dit aussi d’une personne qui vit en concubinage. Elle l’a épousé ? oui, du côté gauche. 12° Terme de typographie. Côté de première, la forme où se trouve la première page de la feuille. 13° Du côté de, loc. prép. Vers, en faveur de, quant à. Regardez du côté du couchant. Placez-vous du côté du président. C’est la seule chose qui m’oblige quelquefois de tourner la tête du côté du monde [BALZ., liv. I, lett. 3] On la décrie du côté de la tendresse [VOIT., Lett. 88] Tous mes v?ux sont déjà du côté d’Aristie [CORN., Sert. I, 2] Pour lui mettre l’esprit en repos du côté de Jouarre [BOSSUET, Lett. Corn. 30] Pour moi, demeuré seul, une juste colère Tourna bientôt mes v?ux du côté de son frère [RAC., Baj. I, 1] Je veux que vous n’ayez rien à vous reprocher du côté de la modération [MASS., Car. Pardon.] Du côté de la fortune, le revers que vous éprouvez est accablant [MARMONT., Contes mor. École des Pères.] 14° De côté, loc. adv. En biais, obliquement. Il faut vous tourner un peu plus de côté. Regarder de côté, du coin de l’?il. Près du feu, deux amants, pleins d’un tendre délire, D’un regard de côté se parlent sans rien dire [DELILLE, Trois règnes, I] Fig. Regarder de côté, regarder avec dédain, ressentiment ou embarras. De côté, à droite ou à gauche, pour que l’espace reste libre. Ranger une chose de côté. Mettez ce fauteuil de côté, il gêne le passage. Se mettre, se ranger de côté, quitter le milieu du passage pour faire place à quelqu’un ou à quelque chose qui s’avance. Je me mis de côté pour éviter la voiture. De côté, en passant, négligemment. Vu que par l’homme en place un mot dit de côté D’un faux air de crédit flatte leur vanité [DELILLE, Homme des ch. I] À part, en réserve. J’ai prié ce marchand de me mettre plusieurs objets de côté. Il met tous les ans quelque chose de côté, il fait des économies. À l’écart. Je mets de côté toutes les raisons que vous aviez de lui pardonner. Mettre, laisser de côté, abandonner, ne pas se servir de. On laissa de côté plusieurs officiers de mérite. 15° À côté, loc. adv. Dans une direction latérale, oblique. [Le drôle] Prend à côté, pourvoit à ses affaires, Laisse son maître, à travers champs s’enfuit [LA FONT., Orais.] Tout père frappe à côté [ID., Fabl. VIII, 20] Fig.Le poëte d’abord parle de son héros ; Après en avoir dit ce qu’il pouvait en dire, Il se jette à côté [ID., ib. I, 14] Donner à côté, s’éloigner du but, et aussi se méprendre. À peu de distance. Serrez-vous, marchez à côté. Est-ce loin ? non, c’est tout à côté. À côté de, loc. prép. Tout auprès, à droite ou à gauche de. Sa maison est à côté de la mienne. Se mettre à côté de quelqu’un. Il marchait à côté du grand prêtre [RAC., Athal. II, 5] Fig.Peut-être Babylone, honorant ma mémoire, Mettra Sémiramis à côté des grands rois [VOLT., Sémiram. II, 7] Passer à côté d’une difficulté, d’une question, ne pas l’aborder, éviter de la résoudre. Être à côté de la question, ne pas bien la saisir, s’en écarter. SYNONYMEDE TOUS CÔTÉS, DE TOUTES PARTS. Il y a, entre ces deux locutions, la différence qu’il y a entre côté et part, c’est-à-dire que côté exprime plus spécialement une direction que ne fait part. La foule accourut de tous côtés est synonyme, sans nuance bien sensible, de : la foule accourut de toutes parts. Mais on dira : cette forteresse est commandée de tous côtés, mieux que de toutes parts ; car ici il importe de spécifier les côtés, les directions. HISTORIQUEXIe s. Gent [il] ot le cors et les costez ot larges [, Ch. de Rol. X] Ma bonne espée que ai ceinte au costet [, ib. LXXXII] XIIe s. [à] Gautier [il] en bande les flans et les costez [, Ronc. p. 94] Nu à nu du costé son roit espié [il] lui vire [, Sax. X] Joab sacha l’espée e ferid Abner enz el costed, si l’ocist felonessement [, Rois, 132] XIIIe s. Et del costet de mi Robin [RAYNOUARD, costat.] Quant on me veut meurdrir delez vostre costé [, Berte, X] Chi vous lairrons ester de Namur qui gist en mauvais costei [, Chr. de Rains, 232] Un quadrangle du quel li uns des costés soit de trois piés [, Comput, f° 17] Se [sa] tere esquiet de costé à celi qui est mariés, comme d’oncle ou d’antain, de frere ou de sereur [BEAUMANOIR, XIII, 13] Mout de diverses coustumes sont en parties d’eritages qui vienent en descendant ou par esqueance de costé [ID., XIII, 1] Et avec ce il jureront que il ne prenront, ne ne recevront, par eulz ne par autres, ne or, ne argent, ne benefices par de costé [indirectement], ne autres choses [JOINV., 294] Tu feras cele chose [un dez] de six costez quarrée, Jeu de dez [JUBINAL, t. II, 230] XVe s. Et dit qu’il se trairoit avant du costé devers Boulogne [FROISS., I, I, 315] Si s’adressa sur Mgr Geffroy de Chargny, et là, en parlant à lui, il changea un peu de contenance, car il le regarda sur costé en disant…. [ID., I, I, 329] Trop a souvent le corps las et travaillé, qui continuellement se gist sur ung costé [, Perceforest, t. V, f° 44] Se sont si avant entremeslées icelles choses d’un costé et d’autre, que grieve chose m’est à porter, dont il me desplaist tant que plus ne peut [MONSTREL., liv. II, ch. 89] Ils virent bien que la force n’eust pas esté de leur costé [, Bouciq. I, 32] Et se tenoit droit, la main au costé, qui moult luy avenoit, regardant jouer les autres enfans pour juger de leurs coups [ID., I, 3] Et combien que je n’aye demouré sur le lieu, si fus-je informé, comme les affaires passoient, et le povez bien aisement entendre pour la congnoissance et nourriture que j’avoye eu de l’ung costé et de l’autre [COMM., V, 13] XVIe s. Ayant à ses costez ledit seigneur [MONT., I, 127] Du costé de l’occident [ID., I, 238] Il n’auroit devant ny derriere luy, ny à costé, rien qui ne lui feist guerre [ID., I, 356] Assis de costé [sur sa mule] comme les femmes [ID., I, 354] Je ne vise pas de ce costé là [ID., IV, 28] Les suyvants d’Alexandre portoient comme lui la teste à costé [ID., IV, 32] Il invita à disner les principaux parens de sa femme, sans toutefois appeler ceux du costé de lui [DESPER., Contes, VI] Theseus du costé de sa mere estoit issu de Pelops [AMYOT, Thésée, 3] Il se tenoit tousjours assis, ayant deux de ses serviteurs à ses costez [ID., Péric. 52] Ainsi l’assault estant donné de tous costez, et tout en un mesme temps, les gens d’Icetes furent incontinent rompus [ID., Timol. 31] ÉTYMOLOGIEBourguig. coutai ; saintong. et Berry, coûté ; provenç. costat ; espagn. costado ; ital. costato ; du bas-latin costatum, de costa, côte. On a dit aussi costel qui vient de costalis, et qui a donné coteau (voy. ce mot). SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE CÔTÉ. Ajoutez : 16° Terme de fortification. Le côté extérieur d’un polygone fortifié, ligne droite qui réunit deux angles flanqués. Émile Littré’s Dictionnaire de la langue française © 1872-1877cote COTE. n. f. Chacune des marques alphabétiques ou numérales dont on se sert pour classer les pièces d’un procès, d’un inventaire, etc. Ces pièces sont sous la cote A, sous la cote B. La cote 3. La cote 4. En termes de Finance et de Bourse, il désigne le Tableau indicateur du taux des effets publics, du change, etc. Les valeurs admises à la cote de la Bourse. En termes de Courses, il se dit du Tableau qui indique les chances probables qu’a chaque cheval de gagner. Il désigne aussi la Quote-part imposée à chaque contribuable. Cote mobilière. Cote foncière. Cote mal taillée, Arrêté de compte en gros, sans égard à ce qui peut appartenir rigoureusement à chacun. Vous avez des prétentions les uns contre les autres ; il faut faire de tout cela une cote mal taillée. COTE se dit encore de l’Évaluation numérale qui sert à exprimer l’élévation au-dessus du niveau de la mer d’un terrain, d’un cours d’eau, d’un point quelconque. Cote d’altitude. La cote 304. Vraies côtes, Celles d’en haut, qui aboutissent au sternum ; et Fausses côtes, Celles d’en bas, qui n’aboutissent pas directement au sternum. Fam., On lui compterait les côtes, se dit d’une Personne ou d’un Animal extrêmement maigre. Fam., Se tenir les côtes de rire, Rire démesurément. CÔTE À CÔTE, loc. adv. À côté l’un de l’autre. Ils allaient côte à côte. Ils marchaient, ils étaient côte à côte. CÔTE signifie figurément Ligne, extraction. Nous sommes tous de la côte d’Adam. Il se dit par analogie de Plusieurs choses qui ont quelque ressemblance avec les côtes des animaux. Côte de melon, de citrouille, etc. Bas à côtes. Velours à côtes. Les côtes d’un bâtiment, d’un navire, Les pièces qui sont jointes à la quille et qui montent jusqu’au plat-bord. La côte d’une feuille, la grosse nervure du milieu, qui est formée par le prolongement du pétiole. Les insectes ont tellement rongé cette feuille qu’il n’en reste plus que la côte. Il se dit de même, en termes d’Architecture, des Saillies qui divisent et ornent la surface concave d’une voûte sphérique, ou la surface convexe d’un dôme. Côtes de coupole. Côtes de dôme. Il se dit également des Listels qui séparent les cannelures d’une colonne. Il désigne aussi le Penchant d’une montagne, d’une colline ou la Pente d’une route. Côte fertile. Une côte très raide. Côte plantée de vignes, de bois. Le long de la côte. Sur la côte. Sur le haut de la côte. Au bas de la côte. Gravir une côte. À mi-côte, Vers le milieu du penchant d’une côte. Une maison bâtie à mi-côte. Il se dit aussi des Rivages de la mer. Côte basse, escarpée. La côte est inabordable. La côte ou les côtes de France, d’Angleterre, etc. Les côtes de l’Océan, de la Méditerranée, etc. On alluma des feux le long des côtes. Il se dit quelquefois, par extension, des Approches de la terre, jusqu’à une certaine distance au large. Côte pleine d’écueils, pleine de bancs. Côte dangereuse. L’armée navale parut sur la côte, sur nos côtes. En termes de Marine, Faire côte, Faire naufrage sur le bord d’une terre. Ce navire a fait côte avant de pouvoir virer de bord ou Ce navire a été jeté à la côte, d’où, figurément, dans le langage familier, Être à la côte, Être perdu, et spécialement Être ruiné. Point de côté, Douleur aiguë qui se fait sentir au-dessous des côtes. Dans une signification plus étendue, il se prend pour Toute la partie droite ou gauche de l’homme ou de l’animal. Il était perdus de tout le côté gauche. Il boîte des deux côtés. Se coucher sur le côté. J’étais à son côté à ses côtés. Il porte l’épée au côté. Du côté de l’épée. Il se dit aussi en parlant des Choses, soit des Deux parties opposées d’un objet, à droite et à gauche, soit de l’Espace extérieur à cet objet, à droite et à gauche. Les côtés d’une armoire, d’une commode, etc. Un des côtés de cette cheminée est démoli ; il faut le réparer. Ce côté de la voiture a été détérioré par le choc. S’asseoir à l’un des côtés de la cheminée. Il y a un massif d’arbres de chaque côté de la pelouse. Il y avait des gardes de chaque côté de la voiture. De l’autre côté des Alpes. De ce côté des Pyrénées. Mettez-vous de l’autre côté de la table. En termes de Marine, Les côtés d’un vaisseau, d’un navire, Les flancs d’un vaisseau, d’un navire, à partir du plat-bord. Le côté de tribord, ou Le côté droit. Le côté de bâbord, ou Le côté gauche. Mettre un navire sur le côté, pour le caréner, le radouber, etc. Le navire resta sur le côté jusqu’à la marée montante. Le côté de l’épître, le côté de l’évangile, Le côté droit, le côté gauche de l’autel. En termes de Théâtre, Côté cour, côté jardin, La droite et la gauche de la scène par rapport au spectateur. Les bas-côtés d’une église. Voyez BAS. Dans une Assemblée délibérante, Le côté droit, le côté gauche, Le côté de la salle qui est à la droite, qui est à la gauche du président. Siéger au côté droit. On désigne également par ces expressions les Membres de l’assemblée qui siègent à l’un ou à l’autre de ces côtés. On dit plutôt aujourd’hui la droite, la gauche. Il se dit encore des Divers pans, des différentes faces que présente un objet. On avait sculpté des emblèmes sur les quatre côtés du monument. Les côtés d’une pyramide. Les trois cotés d’un triangle. Les côtés d’un carré, d’un polygone, etc. Ce côté de la montagne est plus fertile que celui qui est exposé au vent. Le côté intérieur. Le côté extérieur. Le côté de devant. Le côté de derrière. Les deux côtés d’un tableau, d’une médaille, etc. Il se dit particulièrement en parlant des Étoffes. Le côté de l’envers. Le côté de l’endroit. Mettez cette étoffe du beau côté, du bon côté. Fig., Il se fait toujours voir, il se montre par le beau côté. Prendre une chose du bon côté, du mauvais côté. Il voit tout du bon côté. Il regarde tout par le mauvais côté. Ce n’est là qu’un côté de la question. On a retourné la question de tous les côtés. De quelque côté que vous considériez l’affaire, elle vous intéressera. Il se dit, dans une acception encore plus étendue, pour Endroit, partie quelconque d’une chose. De ce côté-là. De ce côté-ci. On y peut entrer par deux côtés. L’effroi se répand de tous côtés, de tout côté. Ils arrivaient de tous côtés, de deux côtés opposés. Il demeure du côté de la porte Saint-Denis. Mettez-vous du côté du jour. Fig., Du côté des ennemis, il y eut tant d’hommes tués ; du nôtre il n’y eut que des blessés. Faites tout votre possible : j’agirai de mon côté. Tout le tort est de votre côté. Du côté de la fortune, vous n’avez rien à désirer. D’un côté… de l’autre. Fam., De l’autre côté, Dans la pièce, dans la chambre voisine. Passons de l’autre côté. Mon fils est de l’autre côté. Fig. et fam., Regarder, voir de quel côté vient le vent, S’amuser à regarder dehors sans aucun dessein et comme un homme oisif. Il s’emploie surtout au sens figuré et signifie Observer le cours des événements pour régler sa conduite suivant ce que l’on aperçoit. Il ne se prend guère qu’en mauvaise part. Fig. et fam., Ne savoir plus de quel côté se tourner, Ne savoir plus que faire, que devenir. Fig., Le côté faible d’une chose, Ce qu’elle a de défectueux. Voilà le côté faible de cette institution. Ce système a bien des côtés faibles. On dit aussi le côté faible d’une personne Le défaut habituel, la passion dominante d’une personne, ou Ce qu’une personne sait le moins par comparaison à ses autres connaissances. Vous l’avez attaqué par son côté faible. Je connais, j’ai trouvé son côté faible. Il a fait de bonnes études, mais le grec est son côté faible. On dit, par extension, L’estomac, la poitrine est chez lui le côté faible. On dit aussi Cette personne a pas mal de petits côtés, Elle a des petitesses d’esprit, des mesquineries de caractère. Il signifie encore Parti. Je ne suis ni d’un côté ni d’un autre. Je serai de votre coté. Il a les rieurs de son côté. Mettre les rieurs de son côté. Il signifie également Ligne de parenté. Ils sont parents du côté du père, du côté de la mère. Le côté paternel. Le côté maternel. Être du côté gauche, Être bâtard. À CÔTÉ, loc. adv. À une certaine distance du lieu où l’on est ou du but que l’on vise. Marcher à côté. Être à côté. Le coup passa à côté. À CÔTÉ DE, loc. prép. Au côté de, auprès. Se mettre à côté de quelqu’un. Ma maison est à côté de la sienne. À côté du village, à côté du but. Il s’emploie dans certaines phrases figurées pour marquer l’Égalité de mérite, de naissance, etc. Dans la satire, Boileau a sa place à côté d’Horace. Mettre un artiste, un écrivain, etc., à côté d’un autre. Fig., Passer à côté d’une difficulté, d’une question, Ne pas la résoudre, l’éluder. Être à côté de la question, ou simplement Être à côté, Ne pas bien saisir la question ou s’en écarter. DE CÔTÉ, loc. adv. De biais, de travers, obliquement. Il marche de côté. Il va de côté. Il faut vous tourner un peu plus de côté. Regarder de côté signifie figurément Regarder avec dédain, ou ressentiment, ou embarras. Je ne sais ce que je lui ai fait, mais il me regarde de côté. Fig., Mettre une chose de côté, Mettre une chose en réserve. C’est un homme d’une grande économie et qui met tous les ans quelque chose de côté. J’ai prié ce marchand de me mettre plusieurs objets de côté. Il signifie encore figurément Ne pas parler d’une chose. Je mets de côté tous les reproches que j’aurais à vous faire. Mettre, laisser une chose, une personne de côté, Abandonner, au moins pour un temps, une chose, une personne, négliger de s’en occuper. J’ai laissé mon travail de côté pour venir ici. Peut-on laisser de côté un si bon officier? De côté et d’autre, De divers côtés. COTE, ou COTTE, s. f. [L’Acad. met le premier, et avertit que l’o est bref.] Marque numérale, dont on se sert pour mettre en ordre les pièces d’un procès. Ces pièces sont sous la cote A, la cote B, etc. ? Cote mal taillée; acomodement où chacun des intéressés cède quelque chôse de ses prétentions. CôTE, s. f. [1re lon., 2ee muet.] 1°. Os courbe et plat, qui tient à l’Épine du dôs: « Il s’est froissé une côte: « Côte de boeuf, de cheval, de baleine. = 2°. Par extension, on dit, côte de melon, de citrouille, etc. « Les côtes d’un vaisseau, les pièces qui sont jointes à la quille. = 3°. Le penchant d’une montagne, d’une colline: Côte rude; côte agréable, fertile. Coteau en est le diminutif. = à~ mi-côte: « Maison bâtie à mi-côte. ? Richelet met à demi-côtes, qui ne vaut rien. = 4°. Rivages de la mer. « Côte pleine d’écueuils. Les côtes de France, d’Angleterre, etc.    On dit, proverbialement, que nous sommes tous de la côte d’Adam; et d’un homme qui s’en fait acroire sur sa noblesse, qu’il se croît issu de la côte de St. Louis. ? Serrer les côtes à quelqu’un, le serrer de près, le presser vivement pour l’obliger à quelque chôse; lui mesurer les côtes, le battre à coups de bâtons, nerfs de boeuf, etc. Lui rompre les côtes, le batre à outrance. Ces deux derniers sont populaires. ? On lui compterait les côtes, se dit d’un cheval ou d’un homme extrémement maigre.    Côte-à-côte, adv. À~ côté l’un de l’aûtre.    Je songeois cette nuit que de mal consumé,    Côte-à-côte d’un pauvre on m’avoit inhumé.        Patris. CôTÉ, s. m. [1re lon. 2e é fer.] La partie droite ou gauche de l’animal: le côté droit, le côté gauche: être couché sur le côté; se mettre les mains sur les côtés. Il a, il porte l’épée au côté; du côté de l’épée, etc. = Il se dit aussi des chôses. De ce côté là: ataquer une place du côté le plus foible. De quel côté vient le vent? Tourner une afaire de tous les côtés. « L’aveuglement l’entraînait au bord du précipice: la crainte, qui marche à côté du crime, l’arrêtoit. = Côté, parti: Le côté le plus juste, le bon côté: « Tous ceux qui étoient de son côté. « De quel côté êtes vous? etc.    À~ côté, adv. ou prép. régit de. « À~ côté de vous, de lui. Il s’emploie aussi adverbialement et sans régime. « Être, marcher à côté, passer à côté, prendre un peu à côté. = Doner à côté, s’éloigner du but.    De côté, par côté, adv. sans régime: « Aler, marcher de côté, par côté; regarder de côté. ? Ils deviènent prépositions, quand on y insère l’article: du côté de la place; par le côté de l’ Église, de tous les côtés de la salle. = Fig. regarder de côté; avec dedain, ou avec colère. Mettre une chôse de côté, la mettre en réserve, et en dérober la conaissance aux aûtres. = Mettre ou laisser de côté; c’est aussi, oublier ou omettre: l’Auteur anonyme laisse de côté tout ce qui s’apèle doctrine musicale. Journ. de Litt. « Il n’a pas laissé de côté ce qui concerne les diférentes~ espèces d’air fixe. L’Ab. Royou. « Il a mis de côté tout ce que cette science renferme de dificultés. Id. ? Laisser à part est plus noble: mettre ou laisser de côté est plus familier.    Être sur le côté, n’avoir plus le même crédit, être presque disgracié. Mde. de Sévigné l’emploie au propre et au figuré tout-à-la-fois. « Parlons de sa goutte et de sa fièvre (du Chevalier de Grignan)… c’est un grand malheur, qu’un tel homme soit sur le côté. ? Ne savoir de quel côté se touner, être embarrassé pour vivre, pour réussir dans une afaire. ? Voir de quel côté vient le vent, examiner en quel état sont les afaires, pour prendre son parti. ? Être du côté gauche, bâtard. ? Se tenir les côtés (l’Acad. ajoute, de rire, ce qu’on n’ajoute pas ordinairement), rire à gorge déployée. « L’Hôte et l’Hôtesse éclatèrent de rire, et se tinrent long-temps les côtés. Volt. « Elles se tiènent toutes les côtés, et font des éclats immodérés. Th. d’Éduc.

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