sûr

sûr, e adj. [ du lat. securus, exempt de souci ] 1. En qui l’on peut avoir confiance : Un ami sûr dévoué, fidèle ; déloyal, perfide2. Qui n’offre aucun danger : Ces rues ne sont pas sûres le soir tranquille ; dangereux3. Dont on ne peut douter ; qui est vrai, exact : Des informations sûres avéré, indubitable ; contestable, douteux, inexact4. Qui sait d’une manière certaine : Je suis sûr de ce que je dis assuré, certain5. Qui n’est marqué par aucune hésitation : Un coiffeur qui a la main sûre stable ; hésitant, tremblantRemarque: Ne pas confondre avec sur.À coup sûr, ou, fam., pour sûr, infailliblement ; certainement.Avoir le goût sûr, être apte à discerner la valeur esthétique de qqch.Bien sûr, c’est évident ; certainement.Bien sûr que, sert à appuyer une réponse : Bien sûr que je viendrai.En lieu sûr, dans un lieu où il n’y a rien à craindre : La police a placé les témoins en lieu sûr.Le temps n’est pas sûr, il peut changer, se gâter.Rien n’est moins sûr, c’est très douteux.Maxipoche 2014 © Larousse 2013sur SUR, URE. adj. Qui a un goût acide et aigrelet. Ce fruit est sur. Ces pommes sont sures. L’oseille est très sure. sûr SÛR, ÛRE. adj. Qui est certain, indubitable, vrai. C’est une chose sûre. Cela est sûr. Rien n’est si sûr. Rien n’est plus sûr. Cela est-il bien sûr? Cela est d’un effet sûr. Je regarde cela comme sûr. Ce qu’il y a de sûr, c’est qu’il fit cette démarche. Familièrement et par ellipse, Bien sûr, Cela est certain. SÛR se dit aussi des Choses qui doivent arriver infailliblement, ou qu’on regarde comme devant nécessairement arriver. Rien n’est si sûr que la mort. Ce profit est sûr. C’est un gain sûr. L’affaire est sûre, Le succès en est certain. Cette phrase signifie aussi L’affaire est sérieuse, digne de confiance. SÛR signifie aussi Qui produit ordinairement son effet. Ce procédé, ce moyen est sûr, il ne manque jamais. Parier à coup sûr, Parier sur un fait dont on a la certitude. SÛR signifie encore Qui ne trompe pas, qui ne saurait tromper. Il a la mémoire sûre. Avoir le goût sûr, Discerner parfaitement la qualité des mets, du vin. Ce gourmet a le goût sûr. Il s’emploie aussi figurément et signifie Juger bien des ouvrages de l’esprit. On dit de même : Avoir le jugement sûr. Avoir le coup d’oeil sûr, Juger d’une manière aussi exacte que possible, à la simple vue, la distance, l’étendue, le poids, etc., d’un objet. Je n’ai pas le coup d’oeil assez sûr pour vous dire quelle est la hauteur de cette colonne. On le dit aussi figurément. Pour diriger les affaires difficiles, pour prévoir les dangers, il faut avoir le coup d’oeil sûr. Avoir l’oreille sûre, Apprécier exactement les sons. Avoir la main sûre, Avoir une main ferme, qui ne tremble point. Ce chirurgien a la main sûre. Ce cheval a le pied sûr, la jambe sûre, il est sûr, Il ne bronche jamais. SÛR se dit aussi des Personnes et signifie Qui sait quelque chose d’une manière certaine. Je suis sûr de ce que je vous dis. Je suis sûr que cela est. Je n’en suis pas tout à fait sûr. Êtes-vous bien sûr de ce que vous avancez? Je suis sûr de l’avoir entendu. Soyez sûr de ce que je vous dis. Être sûr de son fait, Être certain de ce qu’on affirme. Être sûr de quelqu’un, Compter fermement sur lui, sur son secours; être assuré que ses opinions, que ses sentiments sont tels qu’on les imagine, qu’on les souhaite. Êtes-vous bien sûr de cet homme-là? Être sûr de soi, de soi-même, Être assuré de ne pas faillir. Quel homme oserait prétendre qu’il est sûr de soi? En termes de Jeu, Être sûr de son coup, Faire un coup en étant assuré de gagner. Il signifie, figurément et familièrement, Avoir si bien pris ses mesures dans une affaire qu’on est assuré qu’elle réussira. SÛR signifie aussi En qui on peut se fier. C’est un ami sûr. Un domestique sûr. Ce banquier est sûr. L’instinct est un guide sûr. J’ai un sûr garant de ce que j’avance. En main sûre, en mains sûres, Entre les mains d’une personne en qui on peut avoir toute confiance. Ne craignez rien, vos intérêts sont en mains sûres. J’ai remis ces papiers en mains sûres. Le temps n’est pas sûr, Il y a apparence que le temps deviendra bientôt mauvais. C’est plus sûr, C’est plus prudent. Prenez un parapluie, ce sera plus sûr. SÛR, en parlant des Lieux, des chemins, etc., signifie Où l’on est en sûreté, dont on peut se servir sans danger. Les chemins sont sûrs. Cette rade est sûre. Cet asile est sûr. Cette planche n’est pas sûre. Cette échelle est sûre. Ce navire est sûr. Il ne fait pas sûr en cet endroit, On n’y est pas en sûreté. Mettre quelqu’un en lieu sûr, Le mettre en lieu de sûreté, où il n’a rien à craindre. Il signifie aussi Le mettre en prison, en quelque lieu où l’on soit assuré de sa personne. LE PLUS SÛR s’emploie substantivement et absolument pour désigner le Parti le plus sûr, celui qui offre le moins de risque. Aller au plus sûr. Prendre le plus sûr. Le plus sûr dans cette circonstance est de ne rien dire. À COUP SÛR, loc. adv. Immanquablement, infailliblement. Vous le trouverez à coup sûr. Nous réussirons à coup sûr. POUR SÛR, loc. adv. Certainement, infailliblement. Pour sûr, il viendra. Il est très familier. Être sur pied, Être levé, être à ses affaires. Je suis sur pied depuis cinq heures du matin. Il s’emploie aussi figurément et signifie Être guéri. Le voilà guéri, il est sur pied depuis huit jours. Être sur son séant, Être assis. Se soutenir, revenir sur l’eau, À la surface de l’eau. Passer le balai, l’éponge, etc., sur quelque chose, Balayer, frotter avec l’éponge la surface de quelque chose. Appliquer une couche de mortier sur un mur, étendre du beurre sur du pain, etc., Enduire de mortier la surface d’un mur, couvrir de beurre une tranche de pain, etc. Avoir, porter une chose sur soi, L’avoir, la porter dans sa poche. Avoir sur soi se dit aussi des Vêtements que l’on porte sur soi. Il n’avait sur lui qu’une robe de chambre. Fam., La clef est sur la porte, Elle est dans la serrure. En termes de Marine, Ce navire chasse sur ses ancres, Il entraîne ses ancres et leur fait labourer le fond. SUR sert aussi à marquer la Situation de ce qui est simplement au-dessus. Les globes célestes qui roulent sur nos fêtes. Un oiseau qui plane sur la rivière. Le soleil est sur l’horizon. Il se dit également en parlant de la Surface qui est utilisée pour graver, dessiner, peindre, écrire, etc. Graver son nom sur l’écorce d’un arbre. L’inscription qui est sur sa tombe. Peindre sur toile, sur verre, sur porcelaine. Écrire sur le sable, sur une ardoise, sur du papier. Écrivez cela sur le registre. Il est couché sur l’état. Son nom est sur la liste. Coucher quelqu’un sur son testament. Lire une inscription sur un mur. Fig., L’ennui est peint sur son visage. Il sert encore à marquer la Contiguïté, la proximité, à indiquer où donne une rue, une maison, où s’étend la vue. Cet hôtel ouvre sur deux rues. Cet appartement donne sur le jardin. Cette maison a vue sur la campagne. Il a deux fenêtres sur la rue. Les villes qui sont sur la Seine, sur le Rhin. Châlons-sur-Marne. Une maison sur le bord de la route. Une abbaye sur la frontière. Il se dit aussi en parlant du Lieu où l’on se trouve. Voyager sur terre, sur mer. Nous avons fait une promenade sur l’eau. Se promener sur le bord de la mer, de la rivière. Se promener sur la route. Être sur les lieux, Être à l’endroit dont on parle. Puisque vous êtes sur les lieux, il vous sera facile de faire cette vérification. SUR se dit aussi en parlant de Ce que l’on touche, de ce que l’on frappe. Donner un coup sur la tête. Frapper sur une enclume. Il a osé porter la main sur son supérieur. Passer la main sur une étoffe. Il se dit encore pour désigner Ce qui suit, ce qui vient, ce qui est par-derrière. Il marche, il vient, il est sur mes pas. Fermer la porte sur quelqu’un. En termes de Blason, Sur le tout se dit d’un Écusson placé au milieu d’une écartelure. Brochant sur le tout. Voyez BROCHER. Sur marque encore la Direction et signifie Vers, du côté de. Tourner sur la droite, sur la gauche. Tirer sur quelqu’un. Souffler sur quelque chose. Il plaça la cavalerie sur les ailes, sur les flancs. L’armée fut inquiétée sur ses derrières. Il opéra sa retraite sur telle ville. L’inflammation s’est portée sur les bronches. En termes de Commerce, Tirer une lettre de change sur quelqu’un, tirer sur quelqu’un, Faire une lettre de change pour qu’il l’acquitte. On dit de même : Un chèque sur Paris. SUR se dit aussi en parlant de l’Endroit où se porte un effort. Il fallut mettre quatre chevaux sur cette voiture pour la tirer du bourbier. Cet imprimeur a mis deux ouvriers sur la même feuille pour aller plus vite. Précédé et suivi du même mot, il marque Succession rapide ou Accumulation. Mettre sou sur sou. J’ai reçu lettres sur lettres. Il fait folies sur folies. Il accumule mensonges sur mensonges. Il a eu trois maladies coup sur coup. Il sert aussi à indiquer un Mouvement de retour. Revenir sur ses pas. Revenir sur le passé. Une courbe qui revient sur elle-même. La terre tourne sur elle-même. Il sert de plus à marquer le Rapport, la proportion d’une chose relativement à une autre. Cette plaine a six kilomètres de long sur deux de large. Le progrès sur les années précédentes est frappant. Sur dix, il n’y en avait pas un de bon. Il eut deux cents voix sur trois cents et fut élu. Il se dit figurément en parlant de Ce qui est l’objet d’un impôt, d’un prélèvement, d’un retranchement. L’impôt sur le revenu. Mettre une taxe sur les marchandises étrangères. Assigner une pension sur les produits d’une terre. Prendre sur sa nourriture, sur sa dépense, sur son nécessaire. Sur cette somme il faut retrancher tant. On lui déduira tant, on lui retiendra tant sur ses gages, sur sa solde. Vivre sur son capital. Autrefois les gens de guerre vivaient souvent sur le paysan. Il sert aussi à marquer la Supériorité, la domination, la juridiction, l’excellence, l’avantage, l’action, l’influence d’une personne, d’une chose à l’égard d’une autre. Régner sur plusieurs nations. Avoir autorité, pouvoir, juridiction sur quelqu’un. Veiller sur un enfant. Avoir l’oeil sur quelqu’un. Il a un grand avantage sur vous. Il a de l’ascendant sur moi. Je ne puis rien sur lui. Il l’emporte sur tous ses rivaux. Prendre le pas sur quelqu’un. Cela influe beaucoup sur la santé. Cette péroraison produisit beaucoup d’effet sur les auditeurs. Il signifie encore Touchant, concernant, à l’égard de. Il y a diversité d’opinions sur ce point. On ne s’accorde pas sur l’époque de cet événement. En voilà assez sur ce point, sur ce sujet. Ils disputent sur telle question. Discuter sur des pointes d’aiguilles. Qu’a-t-on décidé sur cela? Je ne suis de son avis sur rien. Il m’a éclairé sur mes vrais sentiments. Je l’ai félicité sur son retour. Je me suis trompé sur son caractère. Je suis tranquille sur son compte. Je l’ai réprimandé sur sa paresse. Faites réflexion sur cette affaire. Il signifie également D’après, en conséquence de, en considération de, moyennant. Juger sur les apparences. Juger de quelqu’un sur la mine. Se régler, se modeler sur quelqu’un. Je ne suis venu que sur son invitation. Il a écrit son histoire sur des documents authentiques. Il a pris cette résolution sur ce qu’on lui a dit. Il partit avec précipitation sur l’avis qu’on lui donna. J’ai fait cela sur votre parole. Sur la foi des traités. Il croit qu’il trouvera de l’argent sur son crédit. Il lui a prêté cette somme sur nantissement, sur gages. Croire sur parole, Croire quelqu’un sur ce qu’il dit. Se fonder sur quelque chose, S’en autoriser, l’alléguer, le faire valoir à l’appui de ce qu’on prétend ou de ce qu’on avance. Il se fonde sur une possession de tant d’années. On dit de même : Je suis fondé sur un arrêt, sur une loi. Sur quoi votre prétention est-elle fondée? SUR sert aussi à marquer l’Affirmation, la garantie de quelque chose. Sur mon honneur. Sur ma conscience. Sur ma foi. Sur ma vie. Sur mon âme. Sur ma parole. Je jure sur ce que j’ai de plus cher, sur la tête de mes enfants. Sur la vie, Au risque de perdre la vie. Gardez-vous sur la vie de faire cela. Jurer sur les saints Évangiles, Faire un serment en posant les mains sur le livre des Évangiles. SUR sert aussi à indiquer le Sujet sur lequel en travaille. Il travaille sur tel sujet. Il a fait des commentaires sur tel auteur. Faire des paroles sur un air, Accommoder des paroles à un air déjà fait. On dit de même : Cette chanson est sur tel air. Faire de la musique sur des paroles. Faire des variations sur un air. Faire des vers sur des rimes données. SUR sert encore à marquer le Temps et signifie Environ, vers, durant. Il vint sur l’heure du dîner. Sur le tard. Sur la brune. Il se couche sur les dix heures. Sur ces entrefaites. Sur la fin de l’hiver. Sur le point de partir. Ces arbres sont vieux, ils sont sur leur déclin. Une femme qui est sur le retour. Il est sur son départ. Sur-le-champ. Voyez CHAMP. Sur cela, sur ce, Aussitôt après. Sur cela il me quitta. Sur cela je m’éveillai. SUR s’emploie dans diverses autres locutions. Je me décharge de cette affaire sur vous. Je m’en repose sur vous, sur votre prudence. Je compte sur vous. Marcher sur les pas, sur les traces de quelqu’un. Aller sur les brisées de quelqu’un. Prendre un cambrioleur sur le fait. Vous le prenez sur un ton bien haut. Prendre quelque chose sur soi. Il aura toujours cela sur le coeur. Être sur le qui-vive. Rester sur son quant-à-soi. Être sur un bon pied. Mettre quelqu’un sur le bon pied. Il est sur le pied de cent mille livres de rente. Rester sur son appétit. Être sur les dents. Être sur sa bouche. Etc. Voyez DÉCHARGER, REPOSER, COMPTER, MARCHER, BRISÉES, PRENDRE, COEUR, QUI-VIVE, QUANT À, PIED, APPÉTIT, DENT, BOUCHE, etc. SUR se joint à de nombreux mots pour en former d’autres qui indiquent une Supériorité de position, d’ordre, de qualité, etc., un excès, un supplément. Surfin, Surglacer, Surremise, etc. On trouvera ci-dessous à leur rang alphabétique les plus importants des mots ainsi formés. SUR TOUTE CHOSE, SUR TOUTES CHOSES, loc. adv. Principalement, de préférence à toute autre chose. Je vous prie, je vous recommande, sur toute chose, de…. Sur, Est preposition locale et d’assiete, qu’on escrit aussi et prononce sus, pour autant que le François change aisement r, en s, et vient de Super Latin, qui est fait de hupér Grec. Il est sur la montagne, Monti insidet. Et se prend aussi pour contre et au prejudice, Aduersus ac in perniciem, comme, Tous courent sur moy, Omnes aduersum me contendunt. Il a prins un chasteau sur les Anglois, Arcem Anglis detraxit, In Anglorum damnum arcem occupauit, cepit. Le Hal des Hebrieux correspond à cela. Il est aussi usurpé pour Touchant. Nicole Gilles en la vie de Philippe de Valois: Il envoya ses ambassades pour obtenir certaines requestes sur le fait du voyage d’outre-mer, c. Touchant le voyage d’outre mer. Et estant en composition, importe signification d’excez, comme se peut veoir és dictions composées couchées cy apres. Sur signifie aussi devers, comme, Ce vin tire sur l’aigre, Hoc vinum est subacidulum. Sur le nord, devers le nord, Aquilonem versus. On dit aussi vin sur pour aigre, et suret pour aigret, pource par adventure que le vin s’aigrit par la trempe et meslange du sureau, Vinum acidum, Acidulum. Estre assis sur quelque chose, Super aliquid assidere. Sur tout, que, etc. Ante omnia, ne, etc. Sur toutes choses j’ay eu cela en recommandation, Mihi id semper antiquissimum fuit. Bud. Sur tout mettez peine que vous vous portiez bien, Maxime autem date operam vt valeatis. Tout sur le poinct, Droictement à l’heure, In ipso tempore. Payer sur le champ, Payer contant, Repraesentare pecuniam, Repraesentare pretium rei emptae. Sur le vespre, Prima vespera, Sub vesperam. SUR, SURE, adj. SURET, ETTE, adj. [On doit les écrire sans accent sur l’u.] Sur, qui a un goût acide et aigret. Suret est un diminutif de sur. « Ce fruit est sur; est suret: ces pommes sont sures, surettes. SûR, SûRE, adj. SûREMENT, adv. SûRETÉ, s. fém. [1re lon. 2e e muet. ? On écrivait aûtrefois seur, seure, seureté, etc.] Sûr se dit des chôses et des persones. 1°. Certain, indubitable. « Cela est sûr: c’est une chôse sûre. = 2°. Qui doit arriver infailliblement: « Rien n’est si sûr que la mort; ou qu’on estime tel: « Cette charge lui est sûre. ? En ce dernier sens, et avec ce régime, assuré vaut mieux. = 3°. Qui produit ordinairement son éfet. « C’est un remède sûr. = 4°. Il modifie plusieurs noms avec divers sens. Avoir la main sûre, ferme dans les opérations; le pied sûr, la jambe sûre, ne broncher jamais; la mémoire sûre, qui ne trompe jamais; un coup sûr, immanquable, en parlant des jeux; le goût sûr: on le dit au propre et au figuré: ce Cuisinier a le goût sûr; cet homme a le goût sûr. = 5°. En parlant des persones; être sûr de, savoir certainement. « Je suis sûr de ce que je vous dis.    Aussi-tôt que la nuit aura voilé les cieux,    Sûre de me revoir, viens m’attendre en ces lieux.        Rhadamisthe.   Qui ne craint point la mort est sûr de la donner.       Oreste. ? Être sûr de son fait (st. familier), sûr de son coup, certain du succês. ? Être sûr d’un homme, assuré de sa fidélité. ? Musicien, qui est sûr de sa partie, qui chante à livre ouvert sans faire de faûte. On le dit aussi d’un joueur assuré de gâgner; et d’un homme qui est assuré qu’il réussira. ? On dit aussi, jouer à jeu sûr. = 6°. En qui l’ on peut se fier. « Ami, valet, Banquier sûr. ? On le dit aussi des chôses en ce sens: chemin, passage, vaisseau, port qui est sûr: planche, échelle sûre. ? Le tems n’est pas sûr. ? Il ne fait pas sûr en ce lieu-là. « Il ne faisoit pas sûr pour les Missionaires de se montrer. Let. Édif. = 7°. S. m. Prendre le plus sûr; aler au plus sûr: on sous entend, parti. = À~ coup sûr, immanquablement. « Vous le troûverez à coup sûr. = Voy. CERTAIN.    SûREMENT, avec sûreté: « Cet argent est placé sûrement. « Vous pouvez marcher sûrement par là. = Certainement. « Cela est sûrement arrivé comme on le dit. La Touche remarque que quelques persones n’aiment pas cet adverbe employé dans ce sens: oui, sûrement: il viendra sûrement; mais que l’Acad. l’aprouve.    SûRETÉ, état de ce qui est sûr et à l’abri de tout danger. « Être en sûreté, en lieu de sûreté. Dormir en sureté; pourvoir à sa sûreté. Violer la sureté publique. On ne peut faire cela en sûreté de conscience. Voy. SÉCURITÉ. Caution, garantie. « Avoir, prendre ses sûretés. = Demander des sûretés. « Il leur ofrit toutes les sûretés qu’ils pourroient souhaiter. Maimb.. « Les conquêtes n’étaient que comme un gage, une sûreté passagère, qui indemnisait des pertes qu’on faisait ailleurs. Volt. = Il ne se met au pluriel que dans ce sens. Dans la première acception, on dit, à plusieurs comme à un seul: le gouvernement veille à votre sûreté, et non pas, à vos sûretés.    REM. En sûreté se dit sans regime, excepté dans cette expression, en sûreté de conscience. * Voiture dit: Soyez en sûreté de Mde de Villeroy; Rollin, être en surêté de sa persone; Mde de Sévigné: nous revinmes gaiment à la faveur des lanternes, et dans la sûreté des voleurs. ? Ce régime est tout au moins douteux. = On dit aussi adverbialement et absolument, en toute sûreté. « Réjouis-t’en en toute sûreté. SUR, prép. [On dit dans le Dict. Gram. qu’en conversation on ne prononce point l’r de sur, quand elle est devant une consone: su la table, etc Quelques-uns substituent mal à propos un z à cette r devant une voyelle: suz une table, etc.] C’est une préposition de lieu, qui marque, 1°. la situation d’une chôse à l’ égard de celle qui la soutient. Sur le lit; sur la table. = 2°. Elle sert aussi à marquer ce qui est simplement au-dessus: les globes célestes, qui roulent sur nos têtes: un oiseau qui plane sur la rivière. = 3°. Il signifie joignant, tout proche. « Ville qui est sur la Seine: maison qui est sur le grand chemin; vers: sur la fin du mois; dans: écrivez cela sur votre livre, sur vos tablettes, etc. = 4°. Elle a divers aûtres sens: maison qui domine sur la campagne; qui a vûe sur un jardin. Avoir, porter sur soi. Imposition sur le vin. On lui déduira tant sur ses gages. Régner sur plusieurs Nations. Avoir de l’ascendant, de l’avantage, de l’autorité sur quelqu’un. Je me décharge de cette afaire sur vous. Le sort tomba sur lui, etc. etc.    SUR entre dans la composition de plusieurs mots: surabondant, surcharge, surcroit, etc.

sur

1. sur prép. [ lat. super ] 1. Indique une position supérieure avec ou sans contact, la situation à la surface de qqch : Le chat est monté sur la table sous2. Indique le point d’application ou de destination : L’arbre est tombé sur la route. Baisser l’impôt sur le revenu.3. Indique la direction : Les manifestants marchent sur la Bourse 2. vers4. Indique la proximité, l’approximation temporelle : Être sur le départ. Sur le soir, la pluie se mit à tomber.5. Indique la supériorité : Elle l’a emporté sur son adversaire. Avoir de l’influence sur qqn.6. Indique un des deux nombres dans une proportion, une dimension, une évaluation : Sur trente élèves dix sont absents. Une salle de cinq mètres sur huit.7. Indique le thème considéré : Je ne suis pas de ton avis sur ce sujet.8. Indique le critère : Tu n’as pas à juger les gens sur leur apparence physique d’aprèsSur la rue, en Belgique, dans la rue.2. sur, e adj. [ du frq. ] D’un goût acide et aigre : Des fruits surs aigrelet, suretRemarque: Ne pas confondre avec sûr.Maxipoche 2014 © Larousse 2013SUR1 (sur) prép.Résumé1° Il marque la situation d’une chose à l’égard d’une autre qui la soutient. 2° Il marque simplement qu’un objet est au-dessus d’un autre, sans que pour cela celui de dessous le soutienne. 3° Il marque la position d’un objet par rapport à son élévation. 4° Joignant, tout proche. 5° Il se dit du lieu dans lequel on se trouve. 6° Il se dit en parlant de ce que l’on touche, de ce que l’on frappe. 7° En suivant par derrière. 8° Il se dit de ce qui est écrit, gravé, imprimé à la surface de quelque chose. 9° Lire sur. 10° Mettre sur. 11° Être toujours sur les livres. 12° Il se dit de ce qui se montre sur le visage. 13° Il se dit de ce qui recouvre. 14° Précédé et suivi du même mot, il exprime l’accumulation, la succession rapide. 15° Vers, du côté de. 16° Il se dit d’un mouvement en arrière. 17° Parmi. 18° Il exprime des rapports d’étendue. 19° Par-dessus. 20° Plus que. De plus que. 21° Il sert dans plusieurs locutions à exprimer une manière d’être habituelle ou passagère. 22° Fig. Il se dit de toute sorte d’impositions levées sur les personnes ou sur les choses. 23° Il se dit de tout prélèvement. 24° Il se dit de l’effet du temps qui passe. 25° On s’en sert pour signifier l’empiétement, la conquête. 26° Au delà de, en avance de. 27° Fig. Il marque la supériorité, la domination, l’excellence, l’influence. 28° Touchant, concernant, à l’égard de, quant à. 29° D’après, en conséquence, moyennant, en considération de. 30° En s’appuyant sur. 31° Il se dit en parlant de gage, d’assurance. 32° Il sert à marquer l’affirmation, la garantie, le serment. 33° Conformément à. 34° En faisant ceci ou cela. Sur ce. 35° Il sert à indiquer l’objet du travail. 36° Dans la personne de. 37° Durant, environ, vers, en parlant de temps. 38° Fig. Il indique un acheminement vers. 39° On l’emploie pour marquer une sanction. 40° Sur devant un infinitif. 41° De sur, préposition composée. 42° Sur entrant dans la composition de plusieurs mots. 43° Sur toute chose. 44° Sur et tant moins. 45° Sur le tout. 1° Il marque la situation d’une chose à l’égard d’une autre qui la soutient. S’asseoir sur une chaise. Sur un lit de gazon, de faiblesse étendu [CORN., Rodog. v, 4] Sa tête sur un bras languissamment penchée [ID., ib. v, 4] Maître corbeau, sur un arbre perché, Tenait dans son bec un fromage [LA FONT., Fabl. I, 2] À ces mots, sur un arbre il grimpa bel et bien [ID., ib. IX, 14] Le chevalier de Nantouillet [au passage du Rhin]…. trouve la queue d’un cheval, il s’y attache ; ce cheval le mène à bord, il monte sur le cheval, se trouve à la mêlée [SÉV., 152] [à Sparte] une mère recommandait à son fils qui partait pour une campagne, de revenir avec son bouclier, ou sur son bouclier [ROLLIN, Hist. anc. ?uvr. t. II, p. 530, dans POUGENS] Nous nous étions arrêtés, la jeune dame et moi, sur l’escalier [MARIV., Pays. parv. 4e part.] Ne pourrons-nous jamais sur l’océan des âges Jeter l’ancre un seul jour ? [LAMART., Médit. I, 13] Feuillages jaunissants sur les gazons épars ! [ID., ib. I, 29] J’aimerais à glisser sous la nuit des rameaux, à dormir sur les prés, à flotter sur les eaux [ID., ib. II, 8] Fig.En voyant entrer de certaines gens annoncés sous de grands noms…. moi qui hais mortellement les grands noms sur de petits sujets [SÉV., 19 juin 1695] Être sur pied, être debout, levé, marchant. Je suis sur pied depuis cinq heures du matin. J’ai été sur pied toute la journée. Cet oiseau se soutient sur ses ailes, il plane. Se soutenir sur l’eau, revenir sur l’eau, se soutenir, revenir à la surface de l’eau. Passer le balai, l’éponge sur quelque chose, nettoyer avec le balai, frotter avec l’éponge la surface de quelque chose. Appliquer un enduit sur un mur, étendre du beurre sur du pain etc. enduire de mortier la surface d’un mur, couvrir de beurre une tranche de pain. Avoir, porter une chose sur sol, l’avoir, la porter dans sa poche. Heureusement j’avais celle-ci [lettre] sur moi, elle suffit [BARON, Homme à bon. fort. II, 7] Voyez un peu ! sur moi je n’ai pas cette somme [COLLIN D’HARLEV., M. de Crac, sc. 17] Avoir sur soi, se dit aussi de ce qu’on porte avec soi, des vêtements dont on est couvert. Il porte sur lui toute sa garde-robe. Le bâtard de Bourbon … avait fait rassembler les effets qui avaient été pris sur les sujets du duc [de Bourgogne] [DUCLOS, ?uvr. t. II, p. 415] Populairement. La clef est sur la porte, elle est dans la serrure. 2° Il marque simplement qu’un objet est au-dessus d’un autre, sans que pour cela celui de dessous le soutienne. Un nuage orageux plane sur la ville. Il a le bras levé sur lui. Le long d’un clair ruisseau buvait une colombe, Quand sur l’eau se penchant une fourmis y tombe [LA FONT., Fabl. II, 12] Ce jardin où je suis étourdie de trois ou quatre rossignols qui sont sur ma tête [SÉV., 27 avr. 1671] Être sur l’horizon, être visible dans la portion du ciel que l’observateur embrasse. Fig. La main sur, se dit de la vengeance de Dieu. La main du Seigneur fut sur les Philistins [SACI, Bible, Rois, I, VII, 13] Dieu dont le bras vengeur, bour un temps suspendu, Sur cette race impie est toujours étendu [RAC., Ath. I, 2] Terme de marine. Un bâtiment est sur la sonde ou sur le fond, lorsqu’il est dans un parage où il peut sonder. Il est sur une ou plusieurs ancres, lorsqu’il est amarré. Il chasse sur ses ancres, lorsque, poussé par le vent ou la marée, il entraîne ses ancres et leur fait labourer le fond. 3° Il marque la position d’un objet par rapport à son élévation. Elle est logée sur le Palais-Royal [DIDER., Lettre à Mlle Voland, 30 déc. 1765] Ceci doit vous apprendre à ne jamais ouvrir de jalousies sur la rue [BEAUMARCH., Barb. de Sév. I, 3] Rosine : Murez les fenêtres tout d’un coup….Bartholo : Pour celles qui donnent sur la rue, ce ne serait peut-être pas si mal [ID., ib. II, 4] 4° Joignant, tout proche. Les places fortes sur les frontières. Une maison sur le bord de la mer. Cet hôtel ouvre sur deux rues. On dit qu’on va prendre trois places, l’une sur le Rhin, l’autre sur l’Yssel, et la troisième tout auprès [SÉV., 20 mai 1672] Sur la Tamise, Melpomène Ne veut qu’horreur et que combats [CHAULIEU, Réponse à l’Épître de M. d’Hamilton] Au bout de quatre ans le czar avait déjà fait d’assez grands progrès dans la Livonie et dans l’Ingrie, pour être en état de songer à bâtir une place dont le port situé sur la mer Baltique pût contenir une flotte [FONT., Czar Pierre.] Le roi [Louis XI] était obligé de céder au duc de Bourgogne toutes les villes sur la rivière de Somme…. [DUCLOS, ?uvr. t. III, p. 59] 5° Il se dit du lieu dans lequel on se trouve. Voyager sur terre et sur mer. Je vais me promener sur l’eau. Vous me suivrez sur le terrain, et nous nous battrons. Enfin, me voilà sur votre route de Lyon [SÉV., 354] Le roi demeura sur la frontière [LA FAY., Princ. de Clèves, t. II, p. 10, dans POUGENS] Cet homme est laborieux, infatigable ; il lit, il travaille jusque dans les rues et sur la route [LA BRUY., VII] Souvent elle demeurait immobile sur le rivage de la mer [FÉN., Tél. I] La grotte de la déesse était sur le penchant d’une colline [ID., ib.] Les grands seraient inutiles sur la terre, s’il ne s’y trouvait des pauvres et des malheureux [MASS., Pet. carême, Human. des grands.] Une horde de croisés fit v?u d’égorger tous les juifs qu’ils rencontreraient sur leur route [VOLT., Mél. hist. Mens. imprim. conspir. contre les Juifs.] Nous débarquâmes sur les côtes de la Picardie [Mme DE TENCIN, ?uvr. t. III, p. 77, dans POUGENS] [Mer] sur quelque plage Que tu me fasses dériver…. [LAMART., Médit. II, 21] Être sur les lieux, être présent en un certain endroit. Vous êtes sur les lieux : vous trouverez plus de facilité que moi [MAINTENON, Lett. à Mme d’Aubigné, 1er déc. 1682] Je suis sur les lieux, et mieux à portée que vous de juger de l’effet que cette demande produira [D’ALEMB., Lett. à Voltaire, 6 mai 1760] 6° Il se dit en parlant de ce que l’on touche, de ce que l’on frappe. Donner un coup sur la tête. Frapper sur l’enclume. Il a porté la main sur son supérieur. 7° En suivant par derrière. Et lui ordonna de partir sur les pas de M. de Nemours [LA FAY., Princ. de Clèves, ?uvr. t. II, p. 214] M. Damis…. vient d’arriver de Chartres : il marche sur mes pas ; j’ai pris les devants pour vous avertir [LESAGE, Crisp. riv. de son maître, sc. 6] Je veux fermer sur vous la porte de la rue [BEAUMARCH., Barb. de Sév. II, 8] Fig.Un prince qui, jadis témoin de vos combats, Vous vit chercher la gloire et la mort sur ses pas [RAC., Bérén. I, 3] 8° Il se dit de ce qui est écrit, gravé, dessiné, imprimé à la surface de quelque chose. Graver sur le cuivre. Peindre sur porcelaine, sur toile. Écrire sur le sable, sur une ardoise, sur du papier. Et, pleurés du vieillard, il grava sur leur marbre Ce que je viens de raconter [LA FONT., Fabl. XI, 8] Que les Phidias et les Zeuxis de votre siècle déploient toute leur science sur vos plafonds et sur vos lambris [LA BRUY., VI] Ils [les Sannions] ont avec les Bourbons sur une même couleur un même métal ; ils portent comme eux deux et une ; ce ne sont pas des fleurs de lis, mais ils s’en consolent [ID., ib. VII] Ce que Sylla fit mettre sur le sien [tombeau] : que jamais personne ne l’avait surpassé ni à faire du bien à ses amis, ni à faire du mal à ses ennemis [ROLLIN, Hist. anc. ?uv. t. IV, p. 129, dans POUGENS] L’acide sulfureux n’altère point le bleu sur soie [CHAPTAL, Instit. Mém. scienc. t. VI, p. 496] On dit de même : Écrivez cela sur votre agenda. Son nom est sur la liste des pensions. Il l’a mis sur son testament. Il se dit de la matière sur laquelle on travaille. Il travaille sur l’or, sur l’argent. Peintre sur porcelaine. 9° Lire sur, lire ce qui est écrit sur une surface. Lire une inscription sur un mur. Lire sur une affiche. 10° Mettre sur, signifie quelquefois ajouter l’effort d’un travailleur. Cet imprimeur a mis deux ouvriers sur la même feuille pour aller plus vite. Mettre trois chevaux sur une voiture. 11° Être toujours sur les livres, être sans cesse à lire, à étudier. On dit de même : pâlir sur les livres. 12° Il se dit de ce qui se montre sur le visage. Je vis hier Mme la Grand’ Duchesse…. l’ennui est écrit et gravé sur son visage [SÉV., 198] C’était, pour ainsi dire, une âme qu’on voyait sur ce visage [MARIV., Pays. parv. 4e part.] 13° Il se dit de ce qui recouvre. Un tapis sur le parquet. Le souffle se taisait dans son sein endormi [d’une morte], Et sur l’?il sans regard la paupière affaissée Retombait à demi [LAMART., Méd. II, 22] Par extension. La gelée a passé sur les nèfles. 14° Précédé et suivi du même mot, il exprime l’accumulation, la succession rapide. Et malheur sur malheur à chaque heure te vient [RÉGNIER, Épît. I] Il est certain qu’on a vu arriver courrier sur courrier de divers côtés [PELLISSON, Lett. hist. t. I, p. 402] Il ajoute tous les jours mensonges sur mensonges et violences sur violences [SACI, Bible, Osée, XII, 1] Après maints quolibets coup sur coup renvoyés [LA FONT., Fabl. III, 1] Je crains plus que vous mon voyage de Bretagne ; il me semble que ce sera encore une autre séparation, une douleur sur une douleur, et une absence sur une absence [SÉV., 32] Lucrèce : Et que vous a-t-il dit ? – Arbate : Sottise sur sottise [TH. CORN., Comt. d’Orgueil, III, 1] Mais quoi, seigneur, toujours guerre sur guerre ? [RAC., Alex. v, 1] On imprimait volume sur volume, lettres sur lettres [VOLT., Louis XIV, 37] Il entassait adage sur adage [ID., Pauvre diable.] J’ai vu, j’en tremble encor, tomber ces fiers esprits, Phalange sur phalange, et débris sur débris [DELILLE, Parad. perdu, II] 15° Vers, du côté de. Tourner sur la droite, sur la gauche. Tirer un coup de fusil sur quelqu’un. Il plaça la cavalerie sur les ailes. Il opéra sa retraite sur telle ville. L’humeur s’est portée sur les yeux. Il [Mathathias] se jeta sur cet homme et le tua [SACI, Bible, Machab. I, II, 24] Les yeux de Dieu sont sur ceux qui l’aiment [ID., ib. Ecclésiastiq. XXXIV, 15] Je regardais Valville, qui, de son côté et à son ordinaire, avait presque toujours les yeux sur moi [MARIV., Marianne, 5e part.] On courut sur eux [les anabaptistes] dans la basse Allemagne [VOLT., M?urs, 133] Terme de commerce. Tirer une lettre de change sur quelqu’un. Tirer sur quelqu’un, faire une lettre de change pour qu’il l’acquitte. On dit de même qu’une lettre de change est tirée d’un lieu sur un autre. 16° Il se dit d’un mouvement en arrière. Revenir sur ses pas. Fig. Revenir sur le passé, ranimer de vieux souvenirs, de vieilles querelles. Il se dit d’une disposition circulaire, d’un mouvement de rotation. Une courbe qui revient sur soi. La matière qui compose le globe terrestre et les autres globes planétaires était en fusion, lorsqu’ils ont commencé à tourner sur eux-mêmes [BUFF., 1re ép. nat. ?uv. t. XII, p. 81] Il se dit d’un mouvement de haut en bas. Les météorites tombent sur la terre. Fig.Le ciel tout d’un coup s’ouvre en leur faveur [de certaines familles] ; les biens, les honneurs, les dignités fondent sur elles à plusieurs reprises [LA BRUY., VI] 17° Parmi. Sur dix noisettes j’en ai trouvé cinq de mauvaises. Nous avons eu deux beaux jours sur huit. Sur 13 189 [enfants], il en meurt dans les deux premières années de la vie, à Paris 4131, à Londres 4413 [BUFF., Prob. de la vie, ?uvr. t. x, p. 551] Rome eut deux ans de paix sur sept cents ans de combats [PASTORET, Instit. Mém. hist. et litt. anc. t. III, p. 324] 18° Il exprime des rapports d’étendue. Cet édifice a tant de haut sur tant de long. Après avoir traversé la montagne, on trouve une plaine de six milles de long sur deux de large [LEGRAND D’AUSSY, Instit. sc. mor. et pol. t. v, 591] 19° Pardessus. Il gelait la semaine passée a pierre fendre ; il a neigé sur cela. Il fallait me dire si vous vous guérissez des remèdes que vous avez faits, et si cette maigreur sur votre maigreur ordinaire ne vous laissera pas au moins comme vous étiez [SÉV., 15 sept. 1680] 20° Plus que. La vertu, qui de leur étude Est le fruit le plus précieux, Sur tous les actes vicieux Leur fait haïr l’ingratitude [MALH., IV, 5] Jouir d’une beauté sur les autres aimable [RÉGNIER, Élég. IV] Mes petits sont mignons, Beaux, bien faits et jolis sur tous leurs compagnons [LA FONT., Fabl. v, 18] [Loi de nature] Qui veut qu’on trouve son semblable Beau, bien fait et sur tous aimable [ID., ib.] En un lieu que devait la déesse bizarre [la Fortune] Fréquenter sur tout autre ; et ce lieu, c’est la cour [ID., ib. VII, 12] Il a beaucoup d’endroits fort champêtres, et c’est ce que j’aime sur toutes choses [ID., Lett. à Mme de la Fontaine, 25 août 1663] De plus que. Je disais l’autre jour à Mme de Coulanges que Beaujeu avait sur elle l’extrême-onction, et qu’on lui avait crié : Jésus Maria [SÉV., 7 oct. 1676] Si un grand a quelque degré de bonheur sur les autres hommes, je ne devine pas lequel…. [LA BRUY., IX.] Les Philippines ont sur les autres colonies européennes l’avantage de posséder de l’or [RAYNAL, Hist. phil. v, 16] 21° Il sert dans plusieurs locutions à exprimer une manière d’être habituelle ou passagère. Être sur la défensive, sur le qui-vive, sur le quant-à-moi. Marcher sur le bon pied. Vous le prenez sur un ton bien haut. Et veulent, sur le pied de nous être fidèles, Que nous soyons tenus à tout endurer d’elles [MOL., Éc. des f. IV, 8] Mais, puisque sur le fier vous vous tenez si bien, Je garde ma nouvelle, et ne veux dire rien [ID., Mélic. I, 3] Et sur ce ton plaintif on vous trouve toujours [PIRON, Métrom. IV, 9] Fig. Se coucher, se lever sur quelque chose, se coucher, se lever en étant préoccupé de quelque chose. L’on se couche à la cour et l’on se lève sur l’intérêt [LA BRUY., VIII] Je me réveillais à chaque instant sur une infidélité de Thémise [MONTESQ., Temple de Gnide, 6] On se leva avec les mêmes projets ; on se coucha sur les mêmes sottises [RAYNAL, Hist. phil. XVII, 28] Fig. Être sur quelque chose, s’occuper présentement de quelque chose. Pendant que je suis sur les lettres, il faut dire un mot de celle de Pauline au coadjuteur [SÉV., 398] Fig. Être sur, être uniquement soucieux de. M. de Grignan n’est pas sur ses intérêts comme sur ceux du roi son maître [SÉV., 15 janv. 1674] Il est sur sa bouche, il est gourmand. Être sur, être au sujet de, être disposé pour. Ma fille est à Aix…. elle souffre toute la rigueur du carnaval ; vous savez comme elle est sur ces divertissements qu’il faut prendre par commandement [SÉV., Mardi gras, 1680] Fig. Prendre quelque chose sur soi, en prendre la responsabilité. Les Hollandais ont pris sur eux de faire signer les Espagnols, comme nous avons pris sur nous de faire signer les Suédois [PELLISSON, Lett. hist. t. III, p. 343] Je vous réponds de tout, et prends le mal sur moi [MOL., Tart. IV, 5] Fig. Prendre sur soi, se contraindre. Prenez encore cela sur vous avec tant d’autres choses [SÉV., 26 févr. 1890] 22° Fig. Il se dit de toute sorte d’impositions levées sur les personnes ou sur les choses. Lever des impôts sur le luxe. Lever des subsides sur le peuple. 23° Il se dit de tout prélèvement. Prendre sur sa nourriture, sur sa dépense, sur son nécessaire. On lui retiendra tant sur ses gages. Sur cette somme il faut retrancher tant. Elle ne vivait que sur la légitime de mon père [MARIV., Marianne, 11e part.] J’eus une pension de douze cents livres sur le Mercure, et je fus content [MARMONTEL, Mém. v.] Fig.Nous sommes dans un profond silence, parfaitement à notre aise, lisant, rêvant, dans un entier éloignement de toute sorte de nouvelles, et vivant enfin sur nos réflexions [SÉV., 426] Vous subsistez encore sur l’air de Paris [ID., 198] Vivre sur, vivre aux dépens de. Vivre sur le commun. Autrefois les gens de guerre vivaient sur le paysan. Il est nécessaire que les unes [espèces] vivent sur les autres [BUFF., Quadrup. t. II, p. 138] 24° Il se dit de l’effet du temps qui passe. Deux années ne passent point sur une même coterie ; il y a toujours, dès la première année, des semences de division…. [LA BRUY., VII] Je dirais volontiers aux Sannions : votre folie [être de vieille race] est prématurée ; attendez du moins que le siècle s’achève sur votre race [ID., VII] 25° On s’en sert pour signifier l’empiétement, la conquête. Cet homme a empiété sur son voisin. Il a conquis un grand terrain sur le marais. Morosini, faisant sur les Turcs la conquête du Péloponnèse [VOLT., M?urs, 191] 26° Au delà de, en avance de. Le progrès sur l’antiquité est grand. 27° Fig. Il marque la supériorité, la domination, l’excellence, l’influence. Avoir autorité, juridiction sur quelqu’un. Avoir l’?il sur quelqu’un. On ne peut rien sur lui. Prendre le pas sur quelqu’un. Cela influe sur la santé. Son discours fit un grand effet sur les auditeurs. Les menaces ne font rien sur lui. Et sur lui la raison a repris son pouvoir [CORN., Nicom. v, 2] Je suis persuadée du soin de la Providence sur vous [SÉV., 13 oct. 1675] Seigneur, vous pouvez tout : ceux par qui je respire Vous ont cédé sur moi leur souverain empire [RAC., Mithr. II, 4] Divin Sauveur, jette sur nous les yeux ; Répands sur nous le feu de ta grâce puissante [ID., Poésies div. Le mardi à matines] Il y a dans la ville la grande et la petite robe ; et la première se venge sur l’autre des dédains de la cour [LA BRUY., VII] Ils [Alexandre et Héphestion] étaient du même âge ; mais Héphestion avait sur lui l’avantage de la taille [ROLLIN, Hist. anc. ?uvr. t. VI, p. 252, dans POUGENS] Je chante le héros qui régna sur la France, Et par droit de conquête et par droit de naissance [VOLT., Henr. I] Je vais, sur les vaincus étendant mes secours…. [ID., Alz. IV, 1] Profitez de l’empire passager, mais sans bornes, que l’amour vous donnera sur lui [GENLIS, Ad. et Th. t. III, p. 487, dans POUGENS] 28° Touchant, concernant, à l’égard de. J’ai été trouver le frère de cette fille qui a été épousée…. je l’ai mis sur ce mariage [MOL., Fourb. II, 8] Je veux voir M. de Louvois sur votre frère, qui est toujours ici sans congé [SÉV., 4 nov. 1676] Ils [Mme de Vins et Pompone] me viennent d’écrire tous deux sur ma maladie [ID., 2 févr. 1676] Vous avez sans doute entendu louer le chevalier de Grignan sur le passage du Rhin [ID., à Bussy, 27 août 1675] Ce palais, ces meubles…. vous enchantent, et vous font récrier d’une première vue sur une maison si délicieuse [LA BRUY., VI] Il faut que je vous raconte comment on avait empoisonné mon c?ur dès ma plus tendre enfance sur l’autorité des rois [FÉN., Tél. XII] La douleur de David sur les prévarications de la terre ; l’amertume et le zèle d’Élie, sur les scandales et l’idolâtrie d’Israël ; la tristesse et les larmes de Jérémie, sur les infidélités de Jérusalem [MASS., Carême, Passion, I] Pour moi, je vous avoue que je suis pour Mme du Deffant, qui disait que l’Esprit des lois était de l’esprit sur les lois [VOLT., Lett. Saurin, 28 déc. 1768] Les résultats généraux des observations sur les différentes matières qui composent le globe terrestre, sur les éminences…. [BUFF., Hist. nat. 2e disc.] Quant à. Pour moi, je le trouve original sur l’économie, comme l’abbé de la Victoire sur l’avarice [SÉV., 317] Cette mère est impérieuse, et d’une exactitude sur les heures qui ne convient point à de jeunes gens [ID., 433] Vous connaissez Corbinelli sur l’horreur qu’il a de ces sortes de dehors qu’il appelle des trahisons [ID., 17 avr. 1682] Ils étaient Allemands sur le savoir-vivre [ID., 17 avr. 1682] La jalousie [de Mme de Montespan]…. est vive sur la confiance et l’amitié qu’on a pour l’autre [Mme de Maintenon] [ID., 7 juill. 1680] Philante a du mérite, de l’esprit, de l’agrément, de l’exactitude sur son devoir [LA BRUY., IX.] Sur les injures je me tais ; il en sait plus que moi ; je n’aurais pas beau jeu [P. L. COUR., 2e lett. partic.] 29° D’après, en conséquence, moyennant, en considération de. On le fouille, et l’on trouve enfin le passe-port ; Sur quoi je prononçai sa sentence de mort [MAIRET, Mort d’Asdr. III, 3] La comédie n’est qu’un portrait de nos actions et de nos discours, et la perfection des portraits consiste en la ressemblance ; sur cette maxime, je tâche de ne mettre en la bouche de mes acteurs…. [CORN., la Veuve, au lecteur.] Mais aussi, si l’on rectifie L’image de l’objet sur son éloignement [LA FONT., Fabl. VII, 18] Comme un homme qui aurait trouvé une sauce excellente et qui voudrait examiner si elle est bonne, sur les préceptes du Cuisinier français [MOL., Critique, 7] Langlée est fier et familier au possible…. le comte [de Gramont] lui dit, sur quelque manière un peu libre : Monsieur de Langlée, gardez ces familiarités-là pour quand vous jouerez avec le roi [SÉV., 5 janv. 1672] J’ai approuvé ce choix sur sa réputation [BOSSUET, Lett. 275] Sur cette accusation, Théodose, l’ayant fait arrêter, commanda qu’on examinât rigoureusement cette affaire [FLÉCH., Hist. de Théodose, III, 69] Sur cette espérance il se met en mer [ID., ib. III, 7] Sur le moindre discours qu’on pourra vous redire, Serez-vous toujours prête à partager l’empire ? [RAC., Brit. I, 2] Vous sauvez l’impie sur les signes les plus frivoles et les plus équivoques de la piété ; et vous damnez le juste sur les marques les plus légères et les plus excusables de l’humanité et de la faiblesse [MASS., Carême, Injust. du monde.] Sur quoi vous croyez-vous dispensé de ce devoir ? [ID., Panégyr. saint Jean-Baptiste.] Leur supplice [des complices de Catilina] fut résolu ; et Cicéron, sur l’arrêt seul du sénat, les fit exécuter dans la prison [VERTOT, Révol. rom. XII, 211] Sur cet air piqué, elle a pensé que je ne vous déplaisais pas [MARIV., Sec. surpr. de l’am. II, 7] Un comte de Bonneval, qui avait quitté le service de France sur quelques mécontentements du ministère [VOLT., Louis XV, 1] Ils lui demandent où est son père ; le jeune homme, en tremblant, répond qu’il l’ignore ; et sur cette réponse il est égorgé [ID., Russie, I, 4] De grâce, censeur incrédule, Ne jugez point sur ce soupçon [GRESSET, le Carême, Impromptu.] Ils l’excusent de ne pas se montrer plus souvent sur ce qu’il est très occupé [VAUVENARGUES, Lentulus ou le factieux.] De vous, sur ces dehors, que voulez-vous qu’on pense ? [DUCIS, Hamlet, IV, 3] 30° En s’appuyant sur. J’ai fait cela sur votre parole, sur la foi des traités. Je me décharge de cette affaire sur vous. Je m’en repose sur vous, sur votre prudence. Je compte sur vous. Vous vous perdrez, monsieur, sur cette confiance [CORN., Cid, II, 1] Marchez en repos sur ma décision [BOSSUET, Lett. abb. 109] Ma foi ! sur l’avenir bien fou qui se fiera ! [RAC., Plaid. I, 1] On dit dans le même sens : écrire, croire sur parole, écrire, croire sur la foi d’autrui. Se fonder sur une chose, s’en autoriser, la faire valoir à l’appui de ce qu’on avance. On dit de même : Je suis fondé sur de bonnes décisions, sur des précédents, sur une loi. 31° Il se dit en parlant de gage, d’assurance. Prêter sur gages, sur nantissement. Assigner une pension sur les produits d’une terre. Si notre Comtat eût été sur cette vie [du nouveau pape], il nous aurait duré plus longtemps [SÉV., 27 nov. 1689] 32° Il sert à marquer l’affirmation, la garantie, le serment. Sur mon honneur. Sur mon âme. Sur ma vie. Mesdames, agréez que je vous présente ce gentilhomme-ci : sur ma parole, il est digne d’être connu de vous [MOL., Préc. 12] Ces pigeons sont dodus, mangez, sur ma parole [BOILEAU, Sat. III] Devant Dieu, sur mon honneur de gentilhomme, je le jure [C. DELAV., D. Juan, III, 21] Jurer sur, faire un serment en mettant les mains sur. Jurer sur les saints Évangiles. L’un et l’autre, dans l’excès de leurs haines et de leurs défiances, se jurèrent sur l’Alcoran une amitié inviolable [VOLT., Pol. et lég. Frag. hist. sur l’Inde, 12] Et malgré les serments que Louis de Valois, Que le roi Très Chrétien a prêtés sur la croix [C. DELAV., Louis XI, II, 11] 33° Conformément à. ôtez-vous de l’esprit Qu’aucun être ait été composé sur le vôtre [LA FONT., Fabl. IX, 12] Je plaçai ma saignée brusquement, selon le besoin de mes affaires plutôt que sur celui de ma santé [SÉV., 10 juill. 1675] Le témoignage d’auteurs même contemporains ne mérite pas toujours la même foi qu’une histoire écrite sur des mémoires authentiques et des titres publics [DUCLOS, ?uvr. t. II, p. 319] Faire des paroles sur un air, accommoder des paroles à un air déjà fait. Il faut que je te chante Certain air que j’ai fait de petite courante, Qui de toute la cour contente les experts, Et sur qui plus de vingt ont déjà fait des vers [MOL., Fâch. I, 5] 34° En faisant ceci ou cela. Sur cela il me quitta [PASC., Prov. III] Il me sembla bien plus fortement qu’à l’ordinaire que nous étions ensemble, et que vous étiez si douce, si aimable et si caressante pour moi, que j’en étais toute transportée de tendresse ; et sur cela je m’éveille [SÉV., 8 janv. 1676] Sur ce propos nous arrivâmes dans cette rue qui m’avait été si fatale [MARIV., Pays. parv. 3e part.] Sur cela signifie aussi avec cette raison, ce prétexte. Et sur cela, comme si la chose n’en valait pas la peine, ils négligent…. [PASC., dans COUSIN] Sur ce, formule de chancellerie, indiquant la fin d’une lettre officielle. Les lettres des rois se terminent par : Sur ce, je prie que Dieu vous tienne en sa sainte garde. Par imitation de cette formule royale. Sur ce, je vous embrasse tendrement : ainsi font tous ceux qui habitent Ferney [VOLT., Lett. Chabanon, 28 sept. 1770] Sur ce que, en raison de. Je ne joins pas ici ma lettre à M. de Graffenried, sur ce que vous me marquez qu’elle court Paris [J. J. ROUSS., Lett. à M. de Luze, 27 novembre 1765] 35° Il sert à indiquer l’objet d’un travail. Il a fait des commentaires sur tel auteur. Faire des notes sur un mémoire. L’ancien scoliaste sur Juvénal dit qu’il [le phénicoptère] est fréquent en Afrique [BUFF., Ois. t. XVI, p. 301] 36° Dans la personne de. J’avais à y gronder…. j’avais commencé dès le matin à Époisse sur un pauvre paysan que je croyais être de Bourbilly [SÉV., 25 août 1677] Oui, les Grecs sur le fils persécutent le père [RAC., Andr. I, 3] Il [Dieu] ne recherche point, aveugle en sa colère, Sur le fils qui le craint, l’iniquité du père [ID., Ath. I, 2] 37° Durant, environ, vers, en parlant de temps. Il est sur son départ. J’ai été sur le point de vous faire une visite. Sur le lever du soleil [VAUGEL., Q. C. 218] Un de mes compagnons m’ayant éveillé sur le minuit [D’ABLANC., Lucien, Mort de Peregrinus.] Je reviendrai voir sur le soir en quel état elle sera [MOL., Méd. mal. lui, II, 6] Elle [Mme de Grignan] ne voit encore rien d’assuré pour son retour ; je crois que le mien sera sur la fin de l’année [SÉV., à Bussy, 28 août 1680] Un des derniers jours de sa maladie, après avoir passé une nuit très fâcheuse, il dit sur le matin qu’il voulait reposer [LA FAY., Princ. de Clèves, ?uv. t. II, p. 228, dans POUGENS.] Sur la fin de sa maladie elle prit une sorte de gaieté trop égale pour être jouée [J. J. ROUSS., Confess. II] Quand sur ses vieux jours un garçon Devient le mari d’un tendron [VADÉ, les Troqueurs, 1] Sur l’heure, sans retard, tout de suite. Or une fleur pâle comme Loïs De son beau sang sur l’heure vint éclore [MILLEV., Le beau Loïs.] Sur-le-champ, sur-le-champ que (voy. CHAMP 1, n° 13). Sur les…. avec un nombre d’heures, vers les… Il [Louis XIV] dort les après-dînées, remonte à cheval sur les cinq heures, soupe sur les huit, et se couche sur les dix pour se lever sur les deux ou trois au plus tard [PELLISSON, Lett. hist. t. II, p. 257] On a dit de même : sur le…. en parlant d’un quantième ; mais cela a vieilli. Le martyrologe romain en fait mention sur le 12 de février [CORN., Poly. Abr. du mart. de St Poly.] Ce martyre est rapporté par Surius sur le neuvième de janvier [ID., Examen de Poly.] D’un jour sur l’autre, en reportant une chose du jour actuel sur celui qui suit. Ce n’est point ma manière De compter de la sorte ; et je n’entasse guère Un jour sur l’autre [LA FONT., Fabl. VIII, 2] Déjà sur l’âge, déjà âgé. Un homme déjà sur l’âge vint à passer aux environs [BERN. DE ST-P., Paul et Virg.] 38° Fig. Il indique un acheminement vers. Ma fille va sur dix ans. Vous voyez dans les Mémoires de l’abbé de Choisi que le marquis de Louvois lui disait en lui parlant de Meudon : je suis sur le quatorzième million [VOLT., Louis XIV, 25] 39° On l’emploie pour marquer une sanction (construction où aujourd’hui on met plutôt sous). Si mon fils a jamais des enfants, je veux qu’ils étudient à Clermont su peine d’être déshérités [ST-EVREM., Conv. du P. Canaye.] Et lorsque d’en mieux faire [des vers] on n’a pas le bonheur, On ne doit de rimer avoir aucune envie, Qu’on n’y soit condamné sur peine de la vie [MOL., Mis. IV, 1] Est-ce un article de foi qu’il faille croire, sur peine de damnation ? [PASC., Prov. XVIII] Le hoca est défendu à Paris sur peine de la vie, et on le joue chez le roi [SÉV., 224] Sur la vie, au risque de perdre la vie. Gardez-vous, sur votre vie, D’ouvrir que l’on ne vous die Pour enseigne et mot du guet : Foin du loup et de sa race [LA FONT., Fabl. IV, 15] 40° Sur devant un infinitif. Toutes les conversations avec Son Éminence [Retz] qui ont toujours roulé sur dire que vous aviez de l’aversion pour lui [SÉV., à Mme de Grignan, t. v, p. 517, édit. RÉGNIER.] 41° De sur, préposition composée qui n’est plus en usage ; on dirait de dessus. Ils ont vu tout cela de sur une éminence [CORN., Suite du Ment. III, 4] De sur est fait comme de par, et pourrait être admis. 42° Sur entre dans la composition de plusieurs mots où il apporte la signification qui lui est propre : surabonder, surdent, etc. Voyez ces composés à leur rang alphabétique. 43° Sur toute chose, loc. adv. principalement, par préférence à tout le reste. Prends un siége, Cinna, prends, et, sur toute chose, Observe exactement la loi que je t’impose [CORN., Cinna, v, 1] 44° Sur et tant moins, en déduction. Je vous envoie cent pistoles sur et tant moins de la perte que vous pouvez avoir faite pour moi [VOIT., Lett. 144] (voy. MOINS, n° 14). 45° Sur le tout, loc. adv. Surtout, avant tout. Il [Ch. de Sévigné] s’en est retourné chez lui avec un fonds de philosophie chrétienne, chamarrée d’un brin d’anachorète, et, sur le tout, une tendresse infinie pour sa femme [SÉV., 25 oct. 1686] Sur le tout, en termes de blason, se dit en parlant d’un écusson qui se met au milieu d’une écartelure. Brochant sur le tout, voy. BROCHER. Sur le tout du tout, se dit en parlant d’un écusson placé sur le milieu de l’écartelure d’un autre écusson qui est déjà sur le tout. REMARQUE1. Peut-on dire : J’ai lu cela sur le journal, comme on dit : lire une inscription sur un mur, lire sur une affiche ? On pourra bien dire sur, en parlant de ce qui est étendu sur une surface. Par conséquent, on peut dire : lire sur un journal, sur une page étendue devant soi. Autrement, on dira dans : lire dans un livre, lire dans un journal. 2. Loger sur la rue, veut dire avoir un logement qui a vue sur la rue ; mais, si on veut dire qu’un tel habite dans telle rue, il faut employer la préposition dans : il loge dans la rue Saint-Honoré. SYNONYMESUR, DANS, CHEZ. Ces prépositions sont souvent employées dans le langage scientifique : la circulation chez le f?tus ; les actions qui se passent dans le corps vivant ; les phénomènes observés sur l’homme malade. – On distingue d’abord sur des deux autres, en disant que sur s’applique aux cas qui comportent l’idée de superficie ; on ne dirait pas bien la circulation sur le f?tus. Quant à dans, et à chez, ils se distinguent en ce que dans est plus précis et chez plus vague. Dans se dit surtout quand la chose dont il s’agit est ou peut être considérée comme étant dans l’intérieur du sujet. Chez n’implique pas cette condition ; et il s’emploiera d’autant mieux que l’on parlera plus en général et avec moins de rapport à une situation déterminée. HISTORIQUEXe s. Chi [qui] rex eret [était] à cels dis [à ces jours] sovre pagiens [, Eulalie] Un edre [un lierre] sore sen cheve [tête] [, Fragm. de Valenc. p. 468] XIe s. E li plaiez [blessé] jurra sur saintz que…. [, Lois de Guill. 11] Sur un peron de marbre bloi [il] se culche [, Ch. de Rol. II] Sur mei avez turnet fals jugement [, ib. XXII] Sur tuz les altres ert Carles anguissus [, ib. LXIII] Guarde [il regarde] suz destre parmi un val herbuz [, ib. LXXVIII] [Il] Tint Valeri et Envers sur le Rosne [, ib. CXXI] Sur piez se dresse, mais il a grant dolur [, ib. CLXIII] XIIe s. Sur toute joie est cele couronée Que j’ai d’amor ; Diex ! i faudrai je dont ? [, Couci, VI] Quant li loussignols jolis Chante seur la flor d’esté [, ib. XI] XIIIe s. Qui aloient jouant sur l’erbe qui verdie [, Berte, II] Ne soufrez qu’enemi [le diable] ait sur moi poesté [, ib. XLV] Et mandez secours, sour avoir et sour vie à perdre, et mandez que nus [nul] n’i demoure [, Chr. de Rains, p. 75] Envie ne fine nule hore D’aucun blasme as gens metre sore [, la Rose, 268] Femme efforcier, si est quant aucuns prent à force carnele compaignie à feme contre le [la] volonté de le [la] feme et sor ce qu’elle fet tout son pooir de deffendre soi [BEAUMANOIR, XXX, 7] Il [Louis IX] venoit au jardin de Paris, une cote de chamelot vestue, un mantel de cendal noir entour son col, moult bien pigné et sans coife, et un chapel de paon blanc sur sa teste [JOINV., 199] Mons Jehan de Waleri le preudome vint au roy, et li dit que il looit [conseillait] que il se traisist [retirât] à main destre sur le flum [ID., 226] Le commencement du sermon fu sur les gens de religion [ID., 288] À Rome sont les deux Maries Chier tenues et seignouries Sur [chez] Theodore leur hostesse [, Hist. des trois Maries, ms. p. 387, dans LACURNE] Qu’il les m’estuet sus mon gré obeir [qu’il me faut contre mon gré leur obéir] [DU CANGE, Gloss. français.] XVe s. On demande tailles sur tailles et aides sur aides [FROISS., II, III, 72] Et l’eust volontiers sauvé s’il l’eust pu, pour cause de pitié, car bien savoit qu’il estoit pris sur la teste [ID., I, I, 134] Et fut encore cette treve presentée et accordée sur cette condition que…. [ID., I, I, 144] Je descendis à l’hostel de la Lune sur [chez] un escuyer du comte, lequel…. [ID., II, III, 13] Si escripvit devers le comte de Pierregord…. que ils fussent, sur un jour qu’il leur assigna, devant Auberoche [ID., I, I, 227] Et first reparer la ville et la forteresse tellement qu’elle n’avoit garde d’assaut que on y fist sur un mois ou deux [ID., I, I, 222] Si le laissa entrer dedans et ses gens d’armes, et vint contre lui sur la rue [ID., I, I, 151] Et partirent par une poterne, et se mirent sur les champs pour eux sauver [ID., I, I, 199] Tant il estoit courroucé sur ceux de Saint Amand [ID., I, I, 138] Le bon jour du grand vendredy prescha le pape, devant les roys dessusdits, et exhorta grandement à prendre la croix sur les Sarrazins [ID., I, I, 60] Jugement et arrest du parlement fut rendu sur messire de Craon, lequel fut condamné à cent mille francs envers la royne de Naples et de Hierusalem [ID., liv. IV, p. 226, dans LACURNE] Alexandre de Macedoine qui fut roy, sur douze ans, de tout le monde [ID., liv. IV, p. 254] Princes, tel art fait à loer Dont li enfant scevent ouvrer Qui en sont maistres sur trois jours [E. DESCH., Poésies mss. f° 311] Ils eurent moult à souffrir, pour ce que c’estoit sur l’yver, et qu’il ne fina de plouvoir durant ce temps [AL. CHART., Charles VII] Très bien : et si ne voudrois pas Avoir sur moy de quoy payer [, Patelin] Si ung prince n’est doué de ceste vertu sur toutes les autres [COMM., VI, 3] Disant que le duc estendoit ses limites plus avant que le traicté ne portoit ; et sur ceste occasion alloient et venoient ambassadeurs de l’un à l’autre [ID., III, 1] Et se mist sur la mer, craignant de tumber entre les mains du roy [ID., III, 11] Tenant ainsi ceste petite duché, il venoit de Hollande jusques auprès de Lyon, toujours sur luy [sans sortir de ses domaines] [ID., IV, 12] XVIe s. Sur le printemps de ma jeunesse folle, Je ressemblois l’arondelle qui vole [MAROT, I, 216] Sur ce, mon nepveu, je pry Dieu qu’il vous doint le bien que vous desire vostre…. [MARG., Lett. 86] Mon nepveu, encore suis je sus bout [non accouchée] [ID., ib. 83] Avecques le secours que vous m’envoyriés, j’entreprendrois bien sur ma vie, toute femme que je suis, de le garder [Charles Quint] de passer [ID., ib. 127] Je voy bien que le temps n’a point eu victoire sur vostre memoire [ID., ib. 154] Les seigneurs de Carthage, voyants que leur pays se despeuploit peu à peu, feirent desfense expresse, sur peine de mort, que nul n’eust plus à aller par là [MONT., I, 30] Sur l’heure de sa fin [ID., I, 18] Descharger ses passions sur…. [ID., I, 20] Valerius dict que Ciceron, sur sa vieillesse, commencea à…. [ID., II, 228] Ils avoient eleu sur eux Briandiere…. [D’AUB., Hist. II, 434] Ilz defendirent, et ce sur peine de mort, que…. [AMYOT, Solon, 11] Avec l’argent qu’il gaigna sur des huiles qu’il y vendit [ID., ib. 4] Estant ja sur son aage, il disoit…. [ID., ib. 3] On dit que vous estimez la liberté et l’egalité sur toutes autres choses [ID., Thém. 49] Il alloit adjoustant prouesses sur prouesses, et amassant despouilles sur despouilles [ID., Cor. 5] Aucuns disent que, sur ceste simple accusation verbale, Cyrus fut saisy au corps [ID., Artax. 3] Il entra dedans le temple, là où s’estant caché, il fut pris sur le faict [ID., ib. 3] Ilz se retirerent à part en une petite chambre, et fermerent les portes sur eulx [ID., Brutus, 42] ÉTYMOLOGIEWallon, sol, sor ; bourguig. et norm. su ; picard, seur, sus (prononcé su) ; Berry, sus (prononcé su) ; prov. sobre ; esp. et portug. sobre ; ital. sopra ; du lat. super, supra (voy. SUPER…). Émile Littré’s Dictionnaire de la langue française © 1872-1877sur SUR, URE. adj. Qui a un goût acide et aigrelet. Ce fruit est sur. Ces pommes sont sures. L’oseille est très sure. sûr SÛR, ÛRE. adj. Qui est certain, indubitable, vrai. C’est une chose sûre. Cela est sûr. Rien n’est si sûr. Rien n’est plus sûr. Cela est-il bien sûr? Cela est d’un effet sûr. Je regarde cela comme sûr. Ce qu’il y a de sûr, c’est qu’il fit cette démarche. Familièrement et par ellipse, Bien sûr, Cela est certain. SÛR se dit aussi des Choses qui doivent arriver infailliblement, ou qu’on regarde comme devant nécessairement arriver. Rien n’est si sûr que la mort. Ce profit est sûr. C’est un gain sûr. L’affaire est sûre, Le succès en est certain. Cette phrase signifie aussi L’affaire est sérieuse, digne de confiance. SÛR signifie aussi Qui produit ordinairement son effet. Ce procédé, ce moyen est sûr, il ne manque jamais. Parier à coup sûr, Parier sur un fait dont on a la certitude. SÛR signifie encore Qui ne trompe pas, qui ne saurait tromper. Il a la mémoire sûre. Avoir le goût sûr, Discerner parfaitement la qualité des mets, du vin. Ce gourmet a le goût sûr. Il s’emploie aussi figurément et signifie Juger bien des ouvrages de l’esprit. On dit de même : Avoir le jugement sûr. Avoir le coup d’oeil sûr, Juger d’une manière aussi exacte que possible, à la simple vue, la distance, l’étendue, le poids, etc., d’un objet. Je n’ai pas le coup d’oeil assez sûr pour vous dire quelle est la hauteur de cette colonne. On le dit aussi figurément. Pour diriger les affaires difficiles, pour prévoir les dangers, il faut avoir le coup d’oeil sûr. Avoir l’oreille sûre, Apprécier exactement les sons. Avoir la main sûre, Avoir une main ferme, qui ne tremble point. Ce chirurgien a la main sûre. Ce cheval a le pied sûr, la jambe sûre, il est sûr, Il ne bronche jamais. SÛR se dit aussi des Personnes et signifie Qui sait quelque chose d’une manière certaine. Je suis sûr de ce que je vous dis. Je suis sûr que cela est. Je n’en suis pas tout à fait sûr. Êtes-vous bien sûr de ce que vous avancez? Je suis sûr de l’avoir entendu. Soyez sûr de ce que je vous dis. Être sûr de son fait, Être certain de ce qu’on affirme. Être sûr de quelqu’un, Compter fermement sur lui, sur son secours; être assuré que ses opinions, que ses sentiments sont tels qu’on les imagine, qu’on les souhaite. Êtes-vous bien sûr de cet homme-là? Être sûr de soi, de soi-même, Être assuré de ne pas faillir. Quel homme oserait prétendre qu’il est sûr de soi? En termes de Jeu, Être sûr de son coup, Faire un coup en étant assuré de gagner. Il signifie, figurément et familièrement, Avoir si bien pris ses mesures dans une affaire qu’on est assuré qu’elle réussira. SÛR signifie aussi En qui on peut se fier. C’est un ami sûr. Un domestique sûr. Ce banquier est sûr. L’instinct est un guide sûr. J’ai un sûr garant de ce que j’avance. En main sûre, en mains sûres, Entre les mains d’une personne en qui on peut avoir toute confiance. Ne craignez rien, vos intérêts sont en mains sûres. J’ai remis ces papiers en mains sûres. Le temps n’est pas sûr, Il y a apparence que le temps deviendra bientôt mauvais. C’est plus sûr, C’est plus prudent. Prenez un parapluie, ce sera plus sûr. SÛR, en parlant des Lieux, des chemins, etc., signifie Où l’on est en sûreté, dont on peut se servir sans danger. Les chemins sont sûrs. Cette rade est sûre. Cet asile est sûr. Cette planche n’est pas sûre. Cette échelle est sûre. Ce navire est sûr. Il ne fait pas sûr en cet endroit, On n’y est pas en sûreté. Mettre quelqu’un en lieu sûr, Le mettre en lieu de sûreté, où il n’a rien à craindre. Il signifie aussi Le mettre en prison, en quelque lieu où l’on soit assuré de sa personne. LE PLUS SÛR s’emploie substantivement et absolument pour désigner le Parti le plus sûr, celui qui offre le moins de risque. Aller au plus sûr. Prendre le plus sûr. Le plus sûr dans cette circonstance est de ne rien dire. À COUP SÛR, loc. adv. Immanquablement, infailliblement. Vous le trouverez à coup sûr. Nous réussirons à coup sûr. POUR SÛR, loc. adv. Certainement, infailliblement. Pour sûr, il viendra. Il est très familier. Être sur pied, Être levé, être à ses affaires. Je suis sur pied depuis cinq heures du matin. Il s’emploie aussi figurément et signifie Être guéri. Le voilà guéri, il est sur pied depuis huit jours. Être sur son séant, Être assis. Se soutenir, revenir sur l’eau, À la surface de l’eau. Passer le balai, l’éponge, etc., sur quelque chose, Balayer, frotter avec l’éponge la surface de quelque chose. Appliquer une couche de mortier sur un mur, étendre du beurre sur du pain, etc., Enduire de mortier la surface d’un mur, couvrir de beurre une tranche de pain, etc. Avoir, porter une chose sur soi, L’avoir, la porter dans sa poche. Avoir sur soi se dit aussi des Vêtements que l’on porte sur soi. Il n’avait sur lui qu’une robe de chambre. Fam., La clef est sur la porte, Elle est dans la serrure. En termes de Marine, Ce navire chasse sur ses ancres, Il entraîne ses ancres et leur fait labourer le fond. SUR sert aussi à marquer la Situation de ce qui est simplement au-dessus. Les globes célestes qui roulent sur nos fêtes. Un oiseau qui plane sur la rivière. Le soleil est sur l’horizon. Il se dit également en parlant de la Surface qui est utilisée pour graver, dessiner, peindre, écrire, etc. Graver son nom sur l’écorce d’un arbre. L’inscription qui est sur sa tombe. Peindre sur toile, sur verre, sur porcelaine. Écrire sur le sable, sur une ardoise, sur du papier. Écrivez cela sur le registre. Il est couché sur l’état. Son nom est sur la liste. Coucher quelqu’un sur son testament. Lire une inscription sur un mur. Fig., L’ennui est peint sur son visage. Il sert encore à marquer la Contiguïté, la proximité, à indiquer où donne une rue, une maison, où s’étend la vue. Cet hôtel ouvre sur deux rues. Cet appartement donne sur le jardin. Cette maison a vue sur la campagne. Il a deux fenêtres sur la rue. Les villes qui sont sur la Seine, sur le Rhin. Châlons-sur-Marne. Une maison sur le bord de la route. Une abbaye sur la frontière. Il se dit aussi en parlant du Lieu où l’on se trouve. Voyager sur terre, sur mer. Nous avons fait une promenade sur l’eau. Se promener sur le bord de la mer, de la rivière. Se promener sur la route. Être sur les lieux, Être à l’endroit dont on parle. Puisque vous êtes sur les lieux, il vous sera facile de faire cette vérification. SUR se dit aussi en parlant de Ce que l’on touche, de ce que l’on frappe. Donner un coup sur la tête. Frapper sur une enclume. Il a osé porter la main sur son supérieur. Passer la main sur une étoffe. Il se dit encore pour désigner Ce qui suit, ce qui vient, ce qui est par-derrière. Il marche, il vient, il est sur mes pas. Fermer la porte sur quelqu’un. En termes de Blason, Sur le tout se dit d’un Écusson placé au milieu d’une écartelure. Brochant sur le tout. Voyez BROCHER. Sur marque encore la Direction et signifie Vers, du côté de. Tourner sur la droite, sur la gauche. Tirer sur quelqu’un. Souffler sur quelque chose. Il plaça la cavalerie sur les ailes, sur les flancs. L’armée fut inquiétée sur ses derrières. Il opéra sa retraite sur telle ville. L’inflammation s’est portée sur les bronches. En termes de Commerce, Tirer une lettre de change sur quelqu’un, tirer sur quelqu’un, Faire une lettre de change pour qu’il l’acquitte. On dit de même : Un chèque sur Paris. SUR se dit aussi en parlant de l’Endroit où se porte un effort. Il fallut mettre quatre chevaux sur cette voiture pour la tirer du bourbier. Cet imprimeur a mis deux ouvriers sur la même feuille pour aller plus vite. Précédé et suivi du même mot, il marque Succession rapide ou Accumulation. Mettre sou sur sou. J’ai reçu lettres sur lettres. Il fait folies sur folies. Il accumule mensonges sur mensonges. Il a eu trois maladies coup sur coup. Il sert aussi à indiquer un Mouvement de retour. Revenir sur ses pas. Revenir sur le passé. Une courbe qui revient sur elle-même. La terre tourne sur elle-même. Il sert de plus à marquer le Rapport, la proportion d’une chose relativement à une autre. Cette plaine a six kilomètres de long sur deux de large. Le progrès sur les années précédentes est frappant. Sur dix, il n’y en avait pas un de bon. Il eut deux cents voix sur trois cents et fut élu. Il se dit figurément en parlant de Ce qui est l’objet d’un impôt, d’un prélèvement, d’un retranchement. L’impôt sur le revenu. Mettre une taxe sur les marchandises étrangères. Assigner une pension sur les produits d’une terre. Prendre sur sa nourriture, sur sa dépense, sur son nécessaire. Sur cette somme il faut retrancher tant. On lui déduira tant, on lui retiendra tant sur ses gages, sur sa solde. Vivre sur son capital. Autrefois les gens de guerre vivaient souvent sur le paysan. Il sert aussi à marquer la Supériorité, la domination, la juridiction, l’excellence, l’avantage, l’action, l’influence d’une personne, d’une chose à l’égard d’une autre. Régner sur plusieurs nations. Avoir autorité, pouvoir, juridiction sur quelqu’un. Veiller sur un enfant. Avoir l’oeil sur quelqu’un. Il a un grand avantage sur vous. Il a de l’ascendant sur moi. Je ne puis rien sur lui. Il l’emporte sur tous ses rivaux. Prendre le pas sur quelqu’un. Cela influe beaucoup sur la santé. Cette péroraison produisit beaucoup d’effet sur les auditeurs. Il signifie encore Touchant, concernant, à l’égard de. Il y a diversité d’opinions sur ce point. On ne s’accorde pas sur l’époque de cet événement. En voilà assez sur ce point, sur ce sujet. Ils disputent sur telle question. Discuter sur des pointes d’aiguilles. Qu’a-t-on décidé sur cela? Je ne suis de son avis sur rien. Il m’a éclairé sur mes vrais sentiments. Je l’ai félicité sur son retour. Je me suis trompé sur son caractère. Je suis tranquille sur son compte. Je l’ai réprimandé sur sa paresse. Faites réflexion sur cette affaire. Il signifie également D’après, en conséquence de, en considération de, moyennant. Juger sur les apparences. Juger de quelqu’un sur la mine. Se régler, se modeler sur quelqu’un. Je ne suis venu que sur son invitation. Il a écrit son histoire sur des documents authentiques. Il a pris cette résolution sur ce qu’on lui a dit. Il partit avec précipitation sur l’avis qu’on lui donna. J’ai fait cela sur votre parole. Sur la foi des traités. Il croit qu’il trouvera de l’argent sur son crédit. Il lui a prêté cette somme sur nantissement, sur gages. Croire sur parole, Croire quelqu’un sur ce qu’il dit. Se fonder sur quelque chose, S’en autoriser, l’alléguer, le faire valoir à l’appui de ce qu’on prétend ou de ce qu’on avance. Il se fonde sur une possession de tant d’années. On dit de même : Je suis fondé sur un arrêt, sur une loi. Sur quoi votre prétention est-elle fondée? SUR sert aussi à marquer l’Affirmation, la garantie de quelque chose. Sur mon honneur. Sur ma conscience. Sur ma foi. Sur ma vie. Sur mon âme. Sur ma parole. Je jure sur ce que j’ai de plus cher, sur la tête de mes enfants. Sur la vie, Au risque de perdre la vie. Gardez-vous sur la vie de faire cela. Jurer sur les saints Évangiles, Faire un serment en posant les mains sur le livre des Évangiles. SUR sert aussi à indiquer le Sujet sur lequel en travaille. Il travaille sur tel sujet. Il a fait des commentaires sur tel auteur. Faire des paroles sur un air, Accommoder des paroles à un air déjà fait. On dit de même : Cette chanson est sur tel air. Faire de la musique sur des paroles. Faire des variations sur un air. Faire des vers sur des rimes données. SUR sert encore à marquer le Temps et signifie Environ, vers, durant. Il vint sur l’heure du dîner. Sur le tard. Sur la brune. Il se couche sur les dix heures. Sur ces entrefaites. Sur la fin de l’hiver. Sur le point de partir. Ces arbres sont vieux, ils sont sur leur déclin. Une femme qui est sur le retour. Il est sur son départ. Sur-le-champ. Voyez CHAMP. Sur cela, sur ce, Aussitôt après. Sur cela il me quitta. Sur cela je m’éveillai. SUR s’emploie dans diverses autres locutions. Je me décharge de cette affaire sur vous. Je m’en repose sur vous, sur votre prudence. Je compte sur vous. Marcher sur les pas, sur les traces de quelqu’un. Aller sur les brisées de quelqu’un. Prendre un cambrioleur sur le fait. Vous le prenez sur un ton bien haut. Prendre quelque chose sur soi. Il aura toujours cela sur le coeur. Être sur le qui-vive. Rester sur son quant-à-soi. Être sur un bon pied. Mettre quelqu’un sur le bon pied. Il est sur le pied de cent mille livres de rente. Rester sur son appétit. Être sur les dents. Être sur sa bouche. Etc. Voyez DÉCHARGER, REPOSER, COMPTER, MARCHER, BRISÉES, PRENDRE, COEUR, QUI-VIVE, QUANT À, PIED, APPÉTIT, DENT, BOUCHE, etc. SUR se joint à de nombreux mots pour en former d’autres qui indiquent une Supériorité de position, d’ordre, de qualité, etc., un excès, un supplément. Surfin, Surglacer, Surremise, etc. On trouvera ci-dessous à leur rang alphabétique les plus importants des mots ainsi formés. SUR TOUTE CHOSE, SUR TOUTES CHOSES, loc. adv. Principalement, de préférence à toute autre chose. Je vous prie, je vous recommande, sur toute chose, de…. Sur, Est preposition locale et d’assiete, qu’on escrit aussi et prononce sus, pour autant que le François change aisement r, en s, et vient de Super Latin, qui est fait de hupér Grec. Il est sur la montagne, Monti insidet. Et se prend aussi pour contre et au prejudice, Aduersus ac in perniciem, comme, Tous courent sur moy, Omnes aduersum me contendunt. Il a prins un chasteau sur les Anglois, Arcem Anglis detraxit, In Anglorum damnum arcem occupauit, cepit. Le Hal des Hebrieux correspond à cela. Il est aussi usurpé pour Touchant. Nicole Gilles en la vie de Philippe de Valois: Il envoya ses ambassades pour obtenir certaines requestes sur le fait du voyage d’outre-mer, c. Touchant le voyage d’outre mer. Et estant en composition, importe signification d’excez, comme se peut veoir és dictions composées couchées cy apres. Sur signifie aussi devers, comme, Ce vin tire sur l’aigre, Hoc vinum est subacidulum. Sur le nord, devers le nord, Aquilonem versus. On dit aussi vin sur pour aigre, et suret pour aigret, pource par adventure que le vin s’aigrit par la trempe et meslange du sureau, Vinum acidum, Acidulum. Estre assis sur quelque chose, Super aliquid assidere. Sur tout, que, etc. Ante omnia, ne, etc. Sur toutes choses j’ay eu cela en recommandation, Mihi id semper antiquissimum fuit. Bud. Sur tout mettez peine que vous vous portiez bien, Maxime autem date operam vt valeatis. Tout sur le poinct, Droictement à l’heure, In ipso tempore. Payer sur le champ, Payer contant, Repraesentare pecuniam, Repraesentare pretium rei emptae. Sur le vespre, Prima vespera, Sub vesperam. SUR, SURE, adj. SURET, ETTE, adj. [On doit les écrire sans accent sur l’u.] Sur, qui a un goût acide et aigret. Suret est un diminutif de sur. « Ce fruit est sur; est suret: ces pommes sont sures, surettes. SûR, SûRE, adj. SûREMENT, adv. SûRETÉ, s. fém. [1re lon. 2e e muet. ? On écrivait aûtrefois seur, seure, seureté, etc.] Sûr se dit des chôses et des persones. 1°. Certain, indubitable. « Cela est sûr: c’est une chôse sûre. = 2°. Qui doit arriver infailliblement: « Rien n’est si sûr que la mort; ou qu’on estime tel: « Cette charge lui est sûre. ? En ce dernier sens, et avec ce régime, assuré vaut mieux. = 3°. Qui produit ordinairement son éfet. « C’est un remède sûr. = 4°. Il modifie plusieurs noms avec divers sens. Avoir la main sûre, ferme dans les opérations; le pied sûr, la jambe sûre, ne broncher jamais; la mémoire sûre, qui ne trompe jamais; un coup sûr, immanquable, en parlant des jeux; le goût sûr: on le dit au propre et au figuré: ce Cuisinier a le goût sûr; cet homme a le goût sûr. = 5°. En parlant des persones; être sûr de, savoir certainement. « Je suis sûr de ce que je vous dis.    Aussi-tôt que la nuit aura voilé les cieux,    Sûre de me revoir, viens m’attendre en ces lieux.        Rhadamisthe.   Qui ne craint point la mort est sûr de la donner.       Oreste. ? Être sûr de son fait (st. familier), sûr de son coup, certain du succês. ? Être sûr d’un homme, assuré de sa fidélité. ? Musicien, qui est sûr de sa partie, qui chante à livre ouvert sans faire de faûte. On le dit aussi d’un joueur assuré de gâgner; et d’un homme qui est assuré qu’il réussira. ? On dit aussi, jouer à jeu sûr. = 6°. En qui l’ on peut se fier. « Ami, valet, Banquier sûr. ? On le dit aussi des chôses en ce sens: chemin, passage, vaisseau, port qui est sûr: planche, échelle sûre. ? Le tems n’est pas sûr. ? Il ne fait pas sûr en ce lieu-là. « Il ne faisoit pas sûr pour les Missionaires de se montrer. Let. Édif. = 7°. S. m. Prendre le plus sûr; aler au plus sûr: on sous entend, parti. = À~ coup sûr, immanquablement. « Vous le troûverez à coup sûr. = Voy. CERTAIN.    SûREMENT, avec sûreté: « Cet argent est placé sûrement. « Vous pouvez marcher sûrement par là. = Certainement. « Cela est sûrement arrivé comme on le dit. La Touche remarque que quelques persones n’aiment pas cet adverbe employé dans ce sens: oui, sûrement: il viendra sûrement; mais que l’Acad. l’aprouve.    SûRETÉ, état de ce qui est sûr et à l’abri de tout danger. « Être en sûreté, en lieu de sûreté. Dormir en sureté; pourvoir à sa sûreté. Violer la sureté publique. On ne peut faire cela en sûreté de conscience. Voy. SÉCURITÉ. Caution, garantie. « Avoir, prendre ses sûretés. = Demander des sûretés. « Il leur ofrit toutes les sûretés qu’ils pourroient souhaiter. Maimb.. « Les conquêtes n’étaient que comme un gage, une sûreté passagère, qui indemnisait des pertes qu’on faisait ailleurs. Volt. = Il ne se met au pluriel que dans ce sens. Dans la première acception, on dit, à plusieurs comme à un seul: le gouvernement veille à votre sûreté, et non pas, à vos sûretés.    REM. En sûreté se dit sans regime, excepté dans cette expression, en sûreté de conscience. * Voiture dit: Soyez en sûreté de Mde de Villeroy; Rollin, être en surêté de sa persone; Mde de Sévigné: nous revinmes gaiment à la faveur des lanternes, et dans la sûreté des voleurs. ? Ce régime est tout au moins douteux. = On dit aussi adverbialement et absolument, en toute sûreté. « Réjouis-t’en en toute sûreté. SUR, prép. [On dit dans le Dict. Gram. qu’en conversation on ne prononce point l’r de sur, quand elle est devant une consone: su la table, etc Quelques-uns substituent mal à propos un z à cette r devant une voyelle: suz une table, etc.] C’est une préposition de lieu, qui marque, 1°. la situation d’une chôse à l’ égard de celle qui la soutient. Sur le lit; sur la table. = 2°. Elle sert aussi à marquer ce qui est simplement au-dessus: les globes célestes, qui roulent sur nos têtes: un oiseau qui plane sur la rivière. = 3°. Il signifie joignant, tout proche. « Ville qui est sur la Seine: maison qui est sur le grand chemin; vers: sur la fin du mois; dans: écrivez cela sur votre livre, sur vos tablettes, etc. = 4°. Elle a divers aûtres sens: maison qui domine sur la campagne; qui a vûe sur un jardin. Avoir, porter sur soi. Imposition sur le vin. On lui déduira tant sur ses gages. Régner sur plusieurs Nations. Avoir de l’ascendant, de l’avantage, de l’autorité sur quelqu’un. Je me décharge de cette afaire sur vous. Le sort tomba sur lui, etc. etc.    SUR entre dans la composition de plusieurs mots: surabondant, surcharge, surcroit, etc.

s?ur

s?ur n.f. [ lat. soror ] 1. Fille née du même père et de la même mère qu’une autre personne : Il vient d’avoir une petite s?ur.2. Femme appartenant à une congrégation religieuse ; titre qu’on lui donne : Les s?urs de la Charité. Ma s?ur.3. Chose de genre féminin qui ressemble beaucoup à une autre : La jalousie est la s?ur de la calomnie.4. Litt. Celle avec qui on partage le même sort : Elle était ma s?ur d’infortune.Âme s?urâme.Bonne s?ur, Fam. religieuse.Maxipoche 2014 © Larousse 2013S?UR (seur) s. f.1° Fille née du même père et de la même mère qu’une autre personne, ou née de l’un des deux seulement. Les habitants de ce pays-là lui demandant [à Isaac] qui était Rébecca, il leur répondit : c’est ma s?ur [SACI, Bible, Genèse, XXVI, 7] Jamais s?urs ne furent unies par des liens ni si doux ni si puissants [BOSSUET, Anne de Gonz.] La princesse Palatine s’ôta tout pour soulager une s?ur qui ne l’aimait pas [ID., ib.] Elle vous plaint, vous voit avec des yeux de s?ur [RAC., Iph. II, 1] Fig. Être s?ur, avoir en commun quelque chose. Nous nous voyons s?urs d’infortune [MOL., Psyché, I, 1] S?ur de père et de mère, ou s?ur germaine, celle qui est née de même père et de même mère qu’une autre personne. S?ur de père ou s?ur consanguine, celle qui n’est s?ur que du côté paternel. S?ur de mère ou s?ur utérine, celle qui n’est s?ur que du côté maternel. Les expressions s?ur germaine, s?ur consanguine et s?ur utérine ne s’emploient guère qu’en jurisprudence. Demi-s?ur, celle qui n’est s?ur que du côté paternel ou du côté maternel. S?ur naturelle ou s?ur bâtarde, celle qui est née de même père ou de même mère, mais hors du mariage. Belle-s?ur, voy. ce mot à son rang alphabétique. S?ur de lait, fille qui a eu la même nourrice qu’une autre personne. J’ai l’honneur d’être le fils du père nourricier de madame de…. (il me nomma la femme du ministre) ; ainsi elle est ma s?ur de lait, rien que cela [MARIV., Marianne, 6e part.] Se dit des animaux. Ma chienne est la s?ur de la vôtre. 2° Poétiquement. Les neuf S?urs, les Muses. Dieu ne fit la sagesse Pour les cerveaux qui hantent les noeuf S?urs [LA FONT., Clochette.] Quelle verve indiscrète Sans l’aveu des neuf S?urs vous a rendu poëte ? [BOILEAU, Sat. IX] Les s?urs filandières, les Parques (voy. FILANDIÈRE). 3° Nom qui fut longtemps donné aux chrétiennes par tous les membres de la chrétienté. S?ur en Jésus-Christ, se dit des femmes chrétiennes par rapport au Père qui est au ciel. 4° Titre que les rois de la chrétienté donnent aux reines en leur écrivant. 5° Il se dit, dans le langage élevé, de filles, de femmes qui vivent ensemble, sans être unies par les liens du sang. Que vous semble, mes s?urs, de l’état où nous sommes ? [RAC., Esth. II, 9] Nom que les religieuses qui ne sont point en charge ou qui n’ont point atteint un certain âge, prennent dans les actes publics, se donnent entre elles, et qu’on leur donne en leur parlant ou en parlant d’elles. La s?ur Thérèse. S?ur Marie de l’Incarnation. Vous m’étonnez de Pauline ; ah ! ma fille, gardez-la auprès de vous ; ne croyez point qu’un couvent puisse redresser une éducation ni sur le sujet de la religion que nos s?urs ne savent guère, ni sur les autres choses [SÉV., 510] S?ur colette ou collette, religieuse de l’ordre de Sainte-Claire. Fig. et familièrement. Faire la s?ur collette, faire la sucrée, avoir des manières, un langage affecté. Nous rîmes fort de ses manières passées ; nous les tournâmes en ridicule ; elle n’a point le style des s?urs colettes ; elle parle fort sincèrement et fort agréablement de son état [SÉV., 183] S?urs laies, et, plus ordinairement, s?urs converses, les religieuses qui ne sont pas du ch?ur, qui ne sont employées qu’aux ?uvres serviles du monastère. S?ur écoute, religieuse désignée pour accompagner une autre religieuse ou une pensionnaire qui va au parloir. 6° Nom donné à certaines filles qui vivent en communauté sans être religieuses. Je vois que votre mal de gorge est opiniâtre ; mais je vous avertis qu’il est rare qu’un médecin guérisse ses malades à cent lieues, et qu’une s?ur de la Charité fait plus de bien de près qu’Esculape de loin [VOLT., Lett. Damilaville, 18 mai 1765] Je ne vois plus ces s?urs dont les soins délicats Apaisaient la souffrance, ou charmaient le trépas [DELILLE, Pit. II] S?urs grises, nom qu’on a donné quelquefois aux s?urs hospitalières du tiers ordre de Saint-François. La s?ur grise court administrer l’indigent dans sa chaumière [CHATEAUBR., Génie, IV, III, 6] S?urs du pot, filles qui vivent en communauté et qui soignent les malades. Fig.Mme la duchesse d’Aiguillon, la s?ur du pot des philosophes [VOLT., Lett. Thiriot, 27 févr. 1755] 7° Fig. Il se dit de choses assez liées ensemble pour qu’on les assimile à des s?urs. Socrate…. n’aura pas voulu s’échapper de la prison contre l’autorité de ces lois [d’Athènes], de peur de tomber après cette vie entre les mains des lois éternelles, lorsqu’elles prendront la défense des lois civiles, leurs s?urs ; car c’est ainsi qu’il parlait [BOSSUET, 5e avert. 23] Oui, la sagesse aimable est s?ur de la santé, Elle seule connaît le secret qu’on ignore D’assurer l’immortalité [BERNIS, Épît. 12] 8° Fig. Il se dit de choses (du genre féminin) qui se répètent. Cette nuit eut des s?urs et même en très bon nombre [LA FONT., Petit chien.] Comme Charès, capitaine des Athéniens, après un grand avantage… écrivit au peuple d’Athènes qu’il avait remporté une victoire qu’on pouvait appeler la s?ur germaine de celle de Marathon [DACIER, Plutarque, Aratus.] Un démon qui m’inspire Veut qu’encore une utile et dernière satire Se vienne en nombre pair joindre à ses onze s?urs [BOILEAU, Sat. XI] 9° Le bouillon des deux s?urs, un lavement [SAUMAIZE, Dict. des Préc. t. II, p. 51] Dans le Berry, tomber sur ses deux s?urs, tomber sur son séant. HISTORIQUEXIIe s. Se puis veïr ma gente sorur Alde…. [, Ch. de Rol. CXXVIII] XIIIe s. A l’entrée de quaresme…. se croisa li quens Bauduins de Flandre et de Haynaut, à Bruges, et la comtesse Marie sa feme, qui suer estoit au conte Thiebaut de Champaigne [VILLEH., VI] De là s’en ala-il vers le roi Phelipe d’Alemaigne qui sa serour avoit à fame [ID., XLII] [Simon a dit à sa femme :] Bele suer, où est Berte, pour sainte charité ? [, Berte, CXXV] Li baron li disent que Henris li quens de Champagne, qui moult estoit larges, avoit une fille biele et gente, qui avoit non Aelis, et estoit suer germaine l’arcevesque Guillaume-blance-main [, Chr. de Rains, p. 9] Tombiele et ses deux sereurs [, Bibl. des chart. 2e série, t. 3, p. 423] L’aventure des dameiseles qui esteient serur gemeles [MARIE, Frêne.] XIVe s. Se nous ou notre hoir marions l’une de nos seurs [DU CANGE, auxilium.] XVe s. De ce messire Edouard de Guerles ne demoura nuls enfans ; mais de serour germaine… avoit des enfans [FROISS., II, III, 92] XVIe s. Thibaut, qui ouyt ces mots, estimant qu’on parloit de sa femme, qui puet-estre aimoit l’amble comme estant de nos s?urs [femme galante] [, Moyen de parvenir, p. 127, dans LACURNE] ÉTYMOLOGIEBourg. soeu ; provenç. sor, seror ; espagn. sor ; portug. sor, sorore ; ital. sorore ; du lat. sororem ; comparez l’allem. Schwester ; angl. sister ; goth. swista ; sanscrit, svasri. Dans l’ancien français, suer (prononcez s?ur) est le nominatif, du lat. sóror, avec l’accent sur so ; seror est le régime, de sorórem avec l’accent sur ró ; contre l’habitude, c’est le nominatif, et non le régime, qui est resté dans la langue moderne. Émile Littré’s Dictionnaire de la langue française © 1872-1877