accoutumai

accoutumer v.t. [ de coutume ] (à)Donner l’habitude de qqch : Accoutumer un animal sauvage à la présence de l’homme familiariser habituers’accoutumer v.pr. (à)Prendre l’habitude de : Il leur faudra s’accoutumer à un réveil matinal, à se lever tôt s’adapter à, se faire àMaxipoche 2014 © Larousse 2013accoutumerParticipe passé: accoutuméGérondif: accoutumantIndicatif présentPassé simpleImparfaitFuturConditionnel présentSubjonctif imparfaitSubjonctif présentImpératifPlus-que-parfaitFutur antérieurPassé composéConditionnel passé Passé antérieurSubjonctif passéSubjonctif plus-que-parfaitIndicatif présentj’accoutumetu accoutumesil/elle accoutumenous accoutumonsvous accoutumezils/elles accoutumentPassé simplej’accoutumaitu accoutumasil/elle accoutumanous accoutumâmesvous accoutumâtesils/elles accoutumèrentImparfaitj’accoutumaistu accoutumaisil/elle accoutumaitnous accoutumionsvous accoutumiezils/elles accoutumaientFuturj’accoutumeraitu accoutumerasil/elle accoutumeranous accoutumeronsvous accoutumerezils/elles accoutumerontConditionnel présentj’accoutumeraistu accoutumeraisil/elle accoutumeraitnous accoutumerionsvous accoutumeriezils/elles accoutumeraientSubjonctif imparfaitj’accoutumassetu accoutumassesil/elle accoutumâtnous accoutumassionsvous accoutumassiezils/elles accoutumassentSubjonctif présentj’accoutumetu accoutumesil/elle accoutumenous accoutumionsvous accoutumiezils/elles accoutumentImpératifaccoutume (tu)accoutumons (nous)accoutumez (vous)Plus-que-parfaitj’avais accoutumétu avais accoutuméil/elle avait accoutuménous avions accoutumévous aviez accoutuméils/elles avaient accoutuméFutur antérieurj’aurai accoutumétu auras accoutuméil/elle aura accoutuménous aurons accoutumévous aurez accoutuméils/elles auront accoutuméPassé composéj’ai accoutumétu as accoutuméil/elle a accoutuménous avons accoutumévous avez accoutuméils/elles ont accoutuméConditionnel passéj’aurais accoutumétu aurais accoutuméil/elle aurait accoutuménous aurions accoutumévous auriez accoutuméils/elles auraient accoutumé Passé antérieurj’eus accoutumétu eus accoutuméil/elle eut accoutuménous eûmes accoutumévous eûtes accoutuméils/elles eurent accoutuméSubjonctif passéj’aie accoutumétu aies accoutuméil/elle ait accoutuménous ayons accoutumévous ayez accoutuméils/elles aient accoutuméSubjonctif plus-que-parfaitj’eusse accoutumétu eusses accoutuméil/elle eût accoutuménous eussions accoutumévous eussiez accoutuméils/elles eussent accoutuméCollins French Verb Tables © HarperCollins Publishers 2011ACCOUTUMER (a-kou-tu-mé) 1° V. a. Faire prendre une coutume. Vous avez accoutumé votre fils à ne point vous cacher ses secrets. Accoutumer un taureau à la charrue. Accoutumer un État libre à la servitude. Il accoutuma ses troupes à…. La bonne éducation des enfants qu’on accoutumait à l’obéissance, au travail, à la sobriété, à l’amour des arts ou des lettres [FÉN., Tél. II] Accoutumez vos peuples à suivre inviolablement les règles [ID., ib. III] D’autres peuples, profitant de votre imprudence, attirent chez eux les étrangers et les accoutument à se passer de vous [ID., ib.] Il trouve moyen de nous apaiser, de nous accoutumer insensiblement au discours de sa passion [MOL., Préc. Rid. 5] Et l’indigne prison où je suis renfermé, A la voir de plus près m’a même accoutumé [RAC., Baj. II, 6] La main qui vous opprime et que vous soutenez, Les accoutume au joug que vous leur destinez [CORN., Sert. III, 2] 2° Avoir accoutumé, v. n. (Usité seulement aux temps composés : j’ai accoutumé, j’aurai accoutumé, que j’aie accoutumé, que j’eusse accoutumé ; il veut, avec un infinitif, la préposition de) Avoir coutume. Il cite ce passage selon les Septante, comme il avait accoutumé [BOSSUET, Hist. II, 7] Les hommes n’ayant pas accoutumé de former le mérite [PASC., Rel. 51] Je n’ai point accoutumé de dissimuler mes défauts [CORN., Ex. d’Hor.] La colère du roi, comme dit Salomon, Est terrible, et surtout celle du roi lion ; Mais ce cerf n’avait pas accoutumé de lire [LA FONT., Fab. VIII, 14] Allez, monsieur, on voit bien que vous n’avez pas accoutumé de parler à des visages [MOL., Mal. im. III, 6] Comme les rois, par grandeur et par dignité, ont accoutumé de traiter leurs grandes affaires par l’entremise de leurs ministres [FLÉCH., Panég. I, 279] Ils sont accablés d’un fardeau qu’ils n’ont pas accoutumé de porter [ID., ib. II, 354] Quelles précautions n’avait-il pas accoutumé de prendre ! [ID., Letell.] Je ne sais ; mais vous n’avez pas accoutumé d’être ainsi [BRUEYS, le Muet, III, 2] Les animaux qui ont accoutumé de ne sortir que pendant la nuit [FÉN., Tél. XVIII] Thalès avait accoutumé de remercier les dieux de trois choses : d’être né raisonnable plutôt que bête ; homme plutôt que femme ; grec plutôt que barbare [ID., Philosoph. Thalès.] L’ambition dont il était dévoré se trouvant jointe à une vanité excessive, il prit le chemin qu’ont accoutumé de tenir ceux qui affectent la tyrannie [VERTOT, Rév. rom. VII, 217] L’avocat ou conseil qu’on avait accoutumé de donner aux accusés [VOLT., L. XV, chap. 42] Une terre sur laquelle nous avions accoutumé de lever le cens [MONTESQ., Esprit, XXX, 15] Les vierges avaient accoutumé de laver leurs robes d’écorce dans ce lieu [CHATEAUB., Atala, 235] En ce sens, accoutumer prend aussi pour sujet un nom de chose. La connaissance des premiers principes n’a pas accoutumé d’être appelée science [DESC., Rép. 2] Mes lettres n’avaient pas accoutumé de se suivre de si près ni d’être si étendues [PASC., Prov. 16] Construit ordinairement avec l’auxiliaire avoir, il peut prendre aussi l’auxiliaire être : On est accoutumé de se laisser aller au péché par les caresses des femmes [PASC., Prov. 15] Le soin qu’on eut de garnir la salle d’une foule de docteurs, moines et mendiants, qui n’étaient pas accoutumés de s’y trouver, fit dire à Pascal…. [VOLT., L. XIV, chap. 37] Cette solitude, il [le duc d’Orléans] était trop accoutumé du bruit pour la pouvoir supporter [SAINT-SIMON, 326, 19] Des grammairiens ont signalé comme une locution vicieuse l’emploi de l’auxiliaire être ; on voit que de très bons auteurs s’en sont servis, et il ne peut y avoir aucun scrupule à s’en servir aussi après eux. On remarquera que, neutre, ce verbe n’est employé qu’aux temps composés ; mais il n’en faut pas conclure qu’il ne soit pas verbe neutre ; l’emploi que nous en faisons de cette manière n’est qu’un débris de l’ancien usage, suivant lequel accoutumer pouvait être neutre aux temps simples comme aux temps composés (voy. HISTORIQUE). S’ACCOUTUMER, v. réfl. Contracter une habitude. S’accoutumer aux armes. Il s’était accoutumé à se contenter de peu. Une volonté indocile qui ne peut s’accoutumer au joug [BOURD., Pensées, t. II, p. 74] Ses yeux même pourront s’accoutumer aux miens [RAC., Bérén. III, 2] Ah ! ma s?ur, puisqu’enfin mon destin éclairci Veut que je m’accoutume à vous nommer ainsi…. [CORN., Hér. III, 1] Bientôt on s’accoutume à des maîtres nouveaux [VOLT., Irène, v, 6] Descends du haut des cieux, auguste vérité, Que l’oreille des rois s’accoutume à t’entendre [VOLT., Henr. I] Comment avez-vous pu vous accoutumer au secret dans une si grande jeunesse ? [FÉN., Tél. III] Ils deviendraient comme un homme qui a de bonnes jambes et qui, perdant l’habitude de marcher, s’accoutume enfin au besoin d’être toujours porté comme un malade [ID., ib. VIII] Mais du nom des Césars Rome toujours charmée, Sous un si noble joug s’est trop accoutumée [M. de Néron, V, 1] S’accoutumer veut d’ordinaire à avec l’infinitif ; mais on dit aussi de. On s’accoutume de donner, comme le monde, à toutes les passions, des noms adoucis [MASS., Conf. Fuite du monde.] Il vous importe de vous accoutumer de bonne heure de haïr l’injustice [VOIT., Lett. 9] S’accoutumer avec. Il a eu beaucoup de peine à s’accoutumer avec ce voisin que le hasard lui a donné. Il faut s’accoutumer de bonne heure avec ces sortes d’idées, si l’on veut se les rendre familières. SYNONYMES’ACCOUTUMER à, S’ACCOUTUMER AVEC. On emploiera de préférence avec, quand s’accoutumer s’approchera du sens de se familiariser. On s’accoutume avec quelqu’un, quand on se fait à ses manières. S’accoutumer avec le péril, c’est devenir familier avec le péril et en faire une sorte de connaissance ; s’accoutumer au péril, c’est, y étant souvent exposé, le considérer comme une chose habituelle et qui ne surprend plus. S’accoutumer avec exprime donc quelque chose de plus intime, de plus étroit. HISTORIQUEXIIIe s. En leur terres n’est il mie accoustumé que il le facent [VILLEH., 94] Il apartient au bailli savoir quix avocas acoustument à pledier par devant lui [BEAUMANOIR, V, 19] Nous n’avons pas accoustumé que homs de poesté face procureur [ID., ib. 86] Li tiers ensoines si est, s’il est acoustumés de maladie qui vient soudainement [ID., LXI, 6] Si vous prie je pour l’amour de Dieu premier et pour l’amour de moi, que vous les acoustumez à laver [les pieds aux pauvres le jeudi saint] [JOINV., 195] XIVe s. Il prouva son entencion par le commun parler acoustumé [ORESME, Eth. 28] Nulle chose ne se peut acoustumer au contraire de ce qu’elle a de nature [ID., ib. 33] XVe s. Si alla en Jherusalem au pelerinage du saint Sepulcre, qu’il visita très devotement, et aussi fut par tous les saints lieux accoustumés [, Bouc. I, 15] C’est chose assez accoustumée que…. [COMM., Prol.] Car ainsi estoit-il accoustumé de parler [ID., I, 3] Les Suisses ont tant acoustumé l’argent dont ils avoient petite connoissance par avant, que…. [ID., VI, 4] XVIe s. Les cerimonies qu’on avoit accoustumé en telles choses [MONT., I, 17] J’ai accoustumé de considerer [ID., I, 58] Pratiquons le, accoustumons le [accoutumons-nous-y] [ID., I, 76] Accoustumer les hommes à…. [ID., I, 80] S’accoustumer à vivre d’araignées [ID., I, 106] Sa femme, le bienveignant de ses criailleries accoustumées [ID., III, 127] Ils n’estoient pas accoustumez de prendre en bonne part les remontrances de gents armez [ID., IV, 21] La jument accoustumera l’asnon [s’habituera à le nourrir] [O. DE SERRES, 311] Numa vouloit accoustumer ses gens à ne servir ni ne parler point aux dieux en passant [AMYOT, Numa, 25] Les maux qui ont accoustumé de travailler les hommes [ID., ib. 32] La chambre où ils avoient accoustumé de coucher estoit au plus haut estage [ID., Pél. 65] Tu es tout accoustumé à…. là où, quant à moi, je n’ai point accoustumé de…. [ID., Cat. 18] Il s’acoustuma à estre toujours le premier à l’aller et le dernier à retourner [ID., Phil. 5] Accoustumez de rejeter [LANOUE, 44] ÉTYMOLOGIEÀ et coutume ; bourguig. écoutumé ; provenç. acostumar ; espagn. acostumbrar ; ital. accostumare. Émile Littré’s Dictionnaire de la langue française © 1872-1877accoutumer ACCOUTUMER. v. tr. Amener à prendre une habitude. Accoutumer quelqu’un à quelque chose. Il faut accoutumer de bonne heure les enfants au travail, à la fatigue. Accoutumer un cheval à galoper sur le bon pied. Il est accoutumé à se lever de bonne heure, à se promener le matin. Il faut bien vous accoutumer à cela. Je m’accoutume au froid, au chaud, etc. Il s’est accoutumé à la fatigue. On s’accoutume à tout. Dans ce sens il se dit aussi des Personnes. Il s’accoutuma à son voisin. Il signifie aussi Avoir coutume dans cette locution, Il avait accoutumé d’aller, de faire. Il a vieilli dans cette acception. Il se dit quelquefois des Choses. Ces terres, ces arbres avaient accoutumé de produire beaucoup. L’automne n’a pas accoutumé d’être si pluvieux. Tout rentra dans l’ordre accoutumé. À l’heure accoutumée. À L’ACCOUTUMÉE, loc. adv. À l’ordinaire, comme on a accoutumé. Il en a usé à l’accoutumée. Il a vieilli. Accoutumer, act. acut. Est usiter et prendre en coutume quelque chose, Assuescere, Consuescere, Consuefacere, Assuefacere, l’Espagnol dit de mesme, Acostumbrar, Et est composé de A preposition, et Coutumer. Accoutumer une ville libre à son obeïssance, Consuetudinem seruiendi afferre liberae ciuitati. S’accoutumer, Consuetudinem adhibere, Consuetudinem capere et exercitationem, Adducere se in consuetudinem, Morem facere sibi, Suescere, Assuescere, Consuescere, Assuefacere se alicui rei. S’accoutumer à l’air de quelque lieu, Aeri regionis cuiuspiam assuescere. S’accoutumer à la guerre, Assuescere rei militari. S’accoutumer à etranges façons, Peregrinis ritibus assuefieri. Il les a accoutumez d’obeïr et s’assubjetir aux Romains, Assuefecit parere imperio populi Romani. Avoir accoutumé quelque chose, In consuetudinem iam aliquid venisse. Accoutumé, m. acut. Consuetus, Assuefactus. Accoutumée, f. penac. Consueta, Assuefacta. Chose accoutumée et usitée, Peruulgata res, trita moribus. Accoutumé à ce, Assuetus in id. Qui est plus accoutumé, Assuetior. Qui n’est point accoutumé de faire quelque chose. Insolens, insolentis, Insuetus. Qui n’est point accoutumé au travail, Insolitus ad laborem. Qui n’a point accoutumé quelque chose, Insuetus homo alicui rei. Qui n’a point accoutumé d’ouïr parler la verité, Insolens vera accipiendi. Pour ne l’avoir pas accoutumé, Ex insolentia, quandoquidem assuetus non est. Chose dequoy on n’a point accoutumé d’user, Inusitata res. Faire faire à aucun chose qu’il n’a accoutumé de faire, Deducere aliquem de statu vitae assuetae. Il a accoutumé de faire liberalité, In consuetudinem benignitatis venit. On a accoutumé de punir les mechans de cette peine, Hoc genus poenae in improbos est vsurpatum. Comme tu as accoutumé, c’est à dire suivant ton naturel, Vt es praeditus, Suivant ta façon de faire. Faire comme on avoit accoutumé, Ad ingenium redire, Ad consuetudinem redire. Ce que tu n’as pas accoutumé de faire, Praeter consuetudinem, quod tibi est. Nous ne l’avons point accoutumé, Non cadit in consuetudinem nostram. Tu l’accuse plus griefvement que tu n’as accoutumé, Grauius accusas, quam patitur tua consuetudo. Ce estoit accoutumé de faire le temps passé, Solenne olim id erat. On a accoutumé, Solenne est, Vsitatum est. La Cour a accoutumé, Solenne est Curiae. Ainsi qu’il est accoutumé d’ancienneté, More maiorum, B. ex C. Ce que les anciens ont accoutumé, Quod est in more maiorum. C’est une chose accoutumée de toute ancienneté, Est hoc in more positum institutoque maiorum. La partie la plus accoutumée, Pars peruulgatior. ACCOUTUMER ou ACOUTUMER, v. a. [A-kou-tumé; 4e é fer. tout bref.] Faire prendre une coutume. Il est aussi passif et réciproque, et il régit la prép. à, devant les noms et les verbes: on l’a acoutumé, il s’est acoutumé, il est acoutumé à la fatigue, à travailler long-temps sans peine. ? Neutre, il prend l’auxil. avoir, et il régit de devant les verbes: « Il a acoutumé de faire ses quatre repas.    Rem. 1°. On dit également bien avoir acoutumé et avoir coutume de faire quelque chôse; mais le 2d. ne se dit que des persones, et quand il s’agit des chôses, il faut se servir d’avoir acoutumé. BOUH. « Ces arbres avoient acoutumé de doner beaucoup de fruits. « L’Automne a acoutumé d’être pluvieuse. Voyez COUTUME, n°. 1°.    2° La Touche prétend qu’être acoutumé régit assez indifféremment de ou à. Il se trompe; car le sens n’est pas le même avec les deux régimes: avec à, il signifie une habitude, ou volontaire, ou à laquelle la volonté a quelque part. « Je suis acoutumé à travailler, à souffrir; on sous-entend pour le dernier, avec patience; mais avec de, il ne marque qu’une habitude forcée: « il est acoutumé d’être malade.    * 3°. Avoir acoutumé veut de, quand il est neutre: il a acoutumé de dîner à midi; et il veut à, quand il est actif ou réciproque. On en a vu des exemples plus haut. Ainsi Th. Corneille a blâmé avec raison Voiture, d’avoir dit: « Il vous importe de vous acoutumer de haïr l’injustice. Il fallait dire, à haïr.