abolition n.f. Action d’abolir ; annulation : L’abolition de la peine de mort abrogation, suppressionMaxipoche 2014 © Larousse 2013ABOLITION (a-bo-li-sion) s. f.1° Action d’abolir. La paralysie est l’abolition du mouvement et de la sensibilité. L’abolition de l’ordre des Templiers. Y at-il rien de si grand que ce qu’il [Louis XIV] faisait pour détruire l’hérésie ? Et comptez-vous pour rien l’abolition des duels ? dit d’un air content un autre homme… ? [MONTESQ., Lettr. pers. LIX.] 2° En termes de droit ancien, le pardon que le prince accordait d’autorité absolue pour un crime. Abolition d’un crime et abolition d’une peine. Obtenir une abolition. Lettres d’abolition. Le duc de Bourgogne [l’assassin du duc d’Orléans] daigna prendre des lettres d’abolition [VOLT., M?urs, 79] …. ou l’autre qui poursuit des abolitions [RÉGNIER, Sat. v.] Son père [le cardinal de Bouillon] tint deux fois de son souverain la dignité de duc et pair, après avoir pensé renverser l’État, après avoir vécu d’abolitions [SAINT-SIMON, 279, 31] 3° Dans un sens qui n’est plus de la langue du droit, effacement, remise. C’est par là que Magdeleine, cette fameuse pécheresse et cette pénitente aussi célèbre, obtint l’entière abolition de tous les déréglements de sa vie, et qu’elle parvint à un degré si éminent de sainteté [BOURD., Pens. t. II, p. 165] SYNONYMEOn a cherché une différence entre abolissement et abolition ; mais il est impossible d’en trouver une qui soit fondée, si ce n’est que seul abolition se dit pour la remise d’un crime, d’une peine. HISTORIQUEXVIe s. Ces gens-là trop ceremonieux n’ont pas voulu prendre sur leurs consciences l’abolition de tant de meurtres et ravissements [D’AUB., Fæn. III, 17] Il monstre quelle est l’abolition de la loi, et aussi quel est l’usage d’icelle [CALV., Inst. 1056] Et se firent plusieurs autres traittés, et mesme de l’abolition de la pragmatique sanction [M. DU BELLAY, 21] Au different que le peuple eut avec les nobles touchant l’abolition des debtes [AMYOT, Alc. et Cor. comp. 5] Il se fit decerner abolition generale de tout le passé, et pour l’advenir licence de faire mourir qui bon lui semblerait [ID., Sylla, 68] ÉTYMOLOGIEProvenç. abolitio ; espagn. abolicion ; ital. abolizione ; de abolitio (voy. ABOLIR). Émile Littré’s Dictionnaire de la langue française © 1872-1877abolition ABOLITION. n. f. Action d’abolir. L’entière abolition de l’ordre des Templiers. Abolition de l’esclavage. L’Assemblée nationale décréta l’abolition des droits féodaux. Par extension, L’abolition des fonctions du cerveau. Abolition de la volonté. Il s’est dit aussi du Pardon que le Prince accordait d’autorité absolue pour un crime qui, par les ordonnances, n’était pas rémissible. Lettres d’abolition. Abolition générale. Le Parlement a entériné son abolition. Abolition, f. C’est effacement, aneantissement de quelque chose. ¶ Abolition aussi est une espece de lettres de grace d’un prince souverain d’aucun forfait ou crime capital perpetré par une commune de pays, ville, bourg ou village de ses subjets. Car aucuns veulent mettre en avant cette difference, entre lettres de grace, et lettres d’abolition, c’est que lettres de grace soient dites quand à un, ou deux, ou trois, ou tel autre nombre de particuliers, se chargeans de tel delict, remission en est faite par ledit prince: et lettres d’abolition quand toute une commune se charge de tel forfait, dont nul n’est particulierement et designamment attaint, grace en est faite par ledit prince. Autres ne veulent restraindre si court ce terme d’abolition en fait de Chancelerie. Mais abolition en terme de droit se prend tout autrement et pour la grace faite par le souverain, soit par les juges presidiaux à un accusateur criminel de se desister de son accusation sans encourir la peine de l’arrest. Turpillian. Bailler lettres d’abolition comme fait le Roy, Crimen vel nomina reorum abolere. Facinus concepta formula condonare. Abolition de creances et vieilles scedules, Generale abolition de debtes passées, Tabulae nouae, nominum litura, abrasio, inductio. Abolition de comptes, Alogistia, vel Alogia, B. ABOLITION, s. f. [Aboli-cion, et en vers ci-on, tout bref.] Anéantissement, extinction. Voy. ABOLISSEMENT. ABOLITION, ABROGATION, (synon.) Le 1er. se dit plutôt des coutumes, et l’autre des lois. Le non-usage suffit pour l’abolition, mais il faut un acte positif pour l’abrogation. GIR. Synon.