abattants

abattre v.t. [ bas lat. abbattuere, tuer ] 1. Faire tomber : Abattre un arbre couper démolir renverser2. Tuer un animal de boucherie.3. Ôter ses forces physiques ou morales à : Cette grippe l’a abattu épuiser décourager, démoraliserAbattre de la besogne ou du travail, exécuter rapidement, efficacement, des tâches nombreuses.Abattre qqn, le tuer avec une arme à feu.Abattre ses cartes ou son jeu, déposer ses cartes en les montrant, étaler son jeu ; fig., dévoiler son plan à l’adversaire.Abattre une distance, la parcourir malgré certaines difficultés : La cordée de secours abattait trois kilomètres à l’heure. v.i. En parlant d’un voilier, s’écarter du lit du vent.s’abattre v.pr. 1. Tomber brusquement et brutalement : Le grand mât s’est abattu sur le pont. Des trombes d’eau se sont abattues sur la région.2. Se laisser tomber, se précipiter : L’aigle s’abat sur sa proie fondre3. Survenir soudainement et durement ; accabler : Le malheur s’est abattu sur cette famille.Maxipoche 2014 © Larousse 2013abattreParticipe passé: abattuGérondif: abattantIndicatif présentPassé simpleImparfaitFuturConditionnel présentSubjonctif imparfaitSubjonctif présentImpératifPlus-que-parfaitFutur antérieurPassé composéConditionnel passé Passé antérieurSubjonctif passéSubjonctif plus-que-parfaitIndicatif présentj’abatstu abatsil/elle abatnous abattonsvous abattezils/elles abattentPassé simplej’abattistu abattisil/elle abattitnous abattîmesvous abattîtesils/elles abattirentImparfaitj’abattaistu abattaisil/elle abattaitnous abattionsvous abattiezils/elles abattaientFuturj’abattraitu abattrasil/elle abattranous abattronsvous abattrezils/elles abattrontConditionnel présentj’abattraistu abattraisil/elle abattraitnous abattrionsvous abattriezils/elles abattraientSubjonctif imparfaitj’abattissetu abattissesil/elle abattîtnous abattissionsvous abattissiezils/elles abattissentSubjonctif présentj’abattetu abattesil/elle abattenous abattionsvous abattiezils/elles abattentImpératifabats (tu)abattons (nous)abattez (vous)Plus-que-parfaitj’avais abattutu avais abattuil/elle avait abattunous avions abattuvous aviez abattuils/elles avaient abattuFutur antérieurj’aurai abattutu auras abattuil/elle aura abattunous aurons abattuvous aurez abattuils/elles auront abattuPassé composéj’ai abattutu as abattuil/elle a abattunous avons abattuvous avez abattuils/elles ont abattuConditionnel passéj’aurais abattutu aurais abattuil/elle aurait abattunous aurions abattuvous auriez abattuils/elles auraient abattu Passé antérieurj’eus abattutu eus abattuil/elle eut abattunous eûmes abattuvous eûtes abattuils/elles eurent abattuSubjonctif passéj’aie abattutu aies abattuil/elle ait abattunous ayons abattuvous ayez abattuils/elles aient abattuSubjonctif plus-que-parfaitj’eusse abattutu eusses abattuil/elle eût abattunous eussions abattuvous eussiez abattuils/elles eussent abattuCollins French Verb Tables © HarperCollins Publishers 2011ABATTRE (a-ba-tr’) v. a.1° Jeter à terre d’une façon quelconque. Abattre un cheval, un cavalier. Abattre des olives, des noix. Abattre un arbre. Abattre une maison. Il lui abattit une main d’un coup de sabre. Abattre la tête. Il l’abattit d’un coup de fusil. Ce chasseur abat bien du gibier. Puisque l’arbre est si près de sa chute et que le coup qui doit l’abattre va bientôt partir et le renverser…. [BOURD., Pens. t. III, p. 72] C’est ainsi qu’il abat de leur trône les potentats qui se confiaient en leur pouvoir [ID., ib. p. 143] Pour le faire tomber, j’abattrai son appui [CORN., Rod. V, 1] Il a de votre sceptre abattu le soutien [ID., Cid, II, 9] Et j’abattrai d’un coup sa tête et son orgueil [ID., Hér. III, 3] Les livres sur Évrard fondent comme la grêle Qui, dans un grand jardin, à coups impétueux, Abat l’honneur naissant des rameaux fructueux [BOILEAU, Lutr. V] Sous le glaive étranger j’ai vu tout abattu [VOLT., Orphel. I, 2] Chacun se disputait la gloire de l’abattre [RAC., Andr. V, 3] …. mais, lorsque tu m’abats, Je me relève encor pour insulter ton bras [LAMART., Jonath. 330] Comme la pluie abat et fait languir le soir une fleur qui était le matin, pendant la naissance de l’aurore, la gloire et l’ornement des vertes campagnes [FÉN., Tél. XX] 2° Fig. Abattre la puissance romaine. Il résolut d’abattre celui qui l’avait élevé. Dieu abat les puissants. Ce combat avait abattu les forces des ennemis. L’orgueil des Chaldéens est abattu [BOSSUET, Hist. II, 4] Le peuple romain, ayant abattu les Gaulois et les Africains, ne voit plus rien à craindre et combat dorénavant sans péril [ID., ib. I, 8] Les victoires de Léonce avaient abattu les Sarrasins et rétabli la gloire de l’empire en Orient [ID., ib. I, 11] 3° Laisser tomber, abaisser. Abattre sa robe. Il abattit sa toge. 4° Faire retomber. Abattre la poussière. Abattre les bouillons d’un liquide en ébullition. 5° Oter les forces du corps ou de l’âme, faire tomber. Abattre les forces d’un malade. La moindre fièvre l’abat. Abattre le courage. La peur nous abat. Le sage ne se laisse pas abattre par le malheur. Abattre l’audace, l’insolence. La pluie, dit-on, abat le vent. Me laissant abattre à la plus légère infirmité qui m’arrive [BOURD., Pens. t. II, p. 406] On lui en cache une partie, afin de ne le pas étonner dès l’entrée de la carrière et de ne lui pas abattre le c?ur [ID., ib. t. I, p. 89] Elle est tellement abattue de la perte de M. de la Rochefoucault [SÉV., 421] Ses malheurs n’avaient point abattu sa fierté [RAC., Ath. II, 5] …. tu ne prétends pas qu’il [le destin] m’abatte le c?ur Jusqu’à te rendre hommage et te nommer seigneur [CORN., Mort de Pompée, III, 4] Abattons sa superbe avec sa liberté [ID., ib. I, 1] Et du premier revers la fortune l’abat [ID., Cinna, IV, 5] Les pensées pures qui le rendraient heureux, s’il pouvait toujours les soutenir, le fatiguent et l’abattent [PASC., édit. Cousin.] Le vrai courage ne se laisse jamais abattre [FÉN., Tél. XX] Pour abattre leur orgueil [ID., ib. II] La prospérité nous élève, l’affliction nous abat [MASS., Mart.] La plus petite mortification abat votre corps [ID., Tiéd.] Prov. Petite pluie abat grand vent, c.-à-d. peu de chose suffit pour calmer une grande querelle. 6° Police. Mettre à mort, en parlant d’animaux. 7° Abattre du bois, ou abattre de la besogne, faire beaucoup d’ouvrage. 8° En termes de marine, abattre un navire, le mettre sur le côté pour le réparer. Abattre, v. n. se dit d’un bâtiment qui tourne sur lui-même autour de son axe vertical. Le navire abat. 9° Au jeu de trictrac, abattre du bois, jouer beaucoup de dames de la pile, afin de caser plus aisément. 10° Aux cartes, abattre son jeu, le mettre sur table pour le montrer. 11° Fauconn. Abattre l’oiseau, le tenir serré entre les deux mains pour lui faire prendre quelque médicament. 12° Corroierie. Abattre les cuirs, dépouiller les animaux tués. 13° Vétérinaire. Abattre un cheval, le coucher sur un lit de paille, dans une position favorable soit pour l’opérateur, soit pour l’opération. 14° En maréchalerie, abattre du pied, enlever une partie de corne qui est sur la face inférieure du sabot. C’est avec le rogne-pied ou le boutoir que le maréchal abat du pied. 15° Manége. Abattre l’eau d’un cheval, essuyer l’eau d’un cheval lorsqu’il sort de l’eau ou lorsqu’il est en sueur. 16° Abattre la frisquette et le tympan, se dit du mouvement que fait l’imprimeur après que sa feuille a été placée sur le tympan. S’ABATTRE, v. réfl. 17° Se jeter à terre, et aussi tomber, descendre en volant. Ces deux rivaux veulent s’abattre. Le cheval s’étant abattu. Le vautour s’abattit sur…. Aigle qui s’abat doucement. L’oiseau s’abattit mourant. De la force du coup pourtant il [le sanglier] s’abattit [LA FONT., Fab. VIII, 27] Si dessous sa valeur ce grand guerrier s’abat [CORN., Cid, II, 5] Nous comparions notre France à la Grèce, Quand un pigeon vient s’abattre à nos pieds [BÉRANG., Pig.] Il est tombé en ruine par sa volonté dépravée, le comble s’est abattu sur les murailles, et les murailles sur le fondement [BOSSUET, La Vallière, Profession.] 18° S’apaiser. Le vent s’abat. Son ressentiment s’abattit peu à peu. Dès le premier effort sa colère s’abat [MAIR., Mort d’Asdr. IV, 1] SYNONYMEABATTRE, DÉMOLIR, RENVERSER, RUINER, DÉTRUIRE. Idée générale, faire tomber. L’idée propre d’abattre est celle de jeter à bas : on abat ce qui est élevé, haut. Celle de démolir est de rompre la liaison d’une masse construite : on ne démolit que ce qui est bâti. Celle de renverser est de mettre à l’envers ou sur le côté, ce qui était bien placé ou debout, droit, sur pied : on renverse ce qui peut changer de sens et de direction. Celle de ruiner est de faire tomber par morceaux : on ruine ce qui se divise et ce qui se dégrade. Celle de détruire est de dissiper entièrement l’apparence et l’ordre des choses : Le temps détruit tout, GUIZOT. HISTORIQUEXIe s. Ki abate femme à terre pur faire lui force…. [, L. de Guill. 19] De Saragoce [il] a la porte abatue [, Ch. de Rol. 267] Mort il l’abat sur un buisson petit [, ib. 243] Ô ses cadables les turs [il] en abatiet [, ib. 8] XIIe s. Des abatus est la terre jonchée [, Ronc. p. 137] Diex sait bien du felon abattre la bobance [, ib. p. 197] En mi la place [il] l’abattout estendu [, ib. p. 61] …. lor orguels qu’est si grans Fust abatus…. [, ib. p. 27] Il [les guerriers] fauchent et abatent com vilain en essart [, Saxons, 19] Toute plaine sa lance [il] l’abat mort au sentier [, ib. 11] XIIIe s. Et li Venicien firent abatre les murs et les tors [VILLEH., 56] S’il [le faucon] abat aue [oie] ou autre oisiel [, l’Escoufle] Li cuens [comte] de Champaigne Et li rois d’Espaigne Fussent vil et abattu, Et France fust en vertu [HUES DE LA FERTÉ, Romanc. 191] Je m’ocirai s’autres que Garin m’ait [pour femme] ; Dieus le me doint ! Tous ces maus [il] abatrait [, ib. p. 72] Maint chastel abatu, mainte vile essilie [ruinée] [, Berte, 2] Le servise que il li fera doit estre conté raisnablement et abatu de la dette [, Ass. de Jér. I, 189] Il est tenu et gardé à droit que les lois soient abatues par desacostumance [, Livre de justice, 6] Mahom [Mahomet], chou [ce] dist li sains hermites, Tu desloiaux et pleins de rage, Abateras saint mariage [, Rom. de Mahomet, 51] Et s’il iere si bien apris Qu’el [l’envie] ne peüst de tot son pris Rien abatre ne desprisier…. [, la Rose, 274] Et dit l’en que ces choses viennent du paradis terrestre, que le vent abat des arbres qui sont en paradis [JOINV., 220] Iceulx Blancs [Manteaux, ordre religieux] furent abatus au concile de Lyon, que Gregoire le Xe tint [ID., 299] L’an mil deux cens soixante trois furent abatus li mansois [sorte de monnaie] [DU CANGE, abatare.] XIVe s. Toutes autres monnoyes soient abatues [démonétisées] [ID., abatere.] XVe s. Les cardinaux apaisoient les Romains et abatoient leur ire ce qu’ils pouvoient [FROISSART, II, II, 20] Et à mes pieds t’a abattu à terre [CH. D’ORLÉANS, 1] XVIe s. Il faut dire que le zele est bien debile, quand il s’abat pour si peu [CALVIN, 275] Le sacrifice plaisant à Dieu est un esprit abbatu [ID., Inst. 692] Les chevaux s’en coururent à bride abbatue avec leur charriot devers la ville de Rome [AMYOT, Publ. 26] Valerius fait abattre sa maison et la razer jusques en terre [ID., ib. 18] L’on commencea à user d’engins de baterie pour abbatre grosses murailles [ID., Péric. 52] Elle fit serrer les portes et abbatre les grilles et les harses qui se fermoient à grosses serrures et fortes barrieres [ID., Antoi. 99] Il fut contraint d’abattre sa barbe [DES PÉRIERS, Cont. 19] Les forces abbattues par l’aage [MONT., II, 19] Les courages sont abbattus [ID., I, 24] Il m’advient souvent en telle sorte de propos abbattus et lasches, propos de contenance, de…. [ID., III, 277] ÉTYMOLOGIEÀ et battre ; bourguig. aibaitre ; wall. abate ; provenç. abatre ; catal. abatrer ; espag. abatir ; ital. abbattere. SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE ABATTRE. Ajoutez : 15° V. n. Faire effort sur l’extrémité d’un levier, en l’abaissant près de terre, de manière à faire tourner un treuil horizontal. Ce mot s’emploie principalement dans la man?uvre de la chèvre ; on emploie, dans l’artillerie, pour déterminer ce mouvement, le commandement : Abattez. Émile Littré’s Dictionnaire de la langue française © 1872-1877abattre ABATTRE. (Il se conjugue comme BATTRE.) v. tr. Mettre à bas. Abattre des maisons, des murailles, des arbres. Abattre par le pied. Il lui abattit le bras d’un coup de sabre. Ces moissonneurs abattent tant d’arpents de blé en un jour. Ces mineurs ont abattu tant de mètres cubes de minerai. Abattre des quilles. La pluie abat la poussière. La violence du choc fut telle que l’arbre, que le mât s’abattit. En termes de Marine, Abattre un navire, l’abattre en carène, Le mettre sur le côté, pour travailler à la carène ou à quelque autre partie qui est ordinairement submergée. En termes d’Art vétérinaire, Abattre un chenal, un boeuf, Le renverser sur un lit de paille, quand il doit subir quelque opération. Ce cheval est fougueux, on est contraint de l’abattre pour le ferrer. Aux jeux de Cartes, Abattre son jeu, Le mettre sur la table pour le montrer. On dit quelquefois absolument Abattre. Fig. et fam., Abattre de la besogne, Expédier en peu de temps beaucoup d’affaires, beaucoup de travail. Prov., Petite pluie abat grand vent, Ordinairement, quand il vient à pleuvoir, le vent s’apaise. Cette phrase signifie au figuré Peu de chose suffit quelquefois pour calmer une grande querelle. ABATTRE signifie aussi Assommer, tuer. Ce chien était enragé : il a fallu l’abattre. Il signifie au figuré Affaiblir physiquement et moralement. Une fièvre continue abat bien un homme. Cette perte lui abattit le courage, abattit sa fierté. La moindre affliction l’abat. Rien n’abat comme une souffrance continuelle. Ces deux nations, ces deux puissances sont ennemies, elles font leurs efforts pour s’abattre l’une l’autre. S’ABATTRE se dit particulièrement d’un Cheval à qui les pieds manquent et qui tombe tout d’un coup. En galopant, son cheval s’est abattu sous lui. Il se dit aussi d’un Oiseau qui descend avec rapidité vers quelque but. Une volée de pigeons s’abattit sur mon champ. L’épervier s’abattit sur sa proie. On dit dans le même sens Un orage terrible va s’abattre sur nous. Le vent s’abat, s’est abattu, est abattu, Il s’apaise, il est apaisé. Aller, courir à bride abattue. Voyez BRIDE. Le participe passé ABATTU, UE, s’emploie aussi adjectivement. À la suite de cette catastrophe, je l’ai trouvé bien abattu. Fig., Un visage abattu, Un visage où se peint l’abattement. ABATTRE ou ABATRE, v. act. [Abatre, bref, 3e. e muet.] Au propre, mettre à bâs, faire tomber; au figuré, affoiblir, faire perdre les forces, le courage: « abatre des arbres, des maisons, des murailles: « abatre le courage: « cette maladie a bien abatu ses forces: « cette perte a abatu sa fierté; lui a abattu le courage. Remarquez le 2e. régime du dat. lui dans la derniere phrâse.    ABATRE bien du bois (st. prov.) se dit d’un homme qui fait bien de la besogne; d’un Juge qui expédie beaucoup de procès; d’un joueur de tric-trac, qui tire du talon beaucoup de dames, etc.    S’ABATRE, au propre se dit du cheval à qui les pieds manquent et qui tombe tout d’un coup; et du vent qui s’apaise, qui est apaisé; le vent s’abat, il est abatu. ? Richelet le met au figuré, perdre courage, se laisser acabler. On dit plutôt se laisser abatre, et Richelet le met ainsi dans l’exemple qu’il done. ? Il régit la prép. à: « Il se laisse abatre à la moindre affliction.