abjection n.f. [ lat. abjectio, rejet ] Abaissement moral qui entraîne le mépris des autres : La délation est une abjection ignominie, infamie ; noblesseMaxipoche 2014 © Larousse 2013abjection (ab??ksj??) nom féminin ce qui est abject et méprisable l’abjection de la conduite de qqn Kernerman English Multilingual Dictionary © 2006-2013 K Dictionaries Ltd.ABJECTION (ab-jèk-sion) s. f.1° État abject. Tomber dans l’abjection. Il vécut dans la débauche et l’abjection. L’abjection des sentiments. Pour abaisser notre orgueil et relever notre abjection. On ne remarque chez cette nation [espagnole] aucun de ces tours de phrase qui annoncent l’abjection des pensées [CHATEAUB., Abenc. 165] 2° Terme de dévotion. Humiliation profonde devant Dieu. Une abjection volontaire et une entière abnégation des honneurs. 3° En style de l’Écriture, rebut. L’opprobre des hommes et l’abjection du peuple. SYNONYMEABJECTION, BASSESSE. Signification commune, défaut d’élévation. La nature a placé des êtres dans l’élévation et d’autres dans la bassesse ; mais elle ne place personne dans l’abjection : l’homme s’y jette de son choix ou y est plongé par la dureté d’autrui, GUIZOT., En effet bassesse exprime un état où l’on est, et abjection un état où l’on a été jeté. La bassesse, quoique aussi grande que l’abjection, n’excite pas autant de mépris. Dans la bassesse on est au plus bas degré, dans l’abjection on inspire la répugnance et le dégoût. Dans la bassesse du langage et des sentiments, il y a manque de dignité ; dans l’abjection, il y a quelque chose d’ignominieux qui repousse, LAFAYE. ÉTYMOLOGIEProvenç. abjectio ; ital. abbiezzione ; de abjectione, de abjectus (voy. ABJECT). Émile Littré’s Dictionnaire de la langue française © 1872-1877abjection ABJECTION. n. f. État d’abaissement qui attire le mépris de tous. Vivre dans l’abjection. Il s’est relevé de l’abjection, de l’état d’abjection où il était tombé. Il se dit également de Choses basses et méprisables. L’abjection de ses sentiments et de ses moeurs. L’abjection de sa conduite, de son langage. Il signifie Objet de rebut, dans cette phrase de l’Écriture sainte : L’opprobre des hommes et l’abjection du peuple. ABJECTION, s. f. [Abjèk-cion, bref, 2e. è moy. ti a le son de ci, et cion ne fait qu’une syllabe en prose: il en fait deux en vers;] État de mépris où est une persone. « Il vit dans une grande abjection. ? « Il est tombé dans une telle abjection que, etc. Acad. ABJECTION, Bassesse, (synon.) Avec le mot état, avec lequel ils se combinent souvent, le 1er. précède, le 2e. suit: état d’ abjection; bassesse d’état. L’abjection se trouve dans l’obscurité où nous nous envelopons de notre propre mouvement; la bassesse dans le peu de naissance, de mérite, de fortune, de condition. « La piété diminuë les amertumes de l’état d’abjection: la stupidité empêche de sentir tous les désagrémens de la bassesse de l’état. GIR. Synon. Rem. Ce mot a été long-tems rélégué chez les Ascétiques, mais depuis peu de bons Ecrivains l’ont employé, et l’Acad. n’en borne point l’usage. « Ce n’est pas dans la prospérité ni dans l’élévation qu’on a besoin de l’aimer, (la vertu) c’est dans l’abjection et l’infortune. D’Alembert. On voit par cette phrase et celle de l’Acad. citée plus haut, qu’abjection n’est pas toujours ni volontaire, ni une vertu, et que la définition de l’Ab. Girard n’est pas exacte. Sa phrase même le prouve: « La piété diminuë les amertumes de l’état d’abjection.
abjectes
abject, e [ ab??kt] adj. [ lat. abjectus, rejeté ] Qui inspire le mépris par sa bassesse : Ils ont eu une attitude abjecte ignoble, infâme ; digne méprisable, répugnant ; estimable, nobleMaxipoche 2014 © Larousse 2013abject abjecte (ab??kt) adjectif détestable, qui dégoûte moralement un comportement abject Kernerman English Multilingual Dictionary © 2006-2013 K Dictionaries Ltd.abject ABJECT, ECTE. adj. Qui est dans un état d’abjection. Un homme abject. Une âme abjecte. Un esprit abject. Une créature abjecte. Une physionomie abjecte Des emplois abjects. Des sentiments abjects. Un langage abject. Dictionnaire de L’Académie française 8th Edition © 1932-5abject Abject. m. acut. Celuy dequoy on ne tient conte, de quoy on ne fait point d’estime, Abiectus. ABJECT, ECTE, adj. [Abjèk, jèkte, bref, è moy.] Trevoux met Abjet, abjette, mauvaise ortogr. qui induit à une mauvaise prononciation. ABJECT, méprisable, vil, bas. Il se dit des persones et des choses. « Homme vil et abject, créature abjecte, phisionomie abjecte; emplois, sentimens abjects. Acad.
abjectement
abjectement adv. De façon abjecte bassementMaxipoche 2014 © Larousse 2013ABJECTEMENT (ab-jè-kte-man) adv.D’une façon abjecte. ÉTYMOLOGIEAbjecte au féminin, et ment (voy. MENT). Émile Littré’s Dictionnaire de la langue française © 1872-1877
abjecte
abject, e [ ab??kt] adj. [ lat. abjectus, rejeté ] Qui inspire le mépris par sa bassesse : Ils ont eu une attitude abjecte ignoble, infâme ; digne méprisable, répugnant ; estimable, nobleMaxipoche 2014 © Larousse 2013abject abjecte (ab??kt) adjectif détestable, qui dégoûte moralement un comportement abject Kernerman English Multilingual Dictionary © 2006-2013 K Dictionaries Ltd.abject ABJECT, ECTE. adj. Qui est dans un état d’abjection. Un homme abject. Une âme abjecte. Un esprit abject. Une créature abjecte. Une physionomie abjecte Des emplois abjects. Des sentiments abjects. Un langage abject. Dictionnaire de L’Académie française 8th Edition © 1932-5abject Abject. m. acut. Celuy dequoy on ne tient conte, de quoy on ne fait point d’estime, Abiectus. ABJECT, ECTE, adj. [Abjèk, jèkte, bref, è moy.] Trevoux met Abjet, abjette, mauvaise ortogr. qui induit à une mauvaise prononciation. ABJECT, méprisable, vil, bas. Il se dit des persones et des choses. « Homme vil et abject, créature abjecte, phisionomie abjecte; emplois, sentimens abjects. Acad.
abject, ecte
ABJECT, ECTE (ab-jè-kt’ ou ab-jè, au fém. abjè-kt’) adj.Qui est rejeté et digne de l’être ; et, par conséquent, vil, méprisable. Les âmes abjectes. Il est d’une naissance abjecte. Tout ce qu’il y a de grand et tout ce qu’il y a d’abject [PASC., Édit. Cous.] A peine peuvent-ils souffrir que l’Église soit dans l’éclat où elle est maintenant ; ils voudraient qu’elle fût aussi dépendante des puissances temporelles, aussi pauvre et aussi abjecte qu’elle l’était du temps des premiers Césars [BOURD., Sermons pour les dimanches, t. IV, p. 233] Un sauveur pauvre, un sauveur abject et humilié, un sauveur souffrant et pénitent [ID., Pensées, t. III, p. 232] Et moi, tout méprisable, tout néant que je suis, vile et abjecte créature [ID., ib. t. II, p. 12] Le reconnaître, malgré son état pauvre et abject, pour le Dieu et le souverain maître de l’univers [ID., ib. t. III, p. 244] Le sang le plus abject vous était précieux [RAC., Brit. IV, 3] De quoi peut satisfaire un c?ur si généreux Le sang abject et vil de ces deux malheureux ? [CORN., Mort de Pomp. IV, 1] Un choix abject [ID., Sert. v, 4] Et dans les plus bas rangs les noms les plus abjects Ont voulu s’ennoblir par de si hauts projets [ID., Cinna, IV, 4] [Elle] ne prendra jamais un c?ur assez abject Pour se laisser réduire à l’hymen d’un sujet [ID., Nic. I, 1] Rang abject [ID., ib. II, 1] Exemple abject [ID., ?d. II, 4] Esclave abject [ID., Agés. II, 1] Fortune abjecte [ROTROU, St-Gen. I, 7] Au contraire, cet autre, abject en son langage, Fait parler les bergers comme on parle au village [BOILEAU, Art poét. II] J’avoue que la modestie des ministres et des pasteurs de l’Église ne doit avoir rien d’abject et de méprisable [MASS., t. X, p. 298] Le mot esclave ne se présente à notre esprit qu’avec des idées abjectes [DIDER., Ess. sur Richardson.] REMARQUE1. Il se met après son substantif ; dans quelques circonstances on peut le placer avant, mais surtout avec des noms féminins : abjecte naissance, abjecte créature. 2. La prononciation de ce mot est incertaine. Plusieurs prononcent ab-jè-kt’, et de même au pluriel ; d’autres ne font pas sentir le c, et disent abjè, comme dans sujet ; mais au féminin, ab-jé-kt’. Le fait est que dans le XVIIe siècle Corneille a fait rimer abject avec sujet et projet (voy. les exemples), ne prononçant pas le c. Je crois que c’est en effet la meilleure prononciation, et qu’il faut prononcer abject au masculin singulier ou pluriel comme on prononce sujet et projet, qui d’ailleurs sont composés de même ; et si la langue avait été conséquente, le c aurait disparu d’abject comme il a disparu des mots précités. On pourrait ainsi formuler la règle : quand la voix pourra s’arrêter sur abject, on ne fera entendre ni le c ni le t : un homme abject, prononcez abjè ; mais quand la voix ne s’y arrêtera pas, on fera sentir le c et le t : et dans ce vers de Boileau, Au contraire cet autre abject en son langage, on dira : ab-jè-kt en son langage. L’intervention de l’Académie pour décider ce cas de prononciation serait nécessaire. HISTORIQUEXVIe s. N’y ayant si pauvre, vil et abjet, criminel et prisonnier à qui cette permission [de faire l’aumône] soit jamais par aucune loi refusée [MARIE STUART, Lettre du 15 mai 1585] ÉTYMOLOGIEAbjectus, de abjicere, rejeter, de ab, marquant éloignement, et jicere pour jacere, jeter (voy. ce mot). Émile Littré’s Dictionnaire de la langue française © 1872-1877
abject
abject, e [ ab??kt] adj. [ lat. abjectus, rejeté ] Qui inspire le mépris par sa bassesse : Ils ont eu une attitude abjecte ignoble, infâme ; digne méprisable, répugnant ; estimable, nobleMaxipoche 2014 © Larousse 2013abject abjecte (ab??kt) adjectif détestable, qui dégoûte moralement un comportement abject Kernerman English Multilingual Dictionary © 2006-2013 K Dictionaries Ltd.abject ABJECT, ECTE. adj. Qui est dans un état d’abjection. Un homme abject. Une âme abjecte. Un esprit abject. Une créature abjecte. Une physionomie abjecte Des emplois abjects. Des sentiments abjects. Un langage abject. Dictionnaire de L’Académie française 8th Edition © 1932-5abject Abject. m. acut. Celuy dequoy on ne tient conte, de quoy on ne fait point d’estime, Abiectus. ABJECT, ECTE, adj. [Abjèk, jèkte, bref, è moy.] Trevoux met Abjet, abjette, mauvaise ortogr. qui induit à une mauvaise prononciation. ABJECT, méprisable, vil, bas. Il se dit des persones et des choses. « Homme vil et abject, créature abjecte, phisionomie abjecte; emplois, sentimens abjects. Acad.
abiotiques
ABIOTIQUE (a-bi-o-ti-k’) adj.Terme didactique. Où l’on ne peut vivre. Qu’au-dessous [de 500 à 600m] commençait un immense désert sans plantes, sans animaux, auquel il [Forbes] donnait le nom de zone abiotique [A. RECLUS, Rev. mar. et col., juill. 1874, p. 150] ÉTYMOLOGIE? privatif, et ????????, où l’on peut vivre, de ????, vie (voy. VIE). Émile Littré’s Dictionnaire de la langue française © 1872-1877
abiotique
ABIOTIQUE (a-bi-o-ti-k’) adj.Terme didactique. Où l’on ne peut vivre. Qu’au-dessous [de 500 à 600m] commençait un immense désert sans plantes, sans animaux, auquel il [Forbes] donnait le nom de zone abiotique [A. RECLUS, Rev. mar. et col., juill. 1874, p. 150] ÉTYMOLOGIE? privatif, et ????????, où l’on peut vivre, de ????, vie (voy. VIE). Émile Littré’s Dictionnaire de la langue française © 1872-1877
abîmons
abîmer v.t.Mettre en mauvais état : La pluie a abîmé son chapeau détériorer, endommagers’abîmer v.pr. 1. Subir des dommages : Une peau fragile qui s’abîme au soleil se détériorer se gâter2. Sout. Disparaître comme dans un abîme : L’avion s’abîma dans la mer s’engloutir3. Litt. S’enfoncer profondément dans : S’abîmer dans ses pensées s’absorber, se plongerMaxipoche 2014 © Larousse 2013ABÎMER (a-bi-mé) v. a.1° Précipiter dans un abîme. Jehova abîma Sodome. Un tremblement de terre abîme parfois une maison. Nous ne pouvons abîmer Télémaque dans les flots de la mer [FÉN., Tél. XIX.] Dieu résolut enfin…. D’abîmer sous les eaux tous ces audacieux [BOILEAU, Sat. XI] 2° Fig. Abîmer dans la douleur, dans les dettes. Cette nouvelle l’abîma en de graves réflexions. En l’esclavage un autre hymen l’abîme [CORN., Sert. 1] Faites qu’elle aime ailleurs et punisse son crime Par ce désespoir même où son change m’abîme [ID., Perth. II, 1] L’inceste où malgré vous tous deux je vous abîme, Recevra de ma main sa première victime [ID., ?d. v, 10] 3° Ruiner, endommager, gâter, tacher. Les procès ont abîmé sa fortune. L’ouragan abîme les blés. Les pluies abîment les chemins. Son chapeau est tombé dans la boue ; il est tout abîmé. Le soleil abîme certaines étoffes. Maux qui sont capables d’abîmer l’État [BOSSUET, Lett. XXXIV] Pour soutenir tes droits…. Abîme tout plutôt, c’est l’esprit de l’Église [BOILEAU, Lutrin, I] Un procès, une saison cruelle, une taxe qui vous abîme [MASS., Visit.] 4° Dans une discussion. Abîmer son adversaire, ne lui laisser rien de bon à répondre. On voit en tous ces endroits comme il les abîme [ces théologiens] [BOSSUET, Avertiss. VI] S’ABÎMER, v. réfl. 5° Tomber dans un abîme. Le vaisseau s’abîma dans la mer. Une grande partie s’abîma dans le fleuve. L’infanterie s’abîma dans un marais. Troie s’abîma dans les flammes. Au fond de l’eau bouillante elle s’est abîmée [ROTROU, M. de Chrispe, v, 10] Mourez ; tout doit mourir, et nos saints monuments S’abîment avec nous sans laisser plus de trace [C. DELAVIGNE, Paria, IV, 7] Terre où je n’ai plus rien que mon c?ur puisse aimer, Ouvre-toi ! Dans tes flancs puissé-je m’abîmer ! [LEMERC., Fréd. et Br. IV, 4] 6° Fig. Tout s’abîme dans l’oubli. S’abîmer dans l’étude. Il s’abîme dans de tristes pensées. S’abîmer dans le désespoir. Toi donc qui vois les maux où ma muse s’abîme [BOILEAU, Sat. II] Et dans les doux torrents d’une allégresse entière Tu verras s’abîmer tes maux les plus amers [CORN., T. d’or, Prol.] Que les tristes pensers où votre âme s’abîme, Ne vous empêchent pas de prévenir son crime [MAIR., Sol. II, 8] Ces tristesses profondes où vous vous abîmez [BOURD., Pensées, t. III, p. 65] Occupé de tout cela, rempli d’admiration à la vue de tout cela, on voudrait de quelque manière s’abîmer et s’anéantir [ID., ib. p. 386] Boufflers s’abîma en respects, et répondit [au roi] que de si grandes marques de satisfaction le récompensaient au-dessus de ce qu’il pouvait mériter [SAINT-SIMON, 214, 144] Je m’abîme dans ces pensées [SÉV., 12, 6] Château, chapelle, donjon, tout s’en va, tout s’abîme [P. L. COUR., 1, 176] 7° Être gâté ou endommagé. Certaines étoffes s’abîment au soleil. ABÎMER, v. n. Tomber dans un gouffre, se perdre. Sodome abîma en une nuit. Toute sa fortune abîmera quelque jour. Sa maison a abîmé dans le tremblement de terre. Il semblait que le monde dût abîmer [PERROT D’ABLANCOURT, dans FERAUD] Jurant à faire abîmer la ville de Valence [SCAR., Rom. com. II, 14] Peu usité en cet emploi. REMARQUECe mot offre une idée de profondeur. Pourquoi, dit Voltaire dans ses remarques sur Corneille, dit-on abîmé dans la douleur, dans la tristesse ? C’est que l’on peut y ajouter l’épithète de profonde. Des grammairiens ont reproché à l’Académie d’avoir admis abîmer avec le sens de gâter : un habit abîmé. L’Académie n’a fait en cela que constater un usage, peu élégant sans doute, mais qui est très réel. En tout cas, cet usage n’a point amoindri le mot abîmer, qui garde dans sa plénitude sa grande signification. HISTORIQUEXVIe s. Il estoit homme désordonné, dissolu et desbordé en despense et abysmé de dettes [AMYOT, Galba, 26] En toute autre sumptuosité de faire jouer jeux et donner festes publiques, il abysma, par manière de dire, la magnificence de tous ceulx qui s’estoient efforcés d’en faire auparavant [ID., César, 6] Si que les nefs sans crainte d’abismer Nageoient en mer à voiles avallées [MAROT, II, 249] Dont plus n’auront crainte ne doute, Et deust trembler la terre toute, Et les montagnes abismer Au milieu de la haute mer [ID., IV, 291] Sers-moi de phare et garde d’abismer [que ne s’abîme] Ma nef qui flotte en si profonde mer [RONSARD, 595] Dont il est necessaire que les uns soient par desespoir jettés en un gouffre qui les abysme [CALV., Inst. 662] Tous ensemble forment une indissoluble amitié pour abysmer les Lutheriens [CARL., VIII, 16] Oh ! quantes fois de ton grave sourcy Tu abysmas ce faulx peuple endurcy ! [DU BELLAY, III, 93, verso.] ÉTYMOLOGIEAbîme ; Berry, abisser ; provenç. abissar ; anc. catal. abisar ; espagn. abismar ; ital. abissare. Le patois du Berry, ainsi que d’autres, ont suivi abyssus et non abyssimus. SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIREABÎMER. Ajoutez : 4° En général, maltraiter. Saint Augustin et les deux lettres auxquelles on nous renvoie y sont abîmés [BAYLE, La France toute catholique, à la fin] Émile Littré’s Dictionnaire de la langue française © 1872-1877abîmer ABÎMER. v. tr. Précipiter dans un abîme. Les cinq villes que Dieu abîma. Un tremblement de terre vient d’abîmer toute une ville au Japon. Cette montagne, cette maison s’est abîmée tout à coup. La barque s’entrouvrit et s’abîma. Il signifie au figuré Ruiner entièrement. Cette affaire l’a abîmé. Des dépenses excessives l’ont abîmé. Il a vieilli dans cet emploi. Il signifie aussi, figurément et familièrement, Endommager beaucoup. La pluie a abîmé mon chapeau. La rouille abîme le fer. L’ouragan abîma les blés. Ces longues pluies ont abîmé les chemins. Cette robe s’abîme à la poussière. Laisser des meubles s’abîmer à l’humidité. S’ABÎMER signifie au figuré S’abandonner complètement à une pensée, à un sentiment, à un genre de vie, s’y plonger. S’abîmer dans ses pensées. S’abîmer dans la contemplation des merveilles de Dieu. S’abîmer dans la débauche, dans les plaisirs. Une femme abîmée dans sa douleur. ABIMER, v. a. [Abimé. Voy. ABIMÉ, adj.] Précipiter dans un abîme. « Les cinq villes que Dieu abima. Acad. Il est peu usité au propre. ? Au fig. Perdre, ruiner entiérement: « cette affaire, ces dépenses l’ ont abimé. ? Marivaux lui done pour 2e. régime la prép. de. « Toutes ces considérations m’abimoient de douleur. Ce régime n’est bon qu’au passif et avec dettes: « il est abimé de dettes, et un homme abimé de dettes est rarement un homme qui n’est que malheureux. ABIMER, neut. et sans régime: périr, tomber dans un abîme. Dans le Dict. Gramm. On reprend d’Ablancourt d’avoir dit: « il semblait que le monde dût abimer. ? l’Acad. l’admet: « c’est un méchant homme: il abimera avec tout son bien. S’ABIMER. Le Dict. de l’Acad. n’en done d’exemple qu’au figuré. En voici un exemple au propre. « Leurs âmes criminelles… s’abîment dans les gouffres infernaux: mortels aprenez à respecter la Divinité. Jér. Dél. ? S’abimer dans l’étude, s’y apliquer profondément; s’abimer dans sa douleur, dans ses pensées, dans la débauche, dans les plaisirs. ETRE ABIMÉ régit aussi la prép. dans. « J’étais abimé dans la plus amère douleur, Télém. Voy. ABIMÉ, adj.
abîmions
abîmer v.t.Mettre en mauvais état : La pluie a abîmé son chapeau détériorer, endommagers’abîmer v.pr. 1. Subir des dommages : Une peau fragile qui s’abîme au soleil se détériorer se gâter2. Sout. Disparaître comme dans un abîme : L’avion s’abîma dans la mer s’engloutir3. Litt. S’enfoncer profondément dans : S’abîmer dans ses pensées s’absorber, se plongerMaxipoche 2014 © Larousse 2013ABÎMER (a-bi-mé) v. a.1° Précipiter dans un abîme. Jehova abîma Sodome. Un tremblement de terre abîme parfois une maison. Nous ne pouvons abîmer Télémaque dans les flots de la mer [FÉN., Tél. XIX.] Dieu résolut enfin…. D’abîmer sous les eaux tous ces audacieux [BOILEAU, Sat. XI] 2° Fig. Abîmer dans la douleur, dans les dettes. Cette nouvelle l’abîma en de graves réflexions. En l’esclavage un autre hymen l’abîme [CORN., Sert. 1] Faites qu’elle aime ailleurs et punisse son crime Par ce désespoir même où son change m’abîme [ID., Perth. II, 1] L’inceste où malgré vous tous deux je vous abîme, Recevra de ma main sa première victime [ID., ?d. v, 10] 3° Ruiner, endommager, gâter, tacher. Les procès ont abîmé sa fortune. L’ouragan abîme les blés. Les pluies abîment les chemins. Son chapeau est tombé dans la boue ; il est tout abîmé. Le soleil abîme certaines étoffes. Maux qui sont capables d’abîmer l’État [BOSSUET, Lett. XXXIV] Pour soutenir tes droits…. Abîme tout plutôt, c’est l’esprit de l’Église [BOILEAU, Lutrin, I] Un procès, une saison cruelle, une taxe qui vous abîme [MASS., Visit.] 4° Dans une discussion. Abîmer son adversaire, ne lui laisser rien de bon à répondre. On voit en tous ces endroits comme il les abîme [ces théologiens] [BOSSUET, Avertiss. VI] S’ABÎMER, v. réfl. 5° Tomber dans un abîme. Le vaisseau s’abîma dans la mer. Une grande partie s’abîma dans le fleuve. L’infanterie s’abîma dans un marais. Troie s’abîma dans les flammes. Au fond de l’eau bouillante elle s’est abîmée [ROTROU, M. de Chrispe, v, 10] Mourez ; tout doit mourir, et nos saints monuments S’abîment avec nous sans laisser plus de trace [C. DELAVIGNE, Paria, IV, 7] Terre où je n’ai plus rien que mon c?ur puisse aimer, Ouvre-toi ! Dans tes flancs puissé-je m’abîmer ! [LEMERC., Fréd. et Br. IV, 4] 6° Fig. Tout s’abîme dans l’oubli. S’abîmer dans l’étude. Il s’abîme dans de tristes pensées. S’abîmer dans le désespoir. Toi donc qui vois les maux où ma muse s’abîme [BOILEAU, Sat. II] Et dans les doux torrents d’une allégresse entière Tu verras s’abîmer tes maux les plus amers [CORN., T. d’or, Prol.] Que les tristes pensers où votre âme s’abîme, Ne vous empêchent pas de prévenir son crime [MAIR., Sol. II, 8] Ces tristesses profondes où vous vous abîmez [BOURD., Pensées, t. III, p. 65] Occupé de tout cela, rempli d’admiration à la vue de tout cela, on voudrait de quelque manière s’abîmer et s’anéantir [ID., ib. p. 386] Boufflers s’abîma en respects, et répondit [au roi] que de si grandes marques de satisfaction le récompensaient au-dessus de ce qu’il pouvait mériter [SAINT-SIMON, 214, 144] Je m’abîme dans ces pensées [SÉV., 12, 6] Château, chapelle, donjon, tout s’en va, tout s’abîme [P. L. COUR., 1, 176] 7° Être gâté ou endommagé. Certaines étoffes s’abîment au soleil. ABÎMER, v. n. Tomber dans un gouffre, se perdre. Sodome abîma en une nuit. Toute sa fortune abîmera quelque jour. Sa maison a abîmé dans le tremblement de terre. Il semblait que le monde dût abîmer [PERROT D’ABLANCOURT, dans FERAUD] Jurant à faire abîmer la ville de Valence [SCAR., Rom. com. II, 14] Peu usité en cet emploi. REMARQUECe mot offre une idée de profondeur. Pourquoi, dit Voltaire dans ses remarques sur Corneille, dit-on abîmé dans la douleur, dans la tristesse ? C’est que l’on peut y ajouter l’épithète de profonde. Des grammairiens ont reproché à l’Académie d’avoir admis abîmer avec le sens de gâter : un habit abîmé. L’Académie n’a fait en cela que constater un usage, peu élégant sans doute, mais qui est très réel. En tout cas, cet usage n’a point amoindri le mot abîmer, qui garde dans sa plénitude sa grande signification. HISTORIQUEXVIe s. Il estoit homme désordonné, dissolu et desbordé en despense et abysmé de dettes [AMYOT, Galba, 26] En toute autre sumptuosité de faire jouer jeux et donner festes publiques, il abysma, par manière de dire, la magnificence de tous ceulx qui s’estoient efforcés d’en faire auparavant [ID., César, 6] Si que les nefs sans crainte d’abismer Nageoient en mer à voiles avallées [MAROT, II, 249] Dont plus n’auront crainte ne doute, Et deust trembler la terre toute, Et les montagnes abismer Au milieu de la haute mer [ID., IV, 291] Sers-moi de phare et garde d’abismer [que ne s’abîme] Ma nef qui flotte en si profonde mer [RONSARD, 595] Dont il est necessaire que les uns soient par desespoir jettés en un gouffre qui les abysme [CALV., Inst. 662] Tous ensemble forment une indissoluble amitié pour abysmer les Lutheriens [CARL., VIII, 16] Oh ! quantes fois de ton grave sourcy Tu abysmas ce faulx peuple endurcy ! [DU BELLAY, III, 93, verso.] ÉTYMOLOGIEAbîme ; Berry, abisser ; provenç. abissar ; anc. catal. abisar ; espagn. abismar ; ital. abissare. Le patois du Berry, ainsi que d’autres, ont suivi abyssus et non abyssimus. SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIREABÎMER. Ajoutez : 4° En général, maltraiter. Saint Augustin et les deux lettres auxquelles on nous renvoie y sont abîmés [BAYLE, La France toute catholique, à la fin] Émile Littré’s Dictionnaire de la langue française © 1872-1877abîmer ABÎMER. v. tr. Précipiter dans un abîme. Les cinq villes que Dieu abîma. Un tremblement de terre vient d’abîmer toute une ville au Japon. Cette montagne, cette maison s’est abîmée tout à coup. La barque s’entrouvrit et s’abîma. Il signifie au figuré Ruiner entièrement. Cette affaire l’a abîmé. Des dépenses excessives l’ont abîmé. Il a vieilli dans cet emploi. Il signifie aussi, figurément et familièrement, Endommager beaucoup. La pluie a abîmé mon chapeau. La rouille abîme le fer. L’ouragan abîma les blés. Ces longues pluies ont abîmé les chemins. Cette robe s’abîme à la poussière. Laisser des meubles s’abîmer à l’humidité. S’ABÎMER signifie au figuré S’abandonner complètement à une pensée, à un sentiment, à un genre de vie, s’y plonger. S’abîmer dans ses pensées. S’abîmer dans la contemplation des merveilles de Dieu. S’abîmer dans la débauche, dans les plaisirs. Une femme abîmée dans sa douleur. ABIMER, v. a. [Abimé. Voy. ABIMÉ, adj.] Précipiter dans un abîme. « Les cinq villes que Dieu abima. Acad. Il est peu usité au propre. ? Au fig. Perdre, ruiner entiérement: « cette affaire, ces dépenses l’ ont abimé. ? Marivaux lui done pour 2e. régime la prép. de. « Toutes ces considérations m’abimoient de douleur. Ce régime n’est bon qu’au passif et avec dettes: « il est abimé de dettes, et un homme abimé de dettes est rarement un homme qui n’est que malheureux. ABIMER, neut. et sans régime: périr, tomber dans un abîme. Dans le Dict. Gramm. On reprend d’Ablancourt d’avoir dit: « il semblait que le monde dût abimer. ? l’Acad. l’admet: « c’est un méchant homme: il abimera avec tout son bien. S’ABIMER. Le Dict. de l’Acad. n’en done d’exemple qu’au figuré. En voici un exemple au propre. « Leurs âmes criminelles… s’abîment dans les gouffres infernaux: mortels aprenez à respecter la Divinité. Jér. Dél. ? S’abimer dans l’étude, s’y apliquer profondément; s’abimer dans sa douleur, dans ses pensées, dans la débauche, dans les plaisirs. ETRE ABIMÉ régit aussi la prép. dans. « J’étais abimé dans la plus amère douleur, Télém. Voy. ABIMÉ, adj.