alors

alors adv. [ de à et lors ] 1. Indique un moment précis dans le temps ; à ce moment-là : Le village était alors en plein déclin dans le passé dans le futur jusqu’à maintenant2. Introduit l’expression de la conséquence ; dans ces conditions : Si cela vous convient, alors téléphonons-lui en ce cas c’est pourquoi3. Après « ou », souligne une alternative : Elle ne viendra pas, ou alors elle arrivera à la fin.4. Fam. Marque l’étonnement, l’impatience, l’indifférence : Ça alors ! Alors, ça vient ? Alors là, ça dépasse les bornes ! Et alors, qu’est-ce que ça change ?5. Fam. S’emploie pour relier très librement des éléments d’un récit : Alors, je lui ai dit ce qu’il avait répondu, et alors elle a ri.alors que loc. conj. 1. Marque une opposition, une contradiction : Ici, ils les parfument à l’anis alors que traditionnellement on utilise la bergamote tandis que bien que2. Litt. Marque un rapport de temps dans le passé : Alors qu’il était encore enfant, on lui avait offert un télescope.Alors même que (+ cond.), exprime un refus : Alors même qu’il l’exigerait, je ne partirais pas.Maxipoche 2014 © Larousse 2013ALORS (a-lor ; l’s ne se lie jamais : alors il dit, prononcez a-lor il dit, et non, a-lor-z il dit. Quelques-uns font sentir l’s : a-lors’, mais c’est une faute) adv.1° En ce moment-là. Alors il me dit. Il me dit alors. Que pouvais-je dire alors ? Il s’est repenti alors. Quand tout est fini et que nous ne savons plus que faire de notre loisir, alors nous consacrons à quelques pratiques languissantes de religion ces moments de rebut [MASS., Car. Emploi du temps.] 2° Dans ce temps-là, dans le passé ou dans l’avenir. Me souviendrai-je alors de ce qu’il faudra faire ? Des témoignages rendus par des milliers de personnes les plus sages qui fussent alors [LA BRUY., 16] Dans quelque prévention où l’on puisse être sur ce qui doit suivre la mort, c’est une chose bien sérieuse de mourir ; ce n’est point alors le badinage qui sied bien, mais la constance [ID., 16] 3° Alors que, loc. conj. S’emploie pour lorsque, surtout dans le style élevé. On n’a point d’amis alors qu’ils sont payés [VOLT., Scythes, IV, 2] Je n’aime point Thalie, alors que sur la scène Elle prend gauchement l’habit de Melpomène [ID., Les deux siècles.] Cependant on vous voit une morne tristesse, Alors que dans vos yeux doit briller l’allégresse [MOL., l’Étour. V, 3] Qui vous salue D’un Dieu vous soit en aide alors qu’on éternue [ID., Sgan. 2] Il dit qu’il m’aime encore alors qu’il m’assassine [CORN., Hor. II, 5] Ils s’estiment heureux alors qu’on les déplore [ID., ib. III, 1] 4° Jusqu’alors, jusqu’à ce temps-là, jusqu’à ce moment-là. Jusqu’alors il avait vécu avec sagesse. PROVERBEAlors comme alors ; c’est-à-dire quand les choses arriveront, on s’y conformera, on se tirera d’affaire comme on pourra. HISTORIQUEXIIe s. Alors s’enfuient dolanz et trespensez [, Ronc. p. 96] XVe s. Et le duc respondy : qu’alors comme alors, du demain on s’aviseroit comme des autres jours [G. CHASTEL., Chr. des Ducs de Bourg. III, ch. 14] XVIe s. La procession finye, alors que chascun vouloyt recueillir de ceste rosée, et en boyre à plain guodet…. [RAB., Pant. II, 2] Iniques juges qui remettent à juger alors qu’ils…. [MONT., I, 31] L’empereur eust mieux fait de se asseurer par alliance avecques vous avant lesser joindre deux telles puissances ; car à peine accepterez vous ce que à l’heure vous demandiez [MARG., Lett. CX] Les maux que j’ay eus le me rendent si feible que je suis quelquefois huit jours sans le sentir et à l’heure desesperée de l’estre [en ceinte] [ID., ib. CXIX] Il arriva le huictieme jour du mois de juin, que lon appeloit alors Cronius [AMYOT, Thés. 14] Par espreuve je sens que les amoureux traits Blessent plus fort de loin qu’à l’heure qu’ils sont près [RONS., 269] Et les vivans, contens de la pasture, Produicte alors sans labour ne culture…. [MAROT, IV, 17] ÉTYMOLOGIEItal. allora ; de à préposition, l’article, et ors pour ores, ore : à l’heure, maintenant (voy. OR, adv.). On a dit aussi en français à l’heure. Émile Littré’s Dictionnaire de la langue française © 1872-1877alors ALORS. adv. de temps. En ce temps-là. Alors on vit paraître. Alors je lui dis. Où étiez- vous alors? Nous étions alors chez un tel. Prov., Alors comme alors, Quand on sera dans ce temps-là, dans cette conjoncture-là, on avisera à ce qu’il faudra faire. Vous me dites que, dans deux ans, les affaires seront fort changées : eh bien, alors comme alors. C’étaient les manières d’alors, c’était la mode d’alors, On en usait alors de la sorte, c’était alors la mode. On dit quelquefois de même Les hommes d’alors. Jusqu’alors, Jusqu’à ce temps-là, jusqu’à ce moment-là. Il exprime un temps passé antérieurement à un autre temps. Ses affaires se sont dérangées depuis un an; elles avaient été très bonnes jusqu’alors. ALORS QUE, loc. conj., a vieilli comme synonyme de LORSQUE, dans le sens de Au moment de. Il s’emploie souvent pour désigner une Chose qui a lieu en même temps qu’une autre qui ne devrait pas exister, se produire. Il flâne alors que les autres travaillent. Sa santé décline alors qu’on le croyait guéri. Alors, Semble qu’il vient de ce mot Hora, pro tempore, comme qui diroit Ad illam horam, Aussi dit-on, A cette heure là. Ainsi pour abbreger dit-on Alors, ou Alor, et semble qu’on y pourroit mettre un h, Alhors, ou Alhor, Tunc, Tum, In praesens, Hic, Eo loci. Alors il se devra defendre, Defendere se eo loci debebit. Alors qui est et qui sera, Impraesentiarum, Aduerb. ALORS, adv. [Pron. alor, et devant une voyelle, alorz] En ce temps-là. ? Alors se place à la tête de la phrâse et devant le sujet, (le nominatif) ou après le verbe; toujours après l’infinitif et après le participe dans les temps composés. Alors il me dit, il me dit alors; je ne pus le faire alors; il l’a fait alors. M. Moreau le met entre le pronom qui nominatif et le verbe: cette construction est un peu sauvage. « Ceux, qui alors recevoient une éducation un peu plus distinguée, ne conoissoient d’ autre profession que les armes. ? Cet illustre Auteur a voulu sans doute raprocher, autant qu’il était possible, le verbe recevaient de son régime éducation, mais alors placé entre deux, ne les aurait pas trop éloignés. ? Après alors, placé à la tête de la phrâse, on met quelquefois le verbe devant le sujet (le nominatif). « Alors commençoit donc cette Lutte terrible de la puissance armée contre la liberté, qui ne l’étoit pas. Moreau.    * Rem. 1°. Cet adverbe ne modifie pas les noms, mais les verbes. Cette règle parait sensible dans la phrâse suivante. « L’extrême jeunesse de Charles alors, l’ incapacité de juger des chôses par lui-même, plaidaient en sa faveur. Hist. d’Angl. Cette jeunesse alors a quelque chôse de sauvage.    * 2°. Alorsque pour lorsque, a commencé du temps de Vaugelas. Les Poètes ont introduit cette erreur, dit-il, quand ils ont eu besoin d’une syllabe.    Alors que de ton passage,    On leur fera le message.      Malherbe. Mais quand ils ont une syllabe de trop, ils sont bien aises de dire lorsque, se servant aussi souvent de l’un que de l’autre dans les ocasions. ? On ne doit pas chicaner là-dessus les Poètes: ils ont trop d’entrâves qui les lient, et trop de difficultés à vaincre, pour qu’on leur dispute quelques libertés qu’ ils se donent dans une Langue, qui en souffre si peu. ? Pour la prôse, Vaugelas témoigne qu’à la ville, à la cour, hommes, femmes, enfans disaient toujours lorsque; et qu’il était extrêmement rare d’entendre dire, alorsque. ? Mde. de Sévigné l’a pourtant employé; mais elle n’est pas à imiter. « Ce M. de Nevers, si extraordinaire qu’il glisse des mains, alors qu’on y pense le moins, il épouse enfin, etc. ? Quelques Prosateurs le disent encôre aujourd’hui, et des Prédicateurs de Province, qui croient se distinguer par-là, et ne réussissent qu’à se faire moquer. « On se croit un penseur profond, alors qu’on affiche le délire d’un raisoneur hardi ou extravagant.. Journ. de Monsieur. Pourquoi ne pas dire lorsque, comme tout le monde?    ALORS est quelquefois suivi de la conjonction que, mais c’est un autre sens; et ce n’est pas lui qui régit cette conjonction dans cette ocasion. C’est alors que vous verrez l’effet de mes menaces. Le que dans cette phrâse est régi par c’est, et non pas par alors, et ce dernier y conserve son caractère d’adverbe. ? Le Rich. Port. admet alorsque pour la Poésie; l’Acad. n’en dit ni bien ni mal.    3°. Dans le Dict. Gramm. on condamne dès alors, et les hommes d’alors. L’Acad. met pourtant, les manières d’alors, la mode d’alors, de ce temps-là.    On dit proverbialement, alors comme alors; quand on sera à ce temps-là, on avisera à ce qu’il faut faire, ou l’on suportera ce qu’on ne pourra empêcher.

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