abusa

abuser v.t. ind.1. (de) Faire un usage mauvais ou excessif de : Abuser du tabac. Il a abusé de votre naïveté profiter2. (Sans compl.) Dépasser la mesure : Je suis tolérante, mais il ne faut pas abuser exagérerAbuser d’une femme, d’un enfant, les violer. v.t. Litt. Tromper qqn en profitant de sa crédulité : Vos prétextes ne m’ont pas abusé longtemps berner, dupers’abuser v.pr. Litt. Se tromper soi-même : Il s’abuse sur l’influence qu’il peut avoir se leurrer, se méprendre si je ne fais pas erreurMaxipoche 2014 © Larousse 2013abuserParticipe passé: abuséGérondif: abusantIndicatif présentPassé simpleImparfaitFuturConditionnel présentSubjonctif imparfaitSubjonctif présentImpératifPlus-que-parfaitFutur antérieurPassé composéConditionnel passé Passé antérieurSubjonctif passéSubjonctif plus-que-parfaitIndicatif présentj’abusetu abusesil/elle abusenous abusonsvous abusezils/elles abusentPassé simplej’abusaitu abusasil/elle abusanous abusâmesvous abusâtesils/elles abusèrentImparfaitj’abusaistu abusaisil/elle abusaitnous abusionsvous abusiezils/elles abusaientFuturj’abuseraitu abuserasil/elle abuseranous abuseronsvous abuserezils/elles abuserontConditionnel présentj’abuseraistu abuseraisil/elle abuseraitnous abuserionsvous abuseriezils/elles abuseraientSubjonctif imparfaitj’abusassetu abusassesil/elle abusâtnous abusassionsvous abusassiezils/elles abusassentSubjonctif présentj’abusetu abusesil/elle abusenous abusionsvous abusiezils/elles abusentImpératifabuse (tu)abusons (nous)abusez (vous)Plus-que-parfaitj’avais abusétu avais abuséil/elle avait abusénous avions abusévous aviez abuséils/elles avaient abuséFutur antérieurj’aurai abusétu auras abuséil/elle aura abusénous aurons abusévous aurez abuséils/elles auront abuséPassé composéj’ai abusétu as abuséil/elle a abusénous avons abusévous avez abuséils/elles ont abuséConditionnel passéj’aurais abusétu aurais abuséil/elle aurait abusénous aurions abusévous auriez abuséils/elles auraient abusé Passé antérieurj’eus abusétu eus abuséil/elle eut abusénous eûmes abusévous eûtes abuséils/elles eurent abuséSubjonctif passéj’aie abusétu aies abuséil/elle ait abusénous ayons abusévous ayez abuséils/elles aient abuséSubjonctif plus-que-parfaitj’eusse abusétu eusses abuséil/elle eût abusénous eussions abusévous eussiez abuséils/elles eussent abuséCollins French Verb Tables © HarperCollins Publishers 2011ABUSER (a-bu-zé) v. n.1° User mal, se prévaloir de. Ayant abusé de leurs talents. Abuser de l’ignorance de quelqu’un. Abuser cruellement de la victoire. Pour seconder les criminelles intentions d’un ami, lequel abusait de votre crédulité [BOURD., Pensées, t. II, p. 261] Vous croyez qu’abusant de mon autorité Je prétends attenter à votre liberté [RAC., Mithr. I, 2] J’abuse, cher ami, de ton trop d’amitié [ID., Andr. III, 1] Avez-vous prétendu que muet et tranquille, Ce héros qu’armera l’amour et la raison, Vous laisse pour ce meurtre abuser de son nom ? [ID., Iph. I, 1] Et nos seuls ennemis, altérant sa bonté, Abusaient contre nous de sa facilité [ID., Brit. V, 3] La perfide abusant de ma faiblesse extrême…. [ID., Phèd. V, 7] Et que de mon bonheur vous avez abusé Jusqu’à plus attenter que je n’aurais osé [CORN., M. de Pompée, III, 2] Prince, vous abusez trop tôt de ma bonté [ID., Nic. II, 3] Je vous remets ce droit dont j’allais abuser [VOLT., Orphel. V, 6] Vous ne voudrez jamais, abusant de mon âge… [ID., Brut. II, 4] Il abuse en ces lieux de son pouvoir fatal [ID., Sém. II, 1] Ils ont tous abusé de leur nouveau pouvoir [ID., Alz. II, 2] Depuis qu’aux cieux l’amour est retenu, De son beau nom vous abusez encore [MALFIL., Narc. I] 2° Absolument. Usez, n’abusez pas. L’homme est disposé à abuser. 3° Abuser de quelqu’un, ne pas se comporter avec lui comme il conviendrait. J’abuse de vous en vous entretenant si longuement de mes propres affaires. Abuser d’un domestique, le faire trop travailler. On dit dans le même sens abuser d’un cheval. Vous abusez d’une infinité de personnes en leur faisant accroire que les points sur lesquels vous essayez d’exciter un si grand orage sont essentiels à la foi [PASC., Prov. 17] 4° Abuser d’une fille, la posséder. Pour venger sa fille dont Roderic abusait [BOSSUET, Hist. I, 11] Nous flétrissons du nom d’incestueux le frère qui abuse de sa s?ur [VOLT., Métaph. 9] Alexandre VI était accusé d’abuser de sa propre fille Lucrèce [ID., M?urs, 110] Abuser, v. n., se conjugue avec l’auxiliaire avoir. ABUSER, v. a. 5° Tromper. Abuser quelqu’un d’un vain espoir. Nous nous laissons abuser par les opinions du vulgaire. Ils sont grossièrement abusés [PASC., Prov. 11] La flamme de vos yeux…. Ne se lasse donc point…. d’abuser les v?ux dont elle est désirée [MALH., IV, 3] Car, sans le revenu, l’étude nous abuse [RÉGNIER, Sat. III] Dites s’il me détrompe ou m’abuse en effet [CORN., Héracl. II, 6] Notre profond silence abusant leurs esprits, Ils n’osent plus douter de nous avoir surpris [ID., Cid, IV, 3] Sors du trône et te laisse abuser comme moi [ID., Héracl. I, 2] Moi, j’aurais l’âme assez méchante pour abuser une personne comme vous ! [MOL., D. J. II, 2] Je vous abuserais si j’osais vous promettre Qu’entre vos mains, seigneur, il voulût le remettre [RAC., Andr. I, 1] Je crains, je crains qu’un songe ne m’abuse [ID., Phèd. II, 2] C’est pleurer trop longtemps une mort qui t’abuse [ID., Esth. I, 1] Est-ce ainsi qu’on m’abuse et qu’on croit me jouer ! [VOLT., Orphel. III, 3] Une image trompeuse ne vient-elle pas abuser mes yeux ? [FÉN., Tél. IV] Je reconnus, mais trop tard, les chimères qui m’avaient abusé [J. J. ROUSS., Hél. IIIe part. Liv. 18] 6° Abuser une fille, la séduire. Une fille abusée était punie avec le séducteur [J. J. ROUSS., Ém. V] S’ABUSER, v. réfl. Se faire illusion. En cela, je me suis abusé. À moins que je ne m’abuse. Voulant nous affranchir, Brute s’est abusé [CORN., Cinna, II, 2] Mais tu t’abuseras [MOL., l’Étourdi, I, 10] Vois si je m’abuse [RAC., Baj. III, 3] Mais moi-même…. me serais-je abusée ? [ID., Baj. III, 6] Penses-tu que je sois moins épouse que mère ? Tu t’abuses, cruel…. [VOLT., Orphel. IV, 6] En conseiller d’État, de discours je m’abuse [RÉGNIER, Élég. II] REMARQUEPascal a dit : Il n’est pas possible de s’abuser à prendre un homme pour un ressuscité. Cet emploi, qui peut très bien être accepté, est un archaïsme. Voyez-en un exemple plus bas dans un texte de Lanoue. HISTORIQUEXIVe s. Comme Phalaris qui tenoit une enfant et avoit concupiscence de abuser en par delettation de luxure inconveniente [ORESME, Eth. 104] XVe s. …. Me faites, vous et raison, Aucune declaration ; Ou de votre fait suis abus, Pour ce que dit avez dessus [LA FONT., 675] Povre homme, tu t’abuses bien ; Par ce chemin ne feras rien, Si tu ne marches d’autre pas [, Nat. à l’Alch. 31] Las ! ne suis le premier de France Qui sotement s’est abusé [CH. D’ORL., Rond. 34] Ausquels fut dit pour le dict seigneur, qu’ils s’abusoient et que le dict seigneur aimeroit mieux mourir que d’estre contre le roi [J. DE TROYES, 1475] Et avec telles mensonges se abusent bien aucuneffois les maistres [COMM., II, 2] On abusoit le roi quand on lui conseilloit entreprendre ceste guerre [ID., III, 2] XVIe s. Ils sçavent l’arithmetique si parfaitement que jamais ne s’abusent à conter [LANOUE, 183] Cet enfant nous abuse, car les estables ne sont jamais on hault de la maison [RAB., Garg. I, 12] Laissons les abuser de leur loisir [MONT., I, 187] Il me venoit compassion du pauvre peuple abusé de ces folies [ID., I, 200] On ne peult abuser que des choses qui sont bonnes [ID., II, 60] Elle n’y trouva les efforts repondants à sa taille, beauté et jeunesse par où elle avoit été prinse et abusée [ID., III, 371] Il usa d’une ruse par la quelle il abusa l’une et l’autre partie pour le bien de la chose publique [AMYOT, Solon, 21] Solon pour vrai est un fol abusé, Qui de son gré lui-même a refusé Un si grand heur que lui offroient les dieux [ID., ib. 22] Stesimbrotus s’abuse grandement pour n’avoir pas bien pris garde à la suitte des temps [ID., Thém. 3] Son filz abusoit un peu trop de l’affection que lui portoit sa mere, et de lui aussi semblablement par le moyen d’elle [ID., Thém. 36] Abusant la jeunesse de vaine espérance [ID., Fab. 51] Les Lacedemoniens abuserent d’Alcibiades plus tost qu’ils n’en userent [ID., Alc. et Cor. 4] Il abusa de son eloquence à calomnier et faussement charger et accuser ceux qui valoient mieux que lui [ID., Pélop. 44] Celui qui ne vise à la voie Par où il va, faut et s’abuse [MAROT, III, 59] ÉTYMOLOGIEAbus ; provenç. et espagn. abusar ; ital. abusare. SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIREABUSER. V. n. Ajoutez : 5° Il se dit aussi des actes contre nature. Cet homme, condamné pour attentat aux m?urs, avait abusé d’un enfant confié à ses soins. Émile Littré’s Dictionnaire de la langue française © 1872-1877abuser ABUSER. v. tr. Tromper. Il vous promet cela, il vous abuse. Abuser les esprits faibles. Vous m’avez abusé par de fausses promesses. Sa passion l’abuse. On s’abuse souvent soi-même. Je comptais sur votre amitié, je vois que je me suis cruellement abusé. ABUSER DE signifie User mal, autrement qu’on ne doit d’une chose. Il a abusé de votre bonté. Il abuse des grâces que Dieu lui fait. Si vous lui accordez cette liberté, il n’en abusera pas. Il abuse de son temps, de son crédit, de son autorité, de sa santé. On abuse des meilleures choses. Vous abusez de ma patience. C’est abuser de la permission. Ce poète abuse de sa facilité. On dit aussi Abuser de quelqu’un, User avec excès de sa complaisance, de sa bonté. Abuser d’une fille, En jouir sans l’avoir épousée. C’est une fille dont il a longtemps abusé. ABUSER, en termes de Droit, se prend pour Mal user d’une chose, la détruire. La propriété consiste dans le droit d’user et d’abuser. Abuser, actiu. acut. Est n’user selon droit et raison de quelque chose. Abuti. ¶ Abuser aussi est tromper aucun sous fauce promesse et esperance, Falsum habere aliquem, Verba illi dare, Frustrari aliquem, Selon laquelle signification on dit, Abuseur pour un trompeur en ceste sorte. ¶ Abuser aussi est tomber en erreur, prenant une chose pour une autre, comme, Je me suis abusé en cela, Sum in ea re hallucinatus, Errore lapsus. Abuser aucun et se moquer de luy, Aliquem frustrari, Deludere, frustra habere. Abuser aucun et le tromper, Offundere errorem alicui, Imponere alicui, Frustrare aliquem, Frustrationem in aliquem iniicere, Frustrationes alicui dare. Tu ne me sçaurois abuser, je te cognoy trop, Irrides, nihil me fallis. Mener et abuser quelqu’un de belles paroles, Ductare aliquem frustra, Ducere aliquem phaleratis dictis. Si je ne m’abuse, Nisi me animus fallit. Tu abuses de tes amis, Stulte amicis vteris. Il s’abuse beaucoup, Errat longe. On s’abuse au nom, Erratur in nomine. Tu t’abuses, cest à dire tu perds temps à penser faire cela, Nihil agis, B. ex Plauto, oleum et operam perdis. Tu t’abuses si tu le crois, Erras si id credis, Falsus es. Tu t’abuses totalement, Tota erras via. Je sçay bien en quoy tu t’abuses, Teneo quid erres. A fin que tu ne t’abuses, Ne frustra sis, B. ex Plauto. C’est pour cestuy que je l’ay, et non pas pour toy, à fin que tu ne t’abuses, Huic, non tibi habeo, ne erres, Ne frustra sis. Abusé, m. acut. Circumscriptus, Illusus, Falsus, Frustratus, Circunductus, Captus dolis. Abusé par argent, Captus pecunia. Estre abusé et trompé, Falsum esse, Frustra esse, Capi dolis. Je suis abusé et deceu de mon esperance, Fefellit spes. J’ay esté fort abusé de l’estime que j’avoy de toy, Opinio de te multum me fefellit. O qu’il est bien abusé! Vt falsus animi est. Il est bien abusé et deceu de ce qu’il pense, Longe fallitur opinione. Il ne m’a point abusé, Nihil me fefellit. Si je ne suis point abusé en mon cas, Si bene me noui. Abusée, f. penac. Elusa, Decepta, Errans. ABUSER, v. n. [Abuzé, tout bref; 3e é fer.] User mal. Il régit l’ablat. « Il abûse de tout: il en abûse.    ABUSER est aussi actif: abuser les peuples, les tromper. ? L’Acad. ne le met point: c’est sans doute un oubli; car elle met s’abuser, se tromper, qui est un réciproque actif.    * Rem. 1°. M. Moreau emploie neutralement abuser sans régime. Les Monarques, qui avoient abusé, furent moins absolus. Il sous-entend; de leur pouvoir. Ce n’est pas la seule phrâse où cet illustre Auteur ait employé abuser sans régime; mais il n’est point à imiter en cela. ? M. Necker a dit aussi: « Il n’est ni inspection, ni contrôle, qui puisse être une caution certaine, quand le comptable veut abuser.    2°. Le neutre ne régit que rârement les persones, et il est susceptible de sens peu honnêtes: il ne faut pas l’employer inconsidérement. Mde. de Sévigné écrit à sa Fille. « Je n’ai que des riens à vous mander: c’est abuser d’une Lieutenante générale, qui tient les États. Et dans une autre Lettre: « Ma Fille, j’abuse de vous: Voyez quels fagots je vous conte. Si c’eût été un homme, qui eût écrit sur ce ton à Mde. de Grignan, il eût manqué à la décence. *ABUSER, v. act. Nous avons dit que l’Acad. ne mettait point ce verbe comme verbe actif; c’est une méprise: le premier article nous avait échapé. ? Tromper: « Il vous promet cela: il vous abuse. Abuser les esprits faibles.

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