abus [ aby] n.m. [ lat. abusus, de abuti, faire mauvais usage de ] 1. Usage injustifié ou excessif de qqch : L’abus de sucreries excès2. (Sans compl.) Mauvais usage qui est fait d’un droit, d’un pouvoir par son titulaire : Faire cesser les abus injusticeAbus de confiance, délit consistant à tromper la confiance d’autrui, et notamm. à détourner des objets ou des valeurs confiés temporairement.Il y a de l’abus, Fam. c’est exagéré, cela passe les bornes.Maxipoche 2014 © Larousse 2013ABUS (a-bu) s. m.1° Usage mauvais qu’on fait de quelque chose. Abus de la force. La Grèce a dû sa ruine à l’abus de la liberté. Tout commence par la nécessité et finit par l’abus. Ils font abus de nourriture. De quoi les hommes savent-ils user sans abus ? Comme il y a dans les conditions élevées plus de faux désirs, plus d’abus de son âme que dans les états inférieurs, les grands sont sans doute de tous les hommes les moins heureux [BUFF., Nature des anim.] Qu’est-ce de communier indignement ? quel abus du saint même des saints ! [BOURD., Pensées, t. III, p. 314] Laisser impunie une profanation est un abus si énorme [ID., ib. p. 362] Un superflu qui me deviendrait pernicieux et nuisible par l’abus que j’en ferais [ID., ib. t. II, p. 77] Je sais que dans l’amitié dont je parle il y a divers degrés d’abus et de désordres [ID., ib. p. 259] Les ministères publics sont des assujettissements perpétuels et très réels, à moins qu’on ne veuille, par un abus énorme, en négliger toutes les fonctions et en abandonner tous les devoirs [ID., ib. p. 486] Le peu qu’on en cite est un abus du texte [BOSSUET, Avert.] Voilà le plus grand abus qu’on ait jamais fait de l’Évangile [ID., IV, écrit, 30] Mais qui peut arrêter l’abus de la victoire ? [VOLT., Alz. I, 1] Ne prends point pour vertu l’abus de la victoire [SAURIN, Spartacus, V, 5] 2° Coutume, usage mauvais qui s’introduit. Telle est la force des abus. Un abus qui s’introduit depuis quelque temps. On a retranché ces abus. Cet abus subsiste, comme tant d’autres, par la raison qu’il est établi. Ils réforment tous les abus [BOSSUET, Hist. II, 4] Comment ils doivent reprendre et réprimer les abus [ID., ib. II, 6] Les abus du gouvernement [ID., ib. II, 12] Tenir les abus nécessaires dans les bornes précises de la nécessité qu’ils sont toujours prêts à franchir, les renfermer dans l’obscurité à laquelle ils doivent être condamnés, et ne les en tirer pas même par des châtiments trop éclatants [FONTEN., Argenson.] Nous préservent les cieux d’un si funeste abus, Berceau de la mollesse et tombeau des vertus [VOLT., Brut. II, 4] Philippe Auguste saisit le temporel des évêques d’Orléans et d’Auxerre pour n’avoir pas rempli cet abus devenu un devoir [conduire leurs vassaux à la guerre] [ID., M?urs, 50] Les bons mots ne sont qu’un abus ; Pourtant, messieurs, permettez-nous d’en dire [BÉRANGER, Gourmands.] Trinquer est un plaisir fort sage Qu’aujourd’hui l’on traite d’abus [ID., Trinquons.] 3° APPEL COMME D’ABUS, appel interjeté d’une sentence rendue par un juge ou supérieur ecclésiastique, qu’on prétend avoir excédé ses pouvoirs ou contrevenu aux lois. C’est une assez faible consolation que celle des appels comme d’abus [PASC., Pensées, Pape, 7] Le bruit se répandit que le procureur général appellerait comme d’abus de tout ce que le pape pourrait faire au préjudice des libertés de l’Église gallicane [SAINT-SIMON, 502, 82] Ce qu’il y eut de plus intéressant, ce fut l’appel comme d’abus que le parlement introduisit [VOLT., M?urs, 75] 4° En jurisprudence, abus de pouvoir se dit quand un fonctionnaire outre-passe le pouvoir qui lui est confié et fait des actes qui ne lui sont pas permis. 5° Abus de confiance, délit dont on se rend coupable en abusant de la confiance qui avait été accordée. 6° En termes de grammaire, abus des mots, sens détourné et forcé qu’on leur donne. 7° Erreur. C’est un abus de croire. Lourd et grossier abus ! croyance ridicule ! [ROTROU, Bélis. V, 8] Qu’un si charmant abus serait à préférer A l’âpre vérité qui vient de m’éclairer ! [CORN., Hér. III, 1] Et semant de nos noms un insensible abus [ID., Hér. IV, 4] Mais il faut renoncer à des abus si doux [ID., Pulch. II, 1] Dans les moments où Dieu vous a affligé, vous vous êtes adressé à lui ; vous avez ouvert les yeux sur l’abus de ce monde misérable [MASS., Carème] Prospérités temp. Que sais-je si, au premier jour, votre fin soudaine et surprenante ne fournira pas à ceux qui m’écoutent de grandes mais d’inutiles réflexions sur l’abus du monde et de ses espérances [ID., ib. Impénitence finale] Travailler serait un abus : J’ai cinquante écus [BÉR., Cinquante écus.] 8° Proverbe. Le monde n’est qu’abus et vanité. HISTORIQUEXIVe s. Et aucuns se delettent en abus de deliz [plaisirs] charnels [ORESME, Eth. 203] XVIe s. S’il est question de corriger quelques abus… [LANOUE, 85] Les appellations comme d’abus ont lieu quand il y a contravention contre les saints decrets, libertés de l’Église gallicane, arrest des cours souveraines, jurisdiction seculiere ou ecclesiastique ; et tient-on qu’elles sont de l’invention de messire Pierre de Cugnieres, ores qu’elles semblent plus modernes [LOYSEL, 888] En appelant d’Atropos trop irée Comme d’abus [MAROT, II, 272] ÉTYMOLOGIEProvenç. abus ; espagn. et ital. abuso ; de abusus, de ab, indiquant perversion, et usus, usage (voy. US). Émile Littré’s Dictionnaire de la langue française © 1872-1877abus ABUS. n. m. Usage mauvais, excessif de quelque chose. L’abus qu’il a fait de ses richesses, de ses forces, de sa santé, de son autorité. Il se dit absolument pour signifier Désordre, usage pernicieux. Abus manifeste. Réformer, corriger, retrancher les abus. Il s’est glissé divers abus dans la justice, dans cette administration. Il faut distinguer entre un usage reçu et un abus qui s’est introduit. En termes de Jurisprudence, Abus de pouvoir se dit de l’Acte d’un fonctionnaire qui outrepasse son autorité. Abus de confiance, Délit que l’on commet en abusant de la confiance de quelqu’un. Appel comme d’abus, Appel interjeté contre la sentence, l’acte ou l’écrit d’un ecclésiastique qu’on prétend avoir excédé son pouvoir ou avoir contrevenu aux lois de l’État. Interjeter appel comme d’abus. On dit de même Le Conseil d’État a jugé qu’il y avait abus, Il a admis l’appel comme d’abus. Il signifie aussi Erreur. Voilà un étrange abus. C’est par abus qu’on a pu soutenir une telle opinion. C’est souvent commettre un abus de compter sur la justice des hommes. En ce sens, il a vieilli. Abus, m. acut. Abusus, huius abusus, Abusio, abusionis. C’est abus, Frustratio est, opera perditur. Abus et tromperie, Impostura, Frustratio, Praestigiae. ABUS, s. m. [Abu, bref.] Mauvais usage, erreur, tromperie.