abstraction [ apstraksj??] n.f. 1. Opération par laquelle la pensée isole l’un des caractères d’un objet et le considère indépendamment des autres caractères de cet objet : À quel âge un enfant est-il capable d’abstraction ?2. Élément ainsi isolé ; notion qui en découle : La bonté est une abstraction concept, idée3. Être ou chose imaginaire, sans rapport avec la réalité : Le héros de ce film est une pure abstraction vue de l’esprit ; réalitéFaire abstraction de qqch, ne pas en tenir compte : Essayez de faire abstraction de ses antécédents écarterMaxipoche 2014 © Larousse 2013ABSTRACTION (ab-stra-ksion ; en poésie, de quatre syllabes) s. f.1° Action d’abstraire, opération intellectuelle par laquelle, dans un objet, on isole un caractère pour ne considérer que ce caractère ; résultat de cette action. Sans l’abstraction, l’esprit humain ne pourrait conduire aucun raisonnement un peu compliqué. L’abstraction ne crée pas des êtres et n’est qu’un artifice logique. Le pouvoir d’abstraction. Par une abstraction puissante, il a saisi ce qu’il y avait de plus général dans son sujet. La blancheur considérée en soi est une abstraction, puisqu’il y a dans la nature, non la blancheur, mais des choses blanches. Il faut bien se garder de prendre des abstractions pour des réalités. Un point géométrique est une supposition, une abstraction de l’esprit [VOLT., Memm. XI] On est souvent forcé de s’écarter, pour l’intérêt public, de la rigoureuse pureté d’une abstraction philosophique [MIRAB., Collection, t. III, p. 323] Dans ces diverses cosmogonies, on est placé entre des contes d’enfants et des abstractions de philosophe [CHATEAUB., Gén. I, III, 1] 2° Faire abstraction de, écarter, ne pas faire entrer en compte. Faire abstraction des inconvénients. Abstraction faite des hommes et du temps. Il faut estimer le mérite pour lui-même et faire abstraction de la fortune. En faisant abstraction de tout sens [PASC., Prov. I] De quelque manière que l’on considère cette république, abstraction faite de sa grandeur [J. J. ROUSS., Contr. IV, 3] 3° Au plur. Dans un sens défavorable, idées trop métaphysiques, mal soutenues par les faits. C’est un esprit chimérique qui se perd dans les abstractions. 4° Au plur. Rêverie, préoccupation. Le voilà de nouveau dans ses abstractions. SYNONYMEFAIRE ABSTRACTION, ABSTRAIRE. Faire abstraction, c’est ne pas tenir compte de. Abstraire, c’est exécuter l’opération intellectuelle par laquelle on isole, dans un objet, un caractère. On abstrait pour généraliser ; on fait abstraction de, quand on n’a pas égard à ceci ou à cela. HISTORIQUEXIVe s. À ce peut l’en respondre : la cause est pour ce que les choses de mathematiques sont cogneues par abstration, imagination et phantasie [ORESME, Eth. 181] ÉTYMOLOGIEProvenç. abstraccio ; catal. abstracció ; espagn. abstraccion ; ital. astrazione ; de abstractio, de abstrahere, abstraire. Émile Littré’s Dictionnaire de la langue française © 1872-1877abstraction ABSTRACTION. n. f. Action d’abstraire, de séparer, opération par laquelle l’esprit isole des choses qui sont unies. Pour bien juger les hommes il faut ne considérer que leur mérite et faire abstraction de leur fortune. Abstraction faite du style, qui est faible, cet ouvrage a un réel mérite. Il se dit aussi des Idées générales, des propriétés, des qualités séparées par l’esprit des sujets auxquels elles sont unies. Humanité, raison, vertu, savoir, blancheur, pesanteur, etc., sont des abstractions. Il se dit dans un sens défavorable des Idées trop métaphysiques, des théories générales qui ne s’appuient pas suffisamment sur les faits. C’est un esprit chimérique qui se perd dans les abstractions. Il signifie encore, au pluriel, Préoccupation, rêverie qui empêche un homme de penser aux choses dont on lui parle ou qu’il a sous les yeux. Cet homme est dans des abstractions continuelles. ABSTRACTION, s. f. [Abstrak-cion, en vers, ci-on.] séparation que l’esprit fait d’une qualité, d’une propriété, etc. d’avec le sujet où elle est inhérente. ? L’Acad. ne le done que comme un terme didactique. Cependant on l’emploie dans le discours ordinaire. « Faisons abstraction, je le veux, du ton et de la morgue de certains Philosophes, leurs maximes sont intolérables. Abstraction faite des circonstances, toutes odieuses, l’action ne laisse pas d’être condamnable. ABSTRACTION: distraction, défaut d’aplication. Il ne s’emploie qu’au pluriel. « Il est dans des abstractions continuelles. Acad. ? On se sert plus souvent de distraction. Voy. ABSTRAIT.