abbe

abbé n.m. [ lat. ecclés. abbas, de l’araméen abba, père ] 1. Supérieur d’une abbaye.2. Prêtre séculier.3. En Afrique, prêtre d’origine africaine (par opp. à père).Maxipoche 2014 © Larousse 2013ABBÉ (a-bé) s. m.1° Celui qui gouverne ou possède une abbaye. Abbé crossé et mitré. Élire un abbé. Abbé régulier, abbé qui était religieux lui-même et portait l’habit de son ordre. Abbé en second, prieur d’un monastère. Abbé des abbés, titre de l’abbé du Mont-Cassin, parce que tous les moines de l’Occident avaient reçu leur règle de cette abbaye. Abbé cardinal, titre honorifique accordé par le pape, particulièrement aux abbés en chef, lorsque des abbayes qui avaient été réunies se séparaient. Prov. Pour un moine on ne laisse pas de faire un abbé, c’est-à-dire que l’absence d’un homme n’empêche pas un projet de s’exécuter. Nous l’attendrons comme les moines font l’abbé, c’est-à-dire, s’il ne vient pas à l’heure fixée, nous ne l’attendrons pas. Le moine répond comme l’abbé chante, c’est-à-dire les inférieurs se conforment aux habitudes de leurs supérieurs. Jouer à l’abbé, jeu où l’on est obligé de faire tout ce que fait celui qui a été désigné pour chef et qu’on nomme abbé. Se promettre la vigne de l’abbé, se promettre une vie de délices. 2° Tout homme qui porte un habit ecclésiastique. Un jeune abbé. Un abbé de cour. Qui peut concevoir que certains abbés, à qui il ne manque rien de l’ajustement, de la mollesse et de la vanité des sexes et des conditions, qui entrent auprès des femmes en concurrence avec le marquis et le financier, et qui l’emportent sur tous les deux, qu’eux-mêmes soient, originairement et dans l’étymologie de leur nom, les pères et les chefs de saints moines et d’humbles solitaires, et qu’ils en devraient être l’exemple ? [LA BRUY., 14] HISTORIQUEXIe s. Assez i a evesques et abéz [, Ch. de Rol. 209] XIIe s. Donc enveia li bers au comte dous [deux] abéz, Qu’il lui doinse [donne] conduit…. [, Th. le Mart. 51] Quatorze rois i ot à heure de souper, Evesques et abbés, que je ne sai nomer [, Sax. 13] XIIIe s. Là trova il moult grant gent et maint abbés et maint barons et maint autres homes du païs de Bourgogne [VILLEH., 28] La justice laie les doit penre [prendre] et rendre à lor abbés [BEAUMANOIR, LVI, 1] Quant evesque et abbé reviendront de signer [faire le signe de la croix] [, Berte, 11] Lors fu li abes molt dolent, Pleins fu de maltalent e d’ire [, Grégoire le Grand, p. 44] XVIe s. Plusieurs allans le chemin de Paris voyoient chapeaux et manteaux par terre qu’on ne daignoit amasser, les prenoient pour fils venant de St-Mathurin ou pour gens qui jouoient à l’abbé de Maugouverne [D’AUB., Hist. I, 134] ÉTYMOLOGIEProvenç. abbat ; espagn. abad ; portug. abbade ; ital. abbate ; de abbatem, au nominatif abbas, du syrien aba qui signifie père. Dans l’ancien français au nominatif singulier li abe [e muet], venant de ábbas avec l’accent sur la première syllabe ; le abé, li abé, les abés [e fermé] au régime singulier, au nominatif pluriel et au régime pluriel, venant de abbátem, abbátes, avec l’accent sur la seconde syllabe. SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIREABBÉ. Ajoutez : 3° Nom donné autrefois aux chefs de certaines confréries d’artisans dans le Midi. Le local de la confrérie se nommait abbaye, nom qui est encore usité en Suisse, notamment à Berne. Émile Littré’s Dictionnaire de la langue française © 1872-1877abbé ABBÉ. n. m. Celui qui porte le costume ecclésiastique et remplit ou se prépare à remplir les fonctions sacerdotales. Nous avons rencontré plusieurs abbés. Allez parler à Monsieur l’abbé. Les abbés du catéchisme de Saint-Sulpice sont généralement de jeunes séminaristes. Il s’est dit de Celui qui dirigeait une abbaye. Abbé de l’ordre de Saint-Benoît. Abbé régulier. Abbé crossé et mitré. Élire un abbé. Bénir un abbé. Prov. et fig., Nous l’attendrons comme les moines font l’abbé, S’il n’arrive pas à l’heure du dîner, nous nous mettrons à table sans lui. Prov. et fig., Le moine répond comme l’abbé chante, Ordinairement les inférieurs prennent quelque chose du ton, des habitudes de leurs supérieurs. Il se disait aussi de Tout homme qui portait l’habit ecclésiastique, sans remplir les fonctions sacerdotales. Un jeune abbé. Un petit abbé. Un abbé de cour. Abbé, m. acut. Abbas Abbatis, Erasm. Est celuy qui est chef en une Abbaye de Moines, selon ce on dit l’Abbé de S. Denys. S. Dionysij coenobiarcha, antistes, Bud. et vient de Abba diction Syriaque, qui vaut autant que Pere. L’Abbé mange en convent, Hetaeriarcha victitat cum sodalibus. ABBÉ, s. m. [Abé, bref, 2e. é fermé] celui qui possède une Abbaye. Ce mot a fourni quelques proverbes à la Langue. ? Pour un moine on ne laisse pas de faire un Abbé; quoiqu’un homme manque à une assemblée ou à une partie, où on l’attendait, on ne laisse pas d’ aller en avant. ? Et quand quelqu’un n’arrive pas au temps prescrit pour un repas, on l’attend, dit-on, comme les Moines font (attendent) l’Abbé. c. à. d. on ne laisse pas de se mettre à table. ? Le Moine répond, comme l’Abbé chante: les inférieurs se moulent sur leurs supérieurs. Abbé de sainte espérance, qui n’a point encore de bénéfices.    ABBÉ, se dit aussi de tout homme, qui porte l’habit écclésiastique, quoiqu’il n’ait point d’Abaye.    Rem. Depuis quelque tems, plus que jamais, on dit, l’ Abbé tout court, même en adressant la parole. C’est le ton d’une grande supériorité, ou familiarité, ou fatuité: « Qu’est-ce que c’est, l’Abbé: contez-moi cela? Th. d’Educ. « J’ai quelques ordres à doner: l’ Abbé, atendez-moi ici. Ibid.

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