a [ a] n.m. inv. Première lettre (voyelle) de l’alphabet français.A, la note la, dans les systèmes de notation musicale anglo-saxon et germanique.De A à Z, du début à la fin.Prouver par a + b, démontrer rigoureusement : Je vais vous prouver par a + b que c’est faux.Maxipoche 2014 © Larousse 2013A1 (â) s. m.Voyelle et première lettre de l’alphabet. Un grand A. Un petit A. Deux A. Des A mal formés, sans s au pluriel. Il y a une géométrie matérielle qui se contente de lignes, de points, d’A + B [CHATEAUB., Gén. du Chr. III, II, 1] Une panse d’a, la première partie d’un petit a dans l’écriture cursive. N’avoir pas fait une panse d’a, c’est-à-dire n’avoir rien écrit, rien copié, rien composé. Si je voulais recevoir tous les ans vos quatre mille livres, sans faire jamais une panse d’a, vous seriez l’homme le plus propre à vous laisser faire [VOIT., Lett. CLXXXIV] Ne savoir ni A ni B, ne pas savoir lire, être très ignorant (voy. A B C). Il est marqué à l’A se dit d’un homme de bien, d’honneur et de mérite ; et ce proverbe est emprunté des monnaies qu’on marquait aux villes de France par ordre alphabétique, selon leur primauté : la monnaie de Paris, réputée du meilleur aloi, était marquée de l’A. A, dans la musique moderne et notamment dans la musique allemande, le sixième degré de la gamme diatonique et naturelle, ou la dixième corde de la gamme diatonico-chromatique, appelé dans l’ancien solfège a la mi ré, a mi la, ou la. A majuscule, écrit sur une partition, indique l’alto. HISTORIQUEXIIIe s. Oiez que tesmoigne li A ; A veut tous tems qu’on la bouche oevre ; Tuit [tout] prelat beent à ceste oevre. Icil qui l’A B C para, Fist le commencement par A, Senefiance de l’A B C [JUBINAL, II, 276] ÉTYMOLOGIEA latin, lequel vient de l’? grec, lequel a été apporté par les Phéniciens sous le nom d’alpha (voy. ce mot). A2 (a) 3e pers. sing. ind. prés. du verbe AVOIR.Voy. AVOIR. Émile Littré’s Dictionnaire de la langue française © 1872-1877a A. n. m. La première lettre de notre alphabet. Elle représente une des voyelles. La lettre A. Un grand A. Un petit a. Un A majuscule. Un a romain. Un a italique. Des a mal formés. La voyelle A. A est fermé dans Blâme. A est ouvert dans Glace. A, dans les mots Casuel, larron, etc., a un son intermédiaire. A ne se prononce pas ordinairement dans Août et ne se prononce jamais dans Saône. Une panse d’a, La première partie d’un petit a, dans l’écriture ordinaire, la partie arrondie de l’a qui a la forme d’une panse. Prov., N’avoir pas fait une panse d’a, N’avoir rien écrit, rien copié de ce qu’on devait écrire, copier; et figurément N’avoir rien composé, n’être point auteur. Depuis deux jours, mon copiste n’a pas fait une panse d’a. Il laisse croire que cet ouvrage est de lui; mais il n’en a pas fait une panse d’a, il n’y a pas fait une panse d’a. Fam., Ne savoir ni A ni B, Ne savoir pas lire; et figurément Être fort ignorant. 1° Possession; 2° Tendance, direction vers un lieu, vers un objet; 3° Situation, manière d’être; 4° Provenance; 5° Espèce, qualité. Il a en outre un grand nombre de significations diverses. I° – À sert à marquer Possession, appartenance. Ce livre est à ma soeur. Cette ferme appartient à mon père. Avoir une maison à soi. Rendez à César ce qui est à César. Il a un style, une manière à lui. C’est un homme de mérite, un ami à moi, que je vous recommande vivement. Quelquefois il forme avec son complément une sorte de pléonasme qui donne plus de force à l’idée de possession. C’est mon opinion, à moi. Sa manie, à lui, c’est de croire que… Votre devoir, à tous, est de lui obéir. C’est à vous à parler, Votre tour de parler est venu. On dit aussi C’est à vous de parler, C’est à vous qu’il convient de parler. II° – À sert à marquer Tendance ou Direction. Aller à Rome, à l’église, à l’armée. Marcher à l’autel. Arriver à bord. Il vient à nous. Envoyer à l’école. Tourner à droite, à gauche. Retourner à la ville. Rentrer au logis. Un voyage à Naples, à la campagne. La route de Paris à Versailles. Mettre pied à terre. S’élancer au plus fort de la mêlée. Revenir à la charge. Se mêler à la foule. Conduire un homme au supplice, à la mort. Atteler à la charrue. Tendre les mains au ciel. Se prosterner aux genoux de quelqu’un. Ils se prirent aux cheveux. Jeter au feu. Atteindre au but. Quelquefois on l’unit à la préposition jusque, qui marque plus précisément le Terme ou le but. J’irai jusqu’à tel endroit. En ce sens, il s’emploie Devant les noms. Écrire à son ami. Obéir aux lois. L’obéissance, la soumission aux lois. Renvoyer une affaire au lendemain. Atteindre à la perfection. En venir à des injures. Pousser à bout. Réduire au tiers. Servir à tel usage. Tirer à sa fin. Tourner à la louange de quelqu’un. Toutes nos actions doivent tendre à la gloire de Dieu. Boire à la santé de quelqu’un. – Devant les infinitifs. Il demande à sortir. Il aime à lire et à écrire. Il vise, il tend à vous supplanter. Il aspire à vous plaire. Je parvins à le persuader. Quel empressement à le servir! Il s’est abaissé à le prier, jusqu’à le prier. Elle s’est emportée à lui dire, jusqu’à lui dire que… Tous s’accordent à le louer. Je me décidai à partir. J’aviserai à le faire. Inviter à dîner. Obliger à fuir. Il désigne la Destination, l’usage. Avec un nom. Terre à blé. Marché à la volaille. Moulin à farine, à poudre, à papier. Cuiller à pot, à soupe, à café. Pot à l’eau. Bouteille à l’encre. Boîte à thé. Sac à ouvrage. Plat à barbe. Pierre à fusil. – Avec un infinitif. Fille à marier. Maître à danser, à chanter. Bois à brûler. Tabac à fumer. Maison à vendre, à louer. Verre à boire. Table à jouer. Chambre à coucher. Fer à repasser. Pierre à aiguiser. On peut rapporter à cette acception les phrases telles que : Prendre quelqu’un à témoin, Invoquer son témoignage; Prendre à tâche, S’attacher à faire une chose, ne perdre aucune occasion de la faire; Tenir à honneur, à injure, Regarder comme un honneur, comme une injure. Il sert particulièrement à former le complément d’attribution de certains verbes transitifs. Donner une bague à quelqu’un. J’ai prêté ce livre à mon frère. Enseigner la géographie à un enfant. Dire un mot, faire un salut à quelqu’un. Par extension, À forme le complément d’objet indirect de quelques verbes transitifs comme Nuire à autrui. Obéir à quelqu’un. Il aime à écrire. Il demande à sortir. Dans certaines phrases elliptiques, À marque Consécration, dédicace, envoi à une personne. À Dieu très bon et très grand. Au Dieu inconnu. Aux dieux lares. Aux grands hommes la patrie reconnaissante. Un tel à un tel, salut. Hymne à Vénus. Épître de Boileau à Racine. C’est dans ce sens qu’on l’emploie encore aujourd’hui pour la suscription ou l’adresse de certaines lettres, À Monsieur le Ministre des Finances… À Monsieur le Directeur de l’Assistance publique… Quelques autres phrases elliptiques offrent un emploi analogue de la même préposition. Honneur aux braves! Gloire à Dieu dans le ciel, et paix sur la terre aux hommes de bonne volonté! Malheur aux vaincus! Haine à la tyrannie! Honte à la bassesse, à la lâcheté! On doit rapporter encore à cet emploi de À certaines phrases elliptiques exprimant un Appel, un avertissement bref, une imprécation, un souhait, etc. À moi! À nous! Au feu! Au voleur! À l’assassin! Au secours! À la garde! Aux armes! À bas! À l’eau! Au diable! À d’autres! À votre santé! À votre aise! À revoir! Au revoir! III° – À sert à marquer la Situation, la manière d’être, pour le lieu ou pour le temps. Nous habitons à l’entrée du bois, au bord de la rivière. Sa maison est au faubourg Saint- Germain. À portée de fusil. Être à sa place. Demeurer à Paris. Vivre au fond des forêts. Mourir à l’étranger. À l’intérieur des villes. Manger à l’auberge. Il y avait beaucoup de monde à ce bal. Elle a passé la matinée à l’église. Passer l’été à la campagne. Être au jeu, à la parade, etc. Au couchant, au levant, etc. Être au-dessus, au-dessous, au bas, au haut, etc. Restez à ses côtés, à côté d’elle. Il est à nos trousses. L’argent à la main. L’épée au côté. Les larmes aux yeux. Le diadème au front. Sentir une douleur au côté. Avoir une blessure à l’épaule, à la cuisse. Marquer au front. Ils se parlaient à l’oreille. S’arrêter à chaque pas. Se prendre au piège. Être consigné à la porte. Notaire à Paris, fabricant à Lyon. À la face, à la vue de l’ennemi, En présence même de l’ennemi. On dit en des sens analogues Il fut battu aux yeux de la foule. La chose s’est faite au vu et au su de tout le monde. À son nez et à sa barbe. Au grand jour. À la face du soleil. Coucher à la belle étoile. À genoux. À pieds joints. À tâtons. À reculons. Attacher, fixer à la muraille, atteler à la charrue. Saisir quelqu’un aux cheveux, aux oreilles, à l’épaule. À regret. À dessein. À toute force. À tort ou à raison. Il pleut à verse. À feu et à sang. À l’abri. À la française. Il sert à désigner l’Institution, l’établissement auquel une personne est attachée. Conseiller à la Cour de cassation. Avocat à la Cour d’appel de Paris. Professeur au Collège de France. À s’emploie dans quelques locutions elliptiques servant à désigner par son enseigne un Hôtel, un magasin. Au Cheval blanc. À la Boule d’or. Au Gagne-petit. À s’emploie lorsqu’on veut indiquer le Temps, l’époque, la circonstance. Au commencement de l’été. À la fin du mois. Au jour indiqué. À l’aube du jour. Au matin. Au soir. Se lever à six heures. Rentrer à une heure indue. Nous arrivâmes à la même heure. Je l’attends à tout moment, à toute heure. À l’heure qu’il est. Tout à l’heure. À présent. Au temps où nous sommes. Il mourut à l’âge de quatorze ans, à quatorze ans. Il fut tué au siège de telle place. Je le ferai à mon premier loisir. On l’accueillit fort bien à son arrivée. À l’instant où j’allais sortir, il vint chez moi. On dit elliptiquement, dans un sens analogue, à une personne que l’on quitte, À demain, à ce soir, à dimanche, etc. Il sert encore, dans quelques locutions, déterminer un Espace de temps, une durée. Payer au mois. Louer à l’année. Travailler à la journée. Pension à vie. Rente à perpétuité. À jamais. À la vie et à la mort. À la longue, tout s’use. Il s’emploie pour désigner le Rapport de deux faits entre eux. À ma mort, il héritera de cette maison. Au premier coup de canon, la ville capitula. À la troisième sommation, ils se retirèrent. Partir au premier signal. On accourut à ses cris. IV° – À marque la Provenance. Puiser de l’eau à une fontaine. Prendre à un tas. La poésie grecque commence à Homère. Les Latins ont beaucoup emprunté aux Grecs. Il peut désigner par suite Ce qu’on détache de quelqu’un ou de quelque chose. Ôter ses vêtements à quelqu’un. Enlever la ville aux ennemis. V° – À marque encore l’espèce, la qualité caractéristique. Vache à lait. Canne à sucre. Instrument à cordes. Machine à vapeur. Indépendamment de ces significations générales, À en a beaucoup d’autres, qui forment des idiotismes, et dont on ne peut énumérer que les plus importantes. À, suivi d’un infinitif, prend des sens très différents. À le voir, on juge de son état. En le voyant, etc. À ne considérer que telle chose, En ne considérant que telle chose ou Si on ne considère que. À le bien prendre. À tout prendre. À voir les choses de sang-froid. À compter de ce jour. À partir de telle époque. Facile à dire. Bon à manger. À l’en croire, à l’entendre, etc., S’il faut l’en croire, etc. À dire la vérité, à vrai dire, à parler franc, à ne rien dissimuler, etc., Pour dire la vérité, etc. à la paume. Vin à boire, Vin bon à boire. C’est un ouvrage à recommencer, Qu’il faut recommencer. C’est un avis à suivre, Qu’il faut suivre. C’est un homme à récompenser. Il en est plus à craindre. Il n’en est que plus à estimer. C’est un homme à pendre. C’est un livre non seulement à lire, mais à relire souvent. On dit dans un sens analogue Vous n’avez qu’à parler, qu’à vouloir, etc. C’est une affaire à vous perdre, Qui pourra vous perdre. C’est un procès à ne jamais finir. C’est un conte à dormir debout, Qui pourrait faire dormir debout. Il est homme à se fâcher, Capable de se fâcher. Cela n’est pas à dédaigner, Cela n’est pas méprisable. Cette place est à prendre. Je suis encore à savoir comment… J’ignore comment… Devant un infinitif, il peut quelquefois s’expliquer par De quoi. Verser à boire. Il n’a pas à manger. Il ne trouve pas à s’occuper. Il y aurait à craindre. Trouver à redire. Il n’y a pas à balancer. On dit dans un sens analogue Le temps que j’ai à vivre, Pendant lequel je dois vivre. L’argent que j’ai à dépenser, Que je puis ou que je dois dépenser. N’avoir rien à répliquer, ne trouver rien à répondre. Il se place encore devant l’infinitif des verbes, dans divers autres sens. Ainsi on dit Je suis ici à l’attendre. À, suivi d’un nom, signifie Au prix de. Dîner à trente francs par tête. Emprunter à gros intérêts. Placer ses fonds à cinq pour cent. Les places sont à dix francs. Acheter du drap à vingt francs le mètre. Vendre à bon compte. Donner une marchandise à vil prix, à bon marché, etc. Vivre à peu de frais. De telle ou telle façon. Aller à la débandade. À la hâte. À l’improviste. À merveille. À la légère. À la diable, etc. Au moyen de. Pêcher à la ligne. Jouer à la paume. Se battre à l’épée, au pistolet. Mesurer à l’aune, au mètre. Dessiner à la plume. Tracer au crayon, au compas. Travailler à l’aiguille. On dit de même par ellipse Des bas à l’aiguille, au métier, etc. Selon, suivant. À mon gré. À sa fantaisie. À sa manière. À mon choix. À votre avis. À ma gauche. À leur jugement. Chapeau à la mode. Habit à ma taille. Parler à son tour. Marcher à son rang. À la rigueur, on pourrait admettre cette opinion. À votre compte, je serais votre débiteur. À ce que je crois, vous voulez partir. Boire à sa soif. Manger à sa faim. Dieu fit l’homme à son image. Il voulut, à l’exemple de son père… À la vérité, à plus forte raison, etc. Jusqu’à. Il est amoureux à la folie. Je suis malade à garder le lit. On dit aussi avec un infinitif Souffrir à crier. Avec. Table à tiroir. Canne à épée. Voiture à deux roues. Clou à crochet. Contre. Dos à dos. Corps à corps. Face à face. Quelquefois il se rapproche de la signification d’Après. Goutte à goutte, une Goutte après l’autre. Démonter une pendule pièce à pièce. Pas à pas. Mot à mot. Sou à sou. Peu à peu. Deux à deux. Il s’emploie quelquefois quand on veut exprimer un Nombre approximatif. Cinq à six lieues. Vingt à trente personnes. Quinze à vingt francs. À suivi d’un nom de nombre, indique une action faite conjointement par deux ou plusieurs personnes. Louer une maison à trois. Être à deux de jeu. Quelquefois À, devant le relatif qui, sert à former des locutions elliptiques qui expriment une Sorte de rivalité, de concurrence. Ils dansaient à qui mieux mieux. C’est à qui ne partira point. Tirons à qui fera, à qui jouera le premier. Ils s’empressaient à qui lui plairait davantage. Disputer à qui obtiendra une faveur. A Est le premier son de la voix de l’enfant nouveau né, la plus aisée des voyelles à prononcer, et la premiere lettre non seulement de l’alphabet François, mais aussi de ceux des autres langues. A aussi est une preposition signifiant ores stabilité en quelque lieu, comme, Il est à Paris, Est Lutetiae: et ores mouvement à un lieu, comme, Je m’en vay à ma metairie, In villam proficiscor: ores selon, comme, Cela sera à l’ordonnance des arbitres. Iuxta aut secundum bonorum virorum arbitrium fiet. A se prend aussi pour apud Latin, comme, Il est à nous grande vinée ceste année-cy, Hoc anno ingens apud nos vini copia est, c’est à dire en nostre terroir, en nostre pays, en nostre contrée. A nous tel faict est bien vilain, Apud nos huiusmodi facinus perindignum est. A aussi se prend simplement pour en, comme, A la presence des Evesques, In praesentia Episcoporum, id est adstantibus Episcopis, qu’on dit plus usitéement, en la presence. A aussi signifie pour, comme, Il est tenu à perdu, A vil, A sot, A fable, A fils de Roy, Une vis à pressouer, c’est à dire pour perdu, vil, sot, fable, fils de Roy, pour un pressouer, au 3. livre d’Amad. chap. 6. Toutesfois il estoit lors peu cognu à fils de Roy, il est appelé à garand, pour garand. A estant avec les noms propres est un article du cas genitif en denotation possessive, pour De, comme, La maison à Pierre, la femme à Robert, la fille au Duc, AEdes Petri, vxor Roberti, filia Ducis. Ce palais est à Pompée, Hoc palatium est Pompeij, et estant avec les noms appellatifs, prent article apparent avec elle, et denote tousjours possession, comme, Ce champ est à la ville de Paris, Hic ager ciuitatis Parisiensium est. A, en outre se prent pour Avec, comme, Il porte de synople à trois lyons d’argent, Scutum gerit viride cum tribus argenteis leonibus, id est, tribus leonibus argenteis insignitum, et il est eschappé à peu de perte, c’est avec peu de perte, Cum modico damno euasit. Une chaire à accoudoirs, Une eschelle à crampons, c’est avec accoudoirs, avec crampons, et le Roy d’Angleterre est descendu à grande armée, Cum magno exercitu. A prenant avec soy l’article du nom qu’elle precede, signifie semblance, façon, mode et maniere, comme, Il est vestu à l’Italienne, c’est à dire, à la semblance, mode et façon des Italiens, Cultu vestituque Italico vtitur. Liu. l. 23. si l’on n’aime mieux dire qu’en telles phrases, il y a elipse et subaudition de ce mot, façon ou maniere, et que A signifie lors, Selon: comme, Il porte l’espée à l’Espagnole, c’est à la façon des Espagnols, c’est à dire, selon la mode des Espagnols. A aussi est une diction indeclinable qui est indifferemment employée avec autres declinables et indeclinables servant à la signification d’icelles, et ce tantost en qualité de la preposition ad, comme, A chef, Ad finem, Ad exitum: ou de la preposition ob, propter, comme, A ceste cause, Propter id, A propos, Ad rem: et tantost autrement, comme, A tant, A tard, A peu, A peu que, A nef, A ma plaisance, A mon escient, A son escient, A poinct, A vau de route, A deceu, A banniere desployée, A coeur, A sçavoir, A temps, A tort, A loisir, A cheval, A nourrice et semblables, cerchez Tant, Tard, et les autres. A, subst. masc., est la première lettre de l’alphabet, et la première des voyelles. ? Il est masc. Un a, un grand A, un petit a. Il ne se décline point, et ne prend point d’s au pluriel: on dit deux a, et non pas deux as. On dit, proverbialement, d’un ignorant qu’il ne sait ni a ni b, et de celui qui a entrepris un ouvrage et n’y a pas encore travaillé, ou qui donne pour sien et sous son nom l’ouvrage d’autrui, qu’il n’y a pas fait une panse d’a. I. Pron. et Prosodie. A garde presque toujours sa même prononciation. Les Allemands ont un exemple de ce son dans fragen; les Anglais dans water, les Italiens dans amare, les Espagnols dans amar, etc. Devant un i il forme quelquefois une diphtongue, qui a le son d’un e tantôt fermé, tantôt moyen, tantôt ouvert: aimable, raison, jamais. Pron. émable, rèzon, jamê. ? Il a le même son d’e, mais toujours fermé dans les mots où il est suivi d’un y; pays, paysan, payer, essayer. Pron. pé-ï; pei-zan (et non pas pe-ï-zan, comme veut La Touche.) pé-ié, écé-ié. Il est des Auteurs et des Imprimeurs, qui substituent à l’y l’ï trema, c. à. d. l’i voyelle surmonté de deux points: païs, païsan, païer, essaïer; mais cette orthographe ne vaut rien, et ne peut qu’ induire en erreur pour la prononciation, et à faire prononcer, pa-ï, pa-ïzan, pa-ié. ? Cet ï trema doit être conservé pour les mots où l’a retient sa prononciation naturelle, aïeul, caïeu, baïonette, Caïenne, haïr, etc. Il est aussi mal d’écrire ces derniers mots et autres semblables avec un y, que d’écrire les premiers avec un ï trema. Richelet avait adopté cette derniere ortographe; et quelques-uns l’ont imité, et mettent par-tout des ï marqués de deux points. Le grand nombre met toujours l’y, et c’est une autre irrégularité. Notre Remarque indique quand il faut mettre l’un, et quand il convient d’employer l’autre. = Pour les autres prononciations extraordinaires d’a, Voyez Aï, Aen, Aon, Aou. II. A doit se prononcer tantôt long, tantôt bref. On marque ordinairement l’a long d’un accent circonflexe, â: il serait à souhaiter qu’on le fît toujours. Voyez Accent. ? L’a, même avec l’accent grave, à, est bref. 1°. Quand a se prend pour la premiere lettre de l’Alphabet, il est long: un petit a. Quand il est préposition, ou 3e. persone du verbe avoir; à, il a, il est bref. 2°. Au commencement des mots, l’a est long dans âcre, âge, âgnus, âme, âne, ânus, âpre, et leurs dérivés. 3°. Hors de là il est toujours bref et fermé, soit que tout seul il compose la syllabe, comme dans Apôtre, soit qu’il soit suivi d’une consone redoublée, comme dans apprendre; soit que les consones soient différentes, comme dans altéré. 4°. À~ la fin du mot, a est fermé et très-bref dans les prétérits et les futurs; il aima, il aimera; dans l’article la; dans les pronoms ma, ta, sa; dans les adverbes çà, là, déjà, oui-dà; et dans quelques mots du langage familier, dada, falbala, papa, etc. 5°. A est un peu plus ouvert et un peu moins bref dans la plupart de nos aûtres substantifs, empruntés des langues étrangères: sofa, opéra, agenda. III. Régime. À~, devant les noms propres, et ceux qui s’emploient sans article, (soit qu’ on l’appelle article indéfini ou préposition) s’emploie au singulier et au pluriel, et devant les noms masculins, et devant les noms féminins: à Pierre, à mon frère, à elle, à lui, à eux, à elles; j’ai cette affaire à coeur, matière à disputer. ? Il se joint le plus souvent à l’article, pour être le signe du datif; mais seulement au féminin du singulier: à la gloire de Dieu. Il se joint souvent aux verbes infinitifs, régi par des noms adjectifs ou substantifs, ou par d’autres verbes: beau à voir, maître à danser, doner à boire. ? Quelquefois il tient lieu du gérondif: rarement à courir le monde, on devient plus homme de bien; à courir, c. à. d. en courant. IV. À~ est quelquefois prép. et adv. de lieu: à la ville, à Paris, à Rome. Il tient la place d’après; poil à poil, c. à. d. poil après poil; d’avec, peindre à l’huile, pour, avec de l’huile; de pour, bois à brûler, pour brûler; d’environ, cinq à six pieds, pour, environ cinq ou six pieds, etc. La mort n’est point un mal à qui ne la craint pas. P. Marion. Cromwel. Rem. Dans toutes ces occasions et aûtres semblables, on met un accent grave sur l’a, (à) pour le distinguer d’a, il a, 3e. pers. du sing. du prés. du v. Avoir, qui doit s’écrire sans accent. V. Divers emplois. On peut dire, d’après M. l’Abé Regnier des Marais, que pour marquer tous les usages de la prép. à, il faudrait faire passer en revûë presque tous les mots Français, n’y en ayant guère avec lesquels elle ne serve à former quelque phrâse, par la propriété qu’elle a de pouvoir être substituée à la plupart des prépositions. En voici quelques exemples, tirés de la Grammaire de l’Abbé Girard, trop négligée, peut-être parce qu’elle est trop savante, pleine d’une métaphysique trop subtile et trop abstraite; et sur-tout parce qu’elle est remplie de termes inusités, substitués aux termes employés par tous les autres Grammairiens; ce qui rend pénible et rebutante au commun des Lecteurs, la lecture de cet excellent ouvrage. À~ indique la spécification par 25 différens moyens. 1°. Par la forme de la structûre.: lit à colonnes; table à pieds de biche; couteau à deux tranchans, etc. 2°. Par la qualité: or à 22 carats; mot à double sens; fidélité à toute épreuve, etc. 3°. Par la marque distinctive de la dignité et de l’état: Président à Mortier; gens à longue robe, etc. 4°. Par la Propriété productive. Pays à paturages; côteau à vignoble; pierre à feu, etc. 5°. Par l’objet du service: cuiller à café; bassin à barbe; table à jouer; pierre à aiguiser, etc. 6°. Par la cause mouvante: arme à feu; moulin à bras; machine à ressort; fusil à vent, etc. 7°. Par l’acompagnement: canne à lorgnette; table à tiroirs; habits à paremens d’or, etc. 8°. Par le prix: place à six francs; journée à trois francs; étofe à dix écus l’aune; vin à dix sols le pot, etc. 9°. Par la capacité: voiture à huit places; chaise à deux; table à vingt couverts; cafétière à dix tasses, etc. 1°. Par la situation: porte à droite; route à gauche; château à mi-côte; vis-à-vis, etc. 11°. Par l’attitude; fîgure à genou; prière à mains jointes; couché à la renverse, etc. 12°. Par le sort que la chose doit avoir, ou mérite de subir: chiffons à brûler, fille à marier; bois à couper; arbre à planter; terre à vendre; procès à terminer; compagnie à éviter; coquin à pendre; homme à mépriser, etc. 13°. Par les effets conséquens: matière à procès; dispute à ne jamais finir; conseil à vous perdre; entreprise à vous ruiner, etc. 14°. Par la manière d’exécuter: aller à grands pas; courir à toute bride; discourir à bâtons rompus; acheter à la douzaine, vendre à l’enchère, etc. 15°. Par ce qui énonce ce que la chôse qualifiée produit ou peut produire: bon à purger; propre à guérir; disposé à servir; habile à peindre, etc. 16°. Par ce qui énonce ce dont la chôse est l’objet et non l’agent: bon à manger; dur à digérer; facile à comprendre; dangereux à fréquenter, etc. 17°. Par l’objet de l’action: monter à cheval; avoir à écrire; préparer à manger; offrir à boire; être encore à commencer, etc. 18°. Par le point jusqu’où va la chôse: plaine à perte de vue; sot à l’excès; sévère à outrance, etc. 19°. Par le modèle ou la ressemblance: bonnet à la turque; dessin à la chinoise; coiffure à l’antique; habit à la mode; pardoner à l’ italienne; régaler à la française, etc. 20°. Par l’aprêt: sauce à l’oignon; pigeon à la crapaudine; poulet à la marinade; peinture à l’huile; poudre à la maréchale. 21°. Par l’instrument: bâs à l’aiguille; gravûre à l’eau forte; cuit à la broche, etc. 22°. Par le contenu: pot à l’ eau; bouteille à l’encre; grenier à foin; coffre à l’avoine, façade à quinze croisées, etc. 23°. Par ce qui fixe le titre; Conseiller à la Cour des Aides; Procureur à la Sénéchaussée; commis à la Recette générale, etc. 24°. Par le signalement: femme à la hotte; homme à la cocarde; Dame à la robe rouge; boule à la marque noire, etc. 25°. Par le but de la qualification: utile à la santé; désagréable à l’oreille; contraire à ses intentions, etc. GIRARD. Dans les exemples donés, l’Abbé Girard, dans la crainte d’embrouiller les idées, n’a pas mis ceux où la prép. à fait syncope avec l’article: comme, marrons au sucre; soupe aux choux; au et aux ne sont que des contractions de: à le, à les. C’est une remarque à faire pour les exemples suivans. À~ prép. quoique du département des prépositions spécificatives, sert encore à d’autres indications, qui la rendent collocative, ordinale, unitive et terminale. Elle est collocative, lorsqu’elle indique le lieu ou la place; demeurant à Paris; se placer à la tête; être à deux pas; rester à la porte, etc. Elle est ordinale dans les ocasions où elle détermine un ordre de marche: deux à deux; pas à pas, etc. Elle est unitive pour les circonstances du temps, de la convenance et du motif: à midi; à présent; à votre commodité; à la pointe du jour; à la belle étoile; à votre considération; à la fortune du pot, etc. Enfin elle est terminale dans les ocasions où elle sert à exprimer le but de l’action ou le terme de la chôse: réduit à l’aumône; se livrer au bien public; de vous à moi; de dix à douze; à votre santé. GIR. À~ pour ou: deux à trois. Il est moins bon que deux ou trois. Voy. OU conjonction. REM. C’est une cacophonie de mettre trop d’a dans la même phrâse, comme a fait par exemple M. de la Harpe. * »C’est raisoner étrangement que de dire à un homme qu’il n’a dû sa célébrité qu’à sa méchanceté; et de l’inviter à renoncer à la seule chose qui l’a rendu célèbre. ? Ce mêlange trop fréquent et trop raproché d’à préposition et d’a 3e. pers. du v. avoir, produit un mauvais éfet. A. B. C. s. m. [Abécé, bref, 2e. et 3e. é fer.] Petit livret contenant l’Alphabet. ? Renvoyer quelqu’un à l’a b c; le traiter d’ignorant. Figurément, c’est le commencement d’une science, d’un art. C’est l’a b c des Mathématiques, etc.